Contexte et messages clefs
Le 8 mars 2011 la Commission européenne a publié sa « Feuille de route vers une
économie compétitive à faible intensité de carbone à l’horizon 2050 »
(COM(2011)112 final) qui décrit un scénario climatique de réduction des émissions
de gaz à effet de serre à l’horizon 2050.
Cette publication est une des communications clefs dans le cadre de l’initiative phare
de la Commission pour 2011 « Une Europe efficace dans l’utilisation de ses
ressources1».
Le scénario indique que la trajectoire la moins coûteuse pour arriver à -80% en 2050
nécessite une réduction de -25% des émissions de GES en 2020 au sein de l’Union
Européenne par rapport à 1990.
La présente note d’analyse publiée par le Réseau Action Climat - France souhaite
soulever le débat autour de ce scénario, certainement ambitieux mais insatisfaisant
concernant la trajectoire des émissions, et caractérisé par l’absence de mesures
politiques concrètes qui doivent l’accompagner.
Même si l’objectif de réduction des émissions de 25% en 2020 représente un pas en
avant par rapport au paquet climat énergie il est largement insuffisamment pour nous
mettre sur la bonne trajectoire. Plus on repoussera nos efforts à plus tard, plus chère
sera la transition énergétique.
La clef de voûte du scénario de la Commission est la décarbonisation de l’électricité
(à hauteur de 93 et 99% en 2050) tout en relevant le défi d’augmenter cette
production pour remplacer les énergies fossiles aujourd’hui utilisées surtout dans les
secteurs résidentiel et du transport.
Le mix électrique en 2050 inclura, en plus des énergies renouvelables, des centrales
thermiques couplées au captage et au stockage du carbone (CSC) et du nucléaire.
Toutes ces technologies sont désignées par l’expression « énergies décarbonées ».
Le choix de ce terme est déroutant car ni le CSC et ni le nucléaire ne sont des
énergies « décarbonées » !
Il n’y a pas seulement le paramètre des émissions à considérer dans le choix
énergétique d’un pays ; en faisant reposer son système énergétique sur le nucléaire,
le gouvernement transfert des risques et charges aux générations futures.
Le scénario est ambitieux mais ne remplit que partiellement son objectif, à savoir
tracer une voie commune au sein de l’Union européenne pour être en mesure de
réduire nos émissions d’au moins 80% en 2050 par rapport aux niveaux de 1990.
Ainsi, il reste largement insatisfaisant concernant la trajectoire des émissions (-25%
en 2020) et se caractérise par l’absence de propositions de mesures politiques
concrètes qui doivent l’accompagner. Par ailleurs, il manque une description du
partage des efforts entre les états membres.
Il est intéressant et nécessaire que le débat sur la sur-allocation des permis
échangeables soit rouvert dans la publication. Par contre la diminution de quotas
!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
1 http://ec.europa.eu/resource-efficient-europe/