L’eau douce est indispensable à tous les êtres vivants. La disponibilité de l’eau douce est
inégale sur le continent : l’Afrique occidentale et centrale connaissent des précipitations plus
importantes que l’Afrique du Nord, la Corne de l’Afrique et l’Afrique Australe. « La
disponibilité moyenne d’eau par personne en Afrique est de 5720m3/habitant/an, comparée à
une moyenne mondiale de 7600m3/habitant/an. »6
En Afrique la nappe phréatique constitue la source principale d’eau douce pour un grand
nombre de personnes.
En Algérie, par exemple, plus de 60 pour cent et en Libye, 95 pour cent de toutes les
ponctions en eau sont issus des nappes phréatiques… L’Algérie, l’Egypte, la Libye,
Maurice, le Maroc, l’Afrique du Sud et la Tunisie ont recours à de l’eau désalinisée afin
de répondre à leurs besoins.7
Malgré l’importante valeur de cette denrée, non seulement sa disponibilité demeure une
contrainte majeure, mais encore sa qualité est une préoccupation croissante. Les principaux
problèmes liés à la qualité de l’eau douce sont : l’eutrophisation des lacs et des retenues, la
pollution des nappes phréatiques, la dégradation des zones humides. La contamination des
lagunes, des lacs, des rivières et des zones humides non seulement a des conséquences
négatives sur l’équilibre naturel de ces écosystèmes, mais encore elle est source de maladies
hydriques.
Parmi les mesures prises pour améliorer l’accès aux ressources en eau douce et à une eau
potable de qualité, on peut citer, au niveau international, la Décennie Internationale de l’eau
potable et de l’assainissement sous l’égide des Nations Unies (1981-1990). La vision africaine
de l’eau (2000) souligne le besoin de changement d’attitude concernant l’approvisionnement
et la consommation en eau. Le principe « pollueur-payeur » a été adopté dans le cadre de
plusieurs politiques et législations nationales ainsi que des partenariats public-privé.
En conclusion, l’accès à l’eau douce et l’amélioration de la qualité de cette dernière
constituent toujours une question sociale importante malgré les efforts des pays africains.
I.4. Le sol
En Afrique, le sol et ses ressources ont une valeur économique, écologique et sociale
considérable. En effet, la contribution de l’agriculture et de l’élevage à l’économie officielle,
à la subsistance des populations et à l’emploi est importante.
En 1990, le secteur agricole utilisait 68 pour cent de la population active des pays
d’Afrique du Nord contre respectivement 9 et 25 pour cent pour l’industrie. En 1999,
l’agriculture a rapporté plus de 64.484 millions d’USD à l’économie d’Afrique
subsaharienne (soit 18 pour cent du PIB) et 26.188 millions d’USD à l’Afrique du Nord
(soit 13 pour cent du PIB).8
Les principales cultures sont les céréales, le café, le cacao, le coton, les fruits, les noix et les
graines, les huiles, le caoutchouc, les épices, la canne à sucre, le thé, le tabac et les légumes.
En 2001, l’Afrique a assuré 67 pour cent de la production mondiale de cacao, 16 pour
cent de la production mondiale de café et 5 pour cent de la production mondiale de
céréales (…). L’élevage et les produits dérivés représentent environ 19 pour cent de la
6 PNUE, L’avenir de l’environnement en Afrique, p.157-158.
7 Ibid. p.158.
8 PNUE, L’avenir de l’environnement en Afrique, p.190