strategie strategie fongicide

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CONSEILS RHONE-ALPES
STRATEGIE
FONGICIDE du colza :
Mars 2005
raisonnez rentable !
g
un
L. J
TRAITEZ AU BON MOMENT
AVEC LE PRODUIT ADAPTÉ
Tenez compte du climat
Pulvérisateur :
ça passe sans casse
2 - 4 cm
Début de
floraison (F1)
Temps doux
et humide
Chute des premiers
pétales (G1)
Longueur des 10
premières siliques
entre 2 et 4 cm (G2-G3)
Intervenez à la chute des
pétales contre le sclérotinia
Observez l’oïdium
Temps sec
Intervenez dès présence sur les
feuilles ou les jeunes siliques
10 premières siliques
bosselées (G3-G4)
Poursuivez
l’observation
de l’oïdium
Une protection peut
être opportune
jusqu’à la mi-mai
Utilisez de préférence des triazoles
Les passages du tracteur et du
pulvérisateur sont le plus souvent sans conséquence sur le
niveau de rendement. Seul un
effet visuel peut être dissuasif.
On estime que la perte d'un
passage de roues en cours de
floraison est au maximum de 3 %
avec une rampe de 24 mètres,
soit au pire 1 quintal pour un
rendement de 35 q/ha.
Une des solutions pour limiter ce
risque consiste à mettre une
bâche sous le tracteur afin de
permettre au colza de glisser
sous le tracteur sans être arraché.
Les produits à base de triazoles seules ou associant carbendazime et triazole sont les plus adaptés en Rhône-Alpes du fait de
leur efficacité à la fois sur sclérotinia et sur oïdium.
Les imides sont très efficaces sur sclérotinia mais ont une action limitée sur oïdium, maladie très fréquente dans la région.
Produit
Matière active
Efficacité sur
Sclérotinia
Oïdium
Triazoles seules ou associées
Punch CS (0,8 l/ha)
flusilazole + carbendazime
Sunorg Pro, Caramba Star (0,8 l/ha)
metconazole
Impact R plus* (1,25 l/ha), Yellow* (1 l/ha)
flutriafol + carbendazime
Horizon EW*, Abnakis*, Maronee*, Triade*, Tabou* (1 l/ha)
tébuconazole
Libero EW*, Cartoon* (1,5 l/ha)
tébuconazole + carbendazime
Imides seuls ou associés
Kidan* (3 l/ha)
iprodione
Calidan*, Pacha* (3 l/ha)
iprodione + carbendazime
Kimono*, Sumisclex* (1 l/ha)
procymidone
Ronilan DF* (1,5 kg/ha)
vinchlozoline
Dynit* (1,5 l/ha)
vinchlozoline + carbendazime
Très efficace
Efficace
Moyennement efficace
Usage non homologué
* Ces produits ont un effet plus ou moins intéressant sur oïdium.
Le manque d'action sur oïdium de la carbendazime conduit à ne pas la conseiller en Rhône-Alpes.
DEUX MALADIES À SURVEILLER EN RHÔNE-ALPES
SCLÉROTINIA AU NORD ET OÏDIUM AU SUD
2,6 q/ha gagnés en moyenne avec un fongicide en Rhône-Alpes
Source : CREAS, 1998-2004
Moyenne
2004
2003
2002
2001
2000
1999
3 q/ha avec une protection oïdium
adaptée. Cette application peut être
décalée jusqu'à 1 mois après les
premières fleurs. L'oïdium est
Une application fongicide rentable
Rentabilité du fongicide
(produit/ha-coût du fongicide)
¤/ha (hors prime)
8
7
6
5
4
3
2
1
0
1998
Le fongicide peut permettre jusqu'à
6,5 q/ha de rendement en plus
Gain de rendement avec
le fongicide (q/ha)
Sept années d'essais (de 1998 à 2004)
réalisés à la station CREAS sur le site de
Lyon Saint-Exupéry montrent que l'application fongicide la mieux positionnée
permet un gain moyen de 2,6 q/ha.
Mais cette moyenne cache des disparités
car 4 années sur 7, le gain est supérieur :
• en 1999, la protection à la chute des
premiers pétales (stade G1) a permis un
gain de pratiquement 7 q/ha, alors que
le sclérotinia s'était montré très nuisible.
Attention donc à cette maladie, surtout
dans le nord de la région et en sol de
limon. Le risque est élevé quand les
conditions climatiques lui sont favorables ;
• 3 années sur 7, le gain est d'environ
600
+ 27 ¤/ha/an*
590
580
570
560
550
Aucun traitement
Stratégie
de traitement*
* Moyenne des 6 années d’essais ou la règle de
décision conduisait à appliquer un fongicide
Source : CREAS, 1998-2004
régulièrement présent à la latitude de
Lyon, mais il s’y manifeste plus tardivement
et moins intensivement que plus au sud.
L. Jung
L. Jung
Sclérotinia : des risques rarement concrétisés mais une nuisibilité redoutable
C'est lorsque les pétales
adhèrent aux feuilles qu'il
y a un risque d'attaque.
Le sclérotinia interrompt
l'alimentation de la partie
supérieure de la plante et
provoque son échaudage
(dessèchement anticipé).
Le point de départ est déterminé par la
présence de sclérotes dans le sol qui,
après germination, forment des apothécies
qui elles-mêmes libèrent des spores. Dès
le début de la floraison, les spores vont
contaminer des pétales de colza, si les
températures sont douces et l'humidité
persistante. Une première tache apparaît
sur la feuille au point d'adhérence du
pétale. La maladie progresse ensuite
vers la tige et provoque un manchon
blanc caractéristique du sclérotinia. Toute
la partie située au dessus de l'attaque
se dessèche rapidement et devient
improductive. Là encore, des conditions
humides et des températures douces
conditionnent le taux d'attaque et une
période sèche est capable d'interrompre
la progression du champignon.
Les fongicides actuels ont une action
essentiellement préventive, d'où la
nécessité d'intervenir avant la contamination, quand les conditions apparaissent
favorables, même si, dans bien des cas,
les conditions climatiques ultérieures
viennent limiter l'impact réel du risque
potentiel.
L. Jung
Oïdium : une maladie fréquente et nuisible au sud de Lyon
L'oïdium sur siliques pénalise les rendements
en limitant le poids de mille graines.
La nuisibilité de l'oïdium s'exerce sur le
colza à partir de la floraison. Avant ce
stade, sa présence n'a pas d'influence
sur le rendement, à condition que la
maladie soit contrôlée pendant et après
la floraison. Son évolution sur siliques,
en limitant la photosynthèse de ces
dernières, peut induire des pertes supérieures à 10 q/ha, par une limitation du
poids des graines.
Des températures supérieures à 20°C,
une hygrométrie relative proche de 40 %
et l'absence de pluie favorisent le développement de l'oïdium. Pour assurer
une protection efficace, il est nécessaire
d'intervenir en tout début d'extension
des symptômes sur les dernières feuilles
ou des toutes premières taches sur les
siliques. Lors de périodes chaudes et
sèches à partir d’avril, l'observation
régulière des parcelles est impérative :
l'explosion de la maladie peut être très
rapide, avec un développement du
mycélium blanc de l'oïdium sur l'ensemble des siliques en quelques jours,
notamment dans les parcelles à bon
potentiel.
Une stratégie de traitement non
systématique
Sur les 7 années d'essais, le traitement
est conseillé 6 années. En 2004, la
présence très fugace de l'oïdium aurait
justifié de ne pas intervenir, même au
delà de la floraison (gain limité à 1,3 q/ha
dans l'essai). Le raisonnement proposé
ici conduisait à faire l'impasse sur le
fongicide en 2004. Cette impasse s'est
révélée judicieuse puisque l'on n'observe
pas d'écart de rentabilité entre traité et
non traité cette année là (le gain de
rendement est équivalent au coût du
fongicide).
Edition CETIOM - Centre de Grignon - BP4 - 78850 Thiverval-Grignon - Tél : 01 30 79 95 00 - Fax : 01 30 79 95 90 - www.cetiom.fr
Document et expérimentations réalisés avec le concours financier
de la région Rhône-Alpes dans le cadre du PEP Grandes Cultures
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