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Les chrétiens de Syrie
RANA HAFFAR
Càtedra UNESCO del Diàleg Intercultural a la Mediterrània
Universitat Rovira i Virgili
Résumé
Les chrétiens en Syrie sont considérés comme minorité dans un pays de majorité musulmane.
Dans ce travail, on propose une brève présentation sur cette population assez importante dans
le pays, en analysant le cas des chrétiens d’Alep, la seconde ville après la capitale et capitale
de la culture islamique pour le 2006, Les chrétiens de Syrie représentent le 10% d’une
population de 19,043,000 habitants ( 2005, Wikipédia). La particularité d´ Alep est la plurali
de ses confessions chrétiennes. Quelle est l’histoire de chacune de ces confessions et
pourquoi cette pluralité existe? Nous allons approfondir notre recherche sur le rôle de ces
confessions dans la vie sociale (son influence sur : la famille, les enfants, les jeunes, les
parents, les personnes âgées, les orphelins, les handicapés, les prisonniers………etc.) à
travers ses organisations et ses institutions en général.
La vie dans un pays avec une majorité a une influence sur la minorité et vis versa. La réflexion
sur ce thème nous mène a penser sur les points suivants : Chrétiens et musulmans, la relation
entre les deux, les points communs et les points différents entre les deux…
Pour conclure, il faut réfléchir sur le futur de cette minorité et voir le nombre des immigrés
chrétiens syriens dans le monde, pourquoi ce nombre augmente?
Mots Clés: Confesion, chrétiens arabes, droits, futur.
Abstract
The Christians in Syria are regarded as minority in a country of Moslem majority.
In this work, we propose a short presentation on this rather important population in the country,
by analyzing the case of the Christians of Aleppo, the second city after the capital and the
capital of the Islamic culture for the 2006. The Christians of Syria reach about the 10% of the
population of 19.043.000 inhabitants (2005, Wikipedia). The characteristic of Aleppo is the
plurality of its Christian confessions. Which is the history of each one of these confessions?
Why does this plurality exists? We will look further into our research on the role of these
confessions in the social life (its influence on: the family, children, young people, parents, old
people, orphans, handicapped people, prisoners etc.) through its organizations and its
institutions in general.
The daily life in a country where the majority has an influence on the minority and vice - versa.
The reflexion on this topic carries out us to think on the following points: Christians and
Moslems, the relation between the two, common points and different points between them.
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All in all, it is necessary to reflect on the future of this minority and look for the number of the
Syrian Christian immigrants around the world, and why does this number increases?
Keywords: Confesion, arab christian, rights, future.
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Introduction
Le Moyen-Orient est une région très vivante, avec plusieurs religions monothéistes, où l’on
trouve une majorité musulmane d’environ 200 millions de personnes, une minorité chrétienne
d’environ 14 à 15 millions et 3,5 millions de juifs approximativement.
Dans ce travail, nous proposons d’aborder la situation actuelle des chrétiens. « 12 millions
d’habitants chrétiens tandis que le reste a immigré vers d’autres pays », et pour analyser cette
présence, il faut en connaître quelques bases élémentaires.
I- L’Histoire des Chrétiens Arabes
La présence chrétienne arabe n’est pas nouvelle. Si on se penche sur l’histoire des arabes, on
verra que les Arabes ont connu la religion chrétienne depuis les premières années du
christianisme. Certains l’ont adoptée, ont participé à ses associations et ses dialogues
théologiques ; les archevêques arabes ont participé aux trois Conciles principaux (Nicée 325,
crise photienne 430, de Chalcédoine 451), ont provoqué plusieurs schismes et ont refusé
l’autorité byzantine et ses enseignements. Ils ont adopté des positions théologiques sur la
nature de Jésus-Christ à l’époque où les pays de Cham se trouvaient sous le règne byzantin.
Nous pouvons voir la présence arabe dans le courant du christianisme comme il est cité dans
la Bible (Les actes 2\11 Crétois et Arabes, comment les entendons-nous parler dans nos
langues des merveilles de Dieu ?).
Les Arabes habitaient la Syrie avant l’Islam, dès le deuxième siècle après Jésus-Christ et on
trouve des kabyles arabes en Syrie et dans les pays de la Mésopotamie ; Tenoukh ou
Kinesrine qui était devenue chrétienne et Diar Bakr à l’ouest de Dijla Rabyaa de Mousel à Raas
el Ein et Moudar à l’est de Fourat, Haran et Raquaai
Les arabes de Syrie étaient chrétiens et des monastères étaient présents tout au long de la
route de Damas ; ils étaient à cette époque, un lieu de repos pour les voyageurs commerciaux
et un centre religieux, culturel et de prière. Ils remplissaient donc plusieurs missions.
L’état arabe musulman a été appuyé par quelques chrétiens sous la direction de l’état et de ses
divans et conseils. Par exemple à l’époque de Mouawya, l’un des ministères était chrétien., Le
médecin et le poète de Mansour Bn Yasser Serjyoun étaient chrétiens. À l’époque des
Omeyyades et des Abbassides, les chrétiens jouaient un rôle important dans la traduction à
l’arabe de tous les documents nécessaires.
II- Les deux églises
On distingue deux types d’église. La plupart des chrétiens du Moyen-orient ont suivi les églises
orthodoxes orientales. La plus grande d’entre elles est l’église Copte égyptienne qui compte 6
à 7 millions de chrétiensii. Cette église n’appartient pas à l’église du Vatican, c’est-à-dire,
qu’elle ne suit pas les enseignements et les instructions de l’église Catholique, mais seulement
ceux du Patriarcat Copte Orthodoxe d’Alexandrie, S.S. le Pape Shenouda III de l’église
Egyptienne. Il existe également un groupe divisé en sous-groupes d’églises orthodoxes qui ne
suivent pas l’église de Rome. Il s’agit des églises suivantes :
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Les Églises orthodoxes orientales (byzantines) nées de la rupture entre Rome et
Constantinople (1045). Elles sont aussi appelées byzantines, grecques-orthodoxes
ou melkites (ce qui veut dire : ralliées à l’empereur de Constantinople). Elles sont
sous l’autorité de patriarches totalement autonomes (on parle d’Églises
autocéphales) : patriarcat de Jérusalem, patriarcat d’Antioche, patriarcat
d’Alexandrie, Église de Chypre, etc.
L’Église Syrienne (ou syriaque) orthodoxe : elle fut appelée Jacobite du nom de
l’Évêque d’Edesse, Jacques Baradée qui en fut l’organisateur au milieu du VIe
siècle.
Les Églises préchalcédoniennes : elles n’ont pas suivi les conclusions du concile
de Chalcédoine (451). Elles sont dites monophysites, car elles croient à l’unité de
la nature du Christ, sa nature humaine étant absorbée par sa nature divine. Elles
s’appellent aussi orthodoxes (à distinguer des Églises Orthodoxes nées du
schisme de 1045 entre Rome et Constantinople, c’est-à-dire entre catholiques
d’Occident et d’Orient).
L’Église arménienne : on retrouve les Arméniens, dits apostoliques ou grégoriens,
en Arménie, au Liban, en Syrie, au Canada (siège à Etchmiadzine en Arménie)
Église Assyrienne (nestoriens) : c’est la première des Églises indépendantes (elle
n’a pas participé aux conciles d’Éphèse (431) et de Chalcédoine (451). Elle
regroupait des chrétiens de l’Empire perse (coupés, pour des raisons politiques, du
reste du monde chrétien) et elle s’est étendue jusque dans la région littorale de
l’Inde occidentale. N’ayant pas participé au concile d’Éphèse qui avait condamné
Nestorius (croyant en la séparation des deux natures divine et humaine du Christ
et refusant donc de voir en Marie la Mère de Dieu), on les appelle aussi nestoriens.
Ils suivent le rite chaldéen et leur siège est à Bagdad.
La seconde partie, comptant seulement 15% des chrétiens du Moyen-Orient
regroupe les églises liées à l’église de Rome et ce sont les seules Églises
Catholiques de l’Orient. Elles sont nées au sein des Églises dites orthodoxes, à
l’initiative de Rome. Chacune de ces Églises a sa propre organisation. Elle est
dirigée par un patriarche dépendant des métropolites (responsables de provinces)
et les évêques (responsables de diocèses). Il s’agit des Églises suivantes :
L’Église Catholique Chaldéenne est née en 1551, de l’Église assyrienne ou
nestorienne. Elle est dirigée par un patriarche résidant à Bagdad.
L’Église Syrienne Catholique est le fruit d’une scission, à partir de 1662, de l’Église
syrienne (ou syriaque).
L’Église Catholique Arménienne est issue de l’Église apostolique arménienne
(1742). Elle est dirigée par le patriarche arménien catholique de Cilicie, dont le
siège est à Beyrouth.
L’Église Catholique Copte vient d’une scission, achevée au siècle dernier, au sein
de l’Église copte. Son patriarche siège au Caire et elle pratique le rite copte.
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L’Église Grecque-Catholique (ou melkite) d’Antioche naît en 1724, de l’Église
grecque orthodoxe, dont le siège est à Damas. Elle est fidèle au dogme défini par
le Concile de Chalcédoine en 451. Elle a été qualifiée de melkite, c’est-à-dire
d’impériale par ses adversaires jacobites.
L’Église maronite, créée au VIIe siècle au Liban, a toujours été fidèle à Rome. Son
siège est à Bkerke (près de Beyrouth).
La plus importante de ces églises, selon le nombre de ses fidèles est l’église Catholique
Melkite qui est présente en Syrie, au Liban et en Palestine. La seconde est l’église Maronite,
surtout présente au Liban où il y a 1,2 millions chrétiens seulement en ajoutant 7 millions en
Europe, USA, Australie…. On a encore l’église chaldéenne (la majorité est en Irak), l’église
arménienne catholique, etc.
Nous montrons ici les statistiques générales (chiffres approximatifs) des grecs catholiques
syriens, Référence : Almanach Melkite grec catholique 1997.
Cette « mosaïque » d’églises bien enracinées et conscientes de leurs particularités, incarnent
des histoires, des cultures et des liturgies différentes. Chacune d’elles a son propre rite, c’est-à-
dire une façon particulière de célébrer la liturgie, une organisation hiérarchique et un système
juridique propre. Elles constituent les formes particulières, adaptées à chaque culture, sous
lesquelles le même mystère du salut des Hommes est manifesté, actualisé et communiqué.
III- les Chrétiens syriens
Aujourd’hui, en 2007, plus de 1 121 000 Chrétiens vivent en Syrie — environ dix pour cent de
la population qui est d’environ 19 043 000 habitantsiii- dont 375 000 à Alepiv ; la deuxième
grande ville de la Syrie, l’un des gouvernorats les plus importants (plus d’un million d’habitants)
(3 694 000 d’habitants «Alep et sa province», 2001, 18 500 km2) située au nord du pays. De
nombreux clochers s’y dressent aux côtés des minarets des mosquées, surtout dans les
quartiers de el telal, el Jdaydeh, el Azizieh, el slemanieh, el vilat, el srian el jdideh, el Midan …
Ils indiquent la présence d’une importante communauté chrétienne, vivante et prospère.
III-1- L’église de Syrie
La Syrie passe de l’hégémonie byzantine à l’hégémonie arabe et musulmane. Ce passage ne
fit pas table rase des réalités antérieures et durant près d’un siècle et demi beaucoup de
SYRIE FIDÈLES
Damas 80 000
Alep 18 000
Basra & Hauran 35 000
Homs, Hama, Yabroud 25 000
Lattakieh 10 000
Total 168 000
1 / 19 100%