Prof. T. Suarez
SA 2008
Cours: Introduction à l’histoire de la philosophie médiévale
Ch. II : Anicius Manlius Severinus Boethius ou la philosophie comme consolation
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e Une fois enlevée la perfection, on ne peut même pas imaginer d'où
provient ce qui est imparfait. Car la nature des choses n'a pas pris
naissance dans des réalités amoindries et imparfaites, mais, procédant
de ce qui est intact et parfait, elle glisse (se dégrade) jusqu'à ces
derniers êtres désormais épuisés (sans vigueur).
BOÈCE, Consolation, L. III, prose 10 (trad. franç. § 19).
f Mais dans cet enchaînement de causes solidaires les unes des autres,
nous reste-t-il un libre arbitre ou bien la chaîne du destin enferme-t-
elle aussi les mouvements de l'âme humaine?
BOÈCE, Consolation, L. V, prose 2 (trad. franç. § 3).
g A mon avis, dis-je, que Dieu connaisse toutes choses par avance ou
qu’il existe un libre arbitre, voilà deux affirmations complètement
contradictoires et incompatibles. Car si Dieu prévoit tout et s’il ne
peut en aucune façon se tromper, il se produit nécessairement ce que
la Providence à prévu.
BOÈCE, Consolation, L. V, prose 3 (trad. franç. § 5).
h Là où il y a erreur, c’est que chacun pense qu’il ne connaît tout ce
qu’il connaît qu’à partir des propriétés et de la nature de ce qui est
connu, alors que c’est le contraire qui se passe. En effet, tout ce qui
est connu n’est pas compris selon ses caractéristiques, mais bien
plutôt selon les capacités de ceux qui cherchent à le connaître.
BOÈCE, Consolation, L. V, prose 4 (trad. franç. § 7).