1 Géométrie tropicale
1.1 Algèbre tropicale
Introduisons tout d’abord quelques notations :
Soit l’ensemble T=R∪ {−∞} et soient les deux opérations binaires sur T:
“ + ” = max
“×”=+
Proposition 1 (T,“+”,“×”) est un semi-corps commutatif ie (T,“+”,“×”)
vérifie toutes les propriétés d’un corps commutatif mise à part l’existence d’un
inverse pour la loi “+”.
Définition 1 On appelle (T,“+”,“×”) le semi-corps tropical
Maintenant définies les opérations sur T, introduisons la notion de polynôme trop-
ical :
Définition 2 On appelle polynôme tropical de degré d un polynôme construit avec
l’algèbre tropicale, c’est à dire
P= “
d
X
i=0
aiXi”,ai∈T
On peut aussi définir la notion de fonction polynômiale tropicale :
P:T−→ T
x7−→ P(x)
Remarque 1 L’application usuelle
ϕ:{polynômes tropicaux} −→ {fonctions polynomiales tropicales}
P7−→ (x7→ P(x))
est surjective mais non injective.
Dans la suite, on désignera par polynôme les fonctions polynômiales (et non pas
les polynômes ! !)
On va développer dans la suite ce qu’on pourrait appeler la géométrie algébrique
tropicale, c’est à dire qu’on va étudier les ensembles définis comme racines de
polynômes tropicaux (à plusieurs variables). La première chose à faire est de définir
la notion de racine tropicale !
Définition 3 On dit que x0est racine de Ppolynôme tropical si il existe Qpolynôme
tropical tel que P= “ (x+x0)Q”.
Donnons une caractérisation des racines de P en fonction de son graphe (affine par
morceaux) :
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