COMMUNIQUÉ
Pour diffusion immédiate
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Reprogrammer l’identité des cellules de l’hypophyse
Une découverte par des chercheurs de l’IRCM pourrait mener
à de nouveaux traitements pour la maladie de Cushing
Montréal, le 15 octobre 2012 – Une équipe de chercheurs à l’IRCM, supervisée par le Dr Jacques Drouin,
a reprogrammé l’identité de certaines cellules de l’hypophyse et ainsi identifié des mécanismes de
programmation épigénétiques du destin cellulaire. Cette découverte importante, publiée aujourd’hui
dans la revue scientifique Genes & Development, pourrait éventuellement mener au développement de
nouvelles cibles pharmacologiques pour traiter la maladie de Cushing.
L’équipe du Dr Drouin étudie l'hypophyse, une glande située à la base du crâne qui sécrète les hormones
qui maintiennent l’équilibre entre toutes les autres glandes du système endocrinien. La perturbation des
fonctions hypophysaires a des conséquences très néfastes sur la croissance, la reproduction et le
métabolisme.
Dans l’hypophyse, chaque hormone est produite par les cellules d'une lignée spécifique. L’identité de
chacune de ces cellules résulte d’un programme génétique qui est mis en place au cours du
développement. La programmation de l’identité cellulaire est un processus critique que nous devrons
contrôler pour exploiter les bienfaits thérapeutiques de la recherche sur les cellules souches.
Dans leurs travaux récents, les chercheurs de l'IRCM ont montré que le facteur de transcription Pax7 agit
comme un facteur pionnier, c’est-à-dire qu’il est capable d'ouvrir la structure dense de la chromatine de
certaines régions du génome. Ce démasquage d'une partie des séquences régulatrices du génome
change la réponse du génome aux signaux de différenciation de telle sorte que différents types de
cellules sont générés.
« Nous avons reprogrammé l’identité de certaines cellules hypophysaires en utilisant le gène Pax7 pour
créer deux types de cellules différentes. Ceci nous a permis de démontrer que la protéine Tpit produit
des lignées de cellules différentes selon la présence ou l’absence de Pax7, et son action sur la structure
de la chromatine » a expliqué Lionel Budry, ancien étudiant au laboratoire du Dr Drouin et premier
auteur de l’article.
La maladie de Cushing est causée par de petites tumeurs de l’hypophyse qui produisent une quantité
anormale d’hormone. Chez les patients atteints de cette maladie, la production excessive d’hormones
peut mener à l’hypertension, l’obésité, le diabète et l’ostéoporose. « Pour environ 10 % des patients
atteints de la maladie de Cushing, les tumeurs qui causent la maladie sont composées de cellules
tumorales différentes des autres et dans lesquelles on retrouve la protéine Pax7. Aucun traitement
pharmacologique efficace n’existe actuellement pour traiter la maladie de Cushing. Cette découverte
pourrait éventuellement mener au développement de tels traitements, basés sur l’inhibition de la
croissance des tumeurs par une hormone; un peu comme on le fait déjà pour d’autres tumeurs
hypophysaires comme les adénomes lactotropes » a ajouté le Dr Drouin, directeur de l’unité de
recherche en génétique moléculaire à l’IRCM.