France / Immigration
Immigrés : Des coûts mais aussi des bénéfices
(MFI / 03.05.11) La France compte 5,3 millions d’immigrés. Que pèsent-ils sur les
comptes sociaux français ? Génèrent-ils du chômage ? Plusieurs études de
chercheurs démontrent le contraire. Une enquête du quotidien économique
français Les Echos fait le point.
Alors que le ministre français de l’Intérieur, Claude Guéant, plaide pour une réduction
de l’immigration légale dans un contexte de montée du Front national, une enquête du
quotidien économique Les Echos fait le point sur le poids de l’immigration sur les
comptes sociaux et le marché de l’emploi en France.
Premier constat : aujourd’hui, la France n’est plus un pays d’accueil. Il y a moins
d’immigrés en 2011 qu’au début du 19ème siècle. Dans les années 1920, la moyenne
annuelle des entrées dans le pays était de 300 000 immigrés (personnes étrangères nées
hors de France). Aujourd’hui, elle ne dépasse pas 100 000 personnes par an.
Les immigrés ont moins recours au système de santé
Selon les statistiques de l’Office français de protection des réfugiés et apatrides (Ofpra)
et de l’Office français de l’immigration (Ofii), 188 780 immigrants (hors ressortissants
de l’UE) sont arrivés légalement en 2010 en France. Un chiffre bien inférieur à celui
d’autres pays développés. Il y a ainsi moins d’immigrés en France qu’aux Etats-Unis,
au Canada, en Suède, en Allemagne, au Royaume-Uni, en Espagne ou même en Italie.
Deuxième constat : les immigrés ne pèsent pas sur les comptes sociaux.
Selon l’étude du Centre d'études prospectives et d'informations internationales (Cepii),
les immigrés hors Union européenne (Maghreb et Afrique) sont les plus nombreux à
recevoir des allocations chômages et le RMI. Leur taux de chômage est deux fois
supérieur au reste de la population. Les immigrés pèsent donc sur les caisses chômage
mais, en revanche, ils ne pèsent pas sur les caisses de santé et de retraite.
Les immigrés ont, en effet, moins recours aux systèmes de santé (en raison d’un retour
au pays d’origine après la vie active ou d’une moindre couverture par les mutuelles) et
aux retraites (en raison de carrières professionnelles moins remplies). Toujours selon
le Cepii, les immigrés réduisent le poids fiscal du vieillissement démographique. Le
Conseil d’orientation des retraites (COR) a récemment montré qu’un accroissement
des entrées de 50 000 par an pourrait réduire le déficit des régimes de retraites d’un
demi-point de PIB à l’horizon 2050.
Un « effet positif » sur les salaires
Dernier constat et non des moindres : le travailleur étranger ne prend pas l’emploi des
Français puisqu’il accepte en général tous les emplois précaires et mal payés qui sont
refusés par les demandeurs d’emploi français. Les salariés immigrés sont le plus
souvent employés dans le secteur tertiaire et dans les métiers moyennement qualifiés :
le bâtiment, la restauration, les services à la personne et les services aux entreprises
comme le nettoyage.
Le chercheur Etienne Wasmer, professeur du département d'Economie à Sciences Po,
décèle même « un effet positif » de l’immigration sur les salaires : « Les entreprises
trouvent une main-d'œuvre plus disponible, peuvent recruter plus rapidement des
travailleurs qui acceptent des horaires plus flexibles. Cela permet une amélioration de
leur performance et cet effet favorable sera distribué en partie au capital et en partie
au travail et donc au salaire ».
MFI / Avec Myriam Berber
Le collectif « 24 heures sans nous » a appelé le 1er mars dernier à des rassemblements, débats et
actions en France sur la contribution des étrangers à l'économie et à la société française.
www.la-journee-sans-immigres.org
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