Quel que soit leur niveau, rares sont les sportifs
qui ne se sont jamais intéressés à leur
alimentation. Outre certaines croyances tenaces,
il y a aussi des modes, comme le règne des sucres
lents (pâtes, riz), aujourd’hui concurrencés
par le régime crétois. On relève également
des comportements irrationnels dans les sports
à catégorie de poids et les disciplines où la prise de
quelques grammes superflus tourne à l’obsession.
Sport et alimentation, c’est parfois
l’amour-haine…
dossier
Sport et alimentation
Presse Sport
Novembre 2005 en jeu uneautreidéedu sport n°393 9
10 Décembre 2005 en jeu une autreidéedusport n°394
Nourriture je t'aime,
moi non plus...
Essayez un jour d’avaler une bonne
choucroute avant de gravir le col
de l’Izoard et vous comprendrez
tout de suite qu’alimentation et
sport ne font pas toujours bon
ménage ! Plus largement, les exigences d’un
organisme en plein effort sont parfois diffi-
ciles à gérer, et surtout à anticiper. Les frin-
gales légendaires qui scotchent les cyclistes
au bitume n’épargnent personne, de l’ama-
teur au champion. « Au début du siècle,
raconte Jean-Paul Brouchon, ancien chro-
niqueur sportif à France-Info, dans une inter-
view donnée en 2003 au Point,les coureurs
parcouraient dans les 400 km dans la jour-
née… Alors certains s’arrêtaient carrément
dans une auberge ou directement chez l’ha-
bitant pour prendre un bol de soupe et un petit
coup de rouge ! » De mémoire de spécialiste,
c’est Fausto Coppi qui le premier a pris
conscience de l’importance de collations fré-
quentes, suite à sa rencontre avec le nutri-
tionniste Gayelord Hauser (1). Tout le monde
a ensuite voulu l’imiter: « Son grand rival
Bartali faisait même surveiller ses poubelles ,
rapporte Jean-Paul Brouchon.
Aujourd’hui, même les cyclistes amateurs
ont appris à s’alimenter avant d’avoir faim.
Pourtant, les choses ne sont pas aussi
simples. Si la science a fait beaucoup de
progrès, l’alimentation a encore ses raisons
que la raison ignore, et les «croyances ali-
mentaires» les plus farfelues ont souvent
la vie dure. « Déjà, plusieurs siècles avant
Jésus-Christ, dans le cadre des Jeux
Olympiques antiques, on préconisait aux sau-
teurs de manger de la viande de chèvre, aux
boxeurs du taureau et aux lutteurs du porc,
rappelle le Dr Jean-Pierre de Mondernard,
médecin érudit et spécialiste du dopage. Et
dans le rugby des années 1980, on considé-
rait encore dans certains clubs huppés que les
avants avaient tout intérêt à manger du san-
glier tandis que les arrières trouveraient dans
le chevreuil de quoi bondir plus vite ! »
CROYANCES ALIMENTAIRES
ET PRATIQUES DOPANTES
Ces exemples montrent jusqu’où peuvent se
nicher les croyances alimentaires et surtout
jusqu’où les sportifs sont prêts à aller pour
chercher dans la nourriture un remède, une
potion magique, une recette qui assurera
leur succès… « Dans le temps, les cyclistes
croyaient beaucoup aux fakirs, ces soigneurs
improvisés qui leur vendaient du miracle»,
sourit Jean-Pierre de Mondenard. De fait,
certaines pratiques (prise de caféine, d’ex-
traits de guarana – plante amazonienne aux
vertus tout aussi excitantes – ou d’autres
aliments) s’approchent dangereusement du
dopage. « Le sportif est tout en sensations,
souligne Véronique Rousseau, diététicienne
à l’Insep, qui vient de cosigner avec le Dr
Stéphane Cascua un ouvrage de fond sur le
sujet (2). Il attend la formule magique qui
améliorera sa performance. » Le sportif
cherche le petit plus qui va le faire « décol-
ler », jusqu’à parfois basculer dans « quelque
chose de plus sérieux.»
Ces modes et croyances se diffusent aussi dans
les rangs des sportifs du dimanche. « Pendant
des décennies, déplore le Dr de Mondenard,
on a cru et répété que boire de l’eau pendant
un effort physique coupait les jambes. C’était
bien évidemment une aberration qui condui-
sait à de graves problèmes de déshydrata-
tion. » Il y eut aussi la mode des régimes
pâtes à outrance, le règne absolu des sucres
lents au détriment de tous les autres ali-
ments. Dans les années 80, l’ouvrage du doc-
teur Robert Haas, Manger pour gagner, qui
préconisait ce type de déséquilibre alimen-
taire, fut la bible de nombreux champions et,
par ricochet, celle de bien des amateurs.
Aujourd’hui encore, nombreux sont les spor-
tifs et les entraîneurs qui pensent que hors des
pâtes et du riz il n’y a point de salut. «Je man-
geais l’équivalent de deux kilos de pâtes cuites
par jour et 300 grammes de viande à chaque
repas », confie dans une interview à
www.nutri-site.com le rugbyman Jérôme
Thion, lequel a choisi depuis de varier son
alimentation... Mais les « pasta party »
d’avant les compétitions et les plâtrées de
nouilles qu’ingurgitent au soir de chaque
étape les cyclistes du Tour de France ne sont
pas une légende. « On oublie trop souvent
qu’il n’y a pas que les sucres lents, martèle
le Dr Stéphane Cascua. Si l’on compare le
corps humain à une Formule 1, le carburant,
ce sont en effet les sucres lents. Mais, pour
VOUS AVEZ DIT RÉGIME ?
Sport et alimentation entretiennent des rapports étroits
mais compliqués, voire difficiles. Trop de sportifs maltraitent
leur assiette et leur corps. Comment manger mieux pour donner
le meilleur de soi? À table!
Décembre 2005 en jeu une autreidéedusport n°394 11
Sport et alimentation
faire fonctionner l’électronique, il faut des
vitamines que l’on trouve dans les légumes et
dans les fruits. » De ce point de vue, le régime
des cyclistes semble donc bien excessif.
Jugée responsable d’apports en graisses ani-
males suspects et peu digestes, la viande a sou-
vent fait les frais de ces régimes exclusifs. Sauf
chez ceux qui voulaient «faire du muscle»
comme les haltérophiles ou les culturistes…
«Pendant des années, et encore aujourd’hui,
les sportifs ont fait preuve d’une véritable lipi-
dophobie, dénonce le Dr Stéphane Cascua. Ils
faisaient la chasse aux graisses en réduisant
le plus possible les apports en lipides », avec
des comportements parfois proches de l’ano-
rexie. Or de nombreuses études ont démon-
tré l’importance de certains lipides, comme les
Oméga 3 ou 6, pour le bon fonctionnement de
l’organisme. Certains ont donc réintégré ces
graisses dans leur alimentation tandis que
d’autres persistent dans l’abstinence la plus
stricte…
NON AUX RÉGIMES MIRACLES
Quel que soit leur niveau, rares sont les spor-
tifs qui ne se sont jamais intéressés à leur ali-
mentation. Pour être plus performants ou parce
qu’ils font du sport pour être en forme et
améliorer leur apparence physique. « Tous les
sportifs ont un jour où l’autre fait un régime.
Pour perdre de la masse grasse quand on fait
du marathon ou tout autre sport d’endurance,
ou pour gagner du muscle dans les disciplines
de vitesse ou de puissance», résume Véronique
Rousseau. Sans parler des sports à catégorie
de poids (judo, lutte, boxe), de la gymnas-
tique ou même du ski de fond, où les régimes
sont le «pain quotidien» des sportifs. « J’ai
dû tester à peu près tous les régimes pos-
sibles avant de finir par comprendre »,
explique Nicolas Termier, ancien biathlète
de haut niveau, créateur avec son ami Thomas
Reppelin, lui aussi sportif de haut niveau, du
site internet www.nutri-site.com.
Avides d’informations et surtout d’astuces
miracles qui les aideraient à mieux gérer leur
problème de poids et leurs performances, les
sportifs sont souvent prêts à essayer tout et
n’importe quoi sans imaginer les consé-
quences de leur démarche. « Tout le problème,
explique la diététicienne Catherine Schmitt,
qui travaille notamment avec le pôle France
de ski nordique, est de lutter contre les idées
fausses qui traînent dans le milieu. Dans le
sport, on a très vite tendance à éliminer tel
ou tel aliment et à utiliser la complémenta-
tion alimentaire sans s’assurer au préalable
du bon équilibre de son alimentation ».
Pourtant, dans les années 70 et 80, les tra-
vaux du Dr Creff sur le thème «Manger de tout
un peu» ont permis de promouvoir une ali-
mentation variée. « Le problème est que prô-
ner une alimentation variée et équilibrée est
moins séduisant que proposer un régime
miracle. L’équilibre alimentaire, c’est du long
terme », note Catherine Schmitt.
« Chacun doit faire son propre cheminement
alimentaire, un peu comme on choisit sa reli-
gion », explique Karine Herry. Bien que
médecin, cette spécialiste de trail, également
cinq fois championne de France du 100 km
sur route, est passée par des excès avant de
construire au fil des ans, avec son mari
entraîneur et les conseils de nutritionnistes,
son propre régime alimentaire. « Aujourd’hui,
je suis convaincue qu’il faut privilégier la
qualité de son alimentation plutôt que d’avoir
recours à des produits synthétiques», confie-
t-elle.
INDIGESTION DE BONNES RECETTES
La sagesse serait-elle en train de l’emporter sur
l’empirisme et les régimes miracles qui peu-
vent mener tout droit à la blessure ou à l’épui-
Le coureur cycliste Jacquinot
se restaure lors de l’étape
Les Sables-d’Olonne-Bayonne,
Tour de France 1922.
Presse Sports
12 Décembre 2005 en jeu une autreidéedusport n°394
sement ? « Il reste beau-
coup à faire », résume le
nutritionniste Denis
Riché, qui prêche une
approche individualisée
de l’alimentation des
sportifs. Pourtant, on
trouve dans les maga-
zines spécialisés plé-
thore de conseils, de
menus types ou même de
régimes soit disant adap-
tés à la pratique de telle
ou telle discipline. Pas
facile de s’y retrouver,
surtout quand des spor-
tifs de renom, comme par
exemple Jeannie Longo,
adepte du bio et de la
nourriture saine, y vont
de leur propre livre sur le
sujet (3). « Aujourd’hui,
tout le monde se targue
de faire de la diététique,
note Catherine Schmitt.
Les entraîneurs, les kinés,
les médecins du sport n’hésitent pas à don-
ner leurs petits conseils qui sont souvent très
écoutés par des jeunes en demande.
Pourtant, la diététique c’est du sérieux !
Conseiller telle ou telle complémentation si
le sportif n’en n’a pas besoin peut faire plus
de mal que de bien. » Tel ce skieur de fond
qui s’est offert une grosse cure de magné-
sium et qui, le jour de l’épreuve, a dû aban-
donner, perclus de crampes…
« Malheureusement, on constate souvent un
véritable déficit de connaissance en la
matière dans l’encadrement sportif »,
affirme Catherine Schmitt. Si certaines
fédérations sportives prennent l’alimenta-
tion très au sérieux et font appel à des
spécialistes, d’autres ne s’y intéressent
guère et laissent la porte ouverte aux com-
pléments miracles vendus sur internet, les-
quels peuvent contenir des produits
dopants. D’où l’importance d’une sensibi-
lisation des jeunes dès qu’ils pratiquent
un sport de façon assez intensive.
« Il est essentiel que les parents s’intéressent
de près à l’alimentation de leur enfant »,
souligne d’expérience Nicolas Termier. « Les
jeunes qui font beaucoup de sport, constate
Véronique Rousseau, mangent sans doute
mieux que ceux qui n’en font pas. Mais ils
sont comme tout le monde : ils aiment les
produits sucrés, les chips, les hamburgers,
les viennoiseries, autant d’aliments très
riches en calories vite ingurgités, au détri-
ment d’autres aliments aux apports nutri-
tionnels essentiels. »
De même, si les barres ou les boissons éner-
gétiques peuvent être très utiles dans le cas
d’efforts prolongés ou pour une meilleure
récupération après une épreuve, elles ne
doivent en aucun cas se substituer à une
alimentation variée. « Le problème des com-
pléments alimentaires, résume Catherine
Schmitt, c’est qu’ils doivent justement être
utilisés comme des compléments et non pas
comme des substituts. Il est parfois tentant
de manger n’importe quoi et d’espérer rat-
traper le coup en avalant telle ou telle gélule
de vitamines ou d’acides aminés. Mais ça ne
marche pas comme ça ! »
ET LA BONNE CHÈRE
DANS TOUT ÇA?
Autre paramètre à prendre en compte, la
dimension plaisir, indissociable de l’ali-
mentation. « Les sportifs subissent déjà
de très fortes contraintes, insiste Véronique
Rousseau, alors pour eux, comme pour
beaucoup d’ailleurs, l’alimentation est une
source de plaisir, une récompense. Il est
donc très délicat de leur imposer des
contraintes supplémentaires quand ils pas-
sent à table. » Les excès des troisièmes
mi-temps en rugby ou même en judo
n’existent pas par hasard. « Cela fait par-
tie intégrante de la récupération des spor-
tifs », constate Véronique Rousseau. Chez
les amateurs, s’offrir un bon gueuleton
après 50 km à vélo ne choque personne
non plus. « Attention toutefois à ne pas
trop en abuser », souligne la diététicienne.
Boire de l’alcool les jours qui précèdent une
compétition aura également des réper-
cussions néfastes sur les performances.
Même les rugbymen, devenus profession-
nels, ont mis la pédale douce sur l’alcool
et la bonne chère ! « Ce qui trompe beau-
coup de gens, c’est que l’organisme a une
capacité d’adaptation étonnante aux mau-
vais régimes qu’on lui impose », note
Karine Herry. Quand on est jeune, on se dit
qu’on peut tout encaisser! Jusqu’au jour
où le corps maltraité pendant trop long-
temps dit stop et se grippe à coup de ten-
dinites à répétition, d’inflammations, de
déchirures musculaires, de prises de poids
inexpliquées ou de baisses de forme sou-
daines. Mieux vaut donc se poser les
bonnes questions le plus tôt possible,
comme on se réhydrate avant d'avoir trop
soif…
VALÉRIE SARRE
(1) Fondateur de la diététique dans les années
50, Gayelord Hauser avait écrit en 1920
un ouvrage intitulé Vivez jeune, vivez plus
longtemps. Aujourd’hui, une gamme de produits
diététiques vendus en grandes surfaces
porte son nom.
(2 ) Alimentation pour le sportif,
de la santé à la performance,
par Véronique Rousseau et Stéphane
Cascua, Amphora, 2005,
(www.ed-amphora.fr) 288 p., 22,80 .
(3) Vivre en forme, Anne Carrière, 2002.
Vandystadt
Des pâtes et encore des pâtes pour
les cyclistes de l’équipe Festina.
Décembre 2005 en jeu une autreidéedusport n°394 13
Sport et alimentation
«J’ai commencé les régimes à 14 ans,
quand j’étais au niveau régional »,
confie aujourd’hui Franck Bellard,
ancien judoka de haut niveau. Il y a deux
ans, dans un ouvrage aux anecdotes édi-
fiantes (1), il brisait le silence sur des pra-
tiques reproduites depuis des années à
tous les niveaux de compétition. «Pour être
au poids de sa catégorie le jour J, il est plus
facile de perdre 5 kilos en une semaine en
se déshydratant que d’apprendre à équili-
brer son alimentation à long terme», confie
cet ancien participant à des champion-
nats du monde. Franck Bellard cite
l’exemple de Yacine Douma (futur cham-
pion d’Europe 2002 en moins de 60 kg),
obligé de courir à 5 heures du matin en
sudisette dans les couloirs d’un hôtel bié-
lorusse, avant la pesée de la Coupe du
monde par équipes, en 1998: « J’entends
encore le bruit de son K-way…» Mais il parle
surtout de sa propre expérience : «Alors que
mon poids s’établissait à 72 kg, je concour-
rais dans les moins de 66 kg. Avec le temps,
ça devenait de plus en plus dur. Pour mai-
grir, je ne mangeais pas grand chose. Je pré-
férais un paquet de gâteaux plutôt qu’un
repas. Et 24 h, 48h et même parfois 72h
avant une épreuve, je cessais complètement de
boire…»
De tels exemples ne sont pas isolés, et dès le
niveau régional, les jeunes qui reproduisent
les méthodes des anciens s’astreignent à ces
dérives. «Dire que j’étais considéré comme un
héros parce que j’étais capable de perdre 6 kg
avant chaque épreuve et de battre le soir même
des records de nems au resto chinois! » Des pra-
tiques tolérées, voire encouragées par certains
entraîneurs (2). «Lors des Jeux d’Athènes, ils ont
fait descendre dans la catégorie -60kg un judoka
qui en pesait 72 et qui combattait d’habitude
dans les -66kg. Le type a dû perdre 12kg ! C’était
hallucinant ! Deux jours plus tard, il les avait
repris à coup de crises de boulimie et de réten-
tion d’eau…»
Pour éviter ces excès, Franck Bellard donne
dans son livre des conseils de diététique. Mais
pas seulement. «Au-delà de ces conseils, j’ai
voulu alerter le monde du judo. Après m’être
blessé et arrêté, j’ai compris que je devais mon-
ter de catégorie. J’ai dû repartir à zéro.
Aujourd’hui, j’en suis convaincu: peu importe
la catégorie, si on doit être fort, on sera fort.»
VICTIMES DU MYTHE DE LA LÉGÈRETÉ
Ce type de pratiques (3) concerne les autres
sports à catégories de poids, comme la lutte ou
la boxe: le combat des puncheurs sur le retour
contre leur bedaine n’est-il pas l’un des ressorts
dramatiques des films de boxe? Mais d’autres
disciplines sont touchées, comme les sports
d’endurance, où le poids est considéré comme
un facteur de ralentissement. «Quand je faisais
du marathon, raconte Catherine Schmitt,
aujourd’hui diététicienne, je me pesais plu-
sieurs fois par jour, j’évitais les dîners et les
réunions de famille, je m’isolais pour être sûre
de contrôler mon poids à 100% ».
Même syndrome dans le ski de fond: «J’ai
vu, raconte Nicolas Termier, ancien
biathlète, des skieurs manger trois
feuilles de salade et quelques grains de
maïs à midi puis se ruer à la supérette
pour s’acheter un pot de Nutella dès
que l’entraîneur avait le dos tourné.
Beaucoup de filles finissaient par se
rendre anorexiques et personne ne disait
rien. Pire, j’ai entendu des entraîneurs
dire à des filles de 16 ans : «Avec tout
le poids que tu traînes, pas étonnant que
tu n’avances pas ! ». Ce genre de
remarque venant d’un entraîneur, ça
fait des dégâts!» Le saut à ski engendre
aussi de tels comportements. À la fin des
années 90, la maigreur maladive de
«l’homme-oiseau» Sven Hannawald
(que sa volonté de rester léger pour pla-
ner plus longtemps avait conduit à
quasiment refuser toute nourriture)
fit même scandale en Allemagne. Et
en 2002, alors qu’il dominait la disci-
pline, Hannawald ne pesait toujours
que 60 kg pour 1,84m…
Et que dire des gymnastes, véritables
poupées dont la croissance est quasi-
ment stoppée ? Récemment, une jeune
gymnaste russe a été frappée par son entraî-
neur, qui l’avait surprise en train de manger des
gâteaux en cachette (Libération du 27 sep-
tembre 2005). L’homme a été suspendu. Mais
combien de temps encore les fédérations et les
cadres sportifs responsables de l’entraînement
des jeunes encourageront-ils ces pratiques qui
nuisent à la santé de ces garçons et ces filles
en pleine croissance? «Pour une sélection olym-
pique, témoigne Franck Bellard, on est prêt à
tout. Mais si les Jeux c’est merveilleux, ça ne vaut
pas la peine d’y laisser sa peau!».
V.S
(1) Ma diététique de judoka,
Amphora, 208 p., 19 .
(2) Notamment quand il faut palier
à une défection dans une catégorie.
(3) Certains prennent aussi
des coupe-faim ou des diurétiques.
Tous obsédés par leur poids!
Les sports à catégories de poids comme le judo ou la boxe invitent parfois à
des comportements alimentaires irresponsables. Et la tyrannie du poids qui
s’exerce dans des disciplines comme la gymnastique, le saut à ski ou le ski
de fond conduit parfois à l’anorexie.
Presse Sports
La bonne
catégorie,
c’est parfois au
gramme près…
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