Centre de recherches et d`études en sciences sociales (CRESS), EA

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Section des Unités de recherche
Rapport du comité d'experts
Unité de recherche :
Centre de recherches et d’études en
sciences sociales (CRESS), EA 1334
de l’Université Strasbourg 2
avril 2008
Section des Unités de recherche
Rapport du comité d'experts
Unité de recherche :
Centre de recherches et d’études en
sciences sociales (CRESS), EA 1334
de l’Université Strasbourg 2
avril 2008
Rapport du comité d'experts
L'Unité de recherche :
Nom de l'unité : Centre de recherches et d’études en sciences sociales (CRESS)
Label demandé : EA
N° si renouvellement : 1334
Nom du directeur : M. Maurice BLANC
Université ou école principale :
Université Strasbourg 2 Marc Bloch
Autres établissements et organismes de rattachement :
Date(s) de la visite :
19 décembre 2007
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Membres du comité d'évaluation
Président :
Mme Jacqueline DUTHEIL de la ROCHERE, Professeur à l’Université Panthéon-Assas (Paris 2)
Experts :
Mme Yvonne FLOUR, Professeur Université Paris 1
M. Bastien FRANCOIS, Professeur Université Paris 1
M. Patrick MICHEL, Directeur de recherche CNRS, CERI-Sciences Po
M. Etienne SCHWEISGUTH, Directeur de recherche CNRS, CEVIPOF-Sciences Po
M. Eric VIAL, Professeur, Université de Cergy-Pontoise
M. Massimo BORLANDI, Professeur, Université de Turin
Expert(s) représentant des comités d’évaluation des personnels
(CNU, CoNRS, CSS INSERM, représentant INRA, INRIA, IRD…..) :
Mme Aude ROUYERE, Professeur, Université Bordeaux 4 (expert désigné par la section 02 du CNU)
Observateurs
Délégués scientifiques de l'AERES :
M. Rostane MEHDI, Professeur à l’Université d’Aix-Marseille 3
M. Jean-Louis BRIQUET, Directeur de recherche CNRS, CERI-Sciences Po
Représentant de l'université ou école, établissement principal :
M. Christian CIVARDI, Vice-président recherche
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Rapport du comité d'experts
1 z Présentation succincte de l'unité
— Effectif : 18 enseignants-chercheurs (5 professeurs, 13 maîtres de conférences)
— Nombre de HDR : 6 (tous encadrant des thèses)
— Nombre de thèses soutenues entre le 1/10/2003 et le 1/10/2007 : 11
— Nombre de thèses en cours : 34 (dont 3 Ater, 1 allocataire, 1 bourse Cifre, 2 enseignants du second degré)
— Nombre de membres bénéficiant d’une PEDR : 2
— Nombre de publiants : 13 (sur 16 – 2 fiches individuelles étant manquantes dans le rapport d’activité)
2 z Déroulement de l'évaluation
La visite s’est déroulée le mercredi 19 décembre 2007, de 17h. à 18h.30. Le comité a entendu le directeur de
l’UMR puis les responsables des axes de recherche. Après discussion, ont été entendus, hors la présence des
membres de l’unité, des représentants des doctorants.
3 z Analyse globale de l’unité, de son évolution et de son
positionnement local, régional et européen
Le Centre de recherches et d’études en sciences sociales (CRESS) est une unité qui a marqué l’histoire de la
sociologie à Strasbourg depuis trente cinq ans. Créé au début des années 1970 par Julien Freund, autour de la
sociologie du conflit et des mouvements sociaux, le CRESS se spécialise plus tard dans des travaux – pour partie
inspirés de la sociologie de Pierre Bourdieu – explorant les mécanismes de la domination et de la reproduction
sociales, sous la houlette de Christian de Montlibert qui va créer de surcroît la revue Regards sociologiques qui
existe toujours aujourd’hui et dont l’audience, en dépit de réelles difficultés de diffusion, dépasse largement
l’Alsace. En 1992, le CRESS obtient le statut d’équipe d’accueil (EA 1334) et fédère, depuis cette date, des
équipes de recherche en anthropologie, en démographie et en sociologie.
L’unité, qui ne dispose d’aucun chercheur statutaire et d’aucun personnel administratif, est composée de 5
professeurs, 13 maîtres de conférences (dont 1 avec HDR), d’un ATER, et encadre 34 doctorants. Sa production
scientifique est quantitativement très honorable. Sur les quatre dernières années : 30 articles dans des revues
internationales à comité de lecture, 48 articles dans des revues nationales à comité de lecture, 65 chapitres
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dans des ouvrages collectifs, 10 directions d’ouvrages collectifs, et 12 ouvrages scientifiques. La réorientation
d’une partie des recherches du CRESS vers la question du développement durable indique une véritable
capacité d’adaptation et de changement sans que l’unité perde pour autant son homogénéité intellectuelle.
Car si l’unité peut paraître hétérogène au regard de ses objets de recherche, les problématiques qui
structurent ses recherches et les méthodes employées sont cependant très convergentes, permettant ainsi un
véritable dialogue entre les enseignants-chercheurs. Surtout, il semble régner dans cette unité un véritable
« esprit collectif » en dépit de difficultés matérielles importantes – dont la plus criante est l’absence de
locaux. Cela se mesure en particulier dans l’organisation régulière de séminaires transversaux aux axes de
recherche, mais surtout, et c’est essentiel, dans l’encadrement des doctorants (comme nous avons pu le
vérifier lors de leur audition). Le CRESS propose d’une part un « atelier de formation collective au métier de
sociologue » à l’intention des doctorants, séminaire qui permet de mutualiser des expériences et des difficultés
de recherche, mais propose aussi dans le même cadre, et c’est plus original, un axe de recherche sur « espace
scientifique et universitaire » permettant tout à la fois de participer aux recherches du premier axe de l’unité
et de fournir une « socialisation académique » aux doctorants. D’autre part, le CRESS participe à un projet de
recherche associant ses doctorants à d’autres étudiants des trois universités de Strasbourg sur la thématique
des interactions société-nature, ce qui est une autre initiative originale et, sans doute, féconde.
4 z Analyse équipe par équipe et par projet
Depuis 2004, le CRESS se présente comme une unité spécialisée dans l’analyse des logiques et des dynamiques
qui structurent les changements sociaux dans des espaces divers (sociétés industrialisées / rurales /
différenciées / traditionnelles). Ses travaux se différencient selon trois axes :
- Dynamiques spatiales, territoire et environnement, qui travaille essentiellement (en prenant appui
notamment sur des contrats de recherche) sur la question du développement durable et de la protection de
l’environnement urbain et rural. A noter ici que le CRESS est présente dans deux projets du contrat quadriennal
de la MISHA, l’un sur la construction de l’espace social et le rapport au temps et à l’espace, l’autre sur les
« villes invisibles » ;
- Dynamiques et changements sociaux, populations et migrations, qui s’intéresse au changement social comme
résultante d’une configuration singulière et de facteurs techniques, économiques, politiques et culturels. Sont
particulièrement étudiés ici les changements démographiques et les migrations, ainsi que des populations
particulières (par exemple étudiants ou « rmistes ») ;
- Dynamiques professionnelles, travail et santé, qui travaille sur les transformations des professions (sous
l’effet notamment de la tertiarisation et de l’informatisation) et du travail frontalier, avec un accent
particulier mis sur les professions de santé (notamment dans le secteur hospitalier).
5 z Analyse de la vie de l'unité
Cette unité est donc de qualité, mais se heurte à des difficultés importantes, de nature différente. On note
tout d’abord un vieillissement relatif des enseignants-chercheurs les plus impliqués, dont la manifestation la
plus symptomatique est le prochain départ à la retraite du directeur de l’unité. Par ailleurs, en dépit de ses
efforts, l’unité se heurte à des problèmes matériels qui empêchent son développement (absence de locaux,
absence de secrétariat, difficultés à gérer des contrats) et, plus fondamentalement, qui freinent le travail de
mutualisation scientifique en son sein. Par ailleurs, comme nous avons pu le constater lors de leur audition,
cette situation aboutit à une inégalité de traitement des doctorants, qui en dépit de leur dynamisme et de la
qualité de l’encadrement des enseignants-chercheurs titulaires, sont marginalisés au sein de l’école doctorale.
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La solution à ces difficultés pourrait être un rapprochement avec d’autres unités strasbourgeoises. On peut
penser ici à l’UMR Cultures et sociétés en Europe, mais cette option est sans doute illusoire tant la culture
scientifique des deux unités est différente (et même, intellectuellement conflictuelle). On peut penser
également à l’équipe du GSPE au sein de l’UMR PRISME, qui partage la même culture scientifique. Pour autant,
on ne voit pas trop l’intérêt scientifique d’un tel rapprochement : les terrains de recherche des deux unités ne
se rejoignent sur aucun point, et le risque serait d’« alourdir » le GSPE au moment où cette dernière unité a
gagné une véritable autonomie et renommée dans le champ scientifique national et international.
6 z Conclusions
— Points forts :
Convergence et cohérence des perspectives de recherche ; encadrement des doctorants (socialisation
académique, participation aux recherches collectives, apprentissage du métier de chercheur).
— Points à améliorer :
Assurer le renouvellement de l’équipe (en particulier de sa direction) suite au vieillissement relatif des
enseignants-chercheurs ; résoudre les problèmes matériels qui empêchent le développement de l’équipe
(locaux, soutien administratif à la gestion des contrats de recherche).
— Recommandations :
Cette équipe doit être assurément maintenue et soutenue, et la tradition scientifique qu’elle incarne doit
avoir toute sa place au sein des sciences sociales strasbourgeoises. On peut penser que le projet de fusion des
trois universités strasbourgeoises fournira le cadre de nouvelles « alliances » (comme c’est déjà le cas avec le
groupe d’études sur le rapport société-nature que nous avons évoqué plus haut), mais une telle solution
n’apparaît pas encore clairement.
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Centre de recherche et d’étude en sciences sociales (CRESS), EA 1334,
Université Marc Bloch – Strasbourg 2
Réponse au rapport d’avril 2008 du comité d’experts de l’AERES
(Agence d’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur)
Le rapport du comité d’experts de l’AERES sur le CRESS analyse fort bien ses
points forts (production scientifique, encadrement des doctorants, convergence et
cohérence des perspectives de recherche), ainsi que ses points à améliorer, qui
appellent les observations suivantes :
- La nécessité d’un rajeunissement des enseignants-chercheurs, en particulier
des professeurs encadrant des doctorants, est incontestable. Mais c’est un
processus lent et il ne peut aboutir qu’à moyen terme. En outre, il dépendra de
la politique de recrutement de l’Université de Strasbourg et non du CRESS luimême.
- Les problèmes matériels soulignés à juste titre commencent à connaître un
début de solution : l’Université Marc Bloch a attribué trois bureaux au CRESS ;
à la rentrée 2008, elle devrait lui attribuer un quart de poste d’ingénieur de
recherche, ce qui est notoirement insuffisant mais un signe encourageant.
Le rapport des experts de l’AERES surestime peut-être les incompatibilités
théoriques entre le CRESS et l’UMR Cultures et sociétés en Europe. De même, au
niveau thématique, des rapprochements sont envisageables entre le CRESS et le
Groupe de sociologie politique européenne (GSPE) de l’UMR PRISME
(Université Robert Schumann), sur les politiques de la ville et les politiques de
développement durable notamment.
Le programme pluri-formations (PPF) « Politiques et dynamiques territoriales », dont
la création est demandée dans le quadriennal 2009-2012, réunira ces trois équipes,
ainsi que l’équipe d’accueil « Sciences sociales du sport » (UMB) et les deux jeunes
équipes « Architecture, morphogenèse urbaine, projet » (INSA et ENSAS) et
« Systèmes géographiques complexes » (ULP). Ce sera le moyen d’expérimenter la
coopération et, au vu des résultats, d’envisager de nouvelles « alliances ».
à Strasbourg, le 25 mai 2008
Maurice BLANC
Directeur du CRESS
[email protected]
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