Sept années d'essais (de 1998 à 2004)
réalisés à la station CREAS sur le site de
Lyon Saint-Exupéry montrent que l'appli-
cation fongicide la mieux positionnée
permet un gain moyen de 2,6 q/ha.
Mais cette moyenne cache des disparités
car 4 années sur 7, le gain est supérieur :
• en 1999, la protection à la chute des
premiers pétales (stade G1) a permis un
gain de pratiquement 7 q/ha, alors que
le sclérotinia s'était montré très nuisible.
Attention donc à cette maladie, surtout
dans le nord de la région et en sol de
limon. Le risque est élevé quand les
conditions climatiques lui sont favorables ;
• 3 années sur 7, le gain est d'environ
3 q/ha avec une protection oïdium
adaptée. Cette application peut être
décalée jusqu'à 1 mois après les
premières fleurs. L'oïdium est
régulièrement présent à la latitude de
Lyon, mais il s’y manifeste plus tardivement
et moins intensivement que plus au sud.
SCLÉROTINIA AU NORD ET OÏDIUM AU SUD
DEUX MALADIES À SURVEILLER EN RHÔNE-ALPES
Le point de départ est déterminé par la
présence de sclérotes dans le sol qui,
après germination, forment des apothécies
qui elles-mêmes libèrent des spores. Dès
le début de la floraison, les spores vont
contaminer des pétales de colza, si les
températures sont douces et l'humidité
persistante. Une première tache apparaît
sur la feuille au point d'adhérence du
pétale. La maladie progresse ensuite
vers la tige et provoque un manchon
blanc caractéristique du sclérotinia. Toute
la partie située au dessus de l'attaque
se dessèche rapidement et devient
improductive. Là encore, des conditions
humides et des températures douces
conditionnent le taux d'attaque et une
période sèche est capable d'interrompre
la progression du champignon.
Les fongicides actuels ont une action
essentiellement préventive, d'où la
nécessité d'intervenir avant la contami-
nation, quand les conditions apparaissent
favorables, même si, dans bien des cas,
les conditions climatiques ultérieures
viennent limiter l'impact réel du risque
potentiel.
Le fongicide peut permettre jusqu'à
6,5 q/ha de rendement en plus
Une stratégie de traitement non
systématique
Sur les 7 années d'essais, le traitement
est conseillé 6 années. En 2004, la
présence très fugace de l'oïdium aurait
justifié de ne pas intervenir, même au
delà de la floraison (gain limité à 1,3 q/ha
dans l'essai). Le raisonnement proposé
ici conduisait à faire l'impasse sur le
fongicide en 2004. Cette impasse s'est
révélée judicieuse puisque l'on n'observe
pas d'écart de rentabilité entre traité et
non traité cette année là (le gain de
rendement est équivalent au coût du
fongicide).
2,6 q/ha gagnés en moyenne avec un fongicide en Rhône-Alpes
Sclérotinia : des risques rarement concrétisés mais une nuisibilité redoutable
Gain de rendement avec
le fongicide (q/ha)
1998
1999
2000
2001
2002
2003
2004
Moyenne
Source : CREAS, 1998-2004
Une application fongicide rentable
Rentabilité du fongicide
(produit/ha-coût du fongicide)
¤/ha (hors prime)
Aucun traitement Stratégie
de traitement*
* Moyenne des 6 années d’essais ou la règle de
décision conduisait à appliquer un fongicide
+ 27 ¤/ha/an*
8
7
6
5
4
3
2
1
0
600
590
580
570
560
550
Source : CREAS, 1998-2004
Edition CETIOM - Centre de Grignon - BP4 - 78850 Thiverval-Grignon - Tél : 01 30 79 95 00 - Fax : 01 30 79 95 90 - www.cetiom.fr
Document et expérimentations réalisés avec le concours financier
de la région Rhône-Alpes dans le cadre du PEP Grandes Cultures
La nuisibilité de l'oïdium s'exerce sur le
colza à partir de la floraison. Avant ce
stade, sa présence n'a pas d'influence
sur le rendement, à condition que la
maladie soit contrôlée pendant et après
la floraison. Son évolution sur siliques,
en limitant la photosynthèse de ces
dernières, peut induire des pertes supé-
rieures à 10 q/ha, par une limitation du
poids des graines.
Des températures supérieures à 20°C,
une hygrométrie relative proche de 40 %
et l'absence de pluie favorisent le déve-
loppement de l'oïdium. Pour assurer
une protection efficace, il est nécessaire
d'intervenir en tout début d'extension
des symptômes sur les dernières feuilles
ou des toutes premières taches sur les
siliques. Lors de périodes chaudes et
sèches à partir d’avril, l'observation
régulière des parcelles est impérative :
l'explosion de la maladie peut être très
rapide, avec un développement du
mycélium blanc de l'oïdium sur l'ensem-
ble des siliques en quelques jours,
notamment dans les parcelles à bon
potentiel.
Le sclérotinia interrompt
l'alimentation de la partie
supérieure de la plante et
provoque son échaudage
(dessèchement anticipé).
C'est lorsque les pétales
adhèrent aux feuilles qu'il
y a un risque d'attaque.
Oïdium : une maladie fréquente et nuisible au sud de Lyon
L'oïdium sur siliques pénalise les rendements
en limitant le poids de mille graines.
L. Jung
L. Jung
L. Jung