Transition énergétique et Climat - - 1 –
Transition énergétique, et lutte contre les changements climatiques :
Dossier reprenant le débat parlementaire Français ainsi que le Conseil Européen d’Octobre
Par Alain Vandevoorde - des Amis de la Terre- 10/2014
Préambule : rappel des exigences fondamentales d’une
véritable transition énergétique
- Sortir des énergies fossiles grandes émettrices de CO2 et
responsables du réchauffement climatique. Pour mémoire le
GIEC nous demande de diviser par 4 nos émissions d’ici 2050
- Maîtriser, et réduire nos consommations qui explosent,
tant électriques que pour le chauffage, l’industrie, les
transports, etc... Cela passe par l’application du
tryptique développé par Négawatt : Sobriété, Efficacité,
Basculage dans les énergies renouvelables.
- Particularité Française oblige, nous devons sortir du
Nucléaire et cela pour 3 raisons principales :
* Nous ne sommes pas à l’abri d’une catastrophe
majeure – enfin reconnue possible par les pouvoirs
publics- qui affecterait pendant plus d’un siècle des
centaines de milliers de personnes voire davantage selon
le lieu de l’accident, mais aussi leur descendance
* Ensuite parce que d’autres sources d’énergie
fonctionnent, de surcroît moins coûteuses, plus souples
d’utilisation et plus efficaces ( les 2/3 de la puissance
nucléaire sont perdues en chaleur !)
* Enfin, parce que si nous ne sortons pas du nucléaire,
ce dernier engloutira des sommes considérables
pour
remettre à niveau un parc âgé de 30 ans; alors qu’il
faudrait le ferrailler comme on le fait pour de vieilles
voitures obsolètes.
Avant même de commencer, l’abandon de l’éco-taxe Poids
lourds tue toute ambition.
Rappelons que le principe de taxation du transport routier
contributeur important des émissions de Gaz à Effet de Serre,
pollueur important et responsable de lourdes dépenses
d’entretien du réseau routier, avait été défini dès le Grenelle de
l’Environnement en 2007.
Similaire à ce qui se fait et fonctionne dans nombre de pays
Européens, le dispositif de l’éco-taxe poids lourds avait été
voté quasiment à l’unanimité par le parlement en Juillet 2009
pour les véhicules de plus de 3,5 tonnes et devait rapporter 1,2
Milliard € par an.
Les recettes fiscales devaient servir au développement
d’autres modes de transport plus vertueux, tels le transport
fluvial, le frêt ferroviaire, mais aussi être en partie reversées
aux collectivités territoriales, et financer plus d’une centaine de
projets en France.
Alors qu’il y avait consensus au sein de la classe politique
sur sa finalité, cette éco-taxe a été repoussée pour problèmes
techniques, puis critiquée, puis contestée par les patrons, pour
finalement être abandonnée face aux manifestations avant
même d’en débattre au parlement.
La fin de l’éco-taxe poids lourd est une capitulation face
aux lobbies économiques et routiers.
Prévues pour fonctionner 30 ans, il faudrait pas moins de 55
Milliards € pour prolonger leur vie de seulement 10 ans,
auxquelles il faudra rajouter la mise à niveau post-Fukushima
Plus grave, elle supprime le moteur principal du
financement de la transition, qui désormais devient une
coquille vide. Sans compter la dette de 800 Millions € qu’il
faudra payer à Ecomouv.
S’agissant de l’éventuel rattrapage financier projeté en
taxant les sociétés d’autoroutes, rien n’est moins sûr, car lors
de leur concession, des dispositions contractuelles ont été
rédigées, qui protègent ces sociétés de toute ponction
indésirée !!
Le débat sur l’énergie
Comme à l’accoutumée, le débat s’est fortement polarisé
sur le nucléaire, où l’UMP a déposé pas moins de 500
amendements afin d’empêcher toute réduction !
Officiellement la part du nucléaire devra baisser à 50% en
2025, et elle ne pourra pas dépasser sa puissance actuelle, soit
63 GW.
Pour autant aucun programme de fermeture de réacteur
n’est annoncé, ce qui réjouit EDF, tout un symbole !.
S’agissant de la consommation énergétique globale, elle
devra baisser de 50% d’ici 2050 (base 2012), avec un palier de
– 20% en 2030 et une baisse de 30% des dépenses liées aux
énergies fossiles.
Pour ce qui est des énergies renouvelables, leur part devra
être portée à 23% en 2020 et 32% en 2030.
On sent ici l’influence et les propositions de l’association
Négawatt. Cest beau, ambitieux, mais ça ressemble à un voeu
pieu, surtout quand on ne dit pas comment faire, et avec quels
moyens !
Rappelons pour mémoire que de nombreux bâtons ont été
mis dans les roues depuis plusieurs années envers le solaire et
l’éolien et dont l’un des plus farouches opposants, influent,
pro-nucléaire, et toujours actif dans l’ombre est notre ex
président VGE, sans compter que les aides publiques aux ENR
sont quasiment tombées à zéro.
Habitat
Il est prévu de rénover 500.000 logements / an à compter de
2017, dont la moitié pour des personnes aux revenus modestes.
Des mesures telles l’Eco Prêt à Taux Zéro ou Crédit d’impôt
aideront les ménages. Là encore l’objectif est ambitieux, sauf
que nous pouvons en douter, car les caisses resteront vides !
Transport
A l’exception du canal Seine / Nord prévu de longue date et qui
était en panne de financement, rien de nouveau n’a été entrepris
pour diminuer le tout routier et l’hyper mobilité responsables
majeurs en terme d’émissions de CO2 et donc du
réchauffement climatique.
En guise de lot de consolation, le gouvernement demandera à
compter du 1er Janvier 2016 aux services de l’état et des
collectivités publiques de remplacer ½ véhicule par un véhicule
électrique, pourtant pas si écolo que ça, ce que nous dit l’étude
de l’ADEME Cela donnera du grain à moudre aux
constructeurs automobiles en quête de nouveaux marchés.