Malgré leur dimensionnementadaptéaurisqueetleurévolution en
fonction de la situationépidémiologique, lesmesures de gestion, en
particulierles restrictions de mouvements,ont largementperturbé
l’activité desétablissements placés sous APMS.Dans le Var, près
de la moitié descentres équestresdudépartementaété bloquée
pendant cet épisode.Dans lesAlpes-Maritimes, plus de cent trotteurs
s’entraînant sur l’hippodrome de Cagnes-sur-Mer placésous APMS
ne pouvaientplusparticiperàdes compétitions extérieures.L’étroite
collaborationentre la filièreetles servicesvétérinairesapermis
d’adopterdes protocoles alternatifsdesurveillance de cestrotteurs
permettant auxentraineursdepoursuivreleursactivités, tout en
garantissant un niveau de protection sanitaire jugé équivalent.
Enfin, lesresponsables desétablissements dans lesquels lesfoyers de
Carcès(foyerindex et un foyer secondaire)ont étéidentifiés ontété
condamnésrespectivementàquatreettroismois de prison avec sursis
et miseàl’épreuve pendant36mois ainsi qu’à desamendesautitre
desnombreusesinfractions relevées dans l’établissement, allantdela
nonidentification deséquidés et nonisolementd’unanimalatteint
de maladiecontagieuse àlaprovocation ou propagationinvolontaire
d’uneépizootie(àlasuite du non-respectdes prescriptions de l’APDI)
Cetépisodeillustreles conséquences lourdesdans différents domaines
quepeuvent entraîner un foyerd’AIE et l’interconnexion sanitaire des
différentesfilièreséquines (sport/loisir et course dans le cas de cet
épisode).Dans ce cadre, il est primordial de souligner l’importance
du respectdelaréglementation relative àl’identification et la tenue
du registred’élevagequi sontles deux seulsoutilsdetraçabilité
actuellementdisponiblespourlafilière équine en France(hormis
certains outils élaborés par lesfilièrescourses). L’absencedefiabilité
du registred’élevagedans cetépisodead’autantpluscompliquéla
réalisationdes enquêtes épidémiologiques.
Enfin,bienque la prévalencedel’AIE en Francesoit sûrementtrès
faible, son importancenedoit pasêtresous estimée.Dans la mesure
où nombred’équidés infectés sontporteursasymptomatiques,
le dépistage volontaire par lespropriétairesd’équidés resteune
mesureefficace, notammentlorsd’introductiond’équidés dans un
établissement,oulorsdetransaction d’équidés, d’autant plus que
l’AIE est un vice rédhibitoire.Deplusetcompte tenu du tableau
cliniquesouvent fruste et peuévocateur,larecherched’AIE devrait
égalementêtreenvisagée plus systématiquementpar lesvétérinaires
praticiens dans le diagnostic différentiel d’un cheval présentant une
fièvre récurrented’origineinconnueaccompagnéed’anémie et de
thrombocytopénie.
Références bibliographiques
[1]Lignee, M. (1843) Mémoiresetobservations sur unemaladie de sang,
connus sous le nom d’anémie hydrohémie.Cachexieaqueuse de cheval.
Recueil de médecinevétérinaire 20,30.
[2]Hammond SA,LiF,McKeon BM Sr,Cook SJ,Issel CJ,Montelaro RC.
(2000)Immune responsesand viralreplicationinlong-term inapparent
carrierponiesinoculated with equine infectious anemiavirus.J.Virol.
2000 Jul;74(13):5968-81.
[3]LerouxC,CraigoJK, Issel CJ,Montelaro RC.(2001). Equine infectious
anemia virusgenomic evolutioninprogressor andnonprogressor
ponies. JVirol. 2001 May;75(10):4570-83.
[4]Issel CJ,Adams WV Jr,MeekL,Ochoa R. (1982).Transmissionofequine
infectious anemiavirus from horses without clinical signs of disease.J
Am VetMed Assoc.1982Feb 1;180(3):272-5.
[5]Hawkins JA,Adams WV,Cook L, Wilson BH,RothEE. (1973).Role
of horse fly(Tabanus fuscicostatusHine) andstablefly (Stomoxys
calcitrans L.)intransmissionofequineinfectious anemiatoponiesin
Louisiana.AmJVet Res. 1973 Dec;34(12):1583-6.
[6]Foil LD,MeekCL, Adams WV,Issel CJ.(1983). Mechanical transmission
of equine infectious anemiavirus by deer flies(Chrysopsflavidus) and
stableflies (Stomoxyscalcitrans).AmJVet Res. 1983 Jan;44(1):155-6.
[7]CogginsL,NorcrossNL. (1970).Immunodiffusionreactioninequine
infectious anemia. Cornell Vet. 1970 Apr;60(2):330-5
Brève. Émergenced’unvariantmonophasique du sérotype Typhimurium chez
Salmonella
Anne Brisabois
Anses, Laboratoire de sécurité desaliments de Maisons-Alfort
Depuis quelques années, lesdonnées de surveillanceetdecaractérisation desisolatsdeSalmonella montrentune augmentation importante
du sérotypeSI4,[5],12:i:-reconnu comme un variant monophasique du sérotype Typhimurium de formuleantigénique 4,[5],12 :i:1,2. Cette
augmentation marquéedunombre d’isolatsappartenant àcesérotypeest signaléeaussi bienauniveaunationalque dans d’autres pays européens
et auxÉtats-Unis[1].
En France, lesdonnées de surveillancedes souchescliniques collectées parleCentrenationalderéférencedes Salmonella montrentque la
fréquenced’isolementdecesérotypeest passée de la 11epositionen2005àlatroisième positionen2008, justeaprès lessérotypes Typhimurium
et Enteritidis,soit uneaugmentation de plus de 400%.Cependant,lenombre d’isolatsresteassez loin desdeuxprincipaux sérotypes.Demême,
lesoutils biostatistiques mis en placepar le Réseau Salmonella de l’Ansespourlasurveillancedes salmonelles d’originenon humaine et permettant
la détectiond’évènements inhabituels dans le nombred’isolatsfontétatd’unnombre anormalementélevé de souchesappartenant àcesérotype
depuis fin2007. Cettesituation semble stablepuisque le nombredesouches appartenant àcesérotyperecueillies durant 2009 se situe dans les
mêmesvaleursque la totalité de souchescollectéesannuellementaucours des4années précédentes dans lestroisgrandssecteurssurveillés:
Santéetproductionanimales, Hygiène desaliments et Environnement.
En Europe,les donnéesindiquent quelesérotype4,[5],12:i:-trèsrarementidentifiéavant 1990,sesitue actuellementdans les10premiers
sérotypes enregistrés dans différents pays et qu’ilexprime fréquemmentlephénotype de résistanceassocié àl’ampicilline,lastreptomycine,la
tétracycline et auxsulfamides[2].LeréseauEnterNetamontréque ce sérotypeétait identifiéen4ème positionparmi lescas de salmonelloses
humainesconfirmés en 2006.Les cas d’infectionobservésaveccesérotypesontliésàdes sourcesalimentairesvariées, maisles produits d’origine
porcine semblentplussouvent impliqués. En effet, le sérotype4,[5],12:i:-est égalementmentionné parmi les10sérotypes lesplusfréquemment
isolés àlafois de porcetdeviandeporcine d’après lesdonnées européennesde2006(http:/www.efsa.europa.eu/en/scdocs/scdoc/130r.htm).
Compte tenu de cettesituation et suiteàlasaisine de la DGAL surlesujet,ilaété décidéd’inclure dans la réglementation française concernant
le contrôle dessalmonelles en filièreaviaire,ladétection desvariantsdusérotype Typhimurium en plus descinqsérotypes ciblés (Notedeservice
DGAL/SDSSA/N2010-8026du27/01/2010).
Références bibliographiques
[1]Switt Al., SoyerY., WarnickLD.,Wiedmann M. Emergence, distributionand molecular andphenotypic characteristicsofSalmonella enteric
serotype4,5,12:i:-.Foodborne Pathog.Dis. 2009;6(4):407-15
[2]HopkinsK.L., KirchnerM., Guerra B.,GranierS.A.,Lucarelli C.,Porrero M.C.,JakubczakA., Threfall E.J.,MeviusD.J.Multiresistant Salmonella
entericserovar 4,[5],12:i:- in Europe:anew pandemic strain?Eurosurveillance, 15 (22)03 June 2010.
Bulletin épidémiologique, santé animale et alimentationN
o39 13