Toilettes inadéquates : un coût de 260 milliards de

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Toilettes inadéquates : un coût de 260 milliards
de dollars pour les pays du Sud
La santé, le tourisme et l'éducation sont impactés par le mauvais état des
équipements sanitaires, selon la Banque mondiale. L'absence de toilettes
engendre une perte de 1.5% du PIB des pays du Sud.
u Maghreb, en Afrique en Amérique latine et en Asie, les secteurs de la santé, le
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tourisme et l'éducation sont négativement impactées par le mauvais état des
équipements sanitaires révèle une série de rapport de la Banque mondiale (BM) placés
dans le cadre d'une « initiative sur l'économie sanitaire et de l'hygiène ».
Dans ces rapports sur les équipements sanitaires dans les pays du Sud, la Banque
mondiale estime à 260 milliards de dollars, soit plus de 2.200 milliards de dirhams, le
coût pour les pays du Maghreb et subsahariens, l'Amérique latine et la Caraïbes et l'Asie
du sud-est et de la Chine.
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Coût : 1,5% du PIB
Ce montant équivaut à 1,5% du PIB des pays pris en compte.
Ce calcul de la Banque mondiale porte très exactement sur le coûts qu'engendre
l'absence de toilettes et d'équipements sanitaires adéquats sur les secteurs de la santé,
de l'éducation et du tourisme.
Dans ce coût est également estimée la perte de croissance économique due à cette
situation. Pour la seule Inde, 1,3 milliard d'habitants, la perte est estimée à 54
milliards de dollars.
Casablanca la semaine dernière, lors du Colloque international sur l'éducation tenue à
A
la Fondation al-Saoud, le point noir des sanitaires dans les écoles marocaines a été
pointé du doigt, apportant lui aussi sa petite contribution aux mauvais résultats de l'école
marocaine.
Pour le Maghreb, la BM estime le coût à 6,2 milliards de dollars, à 40 milliards de
dollars pour l'Afrique subsaharienne, 80 milliards de dollars pour l'Asie de l'Est
(Indonésie, Philippines), 60 milliards de dollars pour l'Asie du Sud (Thailande, Vietnam,
Cambodge, Laos, Birmanie) et à 40 milliards de dollars pour l'Amérique latine et les
Caraîbes.
Une « plaie » surtout pour les pays du Sud
insi plusieurs études de la Banque mondiale publiées au cours des 6 dernières
A
semaines, depuis la mi-septembre tendent à démontrer l'impact sur l'économie
d'équipements sanitaires inadéquats.
ur la santé l'impact est évident avec l'absence d'eau dans certains quartiers, villages
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ou écoles tant pour les jeunes enfants, les femmes que les hommes.
Sur l' éducation, une étude de la Banque mondiale a tenté de démontrer comment au
Pakistan, l'amélioration des sanitaires dans un réseau scolaire partiel a amélioré la santé
des enfants et leur attention en classe.
nfin, sur le tourisme, qui retourne avec beaucoup d'enthousiasme dans un lieu
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sachant l'état des toilettes qui nous y attend ? Le cas est particulièrement flagrant pour
les toilettes des restoroutes, des aéroports et sur les plages.
utant un consommateur et un citoyen va réagir négativement à des équipements
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sanitaires en mauvais état, autant il ou elle va positivement réagir à des équipements
adéquats propres qui jouent leur rôle et qui rassure sur l'hygiène et la santé.
ans cette optique, la BM a étudié les impacts en Inde et dans 5 autres pays d'Asie de
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manière spécifique. Elle a lancé des programmes de constructions d'équipements
sanitaires dans des régions de l'Inde en collaboration avec les autorités locales et les
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entreprises.
Dans ce pays, « il y a plus de téléphones cellulaires que d'équipements sanitaires
adéquats » selon la BM.
Toilettes économes, autonettoyantes, communautaires : des initiatives originales
et fructureuses
Une autre action de la BM vise à promouvoir l'usage de toilettes écologiques,
c'est-à-dire qui utilisent peu d'eau et sont équipées d'un système autonettoyants.
ux Philippines, la BM a lancé un programme « Réparer les toilettes » (Fixing the
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toilets) qui a démontré son efficacité en termes d'amélioration de l'éducation des enfants.
En Chine, la BM a développé un programme avec la municipalité de Liuzhou car ce
phénomène d'équipements sanitaires inadéquats touche souvent les pauvres en milieu
rural.
Un livre de procédure pour installer et gérer des toilettes communautaires a même
été mis au point par l'institution de Washington.
nfin, un programme intitulé « Robinets et toilettes pour tous » a également été lancé
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au Ghana ainsi qu'en Inde.
e lancement de ces études sur l'aspect sanitaire de la vie en ville intervient également
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au moment où la BM a publié de nouvelles études très fouillées sur le potentiel du
tourisme en Afrique et dans les pays du Sud et émergents en général. L'importance des
équipements y est souligné car faisant notamment partie des bonnes conditions d'accueil
des visiteurs nationaux et étrangers. En Afrique, que ce soit au nord ou au sud, le
tourisme emploie entre 5 et 8% de la population active.
De 7 millions en 1990, 34 millions de visiteurs se sont rendus sur le continent africain
en 2012, sachant que l'Egypte et la Tunisie ont perdu plusieurs millions de touristes cette
année-là en raison des troubles politiques qui s'y déroulent.
n tout état de cause, ces rapports de la BM attirent l'attention sur le mauvais état des
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équipements sanitaires dans certains pays et leur impact négatif sur le tourisme,
l'éducation et la santé. Ils mettent en lumière également de nouvelles niches pour
l'investissement et l'amélioration de la qualité de vie en milieux urbain et rural,
l'éducation et le tourisme qui constituent des priorités dans tous les pays du Maghreb et
d'Afrique sans exception aucune.
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