Réduisez vos déchets de jardin Pratiquez la tonte mulching Préférez des espèces à croissance lente Il n’est pas toujours nécessaire de ramasser le gazon lors d’une tonte. Il existe une pratique appelée “tonte mulching” qui consiste à laisser sur place l’herbe tondue et finement coupée. Celle-ci se décompose alors naturellement sur place, apporte au sol des éléments nutritifs et maintient l’humidité du sol. Cela permet d’éviter le ramassage fastidieux du gazon et procure un gain de temps appréciable. Photos : © fotolia.com.Texte : Guide du jardinage durable et du compostage du département de Seine-Maritime. Quelques règles à respecter : Certains végétaux produisent beaucoup de déchets (bois de taille) qui sont difficilement valorisables sur place (thuyas, laurier-palme…). Certaines plantations à croissance lente nécessitent moins de taille que les haies habituelles : buis, abelia, céanothe, charme, houx, laurier-tin, troène, fusain d’Europe, lilas, lavande, hibiscus, laurier-sauce, camélia… Utilisez vos déchets végétaux en paillage 1 Tondre un tiers de la hauteur de l’herbe 2 Tondre fréquemment Il est possible d’utiliser les tontes en paillage au pied de toutes les plantations (arbres, arbustes, potager, haies, fleurs…). 3 Tondre toujours quand l’herbe est sèche Il est aussi possible d’utiliser les branches et feuilles mortes broyées en paillis, sous les arbres, arbustes, haies, fleurs (il existe dans le commerce des broyeurs à l’achat ou à la location). 4 Adapter sa vitesse de tonte Pour cette pratique, la tondeuse classique peut être suffisante (moyennant l’acquisition d’un “kit mulching”), mais il existe aussi des tondeuses spécifiquement adaptées qui coupent l’herbe très finement. Il peut être nécessaire toutefois de scarifier de temps en temps. N’hésitez pas à vous renseigner auprès d’un revendeur spécialisé car de nombreux modèles existent. Lavande Laurier-tin LE PAILLAGE C’EST QUOI ? Le paillage consiste à recouvrir le sol au pied des plantations. Cette pratique limite les pertes d’eau dues à l’évaporation et la croissance des mauvaises herbes. Troène Charme Réduisez l’utilisation de produits désherbants ! Pratiquez le désherbage mécanique ou thermique Couvrez votre sol ! Le couteau à désherber : il est très efficace pour extirper ici ou là quelques touffes de plantes indésirables. Il permet également d’atteindre les mauvaises herbes entre les dalles et les pavés. Cotonéaster La binette : c’est un outil particulièrement efficace pour désherber à différents stades de croissance. Photos : © fotolia.com.Texte : Guide du jardinage durable et du compostage du département de Seine-Maritime. Le désherbage à l’eau bouillante : ce système est efficace contre la majorité des plantes. Attention cependant à la brûlure ! Nous pouvons aisément utiliser nos eaux de cuissons (pâtes, riz…) pour arroser les mauvaises herbes de nos allées gravillonnées, descente de garage... Les gants : indispensables pour tirer sans crainte sur les mauvaises herbes. Les plantes couvre-sol : Elles sont choisies pour leurs performances à couvrir le sol de leurs feuilles, leurs tiges ou leurs racines superficielles et à s’étendre peu à peu sans envahir le jardin. Elles occupent l’espace disponible ne laissant plus de place pour les herbes indésirables. Ce sont des plantes esthétiques qui résistent à l’ombre, à la sécheresse et au gel. Exemples : bugle rampante, lierre, millepertuis, pervenches, fraisier des indes, bambou nain, cotonéaster, chèvrefeuille arbustif, pachysandra, ronce rampante, forsythia rampant, juniperus…). Demandez conseil à votre pépiniériste ! Millepertuis Lierre Les effets inhérents à l’utilisation des désherbants par les particuliers sont nombreux PRODUCTION DE DÉCHETS DANGEREUX : les emballages de pesticides sont des déchets dangereux et couteux à éliminer. POLLUTION DE L’EAU : les désherbants peuvent polluer l’eau d’une manière rapide et forte. ÉROSION ET STÉRILITÉ DU SOL : la terre désherbée chimiquement et laissée à nue est plus fragile, cela favorise le ruissellement et les inondations. RISQUES POUR LA SANTÉ : les pesticides autorisés dans les jardins peuvent présenter des risques pour la santé (inhalation, risque d’intoxication…). COÛT : l’utilisation de pesticides est onéreuse pour le particulier. Réduisez les traitements chimiques Luttez contre les ravageurs sans produit chimique Oeillet d’Inde Les fleurs et plantes aromatiques : la lavande écarte fourmis et pucerons et le thym éloigne les limaces. L’œillet d’Inde est un moyen de lutte contre les pucerons ou les aleurodes. Leur forte odeur est un répulsif naturel. Lavande UTILISER DES ASSOCIATIONS DE PLANTES Photos : © fotolia.com.Texte : Guide du jardinage durable et du compostage du département de Seine-Maritime. LÉGUMES ASSOCIER AVEC DISSOCIER DE Poireaux Carottes, céleris Haricots, pois, choux Tomates Oignons, poireaux, haricots, choux Betteraves, courgettes, potirons, épinards Courgettes Radis, pois, haricots Pommes de terre Pommes de terre Haricots, pois Tomates, courgettes, potirons Choux Laitues, tomates, thym Ail, poireaux, fraisiers, radis Utilisez des associations de plantes : sur le même principe que pour les plantes aromatiques, des odeurs multiples peuvent perturber les ravageurs. Ainsi, les carottes et les liliacées (poireaux, ail, oignon, échalote) se protègent réciproquement contre les mouches. Pratiquez la rotation des cultures : cette pratique permet de ne pas cultiver successivement au même endroit deux légumes d'une même famille. Cela permet d'éviter la propagation des ravageurs et des maladies. Utilisez des pièges et matériels : apportez une barrière de protection physique à vos cultures. Par exemple, on peut trouver des filets, voiles anti-insectes pour les potagers, des dispositifs à infrasons pour repousser les taupes ou les rongeurs. Savon noir Romarin Compost Les auxiliaires naturels : coccinelles, chrysope, nématodes, mésanges… se nourrissent de nuisibles et il est intéressant de les attirer en leur offrant de quoi se nourrir. Ainsi, buis, noisetier, laurier-tin ou lierre peuvent être des sites d’hivernation pour de nombreux insectes auxiliaires, et le cornouiller sanguin abrite araignées, chrysopes et coccinelles. Vous pouvez également installer des nichoirs pour les mésanges et des hôtels à insectes dans votre jardin. Luttez contre les maladies sans produit chimique ! Purin d’ortie Les répulsifs : marc de café, cendres de bois, algues marines, sureau, romarin et pousses de tomates repoussent certains animaux et insectes. Utilisez du purin d’ortie (100 g d’orties dans 1 litre d’eau) : il stimule efficacement le système immunitaire des plantes et repousse certains insectes nuisibles (pucerons…). Incorporez du compost : le compost favorise l’activité biologique du sol et fournit aux plantes une alimentation équilibrée. Il faut préférer les apports de compost mur (bonne odeur de terreau) à un excès d’engrais (ou de fumier) qui sera nuisible aux plantes. Retirez les organes malades : lorsqu’une partie de la plante est malade, il faut retirer les organes atteints et les jeter (ne pas les déposer au sol). Préférez des produits utilisables en agriculture biologique : ces produits comportent le logo “AB” et la mention “utilisable en agriculture biologique”. On peut trouver par exemple, des produits comme le savon noir ou des produits à base de phosphate ferrique pour lutter contre les insectes. Le compostage La fabrication du compost Le compostage, c’est quoi ? Le compostage est un procédé de dégradation naturelle des matières organiques, par des micro-organismes, en présence d’humidité et d’oxygène. À partir de déchets du jardin et de cuisine, le compostage permet d’obtenir gratuitement un amendement organique, le compost, structurant naturel nécessaire à la vie du sol et libérant lentement des éléments minéraux. Le compostage, pourquoi ? Que mettre dans le composteur ? Après le choix du mode de compostage, il faut connaître les déchets fermentescibles que l’on peut apporter : Shema compostage_Mise en page 1 14/04/16 10:35 Page1 Parmi tous les recyclages possibles des déchets que nous produisons, celui des déchets organiques, issus du jardin et de la cuisine, est le plus aisé. Il ne nécessite aucune énergie, aucun matériel sophistiqué, ni aucun produit chimique. Le compostage permet de limiter le volume des déchets ménagers qui, sans cela, devraient être transportés et incinérés, tout en améliorant la fertilité du sol des jardins grâce à un amendement naturel de qualité. Où placer le composteur ? Le compost sera installé à même le sol, afin que les organismes décomposeurs (insectes, vers, bactéries, champignons) puissent circuler entre la terre et les matières en décomposition. Il ne devra pas être placé trop loin de la maison pour que l’accès y soit facile. Un endroit caché, bien drainé, à mi-ombre et à l’abri du vent sera idéal. POUR LA CUISINE Épluchures de fruits et légumes, marc de café avec filtre, thé et tisane, essuie-tout et serviettes en papier, petits cartonnages (rouleaux de papier essuie-tout et de papier toilette, boîtes à oeufs en cartons, coquilles d’oeufs, cheveux et poils d’animaux, plumes, restes d’aliments et denrées non comestibles. Peaux d’agrumes (orange, citron), huiles alimentaires et de friture, cendres de bois tamisées. POUR LE JARDIN 2 méthodes pour composter : Photos : © fotolia.com.Texte : Guide du jardinage durable et du compostage du département de Seine-Maritime. COMPOSTAGE EN TAS Il consiste en un compostage direct des matières sur le sol, en un tas d’au moins 1 à 2 m3, à l’abri du vent et à l’ombre. LES AVANTAGES • Pas de limitation de volume, • Brassage du compost plus aisé. INCONVÉNIENTS • Attire certains animaux, • Processus de compostage plus long et plus difficile (excès d’humidité). COMPOSTAGE EN BAC Ce type de compostage est le plus répandu. En bois ou en plastique, il doit être posé au contact du sol. LES AVANTAGES • Conserve plus longtemps l’humidité, • Accélère le processus de compostage, • Evite les nuisances provoquées par les petits animaux, • Comporte un système d’ouverture pour extraire le compost, • Facilite la montée en température. Fleurs fanées, feuilles mortes, déchets ordinaires du potager, du jardin d’ornement et du verger, tailles de haies broyées, « mauvaises herbes » non montées en graine. Tontes de pelouse (varier les apports), feuilles de laurier (long à se dégrader), aiguilles de sapins/pins, végétaux aquatiques (algues), foin, paille et fumier. INCONVÉNIENTS • Brassage moins aisé, • Contrainte de volume mais possibilité de disposer de plusieurs composteurs. AU JARDIN : les déchets pollués, les végétaux traités, les plantes malades, les tailles de haies de conifères (thuyas, cyprès) ou persistants à feuilles épaisses (laurier, palme), les plantes en graines. À LA CUISINE / MAISON : coquillages, restes de viandes et de poissons, nappes jetables et étiquettes des fruits, balayures de maison, sacs d’aspirateur, sciures et copeaux de bois traités (agglomérés, contre plaqués…), cendres de charbon, papiers et cartons imprimés, tous produits chimiques, pierres, gravats, sable, tous les matériaux non biodégradables (verre, métaux, langes et couches jetables, matériaux et fibres synthétiques). Réussir son compost Respectez 4 règles simples : 1/ Fractionnez les déchets apportés (taille des déchets homogène). 2/ Aérez et brassez régulièrement le mélange (aussi souvent que possible, pour y faire circuler l’air et éviter le pourrissement). 3/ Surveillez l’humidité/la sécheresse (l’activité biologique est ralentie dans un milieu trop sec ou trop humide). 4/ Il faut respecter, le plus possible, un bon équilibre entre les apports de déchets "verts et humides", riches en azote, et les "secs et bruns", riches en carbone. Photos : © fotolia.com.Texte : Guide du jardinage durable et du compostage du département de Seine-Maritime. 50% 50% de matières à tendance azote de matières e n o b r a c e c n a d n e t à Types de déchets Gazon Verts et humides (azote) Secs et bruns (carbone) X Épluchures de fruits et légumes X Plantes herbacées ou mauvaises herbes X COMME AMENDEMENT ORGANIQUE : L’épandre alors en couches minces (1 à 5 litres par m2), puis l’incorporer au sol superficiellement par binage sur 7 à 10 cm de profondeur. À effectuer, de préférence, au début du printemps car le compost permettra que le sol se réchauffe plus facilement, grâce à sa couleur foncée. COMME SUPPORT DE CULTURE : Branchages X Foin, paille X Sciure et copeaux X Feuilles mortes X Petits cartonnages Plantes herbacées ou mauvaises herbes Le compost mûr peut être utilisé de 2 façons : X X Il convient alors de le mélanger avec de la terre et/ou avec du sable. En effet, il faut absolument éviter de semer ou de planter directement dans le compost. La proportion d’1/3 de compost pour 1/3 de terre et 1/3 de sable est généralement conseillée pour les plantes en pot. Il est possible de disposer le compost avant sa maturité totale en paillage (structure grossière appelée paillis) sur la terre, au pied des arbres ou sur des cultures déjà avancées. Quelle quantité de compost apporter dans le jardin ? Apport nul Les plantes grasses ou succulentes (type cactées). Chaque problème a sa solution Les bienfaits du compost Le compost est bénéfique pour le sol (action à long terme en sa qualité d’amendement) et fait pousser votre jardin (qualité d’engrais). Il : • Accroît l’activité biologique du sol ; • Contribue au renouvellement voire à l’augmentation du capital d’humus dans le sol ; • Améliore la structure du sol en le rendant plus grumeleux et meuble ; • Améliore le bilan hydrique des sols sableux et réduit l’érosion ; • Améliore l’aération et le drainage des sols lourds ; • Fournit aux plantes un apport nutritif « au compte-goutte », tel un engrais à action lente. Apport moyen Apport important Apport très important (de 1 à 3 kg de compost/m /an) (de 3 à 5 kg de compost/m /an) (plus de 5 kg de compost/m2/an) Les rosiers, la plupart des fleurs, les arbres fruitiers, les légumes peu exigeants (betterave, carotte, haricot). Framboisier, groseillier. Les terres très pauvres, la création de jardins. 2 Symptôme 2 Causes Remèdes Des odeurs désagréables se dégagent. Manque d’air, trop d’eau ou trop d’herbe fraîche. Retourner le tas et ajouter des déchets grossiers ou riches en carbone (feuilles mortes, paille, brindilles, copeaux). Diminuer l’arrosage et protéger des fortes pluies. Des moucherons sont présents autour du composteur. Cela arrive souvent en été et cela ne présente aucun inconvénient. C’est le signe d’une bonne activité biologique, car les larves de moucherons (asticots) transforment les déchets organiques en compost. Apporter des déchets variés et mélanger régulièrement le compost. Le tas de compost est sec et des moisissures se développent. Pas assez d’eau et pas assez aéré. Retourner le compost et ajouter de l’eau ou des déchets riches en eau. Le tas est froid et les déchets se décomposent mal. Volume de compost trop petit ou compost trop tassé. Le compost est exposé à l’asséchement. Manque d’azote. Déchets trop gros. Ajouter de la matière et retourner le compost. Couvrir d’un couvercle. Ajouter des déchets riches en azote (épluchures de légumes, gazon). Fragmenter ou broyer les déchets à problème afin de faciliter l’action des micro-organismes. Les animaux sont attirés par le compost. Mauvais recouvrement des déchets ou présence de matières non recommandées. Cependant il est normal que certains petits animaux soient attirés par le compost. Recouvrir constamment les déchets de cuisine avec du vieux compost ou encore des feuilles et enlever les matières non recommandées.