S E M I - C O N D U C T E U R S D E P U I S Le carbure de silicium – la base des semi-conducteurs de haute puissance futurs S A N C E A U S i C Le MOSFET (Metal Oxyde Semiconductor Field Effect Transistor) se rapproche le plus de l’élément de commutation idéal. Malheureusement, il ne convient qu’à des tensions relativement basses, vu que les pertes augmentent rapidement avec la tension de blocage. L’IGBT est pour ainsi dire un MOSFET modifié qui évite les inconvénients de celuici – toutefois au prix de pertes de commutation plus élevées. Depuis les années 80, l’IGBT a évincé de plus en plus souvent le BJT (Bipolar Junction Transistor) à titre de semi-conducteur de puissance pour des tensions de blocage de quelques centaines de volts jusqu’à 2 kV et davantage. En dessus de 2 kV, le thyristor GTO maîtrise encore Au cours de la prochaine décennie, le silicium sera très probablement utilisé le terrain. Il peut commander des puissan- de manière croissante à côté du carbure de silicium, pour former la base des ces très élevées, mais requiert des moyens semi-conducteurs de puissance, spécialement pour les tensions de blocage de commutation relativement complexes supérieure à 500 V. Par rapport aux semi-conducteurs de puissance actuels, par rapport aux MOSFET et aux IGBT. les composants en carbure de silicium présentent des pertes considérable- Le concepteur de circuits électriques re- ment plus basses. En outre, ils maîtrisent des tensions de blocage et des cherche donc un composant qui réunit la températures de service plus élevées. simplicité d’utilisation des MOSFET et les grandes puissances commandables des L IGBT et GTO, c’est-à-dire un élément qui se L’élément de commutation idéal – cantonne dans le coin supérieur droit de 1 . tels que les diodes, thyristors, transistors et jusqu’ici encore une chimère C’est là exactement ce que peut fournir le IGBT (Insulated Gate Bipolar Transistor) Les concepteurs de circuits électriques dé- MOSFET à base de carbure de silicium. sont des composants clés de l’électronique sirent des composants qui bloquent des de puissance ABB. Leurs domaines d’appli- tensions élevées à l’état bloqué et qui ad- cation résident en particulier dans les entraî- mettent des courants élevés à l’état pas- Les composants nements, les systèmes d’alimentation en sant, tout en exigeant un besoin d’énergie en carbure de silicium énergie et les véhicules ferroviaires, tels que minimal pour passer si possible sans perte Le carbure de silicium (SiC) fournit une résis- les tramways et les locomotives électriques. d’un état à l’autre. tance de claquage environ 10 fois plus éle- es composants à semi-conducteurs, Dans la partie supérieure de la gamme, on Ces composants idéaux n’existent pas vée contre les champs électriques que le si- trouve des compensateurs statiques de encore. Dans la pratique, selon le domaine licium (Si). Ce faisant, les pertes des compo- puissance réactive et d’autres équipements d’application, on utilise différents éléments sants fondés sur du SiC peuvent être pour le perfectionnement du transport de de commutation en se rapprochant de beaucoup plus basses. Par exemple, une l’énergie, dont des installations de transport l’idéal sous différents aspects. Les pertes structure MOSFET sur une base de SiC de- de tension de puissance élevées des éléments de vrait être en mesure de maîtriser des ten- (C.C.H.T.). La gamme des puissances des commutation à semi-conducteurs obligent sions de claquage de plusieurs kilovolts, produits ABB à semi-conducteurs s’étend souvent à choisir un type d’élément de tandis qua la valeur maximale du compo- sur huit ordres de grandeur - de quelques commutation moins idéal. Ce problème de- sant centaines de watts jusqu’à quelques giga- vient plus aigu aux tensions élevées 1 . 500–1000 V. courant continu à haute watts. Si correspondant est limitée à Autrefois, les nouveaux types d’éléments ABB fournit en outre des semi-conduc- de commutation ont révolutionné la teurs de puissance, principalement des construction des systèmes de l’électronique types avec une tension de claquage de plus de puissance. C’est ainsi que l’introduction de 1,5 kV. Des produits importants de ce des GTO, les premiers composants vérita- domaine sont les thyristors GTO (Gate Turn blement de haute puissance avec un pou- Off), les thyristors haute tension et les dio- Dr Karl Bergman voir de coupure élevé, a modifié la concep- des. Centre de recherche ABB tion des entraînements des locomotives Västerås/Suède électriques: en partant des moteurs de traction à courant continu et synchrones avec Revue ABB 1/1996 37 S E M I - C O N D U C MOSFET IGBT T E U R S D E P U I S GTO log P Comparaison subjective de différents types de composants semi-conducteurs: aptitudes d’application pratique A en fonction de la puissance commandable P 1 N C E A U S i C du champ de déplacement et diminue avec fait qu’il supporte une intensité de champ un dopage accru, vu que le nombre de por- électrique Emax environ dix fois plus élevée teurs de charge qui transportent le courant que le Si1). Par conséquent, l’épaisseur re- augmente. Le symbole m désigne la mobi- quise par un élément SiC pour une tension lité de ces porteurs de charge, c’est-à-dire donnée n’atteint que le dixième de celle normalement des électrons. Selon l’équation (4), la résistance dans le L’équation ci-après, connue générale- BJT A Le grand avantage du SiC réside dans le d’un élément Si. A S champ de déplacement du MOSFET aug- ment sous la dénomination d’équation de mente avec le carré de la tension de cla- Maxwell, tient aussi compte du dopage du quage. Dans le cas du Si, on atteint déjà matériau semi-conducteur, c’est-à-dire de la avec des tensions de claquage de quelques teneur en centres de capture commandés: centaines de volts des valeurs de résistance dE l qN d+ = = dx ¡¡ 0 ¡¡ 0 inadmissiblement élevées. On constate en (2) outre que la résistance diminue selon la puissance 3 du champ critique. Etant donné Dans cette équation l représente la densité que l’intensité de champ critique du SiC est de charge d’espace, ¡ la permittivité, ¡ 0 la environ dix fois supérieure à celle du Si, les constante de champ électrique, q la charge pertes à l’état passant des MOSFET SiC élémentaire et Nd+ la concentration du don- sont beaucoup plus faibles que celles des neur ionisé. On admet que la tension est composants Si correspondants. Cela est bloquée par une couche N faiblement pour le moins valable dans la gamme des alimentation par des convertisseurs com- dopée, comme c’est le cas pour la plupart puissances dans laquelle les pertes à l’état mutés par le réseau, on a pu passer aux des composants Si et SiC. passant sont dominées par le champ de dé- moteurs de traction triphasés avec alimen- En admettant un dopage constant et en placement. Ces connaissances sont appli- tation par des convertisseurs à commuta- combinant les équations (1) et (2), on ob- cables à tous les composants dits unipolai- tion automatique et un circuit intermédiaire à tient: res, dans lesquels on n’utilise qu’un seul tension continue. Dans le cas des entraînements industriels, l’introduction des IGBT a permis de simplifier les circuits de com- Nd+ < ¡¡ 0 E 2 qUb 2 max porteur de charge pour le transport du cou(3) rant, c’est-à-dire aux MOSFET, JFET (Junction Field Effect Transistor) et aux diodes de mande et de courant fort, ce qui s’est tra- Pour une tension de claquage donnée et duit par une amélioration du comportement avec l’intensité de champ dix fois plus éle- Schottky. vée telle qu’elle est possible avec le SiC, le d’exploitation et par des frais réduits. dopage de la couche conductrice peut être Composants bipolaires pour des environ 100 fois élevé que dans le cas du Si. tensions de claquage plus élevées Le carbure de silicium Etant donné que les structures MOSFET à maîtrise des intensités de champ base de Si ne peuvent plus être utilisées dix fois plus élevées Les MOSFET SiC ont des pertes Pour pouvoir maîtriser une tension Ub, la basses à l’état passant pour des tensions de claquage supérieures couche de jonction d’un semi-conducteur Un MOSFET est le semi-conducteur de doit présenter une certaine épaisseur, afin puissance possédant les propriétés les plus que l’intensité du champ électrique maximal avantageuses tant pour le concepteur de Emax que le matériau doit supporter sans circuits électriques que pour l’utilisateur final claquage ne soit pas dépassée. L’épaisseur 2 . Comme déjà mentionné, les MOSFET minimale W de la couche s’exprime par la n’ont été utilisés jusqu’ici que pour des ten- relation suivante: sions de claquage atteignant quelques centaines de volts. L’une des explications de ce W> 2 Ub E max (1) Sous certaines conditions constructives, le fait est donnée par l’équation suivante: rds,on = 4 Ub2 µ¡¡ 0 Emax3 Structure d’un MOSFET à base SiC possible. La couche n - est la zone de blocage du composant et influence fortement le comportement de passage. Gate 2 Source n+ p (4) facteur 2 du numérateur peut être supprimé. Dans cette équation, rds,on représente la ré1) Dans cette représentation, pour des raisons de simplicité, l’intensité du champ Emax est admise comme étant constante, bien qu’en fait, elle dépende tant du dopage que de la température. L’erreur qui en résulte est pourtant relativement faible. 38 Revue ABB 1/1996 n- sistance spécifique (en 1cm2) de la couche de jonction, désignée également par le terme de champ interne d’un MOSFET vertical. La résistance augmente avec la largeur n+ Drain S E M I - C O N D U C T E U Substrats SiC expérimentaux (wafers) de différentes grandeurs avec des structures de diodes R S D 3 (Photographie IMC) E P U I S S A N C E A U S i C Micrographie de micro-tuyaux (lignes foncés) qui franchissent un substrat. Ces défauts ont un diamètre d’environ 1 µm. 4 (Photographie Université Linköping) à quelques centaines de volts, le concep- que lors du déclenchement, les charges en sont normalement beaucoup plus basses teur de circuits électriques doit faire appel à excédent doivent être éliminées, avant que que dans le cas des composants bipolaires. des éléments bipolaires pour le domaine le composant puisse revenir à l’état bloqué. des tensions plus élevées. Comme le mon- Cette élimination s’effectue par un courant tre l’équation (3), la résistance est limitée par en sens inverse et par ce qu’on appelle les le nombre de porteurs de charge Nd+ dispo- recombinaisons, c’est-à-dire la neutralisa- nibles. Dans les composants bipolaires, tels tion réciproque des électrons et des trous. que les diodes PN, les IGBT et les GTO, le Le temps requis par l’élimination des por- J est la densité de courant et o a durée de nombre des porteurs de charge est aug- teurs de charges excédentaires n’est nulle- vie des porteurs minoritaires, c’est-à-dire le menté par injection de la part des émetteurs ment négligeable. Pendant cet intervalle, la temps moyen de la recombinaison d’un d’anode et de cathode lors de l’enclenche- tension et le courant peuvent atteindre en électron et d’un trou. La durée de vie des ment de l’élément. Par rapport aux structu- même temps des valeurs très élevées, ce semi-conducteurs de puissance dépend de res MOSFET, il en résulte des pertes à l’état qui augmente fortement les pertes de com- la concentration des pièges. Celle-ci est dé- passant dramatiquement plus basses. La mutation. L’avantage de pertes à l’état pas- terminée par le fabricant qui peut, pour cha- cathode injecte des électrons et l’anode des sant relativement basses doit donc être ac- que type de semi-conducteur et en fonction trous. Le courant est donc porté tant par quis au prix de pertes de commutation cor- du domaine d’application, trouver un com- des électrons chargés négativement que respondantes élevées. promis acceptable entre les pertes dans le par des trous de charge positive, d’où l’expression bipolaire. Il est évident que dans les MOSFET et les La valeur totale de la charge spécifique injectée qinj s’exprime comme suit: qinj = Jo (5) sens passant et celles de commutation. autres composants unipolaires, les porteurs Une injection de porteurs de charge bi- de charge en excédent doivent aussi être polaires présente pourtant l’inconvénient éliminés, mais les pertes qui s’y produisent Revue ABB 1/1996 39 S E M I - C O N D U C T E U R S D E P U I S S A N C E A U S i C Composants bipolaires SiC pour quage les plus hautes qu’on peut réaliser Avec le SiC, la tension de claquage des tensions supérieures à 10 kV avec les meilleurs matériaux semi-conduc- composants de ce domaine d’application Comme mentionné, le concepteur de cir- teurs qui soient. Dans de tels cas, seul le sera probablement beaucoup plus élevée. cuits électriques ne se sert de composants branchement en série des composants per- Des composants fournissant des tensions bipolaires que lorsque la tension de service met de résoudre le problème comme de claquage bien au-delà de 10 kV sont est trop élevée pour les composants unipo- jusqu’ici. concevables. La durée de vie requise des laires – MOSFET et diodes de Schottky. A La tension de claquage des composants porteurs de charge serait alors comprise l’avenir, l’utilisation de SiC pour les structu- est choisie de telle manière qu’on obtienne entre 1 et 10 µs, ce qui procure la possibilité res MOSFET et les diodes de Schottky per- un optimum entre les pertes et le comporte- d’un comportement de commutation rai- mettront des tensions de claquage considé- ment du système. Dans ces domaines d’ap- sonnable. rablement plus élevées qu’en cas de Si. On plication, les thyristors ont une tension de cla- peut donc prévoir des structures MOSFET quage typique de 6–7 kV. Cette tension est dans la majorité des applications. Cela est un compromis entre les coûts, les données Les composants SiC maîtrisent particulièrement valable pour les tensions de techniques, ainsi que les pertes à l’état pas- des températures beaucoup plus service atteignant plusieurs kilovolts. sant et de commutation. Pour des tensions élevées Dans de nombreux domaines d’applica- de claquage si élevées, on a besoin d’une Pour les composants de puissance bipolai- tion, par exemple dans la compensation de la épaisseur de couche de jonction d’environ res basés sur Si, on recommande générale- puissance lignes 1 mm et d’une durée de vie des porteurs de ment une température de service inférieure C.C.H.T., les tensions de service sont beau- charge d’environ 100 µs, ce qui provoque à 125 ˚C, tandis que les composants unipo- coup plus élevées que les tensions de cla- des pertes de commutation considérables. laires, tels que les MOSFET peuvent s’utili- réactive et pour les La croissance épitaxiale sur du carbure de silicium s’effectue par chauffage haute fréquence à des températures d’environ 1500 ˚C. (Photographie IMC) 40 Revue ABB 1/1996 5 S E M I - C O N D U C T E U R S D E P U I S S A N C E A U S i C ser jusqu’à une température de 150 ˚C. Ces limites s’expliquent physiquement par des courants de fuite plus élevés, qui provoquent des températures plus élevées en sens inverse dans les jonctions PN bloquantes, de sorte que le risque d’«avalanches thermiques» s’accroît. Etant donné que la durée de vie des porteurs de charge augmente, des processus parasites destructifs peuvent se dérouler. Finalement, une mobilité réduite est également la cause de pertes en sens passant dans les composants unipolaires. Il est évident que la température de service doit rester en dessous de la température à laquelle le matériau semi-conducteur passe en conductibilité intrinsèque, c’est-à-dire lorsque la densité des porteurs de charge ne dépend plus du dopage, mais de l’intervalle d’énergie entre deux bandes du matériau semi-conducteur. Au-dessus de cette limite, l’aptitude de commande du courant et de blocage de la tension est perdue. Pour le Si, cette température se situe à environ 300 ˚C. Les composants à base de SiC peuvent par contre s’utiliser à des températures considérablement plus élevées. Les courants de fuite de la jonction PN sont extrêmement faibles, de sorte que la tension peut aussi être bloquée à des températures nettement supérieures à 300 ˚C. La limite de la conductibilité intrinsèque n’est atteinte que bien au-dessus de 1000 ˚C. A titre d’exemple, un groupe de chercheurs américains a utilisé un MOSFET à base de SiC à une température de 650 ˚C. Cette sollicitation thermique admissible permettra certainement quelques perfectionnements sur les systèmes de l’électronique de puissance. Il y a pourtant lieu de mentionner que les faibles pertes mentionnées sont valables pour les 6 Mesure microscopique de la tension de claquage d’une diode SiC dans du gaz SF6 (Photographie IMC) températures de service et les densités de courant usuelles pour les semi-conducteurs à base silicium. comme abrasif, le plus souvent sous la dé- lité de trouver un substrat (matériau de sup- nomination «corindon». port) de qualité suffisante pour la fabrication Le SiC ne peut pas être fondu à des commerciale d’éléments semi-conducteurs. Pourquoi les composants SiC ne pressions maîtrisables. Au point de fusion Avant de pouvoir lancer la production, on a sont-ils pas encore disponibles? d’environ 2500 ˚C, il passe directement à besoin, comme dans le cas des semi- Les avantages des composants SiC sont l’état gazeux. Le cristal doit donc être bâti à conducteurs au silicium, d’un substrat mo- déjà connus depuis les années 60. Le fait partir de cet état, ce qui est beaucoup plus nocristallin (wafer). A la fin des années 70, que néanmoins on ne dispose pas encore difficile qu’avec le silicium qui fond à environ on a développé un procédé pour la fabrica- de composants SiC est imputable à des dif- 1400 ˚C. tion de substrats en SiC de grande surface ficultés technologiques. Jusqu’ici, ce maté- L’un des plus grands obstacles à la percée 3 . Ces substrats fabriqués selon la mé- riau n’a été utilisé industriellement que de la technique SiC réside dans l’impossibi- thode dite de Lely modifiée présentent pour- Revue ABB 1/1996 41 S E M I - C O N D U C T E U R S D E P U I S S A N C E A U S i C Record mondial pour diodes en carbure de silicium 500 Les travaux de recherche ont conduit en A/cm2 160 µm particulier au Développement d’une diode 400 p+ SiC qui, par sa tension de claquage de 4,5 kV, a remporté un record mondial 7 . Par rapport au résultat record précédent, 300 n- cette amélioration signifie une tension plus n+ que doublée. 200 Un part importante de ce résultat est imputable à la qualité du matériau d’épitaxie. 100 Les procédés développés en premier par UBR 0 l’Université de Linköping ont fourni des cou- J ches qui, avec une épaisseur atteignant 90 µm et une pureté de dopage résiduel in- -5000 V -4000 -3000 -2000 -1000 0 -100 10 férieure à 1014/cm3, dépassent tous les résultats connus à ce jour. Comme déjà men- U tionné, l’épaisseur et la pureté du matériau sont les facteurs clés de la production de composants haute tension de haute puisCaractéristique courant-tension et configuration schématique d’une diode d’essai basée sur SiC, avec une tension de claquage de 4,5 kV J U UBR Densité de courant Tension Tension de claquage p+ n– n+ 7 Emetteur, 1,5 µm, 1 × 1018 cm–3 Base, 45 µm, 1 × 1015 cm–3 Substrat sance. Jusqu’à une date récente, les milieux professionnels étaient de l’avis que la durée de vie des porteurs de charge minoritaires était limitée à moins de 100 ns. La diode de 4,5 kV mentionnée a une durée de vie des porteurs de charge d’environ 0,5 µs. Sur quelques exemplaires, on a même observé des valeurs encore plus élevées. tant un grave défaut qu’on désigne par le sur les procédés de fabrication de compo- Bien que d’importants progrès aient été vocable de micro-tuyaux 4 . réalisés, la fabrication commerciale de semi- Comme on a dû le constater, un seul sants 5 , 6 . On y compte la gravure, la déposition des couches d’isolation, l’oxyda- micro-tuyau à travers une jonction PN de tion, la métallisation et l’élaboration des recherche et de développement. On devrait haute tension peut annihiler complètement contacts. Au contraire de la technologie Si, par exemple étudier plus en détail les pro- la capacité de bloquer la tension. Au cours une grande partie du matériau SiC utilisé par blèmes en relation avec la passivation des des trois dernières années, la densité de ces les fabricants de composants pour la pro- surfaces et améliorer la qualité des surfaces défauts a pu être réduite de quelques mil- duction de structures semi-conductrices est de coupe MOS, étant donné que les deux liers à 50–100 défauts par cm2. Malgré ce produite par ceux-ci, et non pas par les sont des facteurs critiques des MOSFET de perfectionnement, si le rendement du pro- fournisseurs de substrats. Cela provient du puissance. cédé doit dépasser un petit nombre de fait que le dopage, c’est-à-dire l’introduction pour-cent, la grandeur des composants contrôlée de centres de capture par diffu- reste limitée à quelques mm2. Ce faisant, la sion à haute température n’est pas pratica- tension maximale admissible par compo- ble pour le SiC. En lieu et place, les centres sant est limitée à quelques ampères. Pour de capture sont injectés lors de l’épitaxie du que les semi-conducteurs au SiC puissent matériau. Pour des structures très plates, y devenir une réalité commerciale, d’autres compris les couches de contact, on peut in- perfectionnements de la technologie des jecter des ions de manière analogue au sili- substrats sont encore nécessaires. cium. conducteurs SiC exige encore davantage de Conjointement à ses partenaires de recherche, l’Université de Linköping, Suède, et le Recherche dans le domaine du Centre de micro-électronique industrielle de Adresse de l’auteur carbure de silicium Stockholm (IMC), ABB a déjà remporté Dr Karl Bergman ABB compte parmi les entreprises leaders quelques succès de grande envergure dans Centre de recherche ABB du développement de cette nouvelle techni- le domaine des composants SiC haute ten- S-72178 Västerås, Suède que. Chez ABB, la recherche se concentre sion. Téléfax: +46 (0) 21 32 32 64 42 Revue ABB 1/1996