Anémie infectieuse des équidés: bilan de l`épisode varois de 2009

Le 31 mars 2009,lelaboratoire nationalderéférence(LNR)de
l’anémie infectieuse dequidés de l’Anses–Laboratoire de pathologie
équine de Dozu-informaitladirectiongénéraledel’alimentation
de la confirmation d’un cas d’anémie infectieuse dequidés (AIE)
diagnostiqsur unejumentmaladeadmisedans uneclinique
rinaire desAlpes-Maritimes.Cecas àl’originedelamise
en évidencedufoyerleplusimportant identifiédepuisledébut des
années2000.Dans cet articleles sultats obtenussuite auxenquêtes
épidémiologiques réalies sur le terrainainsi queles données
d’épidémiologiemoléculaire obtenues àpartir dessouches d’AIE isolées
dans cesfoyers sontpsens.
L’anémie infectieuse
Le virusdel’anémie infectieuse dequidés (EIAV) est l’agentiologique
de l’AIE.Ilappartientàlafamille des Retroviridae,genre Lentivirus.La
formeclinique de la maladieaédécrite pour la premre fois en
Franceen1843[1] et ce n’est qu’en1904que l’origineinfectieuse de
la maladieaédémontrée.Les signescliniques assocsàl’infection
apparaissentaprès unepériode d’incubation variantd’une semaine à
21 joursenfonctiondustatut immunitaire de l’te ainsique de la
charge virale lors de l’infection. Ilssecaracrisentprincipalementpar
de la fièvre, de l’anémie,des œdèmesetdifrentssignesd’abattement.
Suiteàl’infection, plusieursformescliniques pouvantsesucder,sont
rencontrées: uneforme diteaigl’équidépsente dessignes
cliniquesgravespouvantconduire àsamort, uneforme chronique
quisecaracrise parune currencedes phases cliniques(fièvre,
anémie, abattement…)etenfin uneforme asymptomatique [2,3].
Lequidés infectés n’éliminentjamais le virusetrestentdonc des
sources de contagionpourleurs congénères même en l’absencede
signescliniques [4]. Lesanimaux en phaseasymptomatiquepeuvent
velopper dessignescliniques sous l’effetdustress. La transmission
virale d’un animal àl’autre se produitprincipalementpar le sang,par
l’intermédiairedepiqûres d’insectes ou selon un mode iatrogène lors
de l’utilisation d’aiguillesoudematérieldentaire nonsriles[5,6].
Lesinsectes, essentiellementdes taonsetdes stomoxes, servent de
vecteursmécaniques(le virusnesemultiplie pasdans l’insecte) en
conservant le virusinfectieux dans leurspcesbuccales pendant
quelques heures après la pire.Cemode de transmissionfavorisela
disséminationviraleprincipalementlorsderegroupements de chevaux.
L’AIE est unemaladie glemeneditpuecontagieuse »
(MRC)(1) dontles conséquences économiquesetsanitairespeuvent
s’avérer très préjudiciables pour l’ensembledes professionnelsde
la filièrquine. Le coût économique liéàl’infectionpar l’AIE est
important et s’expliquepar l’euthanasie desanimaux séropositifs(2) le
nombreimportant d’analyses réaliséessuite àladécouverted’uncas
et àl’annulation desmanifestations hippiques.Par ailleurs, l’AIE est
inscrite sur la listedes vicesrédhibitoires(3).
Le diagnostic sérologique de l’AIE est réalisépar un test d’immuno-
diffusionengélose(IDG) (test de Coggins) [7]. Lequidés ne subissent
pasdecontrôlesysmatiqueaucours de leur vie. En effet, le diagnostic
de l’AIE est glementairementexiuniquementlorsdel’importation
ou l’exportation d’un équidéetlorsdes contlespourlareproduction
chez letalons.C’est pourquoi lesfoyers d’AIE sontsouvent tectés
suiteàladécouvertepar un rinaire praticiendesignescliniques
évocateurschez un équidédesaclienle.Cette suspicioninitiale peut
être àl’originedudépistage d’autres équidés séropositifsàproximité,
qu’ils soient maladesouinfectés asymptomatiques.
Assainissementdes foyers
et enquêtes épidémiologiques:
uneactiond’envergure
Le foyerprimaire de 2009 décladans un centre équestre sit
sur la communedeCars, dans le départementduVar,aumois
Anémie infectieusedes équidés
:bilan de l’épisode
varois de 2009
Aymeric Hans(1), Élodie Morilland(1),FannyLecouturier(1),Claire Laugier(1), Stephan Zientara(2), Anne Chemel(3),
Éric Coulibaly(4),Nicolas Ponçon (5)
(1)Anses, Laboratoire de pathologie équinedeDozulé
(2)Anses, Laboratoire de santéanimaledeMaisons-Alfort
(3)Directiondépartementaledelaprotectiondes populations du Var
(4)Directiondépartementaledelaprotectiondes populations desAlpes-Maritimes
(5)Directiongénéraledel’alimentation (DGAl), bureau de la santéanimale
su
La confirmation d’un casd’anémie infectieuse dequidés
sur une jumentpsentantdes signes cliniques en 2009
arévélél’épisodeleplusimportantdepuisledébut des
années2000 en France. Avec trois foyers, 16 équidés
infectés, 83 établissements placés sous surveillance dans
quatre départements du sud-est, environ500 chevaux
dépisset1500dépistagesréalisés, cet épisodesouligne
lesconséquences importantesenmatre de gestion,
économique et judiciairedecette maladie.
Mots clés
Anémieinfectieuse dequidés, lentivirus, épidémiologie
Abstract
Equine infectiousanaemia:overviewofthe 2009outbreak
in theVar départementof France
Theinitialconfirmationof acase of equineinfectiousanaemia
in 2009 in amarepresenting with clinical signs of thedisease
brought to lightthe mostsignificant episode of EIAsince the
beginningofthe 21st centuryinFrance.Withthree outbreak
sites, 16 infected equids,83sites placedundersurveillance
in four départementsinthe southwestofFrance,and
approximately 500horsesfound positive outofthe 1,500
tested,thisepisodehas shownthatthisdiseasecan have
seriousrepercussions in termsofmanagement as well as on
an economic andlegal level.
Keywords
Equineinfectiousanaemia,lentivirus, Epidemiology
(1)Coderural et de la pêchemaritime,article D. 223-21.
(2)Arrêtédu23septembre1992fixantles mesures de police sanitaire relativesàl’anémie infectieuse dequidés.
(3)Coderural et de la pêchemaritime,article R. 213-1.
10 Bulletin épidémiologique, sananimale et alimentationN
o39
de mars 2009 après la confirmation de l’infectiond’une jumentde
ce centre.Cette jument(cas index) âgée de 10 ans présentait les
sympmessuivants:hyperthermie, inappétence, anémie importante
(2 000000 d’hématies/mm3), amaigrissement, et asthénie.Elleaé
transrée, le 20 mars 2009,deCarsàlacliniquevétérinaire de
Cagnes-sur-Mer dans lesAlpes-Maritimes unesuspiciond’infection
parl’EIAVaéétablie,puisconfirmée le 31 mars 2009.Lajument
isolée puis euthanasele9avril2009. S’agissant d’uneMRC,
la gestionsanitaire (tableau1) de l’épisode réalisée parles
servicesvétérinaires, en relation avec lesprofessionnelsdelafilière
équine.Conformémentàlaréglementation visant àluttercontrela
disséminationdel’AIE en France, l’action desservicesvétérinairesa
consisparallèlementi)àassainir le foyermis en évidenceetii) à
mener desenquêtes épidémiologiques en amontetenaval du foyer
afin d’identifier l’originedecelui-ci, et d’identifier lequidés en lien
épidémiologiqueaveccefoyer.
Dans un premiertemps, un arrêtépfectoral portantdéclaration
d’infection(APDI)aépubliépourl’établissementdeCarsoù
étaitdétenulecas index, lui imposant notammentdes mesures de
restrictiondes mouvements et de dépistage dequidés présents
in situ.Onzquidés sur les49détenus dans le centre équestre ont
ététrouvés séropositifs, soit 22 %del’effectifcontaminé, et on
euthanassle23avril2009.
Lesenquêtes épidémiologiques se sont focalies sur i) lequidés
ayantpsenun contactdirect avec lequidés infectés –contacts
au coursdesquelslatransmission vectoriellemécanique aurait pu
avoirlieuii) lequidés présents dans unezonede2km autour du
foyer. L’ensembledes équidés pertorsetles centresles hébergeant
onplacés sous arrêtépfectoral portant mis sous surveillance
(APMS) et soumis àdes mesures de dépistage et de restrictiondes
mouvements.Ces enquêtes ontpermis d’identifier quatre autres
chevauxséropositifs,unsur la communedeCarsettrois sur la
communeduPlan-de-la-Tour.Ces deux nouveauxfoyers présentaient
un lien épidémiologiquedirect avec le foyerinitial de Carspar achat/
ventedechevaux et utilisation de tures communes ou très proches.
In fine,ces enquêtes ontpermis d’éviter uneplusgrandedissémination
du virusdans la population équinelocale.
Au total,1quidés ontectés positifspourl’AIE,répartis en trois
foyers dontlefoyerprimaire de Carscomprenant lestroisquarts
dequidés infectés.Ces trois foyers onplacés sous APDI et 83
établissements partis dans le départementduVar,des Bouches-du-
Rhône, de la Drôme et desAlpes-Maritimes onplacés sous APMS,
dont l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer.Plusde1500testsdeCoggins
onréalisés sur 50quidés environentre mars et décembre2009.
LestroisAPDIont étélevés respectivementenoctobreetendécembre
2009,après assainissementdes foyers.Les APMS onlevésaprès
achèvementdes mesures de dépistage.
Malgdesenquêtes épidémiologiques exhaustives, l’originede
l’infectionn’a paétablie aveccertitude. Dans la mesureoùle
foyerprimaire 2009,sitsur la communedeCars, avaitdéjà été
placésous APDI en l’an 2000 suiteaudépistage et àl’euthanasie de 36
chevauxséropositifs, trois hypothèsessontenvisagéespourexpliquer
l’apparitiondecas d’AIE dans ce même centre àneufans d’intervalle:
1) le foyer 2009 pourrait être unerésurgencedecelui de 2000
quin’auraitpas étééradiquésuite àlasoustraction, volontaire ou
non, de chevauxaux analyses;
2) le foyer2009seraitunementnon liéàcelui de 2000 et aurait
uneorigineindépendante, comme l’introductiondenouveaux
chevauxaprès le foyerde2000 et enfin;
3) unehypothèse sultant de l’additiondes deux premres.
Tableau 1. Chronologie de l’épisodevarois en 2009
Datepisode
20 mars 2010 Jumenede10ans,malade, transportée de Cars(Var) àlaClinique rinaire de l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer
(Alpes-Maritimes). Suspiciond’anémie infectieuse dequidés.
31 mars 2009 Confirmation par le LNRdel’infectiondelajument. Isolementdelajumentinfectée et euthanasie le 9avril2009.
2avril2009PremierAPDIpubliépourlefoyer primaire de Carsconcernant4quidés.
5avril2009Malgrél’APDIleproprtaireorganiseune compétition équestre regroupantpsde200 chevaux
6avril2009 APMS de zone (4 communes concernées pour 18 équidés de propriétaire), d’un rayonde2kmautourdufoyer,
et dépistage dequidés concernéspar l’APMS.
23 avril2009Euthanasie de 11 équidés diagnostiqspositifs dans le foyer primaire.
Avril, mai,juin
et août2009 pistagessérologiquesmensuels dequidés du foyer primaire placés sous APDI.
Avriletmai 2009 Enquêtpidémiologiqueenaval du foyer primaire :3quidés ayantquittélefoyer primaire depuisl’an2000 sontretrouvés et
testés. Parmiceux-ci,deuquidés sontdiagnostiqspositifs,correspondant àdeuxnouveauxfoyersdans le départementduVar.
4mai 2009 Deuxme et troisme APDI publspourles deux foyerssecondaires, concernant 12 équidés àCarset6équidés
au Plan-de-la-Tour.
12 mai 2009 Euthanasie de trois équidés diagnostiqspositifs dans lesfoyerssecondaires:un àCarsetdeuxauPlan-de-la-Tour.
Mai àoctobre 2009 pistagessérologiquesmensuels dequidés desdeuxfoyerssecondaires.
12 juin2009Euthanasie d’un troisme équidédiagnostiqpositifdans le foyer secondaire du Plan-de-la-Tour.
Avril, mai et juin2009 Àlasuite de l’enquêtpidémiologique, 83 centrequestresdans 4départements sontplassous APMS,
dontplusdes deux tiersdans le Var.
Avrilàoctobre 2009 pistage dequidés «contacts »hébergés dans lescentres sous APMS.
Octobre2009Levée du dernierAPMSdans le Var.
5octobre 2009 Leedel’APDIsur lesfoyersprimaire et secondaire de Cars.
7décembre2009Levée de l’APDI sur le foyer secondaire du Plan-de-la-Tour.
Tableau 2. Pourcentaged’homologie de séquencesur le ne
gag
entreles isolats2009issus destrois foyers varois (sur 1400 nucléotides)
Carcès 1
FRAIE09-
83-01
Carcès 1
FRAIE09-
83-02
Carcès 1
FRAIE09-
83-03
Carcès 1
FRAIE09-
83-04
Carcès 1
FRAIE09-
83-05
Carcès 1
FRAIE09-
83-06
Carcès 1
FRAIE09-
83-07
Carcès 1
FRAIE09-
83-08
Carcès 2
FRAIE09-
83-09
Plan-de-la
-Tour
FRAIE09-
83-10
Plan-de-la
-Tour
FRAIE09-
83-11
Plan-de-la
-Tour
FRAIE09-
83-12
Cars1
FRAIE09-
83-01 100% 97,8 %97,1% 96,8 %98,6% 98,8% 98,3% 98 %97% 98,6% 97,4 %98,7%
Bulletin épidémiologique, sananimale et alimentationN
o39 11
notypage desisolats 2009
Afin de réaliser le notypagedes souchesd’AIE isoléesdes différents
foyers, le séquençagedugène gag,d’une longueur de 1400 nucléotides
environ, entrepris.Sur les1quidés diagnostiqspositifset
partis en trois foyers, le ne gag de 12 isolatsvirauxaptre
amplifparPCR (AmplificationenChaînepar Polymérase).L’analyse
du séquençagedugène gag des12isolatsrévèleune homologie de
séquenceentre euxsupérieureà97%(tableau2).Les isolatsviraux
issusdes trois foyersduVar sont donctsproches et il est probable
qu’ils aientune seule et même origine. Cesrésultats confirmentles
dones obtenues au coursdes enquêtes épidémiologiques réalisées
sur le terrainpar lesservicesvétérinaires. D’autrepart, aucune
différencemajeure n’obseredans la séquencenucléotidique
du ne gag,entre lesisolatsplevéssur lequidés asymptomatiques
et l’isolat viralissuducas index.
L’analysephylotiqueréalisée sur la séquencedugène gag (1 400
pairesdebases)permetdeclasser et de comparer lesisolatsvirauxissus
desfoyers varois2009aux isolatsdécritsdans la littérature (figure1).
Lesisolatsvarois formentunnouvelensembledifrent de ceuxformés
par lessouches nord-américaines et européennesrépertoriéesàce
jour.Les isolatsfraais 2009 sontnotammentdifrentsdes souches
isoléesenIrlande et en Italie quiont étéresponsables de plusieurs
foyerscliniques en 2006.Cependant,les isolatsvarois semblent
prochesd’une souche roumaine(cloneRom-1)isolée et séquencée en
Italie en 2009.L’AIE est endémique en Roumanie avec 157foyers et
9301 équidés infectés pertorsen2004. L’hypothèse quelasouche
virale isolée dans le départementduVar en 2009 aitune origineitalo-
roumaine est envisagée, même si aucune investigationréaliesur
le terrain,àcejour, ne permet de relier lesfoyers du Varen2009
àdes échanges de chevauxavecces deux pays.
Lesconquencesimportantes
de l’épisodeduVar
Compte tenu du nombredefoyers,d’équidés infectés et d’établis-
sements placés sous surveillance, cet épisode d’AIE le plus
importantenFrancedepuisledébut desannées 2000,assorti d’un
impactconséquentauplandelagestionsanitaire et administrative,
et auxplans économique et au plan judiciaire.
En effet, plus de 50quidés onsoumis àdes mesures de
surveillance incluant desdépistagesetdes restrictions de mouvements
et environ1500dépistagespar la réalisationd’untest de Cogginsont
étéréalisés dans le cadredelapolicesanitaire.
Figure1.Analysephylotiquede29souches de virusdel’anémie infectieusedes équidés.
Analyseréalisée sur la séquencecomplètedugène
gag
(1 400nucotides) des12isolats provenant de l’épisodevarois 2009.
SouchesVar 2009 -
FRANCE
Souchesorigine
USA
Souchesorigine
CANADA
Souchesorigine
EUROPE
(Irlande,Italie)
Souche origine
CHINE
12 Bulletin épidémiologique, sananimale et alimentationN
o39
Malgleur dimensionnementadaptéaurisqueetleuvolution en
fonction de la situatiopidémiologique, lesmesures de gestion, en
particulierles restrictions de mouvements,ont largementpertur
l’actividetablissements placés sous APMS.Dans le Var, près
de la moitié descentres équestresdudépartementaébloquée
pendant cet épisode.Dans lesAlpes-Maritimes, plus de cent trotteurs
s’entrnant sur l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer placésous APMS
ne pouvaientplusparticiperàdes compétitions exrieures.L’étroite
collaborationentre la filièreetles servicesvétérinairesapermis
d’adopterdes protocoles alternatifsdesurveillance de cestrotteurs
permettant auxentraineursdepoursuivreleursactivités, tout en
garantissant un niveau de protection sanitaire juéquivalent.
Enfin, lesresponsables detablissements dans lesquels lesfoyers de
Cars(foyerindex et un foyer secondaire)ont étéidentifiés on
condamnésrespectivementàquatreettroismois de prison avec sursis
et miseàl’épreuve pendant36mois ainsi qu’à desamendesautitre
desnombreusesinfractions relevées dans l’établissement, allantdela
nonidentification dequidés et nonisolementd’unanimalatteint
de maladiecontagieuse àlaprovocation ou propagationinvolontaire
d’unpizootie(àlasuite du non-respectdes prescriptions de l’APDI)
Cepisodeillustreles conséquences lourdesdans différents domaines
quepeuvent entraîner un foyerd’AIE et l’interconnexion sanitaire des
différentesfilièrequines (sport/loisir et course dans le cas de cet
épisode).Dans ce cadre, il est primordial de souligner l’importance
du respectdelaréglementation relative àl’identification et la tenue
du registred’élevagequi sontles deux seulsoutilsdetraçabilité
actuellementdisponiblespourlafilière équine en France(hormis
certains outils élaborés par lesfilièrescourses). L’absencedefiabilité
du registred’élevagedans cepisodead’autantpluscompliquéla
réalisationdes enquêtes épidémiologiques.
Enfin,bienque la prévalencedel’AIE en Francesoit sûrementtrès
faible, son importancenedoit patresous estimée.Dans la mesure
où nombred’équidés infectés sontporteursasymptomatiques,
le dépistage volontaire par lesproprtairesd’équidés resteune
mesureefficace, notammentlorsd’introductiond’équidés dans un
établissement,oulorsdetransaction d’équidés, d’autant plus que
l’AIE est un vice dhibitoire.Deplusetcompte tenu du tableau
cliniquesouvent fruste et pevocateur,larecherched’AIE devrait
égalementreenvisagée plus systématiquementpar lesvétérinaires
praticiens dans le diagnostic différentiel d’un cheval présentant une
fièvre récurrented’origineinconnueaccompaged’anémie et de
thrombocytopénie.
rences bibliographiques
[1]Lignee, M. (1843) Mémoiresetobservations sur unemaladie de sang,
connus sous le nom d’anémie hydrohémie.Cachexieaqueuse de cheval.
Recueil de médecinevétérinaire 20,30.
[2]Hammond SA,LiF,McKeon BM Sr,Cook SJ,Issel CJ,Montelaro RC.
(2000)Immune responsesand viralreplicationinlong-term inapparent
carrierponiesinoculated with equine infectious anemiavirus.J.Virol.
2000 Jul;74(13):5968-81.
[3]LerouxC,CraigoJK, Issel CJ,Montelaro RC.(2001). Equine infectious
anemia virusgenomic evolutioninprogressor andnonprogressor
ponies. JVirol. 2001 May;75(10):4570-83.
[4]Issel CJ,Adams WV Jr,MeekL,Ochoa R. (1982).Transmissionofequine
infectious anemiavirus from horses without clinical signs of disease.J
Am VetMed Assoc.1982Feb 1;180(3):272-5.
[5]Hawkins JA,Adams WV,Cook L, Wilson BH,RothEE. (1973).Role
of horse fly(Tabanus fuscicostatusHine) andstablefly (Stomoxys
calcitrans L.)intransmissionofequineinfectious anemiatoponiesin
Louisiana.AmJVet Res. 1973 Dec;34(12):1583-6.
[6]Foil LD,MeekCL, Adams WV,Issel CJ.(1983). Mechanical transmission
of equine infectious anemiavirus by deer flies(Chrysopsflavidus) and
stableflies (Stomoxyscalcitrans).AmJVet Res. 1983 Jan;44(1):155-6.
[7]CogginsL,NorcrossNL. (1970).Immunodiffusionreactioninequine
infectious anemia. Cornell Vet. 1970 Apr;60(2):330-5
Brève. Émergenced’unvariantmonophasique du rotype Typhimurium chez
Salmonella
Anne Brisabois
Anses, Laboratoire de curidesaliments de Maisons-Alfort
Depuis quelques années, lesdones de surveillanceetdecaracrisation desisolatsdeSalmonella montrentune augmentation importante
du sérotypeSI4,[5],12:i:-reconnu comme un variant monophasique du sérotype Typhimurium de formuleantigénique 4,[5],12 :i:1,2. Cette
augmentation marqedunombre d’isolatsappartenant àcesérotypeest signaeaussi bienauniveaunationalque dans d’autres pays européens
et autats-Unis[1].
En France, lesdones de surveillancedes souchescliniques colleces parleCentrenationalderéférencedes Salmonella montrentque la
fréquenced’isolementdecesérotypeest passée de la 11epositionen2005àlatroisième positionen2008, justeaprès lessérotypes Typhimurium
et Enteritidis,soit uneaugmentation de plus de 400%.Cependant,lenombre d’isolatsresteassez loin desdeuxprincipaux sérotypes.Demême,
lesoutils biostatistiques mis en placepar le seau Salmonella de l’Ansespourlasurveillancedes salmonelles d’originenon humaine et permettant
la tectiond’énements inhabituels dans le nombred’isolatsfontatd’unnombre anormalemenlevé de souchesappartenant àcesérotype
depuis fin2007. Cettesituation semble stablepuisque le nombredesouches appartenant àcesérotyperecueillies durant 2009 se situe dans les
mêmesvaleursque la totalide souchescollectéesannuellementaucours des4années précédentes dans lestroisgrandssecteurssurveillés:
Santéetproductionanimales, Hygiène desaliments et Environnement.
En Europe,les donnéesindiquent quelesérotype4,[5],12:i:-tsrarementidentifiéavant 1990,sesitue actuellementdans les10premiers
sérotypes enregistrés dans différents pays et qu’ilexprime fréquemmentlephénotype de sistanceassocàl’ampicilline,lastreptomycine,la
tracycline et auxsulfamides[2].LeréseauEnterNetamontréque ce sérotyptait identifiéen4ème positionparmi lescas de salmonelloses
humainesconfirmés en 2006.Les cas d’infectionobsersaveccesérotypesontlsàdes sourcesalimentairesvares, maisles produits d’origine
porcine semblentplussouvent impliqs. En effet, le sérotype4,[5],12:i:-est égalementmentionné parmi les10sérotypes lesplusfquemment
isolés àlafois de porcetdeviandeporcine d’après lesdones européennesde2006(http:/www.efsa.europa.eu/en/scdocs/scdoc/130r.htm).
Compte tenu de cettesituation et suiteàlasaisine de la DGAL surlesujet,ilaédécidéd’inclure dans la glementation française concernant
le contrôle dessalmonelles en filièreaviaire,ladétection desvariantsdusérotype Typhimurium en plus descinqsérotypes ciblés (Notedeservice
DGAL/SDSSA/N2010-8026du27/01/2010).
rences bibliographiques
[1]Switt Al., SoyerY., WarnickLD.,Wiedmann M. Emergence, distributionand molecular andphenotypic characteristicsofSalmonella enteric
serotype4,5,12:i:-.Foodborne Pathog.Dis. 2009;6(4):407-15
[2]HopkinsK.L., KirchnerM., Guerra B.,GranierS.A.,Lucarelli C.,Porrero M.C.,JakubczakA., Threfall E.J.,MeviusD.J.Multiresistant Salmonella
entericserovar 4,[5],12:i:- in Europe:anew pandemic strain?Eurosurveillance, 15 (22)03 June 2010.
Bulletin épidémiologique, sananimale et alimentationN
o39 13
1 / 4 100%

Anémie infectieuse des équidés: bilan de l`épisode varois de 2009

La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !