Le choix des matériaux dentaires pour les couronnes
Est-ce vraiment blanc bonnet, bonnet blanc? Cet adage populaire décrit des choses qui
semblent différentes, mais qui dans les faits sont pareilles. Pour rester dans le thème du
blanc, nous avons pensé aborder le sujet des céramiques en prothèses dentaires. Sont-
elles toutes pareilles, toutes égales? Si vous voulez bien rester le temps de cette lecture,
nous vous proposons un survol des matériaux céramique qui peuvent se retrouver dans la
bouche de vos patients, et peut-être aussi dans la vôtre.
La plus vénérable, et toujours largement utilisée aujourd'hui, est sans contredit la
céramique feldspathique fusionnée à un alliage métallique dentaire. Grâce à des oxydes,
une adhésion assez forte sur l'armature de métal en a fait le premier choix pour plusieurs
situations cliniques, et ce depuis des décennies. Le défi ici est de justement pouvoir
masquer cette couche métallique rendue sombre par ces oxydes indispensables à la
pérennité de la prothèse. L'usage d'une céramique très opaque en couche de fond règle la
plupart du temps le problème. Pas toujours complètement dans les cas où l'épaisseur
disponible est trop petite et de ce fait produira une céramique un peu plus grise. Une
céramique très mince sera aussi moins vivante, car la vitalité est rendue par le trajet de la
diffusion lumineuse dans la masse, d'où la nécessité d'avoir une épaisseur minimale d'un
millimètre. Un exemple d'un produit commercial de ce type de céramique est la Vita
VM13™. Ce genre de céramique se présente en poudre, que l'on applique au pinceau sur le
métal une fois humectée.
Une autre céramique communément utilisée dans notre laboratoire se présente sous
forme de pastilles, à forte teneur en leucite. Cette céramique a été améliorée au fil du
temps, et est aujourd'hui renforcie au dissilicate de lithium, dont un des noms les plus
connus est la marque e.max™, du fabricant Ivoclar . Ces pastilles, d'environ 12 mm de
diamètre, sont placées dans un moule préalablement chauffé à 860˚ C les rendant ainsi
malléables. Elles sont ensuite pressées dans le moule, et lorsque ce dernier est refroidi, on
le casse pour dégager la ou les pièces. Surtout utilisée pour les facettes et les incrustations,
cette céramique pressée permet aussi de faire des couronnes. Relativement solide, elle est
très esthétique parce que justement, la lumière y voyage très bien, surtout si l’on considère
que cette céramique peut se passer du métal, qui lui est toujours opaque à 100%.
Toutefois, sa résistance est inférieure à la zircone. Évidemment, sa translucidité immanente
peut aussi être un désavantage dans les cas où la pile est foncée.