Optique ondulatoire. Chapitre V : Interféromètre de Michelson 3
1.4. Fabrication
Pour approcher le modèle de l’interféromètre idéal, il faut satisfaire des conditions optiques draconiennes :
•Les miroirs, la séparatrice et la compensatrice ne doivent pas déformer les surfaces d’ondes. Cela impose une planéité
et un polissage très précis, avec une tolérance qui est de l’ordre de 10 nm.
•La compensation doit être de bonne qualité, ce qui dépend du parallélisme de la compensatrice et de la séparatrice. Il
faudra donc régler ce parallélisme très précisément.
Les interférences mettent en évidence des déplacements inférieurs à la longueur d’onde, d’où des impératifs mécaniques :
•Il faut éviter toute vibration intempestive qui risquerait de détruire les interférences.
•Les réglages d’orientation des miroirs doivent être à la fois très sensibles et très stables.
•La translation du miroir M1doit être très progressive, en gardant une orientation rigoureusement constante.
Le respect d’un tel cahier des charges fait qu’un interféromètre de Michelson, association d’une mécanique et d’une optique
de haute précision, est un objet lourd et coûteux. Il nécessite des manipulations soigneuses et déliées. Il faut parfois des
”doigts de fée” pour peauner un réglage.
1.5. Équivalence Michelson théorique - lame d’air :
Intéressons nous à la marche de deux rayons lumineux entrant dans l’interféromètre (issus d’un point de l’entrée) et émergeant
(par la sortie) après avoir subi une seule ré!exion sur (M1)ou (M2).
La gure 1signale la marche du rayon incident primitif issu de S1,ré!échi sur M1(avec les points d’impact en transmission
ou ré!exion sur les miroirs et la séparatrice K1,I
1,J
1) ainsi que celle du rayon incident issu de S2,ré!échi sur M2(avec les
points d’impact K2,I
2,J
2).
Les rayons émergents correspondant sont notés (e1)et (e2).
Du point de vue de la marche optique (n’oublions pas que l’on va s’intéresser à des phénomènes d’interférence et donc à des
di*érences de marche optique entre les émergents (e1)et (e2)), la gure 1est inchangée si l’on replie la portion K1I1J1+(M1)
vers le haut autour de (SP).
Le pliage autour d’une droite simule la symétrie par rapport à cette droite : qui n’a pas dans son enfance taché d’encre
une feuille de papier et ne l’a plié en deux pour obtenir de superbes papillons parfaitement symétriques !
On constate que (M1)sereplieen(M
1)symétrique de M1par rapport à (SP),queI1se replie en I
1intersection de (M
1)et
du symétrique de K1I1par rapport à la séparatrice (SP). On notera que pour des raisons de symétrie liées à la ré!exion de
Descartes sur la séparatrice (SP),I1J1se replie sur I
1J1dans le prolongement amont de (e1). On peut aussi replier S1K1
et S2K2(dans le prolongement de K1I
1et de K2I2) sans changer les marches optiques.
La gure 3ci-dessous est donc équivalente à la gure 1pour ce qui concerne les marches optiques des rayons émergents (e1)
et (e2).
A
S1
(M'1)
(M2)
I2
I'1
(e1)
(e2)
X
Y
S2
On constate alors sur la gure 3que le Michelson théorique est équivalent à ce qu’on appelle une lame d’air constituée
des deux plans théoriques (M
1)et (M2)se coupant éventuellement à distance nie suivant la droite ou arête (A)en formant