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4. Traitement de l’information
4.1 Le système nerveux humain
Chez l’Homme, les cellules nerveuses sont organisées
en un système nerveux complexe (figure 24),
anatomiquement subdivisé en un système nerveux
central (SNC) et un système nerveux périphérique
(SNP). Le système nerveux central se compose du
cerveau et de la moelle épinière. Le système nerveux
périphérique se compose des ganglions et des nerfs
qui relient le système nerveux central à l’ensemble du
corps. Dans le SNP, on distingue les nerfs crâniens et
les nerfs spinaux. Les nerfs crâniens relient le cerveau
à la tête et au cou. Les nerfs spinaux sortent de la
moelle épinière entre les vertèbres et innervent le
tronc et les extrémités.
Les nerfs sont des faisceaux d’axones myélinisés dans
une gaine de tissu conjonctif. Les axones qui
transmettent des potentiels d’action vers le SNC sont
appelés fibres sensorielles, car ces informations
proviennent des organes des sens et peuvent aboutir à
des perceptions sensorielles conscientes. D’autres
fibres sensorielles renseignent le système nerveux central sur les divers états physiologiques de
l’intérieur du corps, ans qu’on en ait conscience. Les axones qui conduisent l’information du SNC aux
organes effecteurs s’appellent fibres
motrices, car l’activation de ces fibres
déclenche la contraction des muscles
squelettiques et permet la réalisation de
mouvements volontaires. D’autres fibres
nerveuses contrôlent des activités qui ne
sont pas volontaires, comme le rythme
cardiaque ou le flux de salive. Un nerf est
généralement constitué de fibres sensorielles
et de fibres motrices.
La che du SNC consiste en premier lieu à
recevoir les informations amenés par les
diverses fibres sensorielles, à les analyser et
à les intégrer par des processus complexes
et, selon le cas, à envoyer ensuite, par
l’intermédiaire des fibres motrices, les
commandes appropriées aux muscles ou aux
glandes.
Figure 24 : Vue d’ensemble du système
nerveux
Figure 25 : Organisation fonctionnelle du système
nerveux
34
Les fibres motrices du système nerveux périphérique, qui contrôlent des processus involontaires,
comme la respiration ou la digestion, sont concentrées dans les nerfs du système nerveux végétatif
(SNV) (figure 26) et innervent tous les organes internes. Le système nerveux végétatif est subdivisé en
sympathique et parasympathique. Le système nerveux sympathique prépare l’organisme à l’action
et permet des réactions de lutte ou de fuite (« fight-or-flight ») : lors de son activation, les fréquences
cardiaque et respiratoire s’accélèrent, la pression sanguine augmente, le foie libère plus de glucose et
l’activité digestive est en grande partie suspendue. Le système nerveux végétatif parasympathique est
responsable des réactions contraires : son activité vise à préparer l’organisme au stockage des réserves
énergétiques et induit des comportements de relaxation et de repos.
L’effet antagoniste des systèmes sympathiques et parasympathique repose sur des neurotransmetteurs
différents. La noradrénaline des neurones sympathiques agit et excite le muscle cardiaque, mais inhibe
l’activité intestinale. Au contraire l’acétylcholine des neurones parasympathiques ralentit la fréquence
cardiaque et augmente l’activité intestinale en phase de repos.
Figure 26 : Système nerveux végétatif parasympathique et sympathique
Questions
1. A l’aide de la figure 37, expliquez quelles sont les activités du SNV qui se révèlent utiles à un
sportif en pleine compétition, et quelles sont celles qui lui sont utiles lors de la phase de repos
qui suit.
2. En prenant le système nerveux comme exemple, expliquez les caractéristiques propres à un
système
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Les centres nerveux comprennent la moelle épinière et l’encéphale (cerveau) (figure 27).
4.1 La moelle épinière
La moelle épinière est la partie du système nerveux central se
trouvant en dessous du tronc cérébral et contenue dans les vertèbres
formant la colonne vertébrale. Elle assure la liaison entre le cerveau et
les nerfs rachidiens et transmet les influx nerveux du cerveau vers la
périphérie, ou l’inverse, grâce à des gros faisceaux ascendants ou
descendants (substance blanche).
4.1.1 Morphologie externe
La moelle épinière est le prolongement du système nerveux central se
trouvant sous le tronc cérébral. La moelle épinière est un cordon blanc
de 1 cm de diamètre et de 40-45 cm de long, pesant une trentaine de
grammes. Elle donne naissance aux nerfs rachidiens et se termine par
la queue de cheval ou "filum terminale" (25 cm de long), véritable
réseau de ramifications. Elle descend dans le canal rachidien (qui
mesure environ 70 cm), présente deux renflements correspondant à
l'émergence des membres et se termine au niveau du corps de la
deuxième vertèbre lombaire. C’est donc à partir de ce niveau qu’on
peut effectuer une ponction lombaire, c’est-à-dire un prélèvement de liquide céphalo-rachidien, sans
risque de toucher la moelle épinière.
Sur la totalité de sa longueur émergent, à intervalles
réguliers, 31 paires de nerfs rachidiens. Ce sont les nerfs
périphériques. Ils possèdent près de la moelle deux
racines. La racine dorsale, sensitive, est pourvue d'un
ganglion spinal dans lequel se trouvent les corps
cellulaires des neurones sensitifs (cellules en T). La
racine ventrale, motrice, contient les axones des
neurones moteurs. Le nerf spinal est donc un nerf mixte.
4.1.2 Morphologie interne
En coupe transversale, on distingue la substance grise et
la substance blanche qui présentent des fonctions
différentes. Mais contrairement à l'organisation de
l'encéphale, au niveau médullaire, c'est la substance grise
qui se trouve au centre et la blanche en périphérie (figure
28). Au centre de la substance grise se trouve le canal de
l'épendyme. Il permet l'écoulement du liquide
céphalorachidien.
Figure 27 : SNC
Figure 28 : Distribution des nerfs
rachidiens
36
Figure 29 : Structure de la moelle épinière
La substance grise
Est un centre nerveux de réflexe, un lieu d’interconnexion. Les parties les plus externes de la
substance grise sont appelées les « cornes » et, selon leur position on en distingue trois (figure
30) :
- Les cellules nerveuses des cornes postérieures contiennent les neurones sensitifs des
nerfs rachidiens;
- Les cellules nerveuses des cornes latérales renferment quand à elles les
motoneurones viscéraux (involontaires);
- Les cellules nerveuses des cornes antérieures contiennent les neurones moteurs
dont les axones forment les nerfs rachidiens.
Figure 30 : La substance grise
37
La substance blanche
Est un lieu de transit : conduction des influx moteurs et sensitifs tant à l'intérieur de la moelle
épinière que vers les centres supérieurs, cervelet et cerveau.
4.1.3 Les réflexes
Toutes les informations sensorielles provenant du SNP ne sont pas forcément traitées dans le cerveau.
Certaines requièrent une réponse rapide, stéréotypée et qui ne dépend que peu de l’expérience. Ces
influx sensoriels sont directement traités dans la moelle épinière, qui génère par elle-même une
réponse motrice : c’est le réflexe spinal. Par ailleurs, les réflexes régulent en permanence des
fonctions de l’organisme qui ne nécessitent donc aucune intervention consciente. Ainsi, il n’est pas
nécessaire de se « préoccuper », par exemple, de son tonus musculaire, car ce dernier est
principalement régulé de manière réflexe. La position des articulations est aussi contrôlée par les
réflexes.
Les réflexes sont déclenchés par ce qu’on appelle les arcs réflexes.
Un arc réflexe est composé des éléments suivants :
1. un récepteur qui recueille le stimulus
des fibres nerveuses sensitives qui
transmettent
ce stimulus
2. un centre réflexe
3. des fibres nerveuses motrices qui
transmettent la réponse réflexe
4. un organe cible ou effecteur (par
exemple un
5. groupe musculaire)
Dans le cas le plus simple, l’information apportée par un neurone sensoriel est directement transmise à
un motoneurone. C’est le cas du réflexe rotulien (figure 32), et une telle connexion produit alors un
réflexe monosynaptique.
Figure 32 : Déroulement du réflexe rotulien
Figure 31 : Un arc réflexe
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