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bien sûr demander au patient s’il préfère
avoir un entretien en tête à tête…On peut
toujours trouver un autre moment si
nécessaire. Inversement, si le patient est
seul, il convient de lui demander s’il souhaite
être accompagné.
Dans la deuxième étape le médecin essaie de
faire l’inventaire de ce que sait déjà le
patient :
que sait-il de sa maladie? Que sait-
il de l’impact de sa maladie sur l’avenir ? Le
médecin peut s’aider de questions telles que:
« Que pensez vous de cette boule ? » « Que
vous a dit le chirurgien ? » « Etes vous
inquiet par ce symptôme ? » « Avez vous
envisagé que cela puisse être grave ? ».
La troisième étape du protocole permet
d’appréhender
ce que le patient veut
savoir.
Il faut absolument respecter la
légitimité de ne pas vouloir savoir. Une
question comme « voulez vous que je vous
explique tous les détails de votre maladie ou
voulez vous que l’on parle uniquement des
traitements ? » peut aider le médecin dans
cette étape.
La quatrième étape consiste à
communiquer
l’information au patient
. Cela mobilise de
réelles qualités pédagogiques. Il est
important d’utiliser des mots simples,
d’éviter de se retrancher derrière un
vocabulaire très spécifique et hermétique. Il
est important de reformuler ; de faire des
synthèses et surtout de demander au
patient ce qu’il comprend de l’information
qu’on lui donne. Il ne faut pas oublier que
l’annonce d’un diagnostic grave sidère la
pensée et que bien souvent les patients
n’entendent pas ce que le médecin explique.
Il faut y aller lentement et dire au patient
qu’on aura l’occasion d’en reparler ou de
revenir sur des points compliqués.
La dernière étape correspond à
l’accueil des
réactions du patient.
Il est important de
laisser le patient exprimer sa colère, ses
angoisses, ses peurs. De réelles qualités
d’emphatie sont nécessaires. Le médecin doit
aider le patient à mettre des mots sur ce
qu’il éprouve. Dans certaines situations, le
patient va projeter de l’agressivité sur le
professionnel. Le médecin doit alors prendre
de la distance, ne pas se sentir menacé par
ces attaques, cette agressivité qui se
retourne contre lui. Il est important de
garder à l’esprit que cela résulte d’un
mécanisme de défense de la part du patient.
Le médecin doit s’évertuer à ne pas
retourner cette agressivité contre le
patient. Une attitude contenante et des
réponses bienveillantes vont permettre de
ne pas briser le lien thérapeutique.
La toute dernière étape de l’entretien aura
pour objectif de
restructurer l’avenir du
patient
. Le médecin va tenter, avec l’aide du
patient, de hiérarchiser les préoccupations.
Le médecin va distinguer les problèmes
irréversibles des problèmes solubles. Il va
définir les priorités. Il va proposer une
stratégie d’avenir : quels traitements
curatifs ou symptomatiques ? Il va proposer
aussi d’autres personnes ressources. Enfin,
l’entretien se terminera par la prise d’un
prochain rendez-vous afin de reprendre le
contenu de cet entretien.
Spiritualité et fin de vie
En avril dernier, le docteur Claude Rougeron
est venu présenter ses travaux autour de la
spiritualité en fin de vie, lors d’une soirée de
formation qui avait retenu l’attention d’un
auditoire nombreux. Pour approfondir vos
réflexions dans le domaine, vous pouvez
assister à des sessions d'éthique bio-
médicale animées par le Docteur Claude
Rougeron (Médecin généraliste, directeur du
département de médecine générale de la
faculté Paris Ouest, Docteur en éthique
médicale) et Mme Mireille Leduc
(enseignante-chercheur, théologienne)
organisées au Foyer de La Part Dieu à Poissy.
Programme (les sessions commencent à 9h30
et se terminent à 18h):
9 décembre 2006 : Les besoins spirituels
racontés par les malades : la grâce de
l'écoute
13 janvier 2007 : Le pardon : un soin spirituel
17 mars 2007 : Le don de la vie face à
l'euthanasie, quel sens ?
Renseignements :
www.foyer-la-part-dieu-poissy.com