Ces tabous qui défigurent l`islam

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Farhat Othman
Ces tabous
qui défigurent l’islam
Tome 1
L’alcool
Ces tabous qui défigurent l’islam
Tome 1
L’alcool
Farhat Othman
Ces tabous qui défigurent l’islam
Tome 1
L’alcool
Du même auteur
Chez L'Harmattan
Guérir l’Alzheimer ! Manifeste hors poncifs, 2012.
Les accords franco-arabes. Des origines des relations
bilatérales à nos jours, 2002.
Chez Afrique Orient (Casablanca – Maroc)
Aux origines de l’islam. Succession du prophète, Ombres et
lumières, 2015.
2015،‫ ﺣﻮل أﺳﻄﻮرة ﺷﺒﻪ ﻣﺮض‬.‫اﻟﺘﻌﺎﻓﻲ ﻣﻦ اﻷﻟﺰھﺎﯾﻤﺮ‬
Pour le renouvellement du Lien indéfectible 1 : L’apostasie en
islam, 2014.
2014‫ ﺣﻘﯿﻘﺔ اﻟﺮدة ﻓﻲ اﻹﺳﻼم ! اﻟﻤﻐﺮب‬: 1 ‫ﻓﻲ ﺗﺠﺪﯾﺪ اﻟﻌﺮوة اﻟﻮﺛﻘﻰ‬
Pour le renouvellement du Lien indéfectible 2 : L’homosexualité
en islam, 2014.
2014‫ ﺣﻘﯿﻘﺔ اﻟﻠﻮاط ﻓﻲ اﻹﺳﻼم ! اﻟﻤﻐﺮب‬: 2 ‫ﻓﻲ ﺗﺠﺪﯾﺪ اﻟﻌﺮوة اﻟﻮﺛﻘﻰ‬
© L’Harmattan, 2015
5-7, rue de l’Ecole-Polytechnique, 75005 Paris
http://www.harmattan.fr
[email protected]
ISBN : 978-2-343-05404-9
EAN : 9782343054049
PRÉAMBULE
En postmodernité, qui est — comme on le dira avec
plus de détails dans l'ouvrage — l'ère des communions
émotionnelles des sens débridés tout autant que celle de la
fin de la Modernité occidentale et une faim d'un
paradigme nouveau, la communauté musulmane est
appelée à retrouver à l'usage quotidien de sa foi son trésor
qu'elle ne fait que thésauriser sans en tirer utilité. Il s'agit
de cette spiritualité et de cet humanisme de grands formats
qui constituent la pérennité même de l'islam.
Or, la communauté islamique est une altérité, d'où le
néologisme que je lui applique de commnuautarité ; en
cela, l'islam est en phase avec Tonnies qui opposait déjà la
communauté fondée sur les liens organiques, affectifs et
spirituels, à la société de la civilisation urbaine et
industrielle basée sur des contrats rationnels et des lois
écrites et qui lui paraît être une forme de décadence.
D'ailleurs, au moment du passage du contrat rationnel au
pacte émotionnel, on retrouve cette opposition étendue à la
culture et à la civilisation chez Spengler, lequel avait déjà
prédit le déclin de l'Occident.
Qu'est-ce à dire sinon que l'on ne doit plus s'illusionner
sur une quelconque modernité occidentale qu'on singerait,
car elle est moribonde, sans pour autant agir comme nos
intégristes qui se trompent de temps, calquant le présent
sur un passé mythifié dont ils ne saisissent pas ainsi la
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substantifique moelle en faisant bien plus qu'un présent
rayonnant, mais aussi et surtout un futur radieux en un
temps spiralesque, muant en instant éternel.
L'époque et les événements que vit notre pays sont
propices à une lecture renouvelée de notre foi, bien plus en
harmonie avec son génie, le magnifiant au lieu de le
dévergonder. Cela peut et doit se faire en renouant avec ce
qui a fait la civilisation islamique, cet organon islamique
qui, comme celui d'Aristote, rappelle que la logique reste
l'instrument éminent du savoir.
Il nous faut rouvrir d'urgence l'effort d'interprétation en
usant à fond de l'arme redoutable des visées de la Loi
divine, mise à la disposition des jurisconsultes par l'imam
Chatibi au 8e siècle de l'hégire, afin de rationaliser en le
conformant aux exigences de notre temps le raisonnement
somme toute quasi exclusivement analogique de nos
jurisconsultes.
Elle permettra, en effet, de comprendre que si le
raisonnement analogique n'est que probable, on peut y
substituer une autre probabilité ayant l'avantage de la
congruence avec les réalités contingentes, celle du
raisonnement téléologique ou selon les intentions et les
visées de la religion.
Il ne s'agit bien sûr pas de finalité ou des causes finales
assez critiquées par Spinoza et Bergson, mais de
dialectique où les figures ne sont pas des causes finales,
plutôt des significations, comme dit Ricœur. C'est plus
exactement d'une téléonomie ou télénomie islamique qu'il
s'agit, l'étude des lois de l'islam selon leur finalité. Pour
paraphraser J. Monod, la seule hypothèse devant être
considérée comme acceptable aux yeux des sciences
contemporaines et donc postmodernes de la religion est
que l'invariance précède nécessairement la télénomie qui
serait en quelque sorte le principe actif d'une lecture
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renouvelée de l'islam, ce « comprimé d'avenir » dont parle
J. Rostand.
On sait désormais qu'à l'instar de tout phénomène, la
vérité même scientifique une fois son terme atteint tombe
en décadence jusqu'à son remplacement par le fait
polémique qui précipite sa fin. Seul un renouvellement de
cette vérité intégrant la contradiction qui lui est apportée,
en faisant une information, est en mesure de lui permettre
de durer, mais autrement.
Aujourd'hui, la pensée complexe et le contradictoriel
autorisent ce qu'on qualifiait déjà de coïncidence des
contraires, ce dont la pensée arabe est bien riche, dans la
rhétorique de sa langue pour le moins. Il s'agit désormais
d'en faire moins l'ontologie que l'ontogenèse en une
époque où, sociétalement, tout organon est forcément de
l'orgiasme au sens que lui donnent les sciences sociales.
Cela autorisera de faire en Tunisie, à la faveur de ce
qu'on a appelé Printemps arabe, un printemps arable, une
saison cultivable et labourable, une floraison intérieure, un
revif de l'âme sociale où la maturité de l'esprit
outrepassera la simple chronologie permettant aux jeunes
d'être anciens, faisant de la maturité juvénile la marque de
la pensée qui met l'accent sur l'intensité du vécu, le
qualitatif de l'existence. Ainsi, nos anciens, le salaf, seront
des enfants éternels qui valorisent le sens, les sens et le
sensible, et qui réinventent le monde en le sortant du
cocon du dogmatisme et du conformisme logique.
Rappelons que le prophète Moïse, comme le notait Philon
dans De Sobrietate, appelait anciens des hommes qui
n'avaient pas encore vieilli ; que notre prophète confia La
Mecque, après sa conquête, à un tout jeune homme,
comme il chargea de l'ultime expédition de sa vie un bien
jeune général appelé à commander même aux futurs deux
premiers califes.
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C'est à ce nouvel esprit islamique que nous appelons de
nos vœux que contribue cet ouvrage ; un esprit auquel tout
un chacun, sincèrement attaché à sa foi, est appelé à
travailler.
Farhat Othman
Kerkennah, 20 août 2014
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PRÉFACE
Un islam postmoderne dans la Tunisie du
Coup du peuple
La Tunisie qu'on dit à la croisée des chemins est face à
sa destinée. L'Histoire y fait la pause, le peuple y découvre
son essence. Tout se passe comme si, au miroir de la
destinée, le Tunisien se mire, s'admire ou se déteste, mais
ne sait se contenter de ce qu'il voit, cherchant à savoir ce
qui peut bien se passer derrière, sa prescience lui faisant
deviner qu'il s'agit d'un miroir sans tain. Aussi, comme en
sociologie compréhensive où l'on est attentif à l’herbe qui
pousse, même si c’est à bas bruit, le défi d'un tel moment
historique est de réussir à écouter le murmure de la
sagesse populaire, saisir les augures accompagnant
l'instant éternel et éphémère de l'épiphanie du génie d'une
terre riche de l'âme de son peuple, une intelligence
originale, car renouvelée, jamais assoupie, une part
véridique de sa nitescence d'éternité !
La crise actuelle est l'avènement d'un paradigme
nouveau
Certes, sans cesse on le ressasse, le pays serait en
crise ! Mais la vraie crise est dans les têtes, n'existant qu'à
travers des catégories et des concepts auxquels notre
pensée donne réalité et consistance. Qu'est-ce la crise,
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