N°3 Décembre 2003 TECHNIQUE CHIRURGICALE La Promontofixation Cœlioscopique ➢ Dr François Rozet - Urologue Institut Mutualiste Montsouris, Paris I. INSTALLATION La patiente est installée en décubitus dorsal, en position gynécologique, jambes semi fléchies. Le maintien est assuré par deux sangles croisées en avant du thorax. L’intervention est réalisée par voie trans péritonéale. On débute l’intervention par l’insufflation à l’aiguille de Veress au niveau de l’hypochondre gauche. La table est ensuite basculée en position de tredelenburg à 30 degrés. Un premier trocart (optique) de 10 mm est placé au niveau ombilical, puis 4 trocarts sont introduits sous contrôle de la vue (Figure 1). La charnière recto-sigmoïdienne et les anses grêles sont refoulées au dessus du promontoire. Afin de faciliter l’abord du cul de sac de Douglas, l’utérus est suspendu par un point transparietal de mersuture 0 aiguille droite (Figure 2). II. TEMPS POSTÉRIEUR Une valve malléable est introduite dans le vagin, au niveau du cul de sac postérieur puis poussée vers le haut afin d’exposer le culde-sac de Douglas. Le péritoine est incisé transversalement au niveau du cul de sac de douglas (Figure 3). On poursuit la dissection dans le plan avasculaire inter recto-vaginal, en lon- Figure 1 geant la face postérieure du vagin jusqu’au plancher pelvien. La dissection est facilitée par la mise en place d’une bougie de Hégar intra-rectale orientée vers le bas. Au niveau du plancher pelvien, la progression devient plus difficile. Il faut poursuivre la dissection latéralement de part et d’autre du rectum. Il est nécessaire de dégager le rectum, notamment à gauche jusqu’à atteindre, de chaque coté, l’aponévrose blanchâtre des muscles releveurs de l’anus (Figure 4). Lors de ce temps opératoire, on se méfiera du risque de plaie du rectum et des artères hémorroïdales moyennes. Figure 2 6 TECHNIQUE CHIRURGICALE La Promontofixation Cœlioscopique Figure 3 Les deux bandelettes sont découpées dans une plaque de polypropylène et préparées sur table. La bandelette postérieure mesure une trentaine de centimètres de long. Sa largeur est plus importante au niveau des dix premiers centimètres de façon à renforcer la cloison recto-vaginale. Une encoche en U est réalisée au niveau de son extremité afin d’éviter de brider la face antérieure du rectum. Un fil de mersuture d’une dizaine de centimètres est noué au niveau du jambage gauche de la prothèse (Figure 5). La plaque est introduite dans l’abdomen par le trocart de 10 mm. La plaque est fixée à l’aponévrose des releveurs par deux points de mersuture 0. L’aiguille est passée à gauche de bas en haut en revers de main gauche, puis à droite de la même façon, en revers de main d roite. Les fils sont noués en intra-corporel (Figure 6). On peut contrôler au niveau du N°3 Décembre 2003 Figure 4 vagin que les points de fixation ne soient pas transfixiants. La péritonisation de la partie distale de la bandelette est effectuée par une bourse de vicryl 3.0, chargeant les ligaments utéro-sacrés. On réalise ainsi dans le même temps un cloisonnement du cul de sac de Douglas. III. PRÉPARATION DU PROMONTOIRE La saillie du promontoire, qui se situe à la verticale de l’ombilic est repérée. Le péritoine pariétal postérieur est tracté vers le haut, puis incisé. On laisse le pneumopéritoine accentuer le décollement. On repère la bifurcation iliaque et l’uretère droit. Puis on dégage le ligament vertébral commun antérieur sur une surface suffisante pour permettre la fixation des bandelettes prothétiques (Figure 7). 7 IV. PRÉPARATION DU LIT DES PROTHÈSES Le feuillet postérieur du ligament large est ouvert à la partie basse et interne de la « pars flacida » (Figure 8). La dissection est poursuivie en avant vers le cul-de-sac vésico-vaginal. Le péritoine de chaque berge de l’incision est largement décollé des tissus rétropéritonéaux de façon à pouvoir refermer le péritoine en avant de la bandelette sans traction et éviter d’attirer l’uretère droit, lors de la péritonisation. V. TEMPS ANTÉRIEUR L’uterus est relaché avant de débuter la dissection inter vésicovaginale. La valve malléable est placée dans le cul-de-sac antérieur vaginal, puis poussée vers le haut, afin d’exposer la paroi vaginale antérieure. Le péritoine vis- TECHNIQUE CHIRURGICALE La Promontofixation Cœlioscopique Figure 5 Figure 6 Figure 7 Figure 8 céral est ouvert horizontalement au niveau du cul-de-sac vésicovaginal. Le plan du vagin est identifié à son aspect blanc, lisse et nacré (Figure 9). La dissection est poursuivie médialement jusqu’au col vésical qui est repéré par la mobilisation du ballonnet de la sonde vésicale. La deuxième bandelette est préparée comme la précédente, avec une extrémité ogivale solidarisée à un fil serti. Le premier point est fixé le plus loin possible, (Figure 10) puis les autres sont fixés progressivement en étalant la bandelette. Un dernier point fixe profondément le col utérin à la bandelette, afin d’éviter le risque d’hystéroptose post-opératoire . La bandelette est alors passée au travers du ligament large. 8 N°3 Décembre 2003 VI. FIXATION DES PROTHÈSES AU PROMONTOIRE ET REPÉRITONISATION Les deux bandelettes sont positionnées en regard du promontoire, elles sont tendues sans traction excessive puis amarrées solidement au ligament commun vertébral antérieur, par un point de fil TECHNIQUE CHIRURGICALE non résorbable n°1 (Figure 11). On effectue ensuite la péritonisation, afin d’éviter les risques d’ulcération et d’incarcération d’anses grêles sous les bandelettes. Un surjet de Vicryl 3/0, suturant La Promontofixation Cœlioscopique le péritoine du cul-de-sac de Douglas au promontoire, complète la péritonisation postérieure. Un deuxième surjet antérieur assure la péritonisation au niveau du cul-de-sac vésico-vaginal (Figure 12). Figure 9 Figure 10 Figure 11 Figure 12 9 N°3 Décembre 2003 Le drainage par un redon n’est pas nécéssaire. Les trocarts sont retirés sous contrôle optique ■