PARC NATIONAL DE LA GASPÉSIE L A FLORE E XCEP T IONNEL L E DES HAU T S SOMME T S DES MON T S CHIC-CHOCS : IN V EN TA IRE E T DÉCOU V ER T ES ! Guy Jo Jolic licoeu lic oeurr | C oor oeu oordon donnat don nateur nat eur du Ce Centr ntre ntr e de de donn donn onnées ées su surr le le patr patr atrimo imoine imo ine na natur turel tur el du Qué Québec bec (C (CDPN DPNQ), DPN Q), vo volet let flo flore, re, au mi minis nistèr nis tèree du tèr du Déve Déve évelop loppem lop pement pem ent du durab rable, rab le, de l’Envi l’E nviron nvi ronnem ron nement nem ent et de la Lu Lutte tte co contr ntre ntr e les les cha change ngemen nge ments men ts cli climat matiqu mat iques iqu es Benoît Ben oît Tr Tremb emblay emb lay | Bota otanis niste nis te spé spécia cialis cia liste lis te de la flor flore e alpi alpi lpine ne et nor nordiq dique diq ue Vincen Vin centt Pich cen Pich ichéé | Tech echnic nicien nic ien en bo botan taniqu tan ique iqu e et e t en en gest gest estion ion de do donné nnées nné es au CDP CDPNQ NQ Jean Jea n Gagn Gagn agnon on | Bota otanis niste nis te spé spécia cialis cia liste lis te des liliche chens che ns et des br bryop yophyt yop hytes hyt es au CDP CDPNQ NQ Jacque Jac quess Labr que L abr abrecq ecque ecq ue | Bota otanis niste nis te spé spécia cialis cia liste lis te de la flor flore e vasc vasc ascula ulaire ula ire ra rare re au CDP CDPNQ NQ Claude Cla ude Is Isabe abell | Resp abe espons onsabl ons able abl e du du Serv Serv ervice ice de la co conse nserva nse rvatio rva tion tio n et e t de de l’éd l ’éd ’éduca ucatio uca tionn au tio au parc parc na natio tional tio nal de la Ga Gaspé spésie spé sie Photo : Jean Gagnon Les hauts sommets du parc national de la Gaspésie sont un point chaud de la biodiversité du Québec et de l’Amérique du Nord (Figure 1). En raison notamment d’une topographie accidentée, l’accès presque impossible à plusieurs secteurs d’intérêt a limité nos connaissances de la flore souvent unique de ces sites exceptionnels. Nous avons entrepris de combler une partie de cette lacune à l’égard de notre patrimoine floristique rare du parc national de la Gaspésie. Des travaux d’inventaire floristique ont été réalisés du 22 juillet au 4 août 2014. DES ESPÈCES UNIQUES AU MONDE ! Les premières explorations botaniques de ce territoire à la fin du 19e siècle et au début du 20e (Figure 2) ont rapidement démontré l’intérêt floristique remarquable de plusieurs sites (Allen, 1883 ; Fernald, 1942). Cette valeur exceptionnelle s’explique d’abord par la présence d’espèces n’existant nulle part ailleurs sur Terre (espèces endémiques des monts Chic-Chocs). Elle s’explique également par la présence d’espèces dont l’aire principale de répartition se trouve dans l’ouest du continent ou dans les régions arctiques (espèces disjointes) et dont la présence est liée au retrait glaciaire qui s’est produit dans la région il y a environ 8 000 ans. Les difficultés d’accès au territoire restent encore aujourd’hui la raison première de notre méconnaissance des plantes colonisant ces écosystèmes alpins. À LA RECHERCHE DE PLANTES RARES ET MENACÉES L’objectif principal du projet était de recenser la flore remarquable de sites qui n’avaient jamais fait l’objet d’un inventaire botanique auparavant, notamment les espèces menacées ou vulnérables. Nous visions également Figure 1. Carte des points chauds de la biodiversité en Amérique du Nord montrant l’importance floristique des monts Chic-Chocs (adaptée de Tardif et coll., 2005). 14 parcsquebec.com à retourner sur des sites qui n’avaient pas été revisités depuis une cinquantaine d’années, voire depuis près d’un siècle dans certains cas. Ce faisant, nous cherchions à mettre à jour le portrait de nombreuses espèces dont la majorité des observations remontaient à plusieurs décennies. Éventuellement, l’atteinte de ces objectifs allait pouvoir conduire à des ajustements de la réglementation sur les espèces menacées ou vulnérables de l’ensemble du Québec et faciliter la gestion des espèces rares du parc national de la Gaspésie, territoire abritant la majorité des sites concernés. Figure 2. Exploration botanique en Gaspésie, 1923 (source : Harvard University) Une fois rendus, l’exploration du site convoité demandait la plus grande prudence, alors qu’il fallait souvent escalader des parois abruptes ou des corniches d’escarpements. À notre grand désarroi, nous avons fréquemment dû nous résigner et laisser de nombreux habitats propices inexplorés en raison du trop grand danger. Tous ces sites en pente forte n’étaient pas pour les cœurs sensibles ou les jambes faibles. Si les plus jeunes de l’équipe avaient une longueur d’avance en début d’inventaire, plus personne ne grimpait allègrement à la fin des deux semaines de terrain ! Figure 3. Un décor majestueux, une flore remarquable, Guy Jolicoeur • 32 sites explorés, la majorité très difficiles d’accès malgré l’approche en hélicoptère COMMENT DÉTERMINER LES SITES À INVENTORIER ? Afin de cibler les endroits les plus susceptibles d’abriter des espèces menacées, vulnérables ou d’intérêt au sein de cette vaste mer de montagnes, sur la base des données consignées au CDPNQ qui nous renseignaient sur les caractéristiques des habitats des plantes convoitées, nous avons d’abord délimité, à l’aide d’outils géomatiques, les secteurs possédant les caractéristiques recherchées (géologie, orientation géographique, pente, altitude et type d’écosystème – toundra alpine, combes à neige, etc.). Cette analyse préliminaire nous a amenés à retenir 63 sites, tous cependant très difficiles d’accès. L’étape suivante a consisté en une reconnaissance aérienne afin de déterminer s’il était possible d’atterrir en hélicoptère et d’accéder au site à pied, et si le site présentait un potentiel (p. ex. la roche qui affleure est-elle d’intérêt ?). Cette étape a mené à l’élimination de près de la moitié des sites préliminaires, ce qui ne posait pas de problème, car nous avions retenu plus de secteurs que nous ne disposions de temps pour les inventorier. Il s’agissait cependant d’une indication claire du défi que représentent l’accès et l’inventaire de ces milieux, dans bien des cas fortement escarpés ! QUAND LES BOTANISTES JOUENT AUX ALPINISTES • 14 jours de terrain, 5 botanistes, 15 heures de vol en hélicoptère • Plus de 1 000 heures de travail : relevé préliminaire par photointerprétation de 63 sites potentiels, logistique, terrain, traitement et identification de centaines de spécimens DES RÉSULTATS D’IMPORTANCE MAJEURE ! L’étude du monde méconnu des plantes invasculaires (mousses et lichens) nécessite presque systématiquement la récolte de spécimens, car l’identification ne peut souvent se faire qu’en laboratoire à l’aide d’un microscope et, dans le cas des lichens, de tests chimiques. Lorsqu’il s’agit de lichens crustacés, il faut par surcroît récolter le substrat supportant le spécimen. Quand il s’agit d’une branche d’arbre, l’exercice est complexe mais raisonnable ; par contre, quand il s’agit d’une roche, comme dans la plupart des cas, le spécimen est très encombrant et l’exercice devient parfois périlleux ! De plus, il n’existe qu’une poignée de spécialistes capables de réaliser l’identification de ces espèces hors de tout doute. Figure 4. L’identification des lichens, un travail minutieux, Guy Jolicoeur Cœur logistique de l’opération, l’utilisation d’un hélicoptère a rendu la tâche considérablement plus facile et productive. Plusieurs des sites retenus auraient nécessité plus d’une journée d’exploration chacun s’il avait fallu en faire l’ascension et le retour à pied. Malgré cet avantage, l’expérience n’a pas été de tout repos ! Une fois au sol, il fallait encore parvenir jusqu’au site choisi, ce qui impliquait habituellement la traversée de zones de krummholz (épinettes rabougries serrées) ou de substrats instables (champs de blocs ou talus d’éboulis). Bulletin de conservation 2015 | 2016 15 On comprend donc que l’établissement de la liste des espèces invasculaires d’un territoire aussi difficile ait demandé beaucoup de temps, et qu’en conséquence nos résultats soient encore préliminaires. Toutefois, sous réserve de confirmation d’identification, ces résultats indiquent que nous aurions découvert deux nouvelles espèces de lichens pour l’Amérique du Nord et quatre nouvelles espèces pour le Québec (Tableau 1 et Figure 5) ! Mentionnons que, comme pour les plantes vasculaires, le mont Albert comporte une diversité unique en matière de lichens. Tableau 1 : Espèces d’intérêt observées et importance des découvertes (M : espèce menacée ; S : espèce susceptible d’être désignée ; E : espèce endémique) Tableau 1 : Espèces d’intérêt observées et importance des découvertes (M : espèce menacée; S : espèce susceptible d’être désignée; E : espèce endémique) N/A Quant aux plantes vasculaires, nous avons observé des espèces d’intérêt dans 22 des 32 sites visités, soit 21 espèces menacées ou vulnérables. Parmi ces observations, notons quatre nouvelles populations de trois espèces uniques aux monts Chic-Chocs, soit une nouvelle pour le saule à bractées vertes (Salix chlorolepis) et la verge d’or à bractées vertes (Solidago chlorolepis) et deux nouvelles pour la saxifrage de Gaspésie (Micranthes gaspensis). Nous avons aussi retrouvé trois espèces dont les populations des monts Chic-Chocs étaient considérées comme historiques, c’est-à-dire dont aucune mention n’avait été rapportée depuis plus de 40 ans, soit le carex des Malouines (Carex macloviana), le céraiste à trois styles (Cerastium cerastioides) et la sagine des Alpes (Sagina saginoides). Tableau 1 : Espèces d’intérêt observées et importance des découvertes (M : espèce menacée; S : espèce susceptible d’être désignée; E : espèce endémique) N/A Espèce PLANTES VASCULAIRES Précision Salix chlorolepis (ME) Visite de la seule occurrence mondiale de cette espèce menacée et observation de plusieurs individus possiblement hybrides. Espèce PLANTES VASCULAIRES Précision Adiantum aleuticum (S) L’espèce est très abondante sur quelques sites. Festuca altaica (S) Micranthes gaspensis (SE) 2 nouveaux sites occupés par cette espèce endémique des monts Chic-Chocs. 4 populations observées. Espèce fréquente sur les monts Albert et Olivine. Solidago chlorolepis (ME) Antennaria rosea ssp. Pulvinata (S) Première observation de l’espèce dans les Chic-Chocs depuis 1923. Découverte d’un nouveau site occupé par l’espèce. Découverte de nouvelles colonies pour cette espèce menacée connue uniquement dans deux stations dans le monde, toutes deux dans le parc national de la Gaspésie. Minuartia marcescens (ME) Confirmation de la grande abondance de cette espèce menacée sur le mont Albert. Galearis rotundifolia (S) 1 nouvelle population observée. Arnica griscomii ssp. Griscomii (ME) Nouvelle colonie pour la mention de cette espèce dans la réserve écologique Fernald. Moehringia macrophylla (S) Probablement première mention pour les monts McGerrigle. Gyalecta hypoleuca Lichen nouveau pour l’Amérique du Nord Sauteria alpina Hépatique rare au Québec Aspidotis densa (M) Nouvelles colonies pour la mention de cette espèce au mont Albert. Varicellaria lactea Lichen nouveau pour l’Amérique du Nord (à confirmer) Packera cymbalaria (M) Un nouveau site occupé par cette espèce désignée menacée. Platismatia norvegica Lichen foliacé rare au Québec Athyrium distentifolium var. americanum (M) Plusieurs nouveaux sites et des centaines de milliers de frondes supplémentaires. Bellemerea cf. diamarta Lichen nouveau pour le nord-est de l’Amérique du Nord Bryum cf. knowltonii Mousse susceptible d’être désignée (à confirmer) Lithographa tesserata Lichen rare en Amérique du Nord trouvé sur 3 sommets Vulpicida tilesii Lichen foliacé rare au Québec (mais fréquent au mont Albert) Fuscidea appalachensis Lichen crustacé nouveau pour le Québec Poa laxa ssp. fernaldiana (SE) 5 populations observées, dont 3 nouvelles. La colonie vue par Fernald (1923) a été retrouvée. Carex macloviana (S) Actualisation de 2 mentions datant de plus de 60 ans. Au moins un nouveau site où l’espèce est présente. Polystichum scopulinum (M) Découverte de 3 nouvelles souspopulations pour la seule mention connue au Québec de cette espèce menacée. Cerastium cerastioides (S) Première observation de l’espèce dans les Chic-Chocs depuis 45 ans. Plusieurs nouvelles stations occupées par l’espèce. Ranunculus allenii (S) Premières observations de cette espèce depuis près de 25 ans. Cirsium muticum var. monticola (SE) 6 populations observées, plusieurs étant nouvelles. Sagina saginoides (S) Première observation de l’espèce dans les Chic-Chocs depuis plus de 50 ans. Elaeagnus commutata (S) 1 population observée. 16 parcsquebec.com Précision Espèce PLANTES INVASCULAIRES Figure 5. Localisation générale des espèces vasculaires observées lors de l’inventaire floristique Chic-Chocs 2014, CDPNQ Lithographa tesserata, Jean Gagnon Figure 6. Les fens alpins structurés en pente : des écosystèmes très rares au Québec, Guy Jolicoeur PREMIERS RÉSULTATS DE L’INVENTAIRE : DES CONSÉQUENCES POUR PLUSIEURS ESPÈCES Notre inventaire visait particulièrement les espèces rares, en situation précaire ou non, mais nous portions également attention aux communautés naturelles inhabituelles pouvant révéler des écosystèmes de grand intérêt. Nous avons observé une peupleraie baumière subalpine ancienne ainsi que des fens alpins structurés en pente qui mériteraient certainement davantage d’attention. De plus, le travail réalisé a permis de documenter l’état de certaines populations légalement désignées. Ainsi, le statut légal « menacée » sera retiré pour l’athyrie alpestre américaine (Athyrium alpestre ssp. americanum) et la minuartie de la serpentine (Minuartia marcescens), tandis que l’adiante des aléoutiennes (Adiantum aleuticum), le chardon mutique (Cirsium muticum var. monticola) et le pâturin à fleurs lâches (Poa laxa ssp. fernaldiana) seront retirés de la liste des espèces susceptibles d’être désignées menacées ou vulnérables. Figure 7. L’une des trois nouvelles sous-populations de polystic des rochers (Polystichum scopulinum) à avoir été recensée, Guy Jolicoeur UNE CONNAISSANCE VITALE POUR UNE PRISE DE DÉCISION ÉCLAIRÉE Malgré une des logistiques les plus complexes jamais élaborées pour un inventaire floristique réalisé dans le sud du Québec, près de la moitié des sites ciblés n’ont pu être explorés soit parce que l’hélicoptère n’a pu se poser suffisamment près, soit parce que le terrain à parcourir à pied était trop dangereux, soit par manque de temps. Considérant la multitude de microsites à fort potentiel n’ayant jamais été explorés par des botanistes, force est d’admettre que notre connaissance de la flore menacée ou vulnérable de ces lieux demeure partielle. Or, si la très grande difficulté d’accès aux plus hauts sommets des monts Chic-Chocs protège naturellement, en partie du moins, les espèces qui s’y trouvent et leur habitat, ceci ne devrait idéalement pas limiter les efforts d’acquisition de connaissances sur cette flore si particulière. En effet, c’est justement sur la base de ces connaissances que sont prises les décisions ayant un impact sur la conservation de notre diversité Bulletin de conservation 2015 | 2016 17 biologique et écologique. Ainsi, lorsque le personnel du parc national de la Gaspésie ferme un sentier pour protéger le saule à bractées vertes, ce geste concret est cohérent avec la connaissance que nous avons de cette espèce menacée endémique : tous les efforts de recherche confirment que ce saule ne pousse qu’au mont Albert et nulle part ailleurs dans le parc, ni dans le monde. Cependant, en ce qui concerne l’athyrie alpestre américaine, également désignée menacée, les connaissances tout juste acquises viennent grandement bonifier le portrait qu’on en avait jusqu’ici et démontrer clairement qu’elle n’est pas menacée de disparition au Québec. Nous suggérons conséquemment de revoir le statut légal de l’espèce afin de concentrer les efforts sur celles qui nécessitent une réelle protection. Le parc national de la Gaspésie abrite de nombreuses plantes rares souvent en situation précaire. Les outils permettant de les protéger sont bien adaptés (Loi sur les espèces menacées ou vulnérables, études d’impact, mesures de gestion). Nous devons cependant nous assurer qu’ils s’appuient sur une connaissance optimale. La protection de notre patrimoine naturel d’exception est une responsabilité collective et un travail d’équipe ! LE CENTRE DE DONNÉES SUR LE PATRIMOINE NATUREL DU QUÉBEC Qu’est-ce que le CDPNQ Membre de NatureServe, un réseau international de prestige regroupant plus de 80 centres de données analogues, nous formons un groupe de travail multidisciplinaire (botanistes, zoologistes, écologistes, gestionnaires de données, etc.) qui se consacre à la documentation, à l’analyse et à la diffusion quotidienne de l’information (localisation, situation, tendance, etc.) relative à l’ensemble des espèces qui vivent sur notre territoire, notamment aux éléments précaires et aux échantillons remarquables de la biodiversité du Québec. Le CDPNQ s’assure ainsi que la meilleure information scientifique est accessible à la plus vaste clientèle possible en vue de protéger les éléments les plus rares de notre patrimoine naturel. Remerciement Merci à Jean-Yves Lacasse et Nicolas Chatel d’Héli-Boréal pour leurs prouesses techniques et leur prudence. Information : isabel.claude @ sepaq.com RÉFÉRENCES Allen, J. A. 1883. « Alpine flora of the province of Quebec », The Canadian Naturalist (New Series), 10, p. 417-419. Fernald, M. L. 1942. « Incidents of fieldwork with J. Franklin Collins », Rhodora 44, p. 98-147. Harvard University, Botany Libraries. Exploring The Gaspe Peninsula, Summer 1923. http://botlib.huh.harvard.edu/libraries/fieldwork_exhibit/exploration_gaspe.htm Tardif, B., G. Lavoie et Y. Lachance. 2005. Atlas de la biodiversité du Québec. Les espèces menacées ou vulnérables, Gouvernement du Québec, ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, Direction du développement durable, du patrimoine écologique et des parcs, Québec, 60 p. Guy Jolicoeur 18 parcsquebec.com