Mémoire d’Actuariat - Janick JEMINET - ISFA
Mots clés : Optimisation de la réassurance, réassurance non proportionnelle, arrêt de
travail, Solvabilité 2, formule standard, SCR, simulations, modélisation.
Résumé
La réassurance permet à l’organisme assureur de transférer une partie du risque auquel
il est exposé. Le coût de cette couverture entraîne néanmoins un arbitrage pour
l’organisme, qui devra sélectionner le traité « optimal » selon des critères à déterminer.
Or, l’impact d’une décision stratégique sur le business plan de l’organisme doit être
mesuré non seulement sur une trajectoire standard, mais également selon des scénarios
de chocs, afin d’anticiper les aléas futurs. Dans ce contexte, il nous a paru
particulièrement intéressant de nous focaliser sur l’optimisation d’un traité de
réassurance non proportionnelle.
L’objectif de ce mémoire est de rechercher un traité optimal en excédent de sinistre par
tête pour une entreprise d’assurance. L’organisme que nous considérons gère des
produits de prévoyance et plus particulièrement des garanties d’arrêt de travail.
Afin de mesurer l’impact de cette décision, nous disposons d’un logiciel de modélisation
actuarielle que nous exploitons dans un cadre stochastique. Les étapes de cette
optimisation sont les suivantes :
Modéliser une garantie arrêt de travail par simulation des charges de sinistralité
futures engendrées par les nouvelles entrées en arrêt de travail
Mettre en œuvre une méthode de tarification par simulations sur le traité testé
Evaluer les provisions cédées en Best Estimate
Définir deux indicateurs d’optimalité : le premier est la volatilité du résultat net,
qui représente le transfert de risque d’un traité non proportionnel. Le second est
quant à lui en lien avec le nouvel environnement réglementaire, Solvabilité II,
puisqu’il s’agit du gain en capital de solvabilité, obtenu par la cédante, par
rapport au résultat cédé
Comparer plusieurs traités XS en faisant varier principalement la portée, la
priorité, le nombre et le coût des reconstitutions afin d’obtenir un ensemble de
traités non proportionnels optimaux à l’égard de ces indicateurs
Effectuer une série de stress tests portant sur nos hypothèses de modélisation
dans le but d’extraire, de cet ensemble, des traités optimaux et robustes face à
des scénarios défavorables.
Il résulte de cette démarche une courbe d’efficience de traités en excédent de sinistres
qui nous permet de conclure sur plusieurs éléments. Nous constatons tout d’abord que
l’intérêt des reconstitutions dépend de la position de la priorité par rapport à un certain
seuil. En effet, la présence de reconstitutions dans le traité XS s’avère bénéfique ou au
contraire néfaste selon que l’on se situe en-dessous ou au-dessus de ce seuil. Par ailleurs,
plus que de nous orienter vers des niveaux de portée et priorité optimaux, cette courbe
d’efficience nous indique que pour une priorité donnée, il existe un intervalle de portées
optimal et inversement.
Ce mémoire présente ainsi un processus d’optimisation de la réassurance non
proportionnelle. Toutefois, nous restons conscients que : d’une part, il reste toujours
une partie non modélisable (disponibilité du traité sur le marché, pouvoir de
négociation des deux parties) ; d’autre part, le choix ultime du traité ou de la stratégie de
réassurance optimal requiert l’établissement d’un lien entre cette étude et la politique
ERM de l’entreprise.