LES COMMUNAUTES CHRETIENNES DE BASE
Les Communautés Chrétiennes de Base sont nées en Belgique francophone dans les années ’60 et ont eu des
contacts plus formels entre elles à partir des années ’80. Elles se veulent «une autre façon de faire Eglise» :
En réponse aux besoins ressentis par certains chrétiens pour mieux vivre leur foi et selon des similitudes
d’inspiration avec les Communautés Ecclésiales de Base d’Amérique latine, les Communautés Chrétiennes de
Base (CCB) sont nées à Bruxelles et en Wallonie dans les années ’60 comme des lieux autonomes de partage
d’Evangile, de célébration, de quête de liberté, de réflexion sur la vie sociale et d’appui aux engagements
divers en faveur de la justice et de la fraternité.
En 1980, des contacts plus formels se
nouèrent entre elles et plus
spécialement entre un groupe de
communautés chrétiennes en milieu
populaire ou rural et d’autres moins
caractérisées par un ancrage social et
plus orientées sur la célébration,
même si certaines ne se
reconnaissent pas tout à fait dans ces
deux courants. De plus, des
«Assemblées-fêtes » tenues à Floreffe
(en 1984), Charleroi (en 1987) et
Liège (en 1995) permirent des
rapprochements entre communautés
et la création en 1998 d’une
« coordination » formée de
représentants et renforcée lors des
« Etats Généraux » de 2002 à La
Marlagne.
Avec une coordination
démocratique
Composée démocratiquement de
mandataires élus pour un temps
déterminé, la « coordination » donne
une impulsion plus explicite au réseau
d’une quarantaine de CCB. Elle
organise un week-end annuel de
ressourcement, publie le trimestriel
« Communautés en Marche »,
promeut information et formation,
répond aux attentes des
communautés, désigne ses délégués
en divers lieux (dont le C.I.L) et
entretient des relations régulières
depuis les années ’80 avec le collectif
européen des communautés
chrétiennes de base. Grâce au réseau
PAVES (Pour un Autre Visage d’Eglise
et de Société), au site web auquel
elles participent , les CCB sont en lien
avec d’autres groupes de chrétiens
réformateurs. Leur « coordination »
est membre du Forum Social de
Belgique et ses membres sont aussi
engagés dans les forums sociaux et
régionaux, ainsi que dans d’autres
réseaux, avec des objectifs précis, le
plus souvent dans le domaine social.
Ancrage dans le vécu socio-
politique et message libérateur
Les personnes qui les composent et
les contextes socio-économiques,
politiques et religieux dans lesquels
elles vivent expliquent la très
grande diversité des CCB de
Wallonie et de Bruxelles.
Cependant, il y a entre elles un
consensus pour illuminer du
message évangélique leur ancrage
dans le vécu quotidien et leur
engagement concret. L’expérience
leur a, en effet, montré qu’un
véritable partage d’Evangile et une
célébration authentique ne peuvent
se réaliser qu’en petit groupe, dans
un climat de liberté, d’écoute
mutuelle et de profond respect.
Dans la plupart des CCB,
l’animation est assurée par les
membres à tour de rôle, parfois en
équipe de deux. Ainsi, chacun(e)
est invité(e) à être « acteur » et à
se laisser inspirer par l’Esprit. C’est
une manière de mettre en œuvre
l’égalité fondamentale entre
femmes et hommes, jeunes et plus
âgés, mais aussi entre prêtres et
laïcs, vu que le cheminement
communautaire n’est souvent
possible que grâce à une sorte de
« discrétion » du prêtre. D’ailleurs,
la plupart des CCB ne se posent
guère la question de la légitimité
de leurs pratiques sacramentelles
ou liturgiques : pour elles, c’est la
communauté qui en est seule
responsable et elles se contentent
de choisir les moyens les plus
appropriés pour célébrer leur foi,
avec ou sans prêtre.
L’accent mis sur le lien entre la foi
et la vie concrète privilégie une
théologie de l’incarnation. Le sacré
n’est pas « à côté », mais bien à
découvrir « dans » la vie
quotidienne. Il conduit aussi à une
théologie de la libération adaptée
au contexte dans lequel nous vivons
et à une foi jaillissant du vécu des
croyants de la base.
La référence à Jésus privilégie son
côté fondamentalement humain,
altruiste, communautaire, engagé et
courageux, car Jésus voulait, à
chaque rencontre, remettre l’homme
et la femme debout, en recherche de
sens et d’authenticité, les voulant
fondamentalement libres et acteurs
de leur vie. Et c’est probablement ce
qui a poussé les puissants de son
temps à se liguer contre lui jusqu’à sa
mort.
Fascinés par les témoignages de foi
enracinée dans le contexte socio-
culturel trouvés dans la Bible et lus
en groupe, les membres des CCB
cherchent à actualiser ces récits pour
ne pas tomber dans le dogmatisme et
le fondamentalisme. Pour eux,
l’Eglise n’est pas une pyramide, mais
un réseau de croyants. L’Eglise, c’est
le peuple de Dieu. Avec des
partenaires qui seront forcément plus
proches que d’autres, quelle que soit
leur étiquette confessionnelle. De là
l’ouverture à l’œcuménisme et aux
démarches pluralistes. Les CCB
considèrent, en effet, que la foi, la
solidarité et l’amitié réciproque ne
produisent du sens que si elles sont
reliées aux appels toujours plus
pressants pour la justice, la paix et la
transformation du monde. Aussi, les
problèmes sociaux sont-ils
omniprésents dans les préoccupations
et engagements aux plans local,
national et international assumés par
leurs membres et aussi parfois en
communauté. Et c’est l’option
préférentielle donnée aux plus
pauvres qui donne à ces engagements
la forme de la solidarité.
Ceci dit, cette brève présentation ne
décrit certainement pas tout ce que
sont les CCB en Wallonie et à
Bruxelles, d’autant qu’elles se sont
développées spontanément sans
référence à un « modèle », si ce n’est
le modèle évangélique.
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Pour plus d’informations, contacter
« Communautés en Marche », c/o Gisèle
Vandercammen, 23, rue général Henry,
1040 Bruxelles. Tél : 02/733.13.54 et
www.paves-reseau.be