Convergences 2/2 - le thÉorÈme du point fixe - Page 1 sur 9 Au sommaire : Suites extraites .......................................................................2 Le thÉorÈme de Bolzano-Weierstrass..........................................2 La preuve du thÉorÈme de Bolzano-Weierstrass...........................3 Fonction K-contractante............................................................4 Le thÉorÈme du point fixe .........................................................5 La preuve du thÉorÈme du point fixe ..........................................6 Utilisations du thÉorÈme du point fixe.........................................8 Pour accÉder À un point de ce menu, il suffit de cliquer dessus. La taverne taverne de l'Irlandais vous prÉsente L'enjeu On l'effleure en Terminale Scientifique avant d'y revenir l'annÉe suivant le Bac. Le thÉorÈme du point fixe est un ÉnoncÉ qui permet sous certaines conditions de dÉterminer la limite d'une suite dÉfinie par rÉcurrence. Il est assez rare que ce thÉorÈme soit clairement ÉnoncÉ en Terminale Scientifique. Cependant il est tout aussi rare qu'il ne soit pas employÉ. Ce cours a ÉtÉ conÇu dans une double optique : s'adresser À la fois aux personnes qui veulent tout savoir et À celles que seul l'emploi pour les suites intÉresse. Les premiÈres parcourront tout le document. Les secondes iront directement au dernier paragraphe. Ce cours a ÉtÉ conÇu comme une aventure amenant le lecteur au thÉorÈme du point fixe en passant par celui de Bolzano-Weierstrass. Il s'achÈve sur l'Étude d'exemples d'utilisations de ce premier. Une incroyable aventure racomptÉe par JÉrÔme ONILLON - Second volet de la sÉrie "Convergences" - Ce second volet de la sÉrie "Convergences" s'adresse donc À des personnes ayant le niveau Terminale Scientifique. A l'instar des autres chapitres de la taverne de l'Irlandais, il va au-delÀ des programmes. Seul le paragraphe Utilisations est susceptible d'Être du programme de Terminale S Note : Ce document est exclusivement mis en ligne par le site web "la taverne de l'Irlandais". Il ne peut faire l'objet d'aucune distribution commerciale. Seule une diffusion restreinte est autorisÉe. Il est fourni tel que sans aucune garantie. En aucun cas, il ne peut Être considÉrÉ comme un document de rÉfÉrence ou officiel. Si vous dÉcouvriez une possible erreur, merci de me la signaler par e-mail. E-mail de l'auteur : [email protected] Edition du samedi 26 juillet 2003 Ce document a ÉtÉ conÇu et rÉdigÉ par JÉrÔme ONILLON en aoÛt 2001 et est exclusivement distribuÉ par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Convergences 2/2 - le thÉorÈme du point fixe - Page 2 sur 9 Suites Suites extraites Le thÉorÈme de Bolzano− Bolzano−Weierstrass Une suite (un ) est une famille infinie de nombres indexÉe sur l'ensemble des entiers naturels. Le premier de ces nombres est le terme de rang 0, le second celui de rang 1, le troisiÈme... Ce thÉorÈme Énonce un rÉsultat qui peut paraÎtre surprenant : quand une suite est bornÉe, on peut toujours en extraire une suite convergente. Comme nous le verrons, cela est dÛ au fait qu'une suite est infinie. DÉfinition d'une suite extraire. Dire que la suite (vn ) est une sous-suite ou une suite extraite de (un ) signifie qu'il existe une application ̌ : N ջ N strictement ThÉorÈme de Bolzano-Weierstrass. Si une suite rÉelle (un ) est bornÉe alors on peut en extraire une croissante telle que pour tout entier n, v n = ǔ(n) L'application ̌ porte le nom d'extractrice. Donnons un exemple d'application de ce thÉorÈme. De maniÈre pratique, une sous-suite de (un ) est une nouvelle suite constituÉe À partir des termes de cette derniÈre. Par exemple, la suite (u2.n ) est une suite extraite de (un ) . Elle est constituÉe À partir des termes de rang pair de cette derniÈre. Ici l'extractrice est l'application strictement croissante ̌(n) = 2.n De mÊme, (u2n +1 ) est une sous-suite de (un ) formÉe À partir de ses termes de rang impair. L'extractrice est ici ̌(n) = 2.n + 1 (u3n ) ou (u3n +2 ) sont d'autres suites extraites de (un ) . Cependant rien ne dit qu'une suite extraite doive Être aussi rÉguliÈre au niveau de ses indices. La seule chose qu'impose la dÉfinition est que l'application ̌ soit strictement croissante. ( )k∈N . Une autre notation de suite extraite que sera utilisÉe, est upk Ici (pk )k ∈N est une suite d'entiers naturels strictement croissante. On extrait ici tous les termes de la suite d'indice pk . Ainsi si l'on utilisait cette notation pour la suite (u2n +1 ) , la suite (pk )k∈N suite qui elle sera convergente. La suite (un ) dÉfinie pour tout entier n par un = (−1)n est bornÉe par les nombres -1 et 1. Elle est aussi clairement divergente. Par contre, les suites extraites (u2n ) et (u2n +1 ) sont clairement toutes les deux convergentes : la premiÈre vers 1 et la seconde vers -1. Pour les Étourdis, prÉcisons que pour tout entier n : et u2n +1 = −1 u2.n = 1 Les deux suites extraites sont stationnaires. De mÊme, les suites (sin(n)) et (cos(n)) Étant bornÉes, on peut en extraire deux suites convergentes. Une chose que ne dit pas le thÉorÈme est comment les obtenir... Remarque : le thÉorÈme prÉcise que l'on peut extraire au moins une suite. Cela dit, rien ne dit qu'il y en ait plusieurs comme dans l'exemple ci-dessus... serait dÉfinie pour tout entier k par, pk = 2.k + 1 Ce document a ÉtÉ conÇu et rÉdigÉ par JÉrÔme ONILLON en aoÛt 2001 et est exclusivement distribuÉ par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Convergences 2/2 - le thÉorÈme du point fixe - Page 3 sur 9 La preuve du thÉorÈme de Bolzano− Bolzano−Weierstrass Notre action reposera sur le fait que lorsque l'on partage une infinitÉ en deux, il en rÉsulte toujours une autre infinitÉ. Nous savons que la suite (un ) est bornÉe. Appelons m l'un de ses minorant et M l'un de ses majorants. Clairement, chaque un se trouve dans l'intervalle [m ; M]. On pose : a0 = m et J1 I1 Les deux compÈres rÉalisant une partition de [m ; M], ils se partagent les ÉlÉments de la suite (un ) . L'un des deux en possÈde nÉcessairement une infinitÉ de termes un . Si c'est I1 , on pose alors : m+M 2 De plus, on appelle p1 le minimum de {n tel que un ∈ I1} . p1 dÉsigne donc le plus petit indice de la suite (un ) dont les a1 = m et b1 = termes figurent dans l'intervalle I1 . • Si c'est J1 , on Écrit que : m+M et b1 = M 2 Et dans ce cas, p1 dÉsigne le plus petit indice de la suite a1 = (un ) celle existant entre a0 et b 0 . Puis on recommence le processus avec l'intervalle [a1 ; b1 ] . Nous savons qu'il contient une certaine infinitÉ de termes un . Comme prÉcÉdemment, partageons notre intervalle en deux . Il en rÉsulte deux sous-parties : a + b1 ⌉ ⌈ ⌈ a1 + b1 ⌉ et a1 ; 1 ; b1 2 2 ⌊ ⌋ ⌊ ⌋ b0 = M Partageons cet intervalle en deux en son milieu. Il en rÉsulte deux intervalles : ⌈ m + M⌉ ⌈m + M ⌉ m; et ;M 2 ⌋ ⌊ ⌊ 2 ⌋ • Dans les deux cas, la diffÉrence entre a1 et b1 est la moitiÉ de dont les termes figurent dans l'intervalle J1 . I2 J2 Chaque un figurant dans l'intervalle [a1;b1 ] , se trouve soit dans l'un, soit dans l'autre. Quoiqu'il en soit, l'un des deux À nÉcessairement une infinitÉ de termes un . Disons que c'est I2 . On construit alors les nombres a2 , b2 et p2 en Écrivant que : • a2 = a1 a1 + b2 2 est le plus petit indice n > p1 tels que un ∈ I2 • b2 = • p2 LÀ encore remarquons que la diffÉrence entre a2 et b2 est la moitiÉ de celle existant entre a1 et b1 . Ainsi : b 2 − a2 = b − a0 b1 − a1 = 0 2 4 Puis on recommence le cirque avec l'intervalle [a2 ;b2 ] . Et ainsi de suite, jusqu'À la fin des temps... Avec ce processus sans cesse rÉpÉtÉ, on construit plusieurs suites. Deux suites (ak ) et (bk ) qui ont les propriÉtÉs suivantes. • L'intervalle [ak ;bk ] contient une infinitÉ de termes un . Ce document a ÉtÉ conÇu et rÉdigÉ par JÉrÔme ONILLON en aoÛt 2001 et est exclusivement distribuÉ par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Convergences 2/2 - le thÉorÈme du point fixe - Page 4 sur 9 • La suite (ak ) est croissante et majorÉe par le rÉel M. • Donc elle est convergente. Appelons L sa limite. La suite (bk ) est dÉcroissante et minorÉe par le rÉel m. • Donc elle est convergente. Appelons L' sa limite. La diffÉrence entre ak et bk est Égale À la moitiÉ de celle entre ak −1 et bk −1 . Ainsi : b − a0 b − ak −1 b − ak − 2 bk − ak = k −1 = k −2 = .... = 0 2 4 2k Il est clair que lorsque k tend vers l'infini, la diffÉrence bk − ak tend vers 0. Donc les deux suites convergentes (ak ) et (bk ) ont des limites Égales : c'est L pour les deux. On construit Également une suite strictement croissante d'entiers naturels (pk ) qui a pour particularitÉ : Pour tout entier naturel k, upk ∈ [ak ;bk ] . Ainsi donc, pour tout entier naturel k, nous avons que : ak ≤ upk ≤ bk ( )k ∈N qui est extraite de la suite (un )n∈N , est donc La suite upk coincÉe entre (ak ) et (bk ) qui ont la mÊme limite. En application du thÉorÈme des gendarmes, nous pouvons donc affirmer que la suite upk est convergente et que sa limite est ( )k ∈N L. Ce qui dÉmontre le thÉorÈme ! Fonction K− K−contractante Avant de nous attaquer au thÉorÈme du point fixe, nous allons dÉfinir ce qu'est une fonction (ou une application) K-contractante. DÉfinition de la contractance. I est un intervalle et K un rÉel strictement positif. Dire que la fonction f : I ջ est K-contractante signifie que pour tous les rÉels x et y de l'intervalle I, on a l'inÉgalitÉ : f ( x ) − f ( y ) ≤ K. x − y Est par exemple contractante, la fonction affine f(x) = 2.x + 5 . En effet, pour tout rÉels x et y, on a l'inÉgalitÉ : f(x) − f(y) ≤ 2. x − y La fonction f est 2-contractante sur . x +1 . x+2 Pour le prouver, il faut majorer la diffÉrence f(x) − f(y) par x − y Un autre exemple d'application contractante est f(x) = fois une constante. DÉmontrons-le sur l'intervalle [0;+∞[ ! Pour tout rÉels positifs x et y, on peut Écrire que : ( x + 1 ).( y + 2 ) − ( y + 1 ).( x + 2 ) f(x ) − f(y ) = ( x + 2 ).( y + 2 ) = x − y ( x + 2 ).( y + 2 ) = 1 1 1 . .x − y ≤ .x − y x + 2 y + 2 4 ≤1 / 2 ≤1 / 2 1 -contractante sur [0;+∞[ . 4 Pour dÉmontrer qu'une fonction est contractante, on peut se servir de l'inÉgalitÉ des accroissements finis. Celle-ci stipule que si f est une fonction dÉrivable dÉfinie sur un intervalle : La fonction f est donc Ce document a ÉtÉ conÇu et rÉdigÉ par JÉrÔme ONILLON en aoÛt 2001 et est exclusivement distribuÉ par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Convergences 2/2 - le thÉorÈme du point fixe - Page 5 sur 9 Si ∀x∈I, f' (x) ≤ M alors ∀ a et b ∈ I, f(a) − f(b) ≤ M.b − a Ainsi, si l'on dÉmontre que sur un intervalle, la dÉrivÉe d'une fonction est bornÉe en valeur absolue alors on prouve qu'elle est Kcontractante. Par exemple, intÉressons-nous À la fonction sinus qui est dÉrivable sur . Sa dÉrivÉe est cosinus. Or pour tout rÉel x, cos(x) ≤ 1 En application de l'inÉgalitÉ des accroissements finis, on peut Écrire que : Pour tous rÉels a et b, sin(a) − sin(b) ≤ a − b Conclusion : la fonction sinus est 1-contractante sur . Le thÉorÈme du point fixe Il existe plusieurs variantes de ce thÉorÈme. Les plus importantes portent les noms de mathÉmaticiens cÉlÈbres. Celle que nous allons Énoncer est celle de Picard-Banach. D'abord prÉcisons ce qu'est un point fixe. Un point fixe pour une fonction f est un nombre x qui est sa propre image par celle-ci. C'est un nombre tel que f(x) = x ThÉorÈme du point fixe - Version Picard-Banach. I est un intervalle de . f : I ջ I est une fonction de cet intervalle dans lui-mÊme. Si la fonction f : I ջ I est K-contractante avec K ∈ [0;1[ alors 1. La fonction f admet un unique point fixe x 0 sur l'intervalle I. 2. Si (un ) est une suite de points de I telle que pour tout entier n, un +1 = f(un ) et sa limite est x 0 . alors (un ) est convergente Quelques remarques sur ce thÉorÈme : • La fonction f. Elle est dÉfinie sur un intervalle I et elle y prend impÉrativement ses valeurs. Mais cela ne signifie pas que tout ÉlÉment de I aura un antÉcÉdent par f. La seule chose sÛre est que tout image d'un point de I par f sera aussi dans I. Ainsi donc : f(I) ⊂ I • La suite (un ) de points de I. Cela signifie que pour tout entier n, un ∈ I . Ce document a ÉtÉ conÇu et rÉdigÉ par JÉrÔme ONILLON en aoÛt 2001 et est exclusivement distribuÉ par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Convergences 2/2 - le thÉorÈme du point fixe - Page 6 sur 9 Or nous savons que K est un gentil rÉel positif de l'intervalle [0;1[ . La preuve du thÉorÈme du point fixe Il en va alors de mÊme pour Kn et 1 − K n . Pour dÉmontrer ce thÉorÈme, nous allons nous servir de BolzanoWeierstrass. Nous avons deux choses À Établir. Mais ce ne sont pas les deux points de l'ÉnoncÉ. Non, ce que nous devons prouver est l'existence puis l'unicitÉ de ce point fixe x 0 . L'existence. Soit (un ) une suite de I telle que pour tout entier, un +1 = f(un ) . PremiÈre objection : Est-ce qu'une telle suite existe ? Bien sÛr, tout cela À cause de notre fonction f dÉfinie de I dans I... Le problÈme ici n'est pas le vide mais l'Éventuel trop plein ! ♦ Phase premiÈre : cette suite (un ) est nÉcessairement bornÉe. En effet, pour tout entier n on peut Écrire que : u n + 1 − u n = f (u n ) − f (u n − 1 ) ≤ K .u n − u n −1 car f est Kcontractante .u1 − u 0 Les puristes pourront s'acharner À prouver ce rÉsultat par rÉcurrence. A partir de lÀ, on peut Écrire que pour tout entier naturel n : u n − u 0 = u n − u n − 1 + u n − 1 − .... − u1 + u1 − u 0 ≤ u n − u n − 1 + u n − 1 − u n − 2 + .... + u1 − u 0 ≤ K n − 1 . u1 − u 0 + K n − 2 . u1 − u 0 + .... + u1 − u 0 ≤ u1 − u 0 . [K +K n −1 + .... + K + 1 ] Somme des n premiÈres puissances de K 1 − Kn ≤ u1 − u 0 . 1−K 1 − Kn 1 ≤ u1 − u 0 . 1−K 1−K Autrement Écrit : − u1 − u0 u1 − u0 ≤ un − u0 ≤ 1−K 1−K Tous les termes de la suite (un ) se trouve donc dans l'intervalle ⌈ u1 − u 0 u1 − u0 ⌉ u0 − ; u0 + . 1−K 1−K ⌋ ⌊ Les rÉels u0 , u1 et K Étant connus et fixÉs, nous pouvons dire que la suite (un ) est bel et bien bornÉe. (ǔ(n) ) n n −1 un − u 0 ≤ u1 − u 0 . ♦ Phase seconde : application de Bolzano-Weierstrass. La suite (un ) Étant bornÉe, on peut donc en extraire une suite ≤ K 2 .u n −1 − u n − 2 ..... ≤ K Il vient donc que pour tout entier n, qui elle est convergente. On appelle L la limite de cette sous-suite. Pour note, ̌ : N ջ N est ici l'extractrice correspondant À cette suite extraite. ♦ Phase troisiÈme : prouver que x 0 est un point fixe par f. Pour y parvenir, nous devons dÉmontrer que f(x 0 ) = x 0 . La seule chose que nous sachions sur x 0 est qu'il est la limite de la suite extraite ǔ(n) . ( )n∈N D'autres diront que lorsque n tend vers l'infini, la diffÉrence ǔ(n) − L tend vers 0 IntÉressons-nous maintenant À la diffÉrence f(L) − L . Pour tout entier n, on peut Écrire que : Ce document a ÉtÉ conÇu et rÉdigÉ par JÉrÔme ONILLON en aoÛt 2001 et est exclusivement distribuÉ par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Convergences 2/2 - le thÉorÈme du point fixe - Page 7 sur 9 ( ) ( ) f (L ) − f (u ̌ (n ) ) + f (u ̌ (n ) ) − u ̌ (n ) f (L ) − L = f (L ) − f u ̌ (n ) + f u ̌ (n ) − u ̌ (n ) + u ̌ (n ) − L ≤ + u ̌ (n ) − L ≤ K . L − u ̌ (n ) + u ̌ (n ) + 1 − u ̌ (n ) + u ̌ (n ) − L ≤ (K + 1). u ̌ (n ) − L + K ̌ (n ) . u 1 − u 0 Or lorsque n tend vers l'infini : • ǔ(n) tend vers L donc la diffÉrence ǔ(n) − L tend vers 0. K ̌(n) a aussi pour limite 0 car K est strictement infÉrieur À 1. Donc le second membre tend vers 0. Ainsi : • La diffÉrence positive f(L) − L est donc toujours coincÉe entre 0 et D'oÙ la propriÉtÉ. Comme K est strictement plus petit que 1, la suite K n . u 0 − L ( tend donc vers 0. Par suite, grÂce À la propriÉtÉ, nous pouvons affirmer que lorsque n tend vers 0, la diffÉrence un − L tend vers 0 donc la suite (un )n∈N s'en va vers L. L'unicitÉ. VoilÀ certainement la partie la plus facile de toute cette dÉmonstration. Nous allons procÉder par l'absurde. Supposons que la fonction f : I ջ I admette deux points fixes distinctes L 1 et L 2 . On peut alors Écrire que : L 1 − L 2 = f (L 1 ) − f (L 2 ) ≤ K.L 1 − L 2 < L 1 − L 2 un truc qui y va. Cette diffÉrence est donc elle-mÊme Égale À 0. Ainsi f(L ) − L = 0 donc f(L) = L Donc L est un point fixe pour f. Points fixes ! ♦ Phase quatriÈme : prouver que x 0 est aussi la limite de (un )n∈N . Pour y parvenir, nous allons dÉmontrer par rÉcurrence que : Pour tout entier naturel n, un − L ≤ K n .u 0 − L On entame le boulot ! • Pour n = 1 : La chose est À peu prÈs Évidente. En effet : u1 − L = f (u0 ) − f(L) ≤ K.u0 − L • ) Contractance 0 ≤ K<1 Nous arrivons donc À un nombre strictement plus petit que luimÊme ! Ce qui est trÈs fort ! Et surtout trÈs absurde. Donc la fonction f : I ջ I n'a qu'un et un seul point fixe ! Ce qui achÈve la dÉmonstration ! Supposons que la propriÉtÉ soit vraie au rang n. C'est-Àdire que : un − L ≤ Kn.u0 − L Nous allons prouver qu'alors elle se propage au rang n+1. un + 1 − L = f(un ) − f(L ) ≤ K.un − L = K · K n . u 0 − L = K n + 1 .u 0 − L HypothÈse de rÉcurrence Ce document a ÉtÉ conÇu et rÉdigÉ par JÉrÔme ONILLON en aoÛt 2001 et est exclusivement distribuÉ par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Convergences 2/2 - le thÉorÈme du point fixe - Page 8 sur 9 − 5 −1 5 −1 et . 2 2 Nous avons deux solutions pour un seul point fixe. Sauf que le point fixe est un rÉel positif. Seule la seconde solution remplit cette condition. Utilisations du thÉorÈme du point fixe donc Ce sublime ÉnoncÉ du point immobile peut servir À plusieurs choses. Voyons-les en dÉtails : • DÉterminer la limite d'une suite dÉfinie par rÉcurrence. Par exemple, dÉterminons la limite de la suite (un ) dÉfinie par u0 = 47251 Pour tout entier n, un + 1 = • un + 1 un + 2 Le dÉfi peut sembler inrelevable ! Pourtant, l'affaire va se rÉgler À la vitesse du clavier ! Ceux qui Étaient avec nous lorsque nous savons parler de la x +1 contractance, se souviennent que la fonction f(x) = x+2 1 est -contractante sur l'intervalle des rÉels positifs qu'est 4 [0;+∞[ . Chose importante : nous savons que f : [0;+∞[ ջ [0;+∞[ ! En application du thÉorÈme du point fixe, cette fonction f admet un et un seul point fixe x 0 . De plus, ce rÉel est la limite de toute suite (an ) de [0;+∞[ dÉfinie par an +1 = f(an ) . Or (un ) est clairement une suite de rÉels positifs dans ce cas. Donc elle converge et sa limite est le point fixe x 0 . Si nous dÉterminons ce point fixe alors nous connaÎtrons la limite de notre suite. Pour cela, nous devons rÉsoudre l'Équation f(x) = x . Alors au boulot ! x +1 − x2 − x + 1 −x =0⇔ =0 x+2 x+2 Une fraction Étant nulle lorsque et seulement lorsque son numÉrateur l'est, les deux solutions de cette Équation sont f(x) = x ⇔ Conclusion : la limite de la suite (un ) est Égale À 5 −1 . 2 DÉterminer la solution d'une Équation À l'aide d'une suite. Le thÉorÈme du point fixe peut aussi servir À rÉsoudre des Équations. La connaissance de la limite de la suite rÉcurrente donne la solution de l'Équation. Et puis, quant on ne connaÎt exactement la limite de la suite, il est toujours possible d'en connaÎtre une valeur approchÉe. Tout cela, toujours grÂce au thÉorÈme du point fixe. Par exemple, intÉressons-nous À l'Équation : cos(x) = x Par l'Étude des positions des courbes et surtout grÂce À celle de la fonction f(x) = cos(x) − x , nous savons que cette Équation admet une seule solution x 0 comprise entre 0,5 et 1. Cela dit, aucune mÉthode ne permet de rÉsoudre cette Équation. Cependant, il est possible d'en connaÎtre une valeur approchÉe grÂce au thÉorÈme du point fixe. La partie lÉgale : la premiÈre chose À vÉrifier est que les conditions du thÉorÈme sont remplies. Pour cela, on s'intÉresse À la fonction cosinus sur l'intervalle [0;1] . On choisit cet intervalle car cos([0;1]) ⊂ [0;1] . Il faut montrer que sur cet intervalle cosinus est contractante. Pour cela, on s'intÉresse À la dÉrivÉe qui est − sin(x) . Ce document a ÉtÉ conÇu et rÉdigÉ par JÉrÔme ONILLON en aoÛt 2001 et est exclusivement distribuÉ par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com). Convergences 2/2 - le thÉorÈme du point fixe - Page 9 sur 9 Sur l'intervalle [0;1] , nous savons que : sin(x) ≤ sin(1) En application de l'inÉgalitÉ des accroissements finis, il vient que pour tous rÉels x et y de [0;1] cos(x) − cos(y) ≤ sin(1) · x − y La fonction cosinus est donc sin(1)-contractante sur [0;1] . Comme sin(1) est strictement plus petit que 1, le thÉorÈme du point fixe est donc applicable À cosinus sur l'intervalle [0;1] . Cela nous dit ce que l'Équation cos(x) = x a une seule solution qui est dans [0;1] , une chose que nous savions dÉjÀ. Elle nous apprend surtout que cette solution point fixe est la limite de n'importe quelle suite rÉcurrente un +1 = cos(un ) . La partie lÉgale est terminÉe. Ici commence le travail de la machine. Il faut tout d'abord choisir une bonne suite de [0;1] . On considÈre la suite rÉcurrente (un ) dÉfinie par : u0 = 0,5 Pour tout entier n, un +1 = cos(un ) La valeur de dÉpart peut avoir son importance. Dans l'inconnu, autant prendre le milieu de l'intervalle [0;1] . Le travail de la machine consistera À calculer tous les termes l'un aprÈs l'autre. Se pose alors la question : "Jusqu'oÙ ?" Tout dÉpend de la prÉcision recherchÉe. Dans la quatriÈme phase de la dÉmonstration du thÉorÈme du point fixe, nous avons dÉmontrÉ que : Pour tout entier n, un − x 0 ≤ K n.u0 − x 0 Cette inÉgalitÉ peut fournir une indication de la distance existant entre le terme de rang n et sa limite/point fixe x 0 . En effet, comme tout ce petit monde est dans [0;1] et que petite que 0,5. 1 n · (sin(1)) . 2 Et on peut mÊme aller plus loin, en disant que sin(1) est ̉ 3 plus petit que sin = . Une majoration plus pratique 3 2 Émerge. Ainsi pour tout entier naturel n, un − x 0 ≤ Pour tout entier naturel n, un − x 0 n ( 3) ≤ 2n +1 Voici ce que donne le travail de la machine : un PrÉcision infÉrieure À u1 ≈ 0,877582 ... 0,433 u2 ≈ 0,639012 ... 0,375 u3 ≈ 0,802685 ... 0,324 u5 ≈ 0,768195 ... 0,243 u7 ≈ 0,752355 ... 0,182 u10 ≈ 0,7535006 ... 0,118 u16 ≈ 0,738704 ... 0,050 u27 ≈ 0,739081 ... 0,008 u44 ≈ 0,739085 ... 0,0008 Une valeur approchÉe au milliÈme-prÈs de x 0 est 0,739. Une recherche par dichotomie avec la fonction cos(x) − x n'aurait demandÉ qu'une douzaine d'itÉrations pour arriver au mÊme rÉsultat. Cela ne signifie que notre mÉthode est mauvaise. Elle n'est simplement pas assez rapide avec cette fonction. Pour que la mÉthode du point fixe soit efficace, il faut que la fonction soit assez calme. Comme un logarithme. La mÉthode que nous venons de voir, permet de rÉsoudre n'importe quelle Équation. MÊme celles du type f(x) = b. Sauf que le travail s'effectuera sur un Éventuel point fixe de la fonction g(x) = f(x) - x + b. u 0 vaut 0,5, la diffÉrence u 0 − x 0 est nÉcessairement plus Ce document a ÉtÉ conÇu et rÉdigÉ par JÉrÔme ONILLON en aoÛt 2001 et est exclusivement distribuÉ par la taverne de l'Irlandais (http://www.tanopah.com).