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des sudistes français mais moins bien par des nordistes. Il fut l’objet d’un
miracle qui a marqué les esprits.
Dans une brochure* parue en 1994, dont l’intitulé est le titre de cet article,
Mme Jacques Dulac et Mademoiselle Jeanne Dulac, après des recherches
minutieuses, ont écrit l’histoire de ce miracle en y associant des significations
intéressantes.
Il ne s’agit ici, que d’en présenter seulement des éléments essentiels, afin
d’inciter nos lecteurs à lire cette brochure et d’en apprécier tous les détails.
Il convient de noter dès maintenant, que la Sainte Vierge, une fois de plus, a
bien choisi son moment pour intervenir.
En 1854, l’Europe fut touchée par une épidémie de choléra. La Provence ne
fut pas épargnée et donc le village de Maillane.
Dès l’apparition de cette épidémie, une partie importante des quinze cents
âmes de ce village était partie.
Les premiers cas commencèrent le 13 août. Entre cette date et le 28 août il y
eu cinquante victimes, et à cette dernière date trente personnes étaient
malades et huit à l’agonie.
C’est alors que des paroissiens organisent une procession en l’honneur de
Notre- Dame de Grâce, et y entraînent le clergé pour en prendre la tête sans en
avoir l’autorisation de l’Evêque. Pour ce faire ils remettent à l’honneur la
petite statue délaissée de Notre-Dame de Grâce, qui n’était plus dans l’église
paroissiale de Maillane, mais à l’école dirigée par des Sœurs. Cette statue,
dans le passé, avait déjà été vénérée lors de périodes de malheur.
En cette présente circonstance, pour la procession, la statue fut habillée avec
ses vêtements de deuil.
La procession se déroula aux chants du Miserere, du Sub Tuum proesdium et
du Magnificat, après une oraison du Curé de la paroisse. Les cloches de
l’église sonnèrent à toute volée pendant le temps de la procession.
Puis la procession rentra dans l’église où il fut décidé de pratiquer une
neuvaine à partir de ce 28 août pour demander la fin de l’épidémie.
Mais, « pendant ce temps, les malades et les mourants se sentaient revenir à
la vie, comme ils l’ont raconté eux-mêmes.
A partir de cette procession, les trente-huit malades guérirent et, de ce jour,
il n’y eut plus aucun cas de choléra, tandis que les habitants exilés
regagnaient peu à peu le village ».
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Par la suite le village ne connut plus jamais d’épidémie du choléra, même en
1884, alors qu’aux alentours d’autres villages étaient touchés.
Tel fut le Miracle de N.D de Grâce et de Bethléem de Maillane. Ce fut bien un
miracle reconnu par tous les témoins touchés par la maladie ou non. De plus
ce fut l’arrêt soudain d’un mal qui atteignait son extrême. Même la préfecture
du département signala « l’arrêt brutal » de la maladie à Maillane alors
qu’elle continuait dans les communes avoisinantes. Cet arrêt de la maladie a
bien été consécutif à la procession de la statue sans autre manifestation
particulière de la Sainte Vierge. Cette statue délaissée attirait d’un seul coup
l’attention et depuis elle devenue un objet miraculeux.
Aussi, depuis le 28 août 1854, à Maillane cette journée est celle de la
commémoration du miracle avec procession, Salut du Très Saint Sacrement
et veillée de prière.
Cette journée est précédée d’un Triduum les 25, 26, et 27 août, avec
prédication sur la Sainte Vierge.
Le 29 août est la journée de la Reconnaissance où chacun peut porter la
statue le temps d’un « je Vous Salut Marie », puis du Salut du Saint
Sacrement.
Ensuite, du 30 août au 5 septembre, neuvaine, avec récitation du
chapelet et lecture du récit du miracle.
Il convient de noter que le pape Pie IX accorda, le 12 avril 1859, une
indulgence plénière pour les pèlerins effectuant ce pèlerinage et remplissant
les conditions nécessaires.
Un fait remarquable est à signaler, à savoir que la même année de ce miracle,
le 6 décembre 1854, ce fut la promulgation du dogme de l’Immaculée
Conception. La Sainte Vierge n’était plus mise à l’honneur seulement
dans l’église d’un village de Provence mais dans l’Eglise entière.
Une question se pose naturellement : comment ce présentait cette statue
miraculeuse ?
Sans dévoiler toutes les richesses de l’étude faite, par les auteurs de la
brochure, tant du point de vue historique, artistique, mystique et symbolique
essayons de savoir l’origine de son double vocable de Notre Dame de Grâce
et de Bethléem ? Il semblerait qu’originellement, le vocable de cette statue
aurait été Notre Dame de Bethléem mais sans savoir pourquoi et d’où elle
vient. Une corrélation pourrait être faite avec la période des croisades. Quand
au vocable de Notre Dame de Grâce, pas de légende ni d’histoire locale. Cette