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Constitution du 13 décembre 1799 Premier consul Bonaparte
Après la déchéance de Napoléon, le 3 avril 1814 et son abdication à Fontainebleau, Louis XVIII élabore une « Charte constitutionnelle » et substitue au
Sénat impérial une Chambre des Pairs, composée de membres nommés par lui, en nombre illimité, soit à vie, soit avec transmission héréditaire. La Charte
institue un régime qui annonce le régime parlementaire, dans lequel le pouvoir législatif est exercé à la fois par le roi, la Chambre des Pairs et la Chambre
des députés. Les "Trois Glorieuses" de juillet 1830 mettent fin au régime de Charles X et portent sur le trône Louis-Philippe, duc d'Orléans. Une nouvelle
Charte renforce le caractère parlementaire du régime. Pour les deux Chambres, dont les séances sont désormais publiques, le droit d'initiative en matière
législative est confirmé. La pairie n'est plus héréditaire, mais les pairs de France sont toujours nommés, en nombre illimité, par le roi.
Napoléon signe son abdication à Exemplaire signé par Louis XVIII Charles X Louis Philippe
Fontainebleau 4 avril 1814 Coffret en cuir Duc d’Orléans
La Constitution de 1848 avait rétabli la République et était revenue au monocamérisme. Mais elle est rapidement mise à mal par le coup d'Etat du 2
décembre 1851 qui renoue avec la tradition napoléonienne. Sous le Second Empire, la composition et l'activité du Sénat sont étroitement contrôlées par le
nouveau régime autoritaire. Considérée comme le plus sûr soutien du régime, l'armée occupe une bonne partie des sièges du nouveau Sénat. Ministres,
hauts fonctionnaires et magistrats, membres de l'Institut sont également bien représentés. Cette prestigieuse assemblée va se révéler curieusement
inactive. Ne votant que peu de sénatus-consultes, elle n'exerce pas réellement les pouvoirs que lui confère la Constitution.
La troisième République (qui va durer soixante-cinq ans !) voit, pour la première fois, un nouveau Sénat disposer de pouvoirs identiques à ceux de la
Chambre des députés. Il compte trois cents membres élus, à partir de 1884, par un collège restreint (députés, conseillers généraux, délégués des conseils
municipaux) pour neuf ans et renouvelés par tiers tous les trois ans Ce mode d'élection doit en faire le représentant privilégié des petites communes
rurales et, espèrent les conservateurs, un bastion de la tradition.
La Constitution de 1946 crée une Chambre Haute qui ne s'appelle plus Sénat mais "Conseil de la République". Chambre de réflexion et non de décision,
le Conseil de la République peut émettre des avis, mais n'a pas d'initiative législative. Ses trois cent quinze membres - qui prennent le titre de conseillers
avant de retrouver, dès 1947, celui de sénateurs, sont élus au suffrage universel indirect et représentent les collectivités communales et départementales.
Le 7 décembre 1954, une révision constitutionnelle rend au Conseil de la République l'initiative des lois et rétablit la navette. Mais l'Assemblée nationale
reste seule habilitée à statuer définitivement sur le dernier texte voté par elle.
Promulguée le 4 octobre 1958, la constitution de la Vème République confère au Sénat un rôle éminent dans les institutions. Conçu comme un élément de
régulation, le Sénat va en fait voir son rôle évoluer, à partir de 1958, en fonction du contexte politique et institutionnel français.
En 1962, se produit un grave affrontement : le général de Gaulle va soumettre à référendum. L’élection au suffrage universel du président de la
République. Pour les sénateurs - et particulièrement pour Gaston Monnerville, président de la Haute Assemblée, cette procédure n'est pas conforme à la
Constitution, elle dessaisit le Parlement de ses prérogatives ; Ils combattent vivement la démarche du chef de l'Etat mais échouent : une majorité de
français votera pour la réforme.
Gaston Monnerville Alain Poher
Président du Sénat du 2 octobre 1958 - 3 octobre 1968 Président du Sénat du 3 octobre1968 - 2 octobre 1992
En 1969, une nouvelle épreuve de force s'annonce. Le général de Gaulle décide de soumettre à référendum un double projet de réforme des régions et du
Sénat. Le projet aurait ôté toute attribution législative et tout droit de contrôle du gouvernement au Sénat et en aurait fait une simple Chambre consultative :
la réforme est rejetée et le Général se retire de la vie politique au lendemain du référendum. La Chambre Haute retrouve son influence.
La loi constitutionnelle du 4 août 1995 modifie profondément le rythme de travail du Sénat par l’instauration de la session unique qui permet aux
assemblées parlementaires de siéger du premier jour ouvrable d’octobre au dernier jour ouvrable de juin. Les instruments du contrôle sénatorial vont
connaître dans les années suivantes une diversification croissante : auditions ouvertes au public, missions d’information, groupes de travail, débats en
séance publique sur des travaux de contrôle des commissions, questions orales avec débat… La loi organique du 30 juillet 2003, issue d’une proposition
de loi sénatoriale, diminue la durée du mandat à 6 ans, abaisse l’âge d’éligibilité de 35 à 30 ans, augmente le nombre de sièges de 321 à 348 (objectif
devant être atteint en 2011), parallèlement au passage progressif, de 2004 à 2011, à un renouvellement par moitié tous les trois ans (au lieu d’un
renouvellement par tiers tous les trois ans). Cette réforme inscrit dans la Constitution la compétence traditionnelle du Sénat à l’égard des collectivités
territoriales. Le Sénat devra être saisi en premier des projets de loi concernant l’organisation des collectivités territoriales.
Il n’en reste pas moins que c’est toujours l’Assemblée Nationale qui a le dernier mot pour l’adoption des lois après navette et Commission
Paritaire.