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Seconde. H1. Activité : L’émigration aux Etats-Unis d’Amérique : des conditions d’accès toujours plus restrictives. 16.09.16
Du Naturalization Act à la loi des quotas
En 1790, le Naturalization Act stipulait que « tout étranger,
libre et blanc, peut être admis à devenir citoyen des EtatsUnis ». […] [A partir de 1892, les migrants] passaient par Ellis
Island dans le port de New York, avant de traverser tout le
pays jusqu’à leur destination, en principe définitive. De 1892
jusqu’à sa fermeture en 1954, 17 millions de personnes ont
transité par le centre fédéral d’immigration d’Ellis Island, pour
subir l’inspection des officiers fédéraux.
Dans cet accueil, les différences de classes étaient fortes. Les
immigrants en bonne santé, qui avaient voyagé en 1ère ou 2nde
classe, étaient automatiquement gratifiés du droit d’entrer.
D’autres, plus pauvres, devaient passer une visite médicale.
Ceux qui présentaient d’évidents problèmes de santé étaient
renvoyés chez eux, ou retenus dans les établissements
hospitaliers de l’île, parfois pour une longue période : plus de 3
000 personnes y moururent. Cependant, la plupart de ceux qui
avaient passé la première visite médicale ne restaient que cinq
heures sur l’île, avant de pouvoir pénétrer dans la ville de New
York pour commencer leur nouvelle vie. […]
En 1875, la législation interdit aux prostituées et aux criminels
de pénétrer sur le sol américain. À partir de 1896, des
législateurs déposèrent des projets de loi pour empêcher que
les illettrés ne puissent entrer aux États-Unis. Ces projets de loi
furent adoptés à plusieurs reprises par le Congrès mais le
Président y opposa son véto. […] A partir de 1924, lorsque les
« lois de quotas » ( Johnson-Reed Act) établirent les premières
vraies restrictions à l’immigration, les immigrants passèrent de
plus en plus par les ambassades et consulats de leur pays
d’origine. Le centre fédéral d’immigration d’Ellis Island, qui
avait ouvert en 1892, fut moins utilisé comme tel, mais plutôt
comme centre de détention : des Italiens et des Japonais y
furent internés, ainsi que des Américains d’origine germanique
pendant la seconde guerre mondiale, suspectés à tort d’être
nazis.
George Anderson, Revue Projet, 2008. URL : http://www.revueprojet.com/articles/2008-3-les-americains-et-leurs-migrants/
http://exhibitions.europeana.eu/
e
Au xix siècle naît une société secrète, les Know
Nothing appelés par la suite Nativistes, affichant sa
détermination à maintenir les étrangers hors des frontières,
en particulier ceux d’origine catholique. Les nativistes
lancèrent une attaque soutenue contre les immigrés irlandais
à cause de leur catholicisme. En 1834, des émeutiers brûlèrent
le couvent des Ursulines à Charlestown, dans le
Massachusetts. En 1836, des nativistes de New York publièrent
le récit d'une jeune femme souffrant de troubles mentaux et
qui disait avoir été témoin d'actes de débauche et
d'infanticides lorsqu'elle était dans un couvent. Le livre, qui
avait pour titre Awful Disclosures of Maria Monk (Les
Révélations horribles de Maria Monk), connut un succès
considérable. En 1844, des émeutiers nativistes brûlèrent deux
églises catholiques dans les faubourgs de Philadelphie à la
suite d'un litige relatif à la version de la Bible qui devait être
utilisée dans les écoles publiques, la version catholique ou
celle du roi Jacques, protestante.
En dépit de l’hostilité des nativistes, les Irlandais ne furent
jamais en butte au racisme dont souffrirent les AfroAméricains et les Asiatiques, qui se virent interdire le droit
d’être des citoyens ou dont l’entrée aux États-Unis fut
restreinte.
Les immigrés irlandais […] furent parmi les plus désavantagés que
les États-Unis aient alors jamais connus. Certains des plus pauvres
vivaient dans le quartier des « Five Points », situé dans le sud de
Manhattan à New York, celui-là même dont le romancier anglais
Charles Dickens dit qu'il « suintait la saleté et les immondices »,
avec « ses passages et ses ruelles où l'on s'enfonce dans la boue
jusqu'aux genoux ». […]
Les Irlandais miséreux vivaient dans les sous-sols, dans des caves
ou dans des appartements d'une seule pièce privés de lumière
naturelle et de ventilation, et souvent inondés par les égouts. Le
choléra, la fièvre jaune, le typhus, la tuberculose et la pneumonie y
étaient particulièrement répandus. En outre, les immigrés irlandais
sombraient souvent dans des maladies mentales, fréquemment
compliquées par l'alcoolisme. Ils étaient admis en nombre
disproportionné dans les maisons des pauvres et les hospices et ils
figuraient en tête de liste des registres de police relatifs aux
arrestations et aux peines de prison, en particulier pour trouble à
l'ordre public. À New York en 1859, par exemple, 55 % de toutes
les personnes arrêtées étaient d'origine irlandaise.
Source : Kevin Kenny, Les immigrés irlandais aux Etats-Unis. In L'intégration des
immigrés aux Etats-Unis, E Journal USA, vol. 13, n. 2, pp. 10-13. URL : http://arsparis.state.gov/pdf/wwwfso20.pdf. Consulté le 1er septembre 2012.
Jacob Riis (+1924), photoreporter dans le Lower East Side milite
pour l'amélioration du sort des immigrés
Le quartier des Five Points à Manhattan
Five
Points
Ellis Island
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