Juillet 2008/TD
Immigration économique
Position de l’Union wallonne des entreprises
L’UWE constate des dysfonctionnements importants sur le marché du travail empêchant une
réponse en qualité et quantité aux besoins de recrutement des entreprises. Ceci autant dans le
Nord que dans le Sud de la Belgique.
Ainsi le FOREM mentionne 14.000 offres non rencontrées sur les 100.000 reçues pour 2007.
La coexistence de pénuries et de taux de chômage élevé est un paradoxe constaté dans toutes
les études actuelles (cfr. le dernier avis 2008 du Conseil supérieur de l'emploi).
Les défis économiques et sociaux de la Belgique, notamment ceux liés au vieillissement de la
population, recommandent une augmentation de notre taux d'emploi, par un relèvement de l'âge
moyen de sortie du marché du travail, mais aussi par une politique volontariste de mise à l'emploi.
Un approfondissement du Plan d’accompagnement des chômeurs doit à ce titre être réalisé
(accompagnement plus rapide, extension aux plus de 50 ans, réponse aux absences aux
convocations…).
Face à leurs besoins de recrutement, les entreprises ne peuvent se limiter aux ressources
endogènes surtout lorsque celles-ci ne sont pas capables de répondre dans des délais
nécessaires aux demandes des entreprises.
On pense ici à une amélioration de l'enseignement technique et professionnel dont les effets
directs mettent toujours plusieurs années à se faire sentir.
La formation professionnelle est, par nature, capable de répondre plus rapidement aux besoins
des entreprises à condition que des candidats souhaitent acquérir les compétences attendues et
occuper les emplois disponibles. Or, même pour des métiers nécessitant des compétences par
nature moins étendues, on observe une pénurie de candidats (cfr. la situation dans la fruiticulture
ou dans les titres services).
De même, les travaux du FOREM dans le cadre du Plan JobFocus attestent du décalage entre les
emplois disponibles et les réelles compétences des demandeurs d’emploi.
Ainsi, il est indispensable que la Belgique autorise un recourt simple et direct à l'immigration
économique. En clair, les entraves à la libre circulation au sein de l'Union européenne doivent
être tout de suite levées. Les analyses montrent que cette ouverture du marché du travail n'est pas
préjudiciable aux pays européens l'ayant réalisé. Par ailleurs, des procédures les plus
équivalentes en matière de permis de travail doivent exister au plan européen.
De même, le recourt à des travailleurs extra-européens doit être facilité dans la mesure où des
pénuries similaires sont observables dans les autres pays européens. Il serait préjudiciable à
l’économie belge que ses entreprises ne puissent recourir à des possibilités dont seraient dotés les
concurrents européens.
En conséquence, l’UWE souhaite que les améliorations légales et réglementaires, notamment en
matière de permis de travail, visent à :
• Développer une méthode coordonnée et unique pour la Belgique ;
• Garantir une ouverture rapide du marché du travail aux Nouveaux Etats Membres ;
• Faire reposer l’élaboration des listes de métiers en pénuries au niveau des organismes
régionaux de placement sur une méthodologie homogène et stable au plan belge;
• Etendre et renforcer le plan d’accompagnement pour augmenter la disponibilité des
demandeurs d’emploi sur le marché du travail.
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