© [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 3 - La théorie des machines n'est pas à proprement parlé une science ma|s une synthèse des différentes branches de la physique. Au sens large une machine est un système finalisé artificiel (par opposition à un système finalisé naturel comme l'oeil). Si l'on veut être plus précis "une machine est un assemblage de corps résistants disposés de manière à agir en donnant lieu à des mouvements déterminés". En pratique, une machine est constituée par un ensemble de solides accouplés deux à deux par des "liaisons physiques" qui se traduisent analytiquement par des relations mathématiques appelées équations de liaison. J. DEFINITIONS DE BASE Par combinaison de couples d'éléments on obtient un système que l'on appelle chaîne cinématique. Un élément s'appellera chaînon ou membre. exemple : suspension à la CARDAN pour gyroscope. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 4- Dans une chaîne cinématique deux membres consécutifs ont un mouvement bien déterminé mais a priori deux éléments quelconques n'ont pas nécessairement un mouvement relatif déterminé a priori. Par exemple dans la suspension à la cardan, le mouvement de l'armature 1 ne détermine pas le mouvement du rotor 2. Il existe des chaînes cinématiques où le mouvement d'un membre entraîne de façon connue celui de tous les membres. On dit que l'on a affaire à une chaîne fermée. Une chaîne fermée dont un élément est maintenu fixe est appelé mécanisme. La partie fixe est appelée en général bâti. à toute valeur de e est associée une valeur bien précise de $ et x. Le mouvement relatif est transformé en un mouvement absolu bien déterminé. Remarque 1 : théoriquement une chaîne fermée peut être transformée en autant de mécanismes qu'il y a de membres. Ainsi à la disposition classique du système bielle manivelle, on peut associer la disposition jadis utilisée en aviation qui a donné lieu au moteur à bloc rotatif. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. Le point B décrit un cercle de centre A. Le cylindre ->• tourne autour de 1'axe 0,ZQ -> L'axe (A,ZQ) est fixe. Il est bien évident que les propriétés dynamiques des deux dispositifs seront très différentes. Remarque 2 : On peut encore dire qu'un mécanisme est un ensemble de corps destiné à transformer le mouvement d'un ou plusieurs corps. Remarque 3 : Une machine est finalement constituée d'un ensemble de mécanismes. Remarque 4 : II est souvent d'usage de restreindre l'emploi du terme machine à celles dont l'état de fonctionnement normal est le mouvement avec mise en jeu de puissance importante, on exclut ainsi parfois de cette étude : - les machines dont le mode de fonctionnement est statique (ouvrage d'art) - les machines dont le fonctionnement n'exige qu'une très faible puissance : on les désigne en général par instruments. II. DIFFERENTS TYPES .DE COUPLES DE SOLIDES Les surfaces qui limitent les solides (Si) et ($2) peuvent être en contact : - ponctuel - linéique - surfacique Un couple peut se maintenir "par lui-même" ou non. De ce point de vue on peut classer les couples en deux catégories. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 6- A) COUPLE SUPERIEUR L'existence du couple ne peut être assurée quelque soient Les actions mécaniques mises en jeu. 1) Couple à contact ponctuel Les surfaces (QI) et (a2) qui limitent les solides (Si) et (S2) sont tangentes en un point. Exemple : contact piston plateau dans une pompe à barillet ; bille sphère dans un variateur. 2) Couple à contact linéaire Les surfaces (ax) et (a2) sont tangentes tout le long d'une li- gne. exemple : engrenage, variateur. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. Variateur à élément sphériques et toniques Engrenages droits B) COUPLES INFERIEURS OU D1EMBOITEMENT L'existence du couple peut être assurée indépendamment de toute condition dynamique. Une surface (Z2) liée à (Si) reste en coïncidence avec une surface (Zi) liée à (Si). exemple : liaison sphérique C) EXISTENCE DES COUPLES SUPERIEURS Les couples supérieurs ne peuvent exister en eux-mêmes ; on peut assurer leur maintien de deux façons différentes. 1 - Clôture par chaîne c-inématiaue © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 8- 2 - Clôture par actions mécaniques pour assurer un contact On peut clôturer un couple par le jeu des actions mécaniques Le contact (Si)/(S2) sera maintenu si le torseur des actions mécaniques de (Si)/(S2) est tel que fi2«n > 0 Les actions de pesanteurs peuvent par exemple assurer cette condition. 3 - Clôture par actions mécaniques pour assurer un mouvement exemple 1 : transmission par friction dans un variateur de vitesse. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 9 - Le mouvement n'est transmis que si les lois de Coulomb sont vérifiées. || H" A(FH A fi)| < f || (Fu.ÏÏUH ®Hr>J^® • 11""^" II n r- A F2, "^ I I A /• II / r- ~^\ ~^" I I n H < f || (F 2 ,.n) n|| ^^^^^^ ^ © exemple 2 : commande des soupapes dans un moteur. Le maintien du contact est assuré grâce à l'action du ressort. Remarque 1 : à certaines périodes par suite des performances insuffisantes des ressorts on a substitué à la clôture par actions mécaniques une clôture par chaîne cinématique : on obtient ce que l'on appelle une commande desmodromiques des soupapes. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 10 - Remarque 2 : Le désir de substituer à la clôture par force une clôture cinématique a pu conduire au changement complet de dispositifs pour la distribution dans les moteurs. C'est ce qui explique le grand nombre de dispositifs imaginés pour remplacer la distribution par soupapes. exemple 1 : système Knight (voiture Panhard P.L.S.S.) © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 11 - exemple 3 : On peut avoir simultanément clôture par chaîne pour assurer un contact et clôture par actions mécaniques pour assurer un mouvement. variateur Remarque : Dans certains cas en peut trouver intéressant d'achever la clôture d'un couple inférieur à l'aide des actions mécaniques. La liaison (SQ)/(Si) fonctionne comme une liaison rotoïde. En effet il est clair qu'en l'absence d'actions mécaniques autre que la gravité il est inutile de prévoir un contact qui empêche le mouvement _v dans le sens des Y0 positifs. En outre ceci permet éventuellement (montage) à la liaison (S0)/(Si) de fonctionner en liaison verrou. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 12 - III. OBJET DE LA THEORIE DES MACHINES ET DES MECANISMES La théorie des machines s'occupe de l'étude de l'ensemble des mécanismes associés formant une machine. La théorie des mécanismes s'occupe de la structure des mécanismes, de leur cinématique et de leur dynamique. Du point de vue de la mécanique théorique une machine est un système matériel. La définition d'une machine déterminée n'est pas toujours précise. Par exemple si l'on considère un véhicule on peut considérer comme machine : - le moteur seul - le véhicule complet Dans tous les cas on pourra distinguer 1'élément (ou les éléments) "d'entrée" (1) et l'élément de "sortie" (2) (ou les éléments) si bien que l'on peut faire le schéma conventionnel suivant : frontière délimitant la machine A l'entrée l ' é t a t dynamique est caractérisé par : - le torseur distributeur des vitesses i«i { -> ( Vî(°l) © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 13 - ? E1 - le torseur des actions mécaniques -> M E1<°1> - la puissance développée par ces actions mécaniques •^EÎ-fEl7î<0l>+i4l<0M A la sortie l'état dynamique est caractérisé par : / •* n| - le torseur distributeur des vitesses V°(02) \2 - le torseur des actions mécaniques -> ME2(02) - la puissance développée par ces actions ^?2 = V^V + "E2<°2> ^2 On emploie très souvent les termes suivants : élément moteur et élément récepteur. Très souvent ces définitions sont conventionnelles. On peut leur donner un sens absolu en adoptant la définition suivante : - Un élément (S-j) est dit moteur si - Un élément (S.,-) est dit récepteur si ^E < 0 ( J^. > 0) J^JE > 0 ( J^El- < n) De ce point de vue un élément peut être moteur ou récepteur au cours de la même étude. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 14 - exemple : Puissance développée par les forces de pression sur le piston. Système bielle-manivelle phase de détente JÇ = -p S x' x' < 0 ^ > 0 ^E3 Système bielle-manivelle phase à compression S^ = -p S x' x« > 0 &< 0 ^E3 La seule connaissance de la cinématique etdeLadynamique extérieures qui fixent les performances de la machine ne suffisent pas à caractériser celle-ci. Il faut connaître la cinématique et la dynamique des éléments intérieurs pour trois raisons : © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 15 - - Les éléments constituant la machine doivent avoir des mouvements relatifs bien déterminés - Les éléments constituant la machine doivent se conserver - du point de vue de l'état solide - du point de vue des liaisons - La comparaison des puissances JxCi et JxVo exige la connaissance de la puissance développée par les actions de liaisons intérieures . Pour des raisons pédagogiques on peut classer ainsi les problèmes qui se posent : A - Géométrie et cinématique des liaisons B - Problème de dynamique locale 1 - calcul des actions de liaison la connaissance du torseur des actions de liaison est nécessaire pour dimensionner les organes de liaison (paliers, roulements ...) Ces éléments sont en particulier nécessaires à la détermination des contacts Hertziens. 2 - calcul des actions intérieures la connaissance du torseur des actions de liaison est nécessaire pour déterminer les dimensions des éléments, compte tenu des sollicitations auxquelles ils sont soumis. 3 - réduction des actions de liaison des corps tournants (équilibrage) C - Obtention de mouvements relatifs bien déterminés 1 - mouvement uniforme de rotation !i±i.k 0)i On peut souhaiter une variation discrète de k (boite de vitesses) ou une variation continue (variateur). On peut obtenir le mouvement relatif indiqué par : - clôture cinématique (engrenage) - clôture par force (surface de friction). © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 16 » 2 - mouvement non uniforme Oû« — i = k (9) 8 paramètre du mouvement On peut employer soit la clôture cinématique, soit la clôture par actions mécaniques ou une combinaison des deux. cames © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 17 - engrenages non circulaires. systèmes articulés à barres Par un choix convenable des longueurs des barres on peut obtenir avec une bonne approximation 80 = f(8i) f étant une fonction donnée a priori. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. Liaison à rotule réalisée par combinaison de liaisons rotoTdes : suspension à la cardan de gyroscope. Guidage de l'essieu arrière (GORDINI-MERCEDES) Liaison prismatique réalisée par combinaison de liaisons rotoTdes. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 19 - Remarque : On voit d'ailleurs que dans ce dernier cas il s'agit de réaliser une trajectoire donnée a priori. En l'occurence, il s'agit de faire décrire une droite à un point donné sans utiliser le guidage prismatique mais par combinaisons de liaisons rotoîdes on peut montrer que Ton peut toujours faire décrire une courbe algébrique à un point à l'aide d'un système à barres. Pour la ligne droite la solution rigoureuse a été obtenue pour la première fois par Peaucelier. Inverseur de Peaucelier II y a eu de très nombreux systèmes pour décrire rigoureusement ou approximativement la ligne droite. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. - 20 4 - Transformation d'un mouvement fondamental en un autre Transformation du mouvement circulaire en mouvement rectiligne. D - Réalisation de volumes variables - Théorie des capsulismes Pour r e c u e i l l i r les actions mécaniques naturelles, il est très souvent nécessaire d f obtenir des varations de volume. La science qui s'occupe de la réalisation des variations de volume est la théorie des capsulismes. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. E - Problème de dynamique globale 1 - obtention d'un mouvement stationnaire uniforme - Régularisation de la vitesse - Rôle du volant - Uniformisation des couples Exemple : Régularisation du couple dans un moteur à explosion.(Nankel ) 2 - obtention des actions de liaisons extérieures indépendantes de vitesse de rotation. 3 - comparaison de la puissance d'entrée et de la puissance de sor Rendement. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés. © [JP.BROSSARD], [1987], INSA de Lyon, tous droits réservés.