OLEOmail 10/04/2009 – Sclérotinia colza 2/2
Sclérotinia colza : comment le gérer ?
Pour que le sclérotinia du colza se développe, il faut que les sclérotes germent (production d’apothécies)
pour libérer des spores, élément de contamination des pétales.
A la chute des pétales sur les feuilles et en conditions optimales (stade G1), ces spores pourront germer
à leur tour et le champignon pourra coloniser la feuille puis la tige du colza plus ou moins rapidement.
En cas de présence de la maladie, les pertes de rendement sont significatives (2-10 q/ha) au-delà d’un
taux d’attaque de 10% sur tige principale. Celles-ci vont croissantes au même rythme que le taux
d’attaque.
Il faut savoir tout de même qu’il n’existe aucune solution curative contre le sclérotinia. La prise de
décision doit anticiper le risque. Pour cela, on se base sur les critères suivants :
- le nombre de cultures sensibles dans la rotation,
- les attaques les années antérieures sur la parcelle,
- les conditions climatiques humides au mois de mars favorables à la germination des sclérotes,
- les indicateurs de pétales contaminés comme le Kit pétales (voir les avertissements).
Ensuite, le climat durant toute la floraison favorisera ou non l’expression de la maladie : humidité relative
de plus de 90 % dans le couvert durant 3 jours pendant la floraison et une température moyenne
journalière supérieure à 10°C.
Stade G1 = stade optimal de traitement
Plusieurs caractéristiques permettent de
déterminer le stade G1 : les 10 premières
siliques sont formées sur les hampes principales
(longueur <2cm) ou 10 premières siliques
visibles sur les hampes principales.
Ce stade est primordial. Selon les essais
CETIOM, un traitement avant ou après le stade
G1 conduit à de mauvaises efficacités (cf
graphique).
Attention, la date du stade optimal peut varier d'une parcelle à l'autre sur une même exploitation,
notamment si plusieurs variétés sont cultivées sur le même îlot compte tenu des différences de précocité
à floraison.
Stratégie fongicide à adopter si nécessaire
La stratégie fongicide doit également intégrer le risque de développement d’autre maladies (Oïdium,
Mycosphaerella, ...). L’observation de la présence de symptômes aujourd’hui sur feuilles/tiges peut
conduire à voir ceux-ci progresser ultérieurement sur siliques.
- Si risque sclérotinia fort à F1 : traitement G1 avec programme plutôt axé sur un produit spécifique
(exemple : Pictor Pro, Pictor Pro+triazole, Joao)
- Si risque sclérotinia moyen et risque de maladies secondaires (sclérotinia/oïdium) : préférer un
polyvalent (Pictor Pro+triazole, Joao ou produits à base de triazoles). La rentabilité du traitement résultera
alors d’un effet sur le sclérotinia, mais aussi sur les maladies des siliques (oïdium, …).
Julien Charbonnaud - CETIOM
Mauvaises efficacités des interventions trop
précoces, optimum à G1
(4 essais CETIOM – 54,21,36,36)
STADE F1
50% des plantes
avec au moins
1 fleur ouverte
STADE G1
10 premières
siliques formées
< 2
m
6 à 12 jours
stade E
stade F1
stade G1
0
20
40
60
80
100
Efficacité (%)
% Attaque Témoin
= 39%