COMMUNIQUÉ
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Un pas en avant dans la régénération et la réparation de cellules nerveuses
Des chercheurs de l’IRCM découvrent une horloge interne de la cellule nerveuse
Montréal, le 21 novembre 2012 – Une équipe de chercheurs à l’IRCM, dirigée par le Dr Frédéric Charron, a
récemment découvert une horloge interne de la cellule nerveuse, utilisée lors du développement embryonnaire.
La découverte a été faite en collaboration avec le laboratoire de la Dre Alyson Fournier à l’Institut neurologique de
Montréal. Publiée aujourd’hui dans la prestigieuse revue scientifique Neuron, cette percée pourrait mener au
développement de nouveaux outils pour réparer et régénérer les cellules nerveuses à la suite de lésions du
système nerveux central.
Les chercheurs dans le laboratoire du Dr Charron étudient les neurones, soit les cellules nerveuses qui composent
le système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Ils veulent mieux comprendre comment les neurones
naviguent à travers l’embryon en développement afin d’arriver à la bonne destination.
« Pour former correctement les circuits nerveux, les axones en développement (prolongement des neurones qui
forment les nerfs) suivent des signaux externes afin de se rendre aux bonnes cibles. Nous avons découvert que les
cellules nerveuses ont aussi une horloge interne qui modifie leur réponse aux signaux externes avec le temps, alors
que les cellules se développent » a dit le Dr Charron, directeur de l’unité de recherche en biologie moléculaire du
développement neuronal à l’IRCM.
Pour ce projet de recherche, les scientifiques de l’IRCM ont ciblé la protéine Sonic Hedgehog (Shh), qui fournit aux
cellules l’information nécessaire pour que l’embryon se développe correctement et qui joue un rôle critique dans
le développement du système nerveux central.
« Il est connu que les axones suivent le signal Shh pendant leur développement. Par contre, les axones modifient
leur comportement lorsqu’ils atteignent cette protéine, ce qui a longtemps constitué un mystère pour la
communauté scientifique. Nous avons trouvé qu’une horloge interne de la cellule nerveuse change la réponse de
cette dernière lorsqu’elle atteint la protéine Shh. Plutôt que de suivre le signal Shh, la cellule commence alors à
être repoussée par le même signal » a expliqué la Dre Patricia Yam, associée de recherche au laboratoire du Dr
Charron et première auteure de l’article.
« Nos résultats montrent ainsi que plus d’un système agit sur la direction des axones lors du développement. Les
cellules nerveuses ne font pas que répondre aux signaux externes, mais ont aussi un système de contrôle interne.
Cette découverte est importante puisqu’elle offre de nouvelles possibilités pour le développement de techniques
de régénération et de réparation des cellules nerveuses. En plus de tenter de modifier les facteurs externes, nous
pouvons dorénavant aussi considérer la modification d’éléments à l’intérieur de la cellule pour changer son
comportement » a ajouté la Dre Yam.
Les lésions au système nerveux central affectent des milliers de canadiens chaque année et peuvent mener à une
invalidité permanente. Fréquemment causées par un accident, un accident vasculaire cérébral (AVC) ou une
maladie, ces blessures sont très difficiles à réparer. De nouveaux outils sont donc requis pour réparer les lésions du
système nerveux central, y compris des techniques qui pourraient permettre la régénération des cellules
nerveuses.
« Les Instituts de recherche en santé du Canada sont ravis d’appuyer la recherche qui a pour but d’améliorer la vie
des individus ayant des dommages au cerveau ou à la moelle épinière. La réparation et la régénération de cellules
nerveuses demeurent des défis importants en santé et nous croyons que les résultats de recherche du Dr Charron
pourront contribuer à trouver une solution » a dit le Dr Anthony Phillips, directeur scientifique de l’Institut des
neurosciences, de la santé mentale et des toxicomanies.