55 Chants Traditions
Signaux sonores, pigeons voyageurs et tours à feu
Les Gaulois créent un système de transmission de
l’information sur une bonne partie de leur territoire,
à partir de signaux sonores. Bien avant la conquête
romaine de la Gaule, ils utilisent ainsi des cris répétés et
repris à travers la contrée pour transmettre des messages.
Ce système continue d’exister lors de la guerre des Gaules. César note
d’ailleurs la rapidité avec laquelle la révolte des Carnutes, qui débute par
le massacre à Orléans d’un fonctionnaire romain, parvient bientôt à toutes
les cités. En moins de 12 heures, l’information parcourt 240 kilomètres à la
vitesse de 20 kilomètres heure.
Les romains mettent progressivement en place des moyens de
communications beaucoup plus élaborés. Ils reprennent notamment un
moyen de communication développé par les civilisations babyloniennes et
grecques : le pigeon voyageur. Ainsi débute le destin militaire du pigeon,
qui sera le fidèle compagnon du soldat jusqu’à la fin de la Première Guerre
mondiale. L’historien Pline relate qu’en 43 avant Jésus-Christ, au siège de
Modène, les assiégés utilisent les pigeons pour communiquer avec leurs
alliés de l’extérieur. Les pigeons achemineront les victoires et les défaites
des fameuses légions romaines à travers tout l’empire.
D’autres méthodes, tels les fanions, sont également utilisées. Mais pigeons
et fanions ne suffisent pas toujours à couvrir les vastes distances de
l’empire. Les romains reprennent alors un vieux procédé optique grec,
qu’ils perfectionnent : les tours à feu. Ils construisent ainsi le long des
routes de leurs territoires, vers 150 avant Jésus-Christ, des tours à feu
à cinq torches, dites de « Polybe », qui permettent de transmettre des
messages lettre à lettre. Le réseau part de Rome pour traverser les Gaules
et l’Espagne, pénètre en Afrique, puis revient en Italie. Ces tours révèlent
toute leur efficacité dans la lutte contre les invasions barbares. Après la
chute de l’empire, les tours à feux continueront d’être utilisées, notamment
par la république de Gênes jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.