SOMMAIRE
Mots clés : éthique de l’environnement, pragmatisme, développement durable, approches
participatives et délibératives, responsabilité sociale des entreprises, BNQ 21000.
L’objectif de cet essai est d’évaluer si l’éthique environnementale pragmatique, qui est à la fois
réflexive tout en étant résolument orientée vers l’action, ne pourrait pas être adaptée au contexte
québécois de manière à nous guider en matière de gestion environnementale. Une attention
particulière sera portée à la situation de l’entreprise, puisque c’est souvent cette dernière qui est
pointée du doigt lorsque l’on recherche un responsable aux multiples problèmes environnementaux
avec lesquels nous sommes confrontés.
Avant d’entreprendre une telle démarche, le lecteur sera amené à constater qu’il y a à l’heure
actuelle une multitude de propositions visant à nous guider en matière de gestion
environnementale. À un point tel, que l’on peut facilement s’y perdre. Ces multiples options, qui
sont de prime abord très attirantes, font cependant l’objet de nombreuses critiques. On est à cet
égard obligé de constater que malgré la multitude de tentatives qui sont faites, visant à assurer une
meilleure prise en compte de l’environnement par l’entreprise, nos sociétés sont toujours très loin
d’une véritable soutenabilité écologique. L’éthique pragmatique ne pourrait-elle pas nous aider à
trouver des solutions plus satisfaisantes et suffisamment consensuelles nous permettant de mieux
prendre en compte l’environnement dans une optique de soutenabilité? Voilà ce à quoi nous
tenterons de répondre dans le cadre de cet essai en nous appuyant sur une méthodologie
pragmatique originale.
Cette démarche permettra dans un premier temps d’évaluer comment une approche résolument
inclusive pourrait être articulée au niveau de la collectivité, puisque c’est à ce niveau que la majorité
des auteurs pragmatiques contemporains ont proposé des approches pratiques et concrètes. On
développera ainsi une approche originale de gestion adaptative visant à favoriser une participation
citoyenne et pouvant être appliquée, par exemple, au niveau des municipalités. Bien que n’étant
pas destinée directement aux entreprises, cette proposition servira entre autres de base dans la
suite du travail pour développer une seconde approche destinée plus spécifiquement à ces
dernières. On avancera à cet effet une proposition combinant une approche de gestion adaptative à
une méthode pragmatique de prise de décision éthique. Se voulant inclusive, pratique et orientée
vers l’atteinte de résultats concrets, cette proposition vise à donner à l’entreprise des moyens et
des repères clairs, mais flexibles pour cheminer conjointement avec le reste de la société vers une
meilleure prise en compte de l’environnement dans une optique de développement durable.