Description clinique et définition du syndrome amnésique
Soumis par Stephane Desbrosses
Le syndrome amnésique est un trouble mental durant lequel mémoire et apprentissage sont affectés de façon
prépondérante en regard d’autres fonctions cognitive, chez un sujet par ailleurs alerte et attentif -- Victor et al,
1971
Amnésie antérogradeA partir d’un temps donné, l’amnésique donne l’impression qu’il
n’apprend plus. S’il est facile de déterminer ce moment lorsque l’origine est un accident ou une
installation brutale, c’est plus difficile de cerner le moment lorsque l’installation a été progressive, comme
dans les DTA.
Notion de délai/compétition : pour vérifier qu’un patient est amnésique, il faut tout de même laisser passer un
peu de temps avant de lui demander de restituer une information : si on lui demande de la restituer tout de suite ou au
bout d’une minute, il réussit (cela semble prouver qu’il y a encodage et stockage, puisqu’on est en
MLT après quelque dizaine de secondes). Un délai est nécessaire (souvent, on prend quelques minutes). Le patient
amnésique « oublie » d’autant plus vite qu’il est occupé par une activité pendant le délai : plus son
activité est distractrice, plus l’interférence avec l’information précédente est forte, et plus vite le patient
oublie.
L’intensité de l’amnésie est flagrante : on n’a pas vraiment besoin de test pour se rendre compte
qu’un patient est amnésique, l’entretien suffit. L’amnésie pose de réels problèmes dans la vie du
sujet, bien qu’il n’en prenne pas toujours conscience : il perd des objets, est désorienté dans le temps et
l’espace,… On parle d’amnésie quand elle est cliniquement évidente (pas de précision).
L’oubli à mesure est caractéristique de l’amnésie : le patient se comporte comme si l’information
s’effaçait de sa mémoire au fur et à mesure que le temps passe. Dans le cas où le patient a la possibilité
d’acquérir de nouvelles informations, on parlera plutôt de trouble de la mémoire.
La désorientation dans le temps et dans l’espace est aussi caractéristique : le patient est incapable de dire la
date actuelle. Il peut dire sa date de naissance mais pas son âge actuel. Parfois, les patients ne savent pas quel est le
moment de la journée. La désorientation spatiale ne concerne pas vraiment les endroit connus avant l’amnésie.
Si l’endroit est « nouveau », il y a une perte de repère énorme.
La mémoire épisodique (contextuelle : elle contient toutes les traces encodées par toutes les modalités, et même
certains aspects temporel, émotionnels,… ne serait-ce que la conscience que cet événement nous est arrivé) est
touchée. Selon certains auteurs, l’acquisition de connaissances sémantiques serait possible (mais les résultats
sont controversés), il y a un déficit tout de même important de l’apprentissage sémantique.
On ne sait pas exactement ou se situe le problème ; il y a sûrement un problème d’encodage (Grober et &
Buschke), mais il n’est pas seul. De même, il y a sûrement un problème dans la récupération (même quand on
aide le patient, ses performances sont très basses,…). Les théories contextuelles avancent que les amnésiques
encodent toutes les traces (émotionnelles, olfactives, visuelles,…) mais pas leur lien entre elles. Une autre théorie
est celle de l’oubli accéléré (il y a peu d’arguments, et lorsque l’on égalise les performances des
amnésiques avec celles des sujets normaux, le taux d’oubli est semblable).
L’épreuve la plus utilisée pour tester ces patients et le test de G & B. il n’est pas vraiment utile cependant
lorsque l’amnésie est trop massive, mais il permet de « mesurer » l’intensité de l’amnésie
lorsqu’elle n’est pas trop importante. Il permet de contrôler beaucoup d’aspects qui ne
l’étaient pas auparavant :
l’encodage (on aide le patient avec les catégories, pour qu’il puisse mieux structurer l’information,
sémantiquement)
- il y a réapprentissage sélectif des mots non-mémorisés.
- On teste un rappel libre et un rappel indicé, et la reconnaissanceLe syndrome amnésique se traduit dans ce test par :
- des difficultés énormes d’encodage
- une chute des performances en rappel libre
- peu d’aide par l’indiçage
- des performances un peu meilleure en reconnaissance mais jamais normalisées (sujet à controverse, voir ci-
dessous)Sur l'épreuve de rappel libre/rappel indicé 16 items, l'épreuve de reconnaissance n'est pas sensible du tout et
de nombreux patients en conversion plafonnent en termes de performances. Ainsi, il est possible d'observer un profil
clinique compatible avec un dysfonctionnement mnésique et temporal interne sans que l'épreuve de reconnaissance ne
révèle ce trouble. Certains cliniciens n'utilisent plus cette partie de l'épreuve à cause de cette limite. - D. Cazin,
Neuropsychologue)Amnésie rétrogradeElle n’est pas nécessaire pour parler de syndrome amnésique, mais elle
est souvent associée. Il s’agit de la difficulté à rappeler des souvenirs datant d’avant
l’accident/pathologie.
Psychoweb
http://www.psychoweb.fr Propulsé par Joomla! Généré: 25 May, 2017, 13:07