Le 14 novembre 1941, Edouard Bonnefoy est nommé préfet de la Mayenne et reconduit dans ses
fonctions le 12 février 1942. Il est ensuite nommé préfet de la Loire-inférieure à Nantes le 6 juillet
1943, puis préfet régional de Lyon le 24 janvier 1944.
Préfet de Mayenne, il s’est attaché à l’amélioration de l’habitat rural, au ravitaillement de la
population, à la lutte contre le marché noir, à la mise en place de l’inspection médicale scolaire. Il a
aussi apporté son soutien au service social central de la Mayenne, se voulant « le préfet des
humbles, de ceux qui souffrent, des malheureux ».
Plusieurs témoignages attestent de ses faits de résistance dès 1941. Tout en ayant toujours affiché
une attitude de fonctionnaire loyal au Régime de Vichy, il le combat de l’intérieur et met à profit les
pouvoirs que lui confèrent ses fonctions pour ralentir les réquisitions de l’occupant, empêcher ou
freiner arrestations, internements et déportations, protéger juifs et résistants, faciliter la délivrance
de laisser-passer et de faux-papiers, notamment pour le Grand Rabbin de France, Isaïe Schwartz.
À partir de février 1943, il freine la mise en place du service du travail obligatoire en recourant au
sabotage administratif. Il est en liaison étroite avec les organismes clandestins de la Résistance et
appartient aux réseaux NAP (noyautage des administrations publiques) et super-NAP. Il s’est aussi
distingué par ses actes de courage lors des bombardements de Nantes et de Lyon.
Faisant l’objet de délations dès 1942, il finit par être arrêté, sur dénonciation de la Milice, par la
Gestapo, le 14 mai 1944, interné d’abord à la prison de Compiègne, puis déporté au camp de
Neuengamme (Kommando de Brême-Kriegsmarine) au nord de l'Allemagne. En avril 1945, les
Allemands évacuent le camp et chargent les déportés sur des paquebots. Edouard Bonnefoy meurt
sur un de ces navires, le Cap Arcona, bombardé par les Alliés le 3 mai 1945 dans la baie de Lübeck.
Il a reçu à titre posthume la Médaille de la Résistance (décernée par décret du 15 juin 1946), un
certificat d'appartenance à la résistance intérieure française en 1951 et la carte de Combattant
volontaire de la Résistance en 1955. Il est chevalier de la Légion d’Honneur (1938) et titulaire de la
Croix de Guerre 1939-1945 avec palme. Il était marié et père d’un enfant, Jean-Louis, né le 28 avril
1929.
Fiche biographique réalisée par les Archives départementales de la Mayenne
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