Programme L`Espace des Sciences Sociales

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L’espace des sciences sociales
Séminaires interdisciplinaires
2012
EHESS, TESC, MSHS-T
Salle D30
Université Toulouse II-Le Mirail
Maison de la Recherche
10h00-13h00
16 janvier 2012 L’espace des sciences sociales : démarches communes et lignes de partage Jean-­‐Pierre Albert ([email protected]) Quelque vingt ans après la publication par Jean-­‐Michel Berthelot de L’intelligence du social (1990) et celle de Le raisonnement sociologique : l’espace non-­‐poppérien du raisonnement naturel (1991) par Jean-­‐Claude Passeron, comment poser aujourd’hui la question de la spécificité des sciences sociales ? Comment penser à la fois ce qui les distingue et ce qui les rapproche ? Les références (non exclusives) aux deux ouvrages cités serviront à ouvrir la réflexion pluridisciplinaire en partant des « schèmes d’intelligibilité » proposés par Berthelot et de leurs usages différents dans les sciences sociales : ce pluralisme épistémologique conduisant, comme la réflexion de Passeron, à poser à nouveaux frais peut-­‐être la question de la scientificité de nos disciplines. 23 janvier 2012 André Orléan, « Refonder l’économie » Olivier Brossard, Michel Grossetti (olivier.brossard@univ-­‐tlse1.fr, rgros@univ-­‐tlse2.fr) Rencontre et débat avec André Orléan (CNRS, EHESS et membre de l’École économique
de Paris), à l’occasion de la sortie de son nouvel ouvrage, L’empire de la valeur. Refonder l’économie (Seuil, 2011). 6 février 2012 La question animale Julien Weisbein (julien.weisbein@sciencespo-­‐toulouse.fr) Avec la montée en puissance des thématiques environnementales, sanitaires ou bioéthiques, la question animale a fait récemment l'objet de reformulations diverses par nos disciplines, l'anthropologie étant en la matière rejointe par la sociologie, la science politique, le droit, la philosophie et plus marginalement l'histoire. Ainsi en est-­‐il du projet de « repeuplement des sciences sociales par les non-­‐humains », plaidant une mise à symétrie entre humains et non-­‐humains (dont les animaux) dans l'explication des faits sociaux, ou de l'analyse de la façon dont ceux-­‐ci sont de plus en plus objets de controverses (par exemple au sujet de leurs souffrances ou des conditions de leur mise à mort). Cela apparaît également dans les principes de mobilisations et de politiques publiques ou dans les enjeux éthiques soulevés par les expérimentations médicales (et, à travers elles, la question de la dignité animale). Ainsi les multiples façons à travers lesquelles les sociétés humaines établissent des relations et tracent des frontières avec les animaux sont à présent ré-­‐interrogées. Ces travaux soulignent notamment que les précédentes séparations axiologiques entre ordres humains et animaux tendent aujourd'hui à devenir floues pour laisser la place à des cadrages divers de cette question animale, que ce soit en termes sanitaires, environnementaux, moraux ou proprement politiques. 27 février 2012 La cannibalisation disciplinaire (1) : le cas de la géographie Denis Eckert (eckert@univ-­‐tlse2.fr) La cannibalisation disciplinaire Nous ouvrons, dans le cadre du séminaire « L’espace des sciences sociales », une série de séances consacrées à la question de la « cannibalisation disciplinaire ». Ces séances, étalées sur plusieurs cycles du séminaire (et donc sur plusieurs années universitaires), prendront à chaque fois pour objet une discipline spécifique (anthropologie, histoire, sociologie, science politique, économie, etc.) pour examiner la manière dont ses méthodes et résultats sont utilisés par d'autres communautés. La première séance sera consacrée à la géographie. Toutes les disciplines des sciences sociales font l'objet d'usage et de recours par des disciplines voisines. Se déploient simultanément des processus d'affirmation disciplinaire et d'emprunts plus ou moins sauvages à d'autres communautés. Il y a des cas célèbres, comme l'œuvre de l'historien Fernand Braudel, abondamment citée et exploitée par des auteurs non-­‐historiens. Nous nous intéressons ici à la manière dont ces emprunts se font. -­‐ Y a-­‐t-­‐il des constantes dans les procédés d'emprunt? -­‐ Ces emprunts s'appuient-­‐ils sur une vision de l'œuvre acceptée par la communauté disciplinaire de l'auteur, ou procèdent-­‐ils d'une nouvelle interprétation/exploitation de ses travaux? Les théories et conceptions de l'auteur en sont-­‐elles alors dénaturées, cannibalisées pour être réemployées en pièces détachées afin de servir un raisonnement sans rapport avec les conceptions de l'auteur? Quelles sont les limites et les faiblesses de ces emprunts? -­‐ Y a-­‐t-­‐il des emprunts moins personnalisés, des importations de concepts et de méthodologies? -­‐ Quels sont les travaux qui sont ainsi mobilisés par d'autres disciplines: des ouvrages ou articles jugés fondamentaux dans la communauté de départ et donc fortement légitimés, ou plutôt des réflexions considérées comme marginales et qui n'auraient pas particulièrement retenu l'attention – mais trouvent un écho inattendu dans les préoccupations d'une autre communauté disciplinaire ? -­‐ Quelles fins servent ces emprunts? S'agit-­‐il par exemple seulement d'une cannibalisation cosmétique, permettant de citer une autorité intellectuelle d'une autre discipline? -­‐ Les auteurs cannibalisés sont-­‐ils forcément des intellectuels particulièrement connus et prestigieux, ou constate-­‐t-­‐on des butinages moins prévisibles ? Le cas de la géographie Nous proposons d'ouvrir cette réflexion par le cas de la géographie. Il y a plus d'un siècle, l'historien faisait volontiers usage de la géographie pour « poser le cadre ». Aujourd'hui, dans bien des disciplines voisines, on s'intéresse au rapport à l'espace et au territoire, fonds de commerce de la géographie. Quelles sont les disciplines dans lesquelles on constate des lectures et des réemplois de travaux géographiques (et dans le cadre de quels questionnements se font-­‐ils)? Y a-­‐t-­‐il des thèmes privilégiés? Est-­‐ce que les chercheurs s'approchent du "local", découvrant les échelles fines, ou au contraire posent des questions dans le cadre d'espaces de référence plus vastes? Quels sont alors les concepts, hypothèses, méthodes de travail géographiques qui sont mobilisés? Cette cannibalisation de la géographie s'opère-­‐t-­‐elle sans dommage aux yeux des géographes? 19 mars 2012 Ecrire les sciences sociales Claire Judde (judde@univ-­‐tlse2.fr) Les chercheurs en sciences sociales partagent une préoccupation commune vis-­‐à-­‐vis de l’écriture et de la restitution de leurs travaux par le biais d’une « littérature ». Chacune de nos disciplines, selon une historicité propre, s’est ainsi construite dans un rapport d’abord distancié avec une narrativité qui semblait en contradiction avec la scientificité requise par des disciplines en construction, à partir de la fin du XIXe siècle. Plus récemment, en particulier depuis les années 1970, les sciences sociales ont également interagi de façon spécifique avec les débats soulevés par le Linguistic Turn et le post-­‐
modernisme, la question du récit, de la vérité de la narration, et du caractère performatif du langage. Aujourd’hui, la généralisation de l’anglais comme langue de communication scientifique d’une part, et la transformation du marché éditorial de l’autre ont ouvert de nouveaux débats sur les enjeux de l’écriture des sciences sociales et la question de leur réception par le public. 2 avril 2012 L’élection comme objet social Eric Darras (eric.darras@sciencespo-­‐toulouse.fr) 23 avril 2012 Les fondements de l’économie standard au crible des sciences sociales Olivier Brossard, Michel Grossetti (olivier.brossard@univ-­‐tlse1.fr, rgros@univ-­‐tlse2.fr) A partir de l’analyse de textes récents choisis parmi les plus cités en économie, cette séance cherchera tout d’abord à faire le point sur les hypothèses communément admises par les économistes pour rappeler comment elles se situent par rapport à l'épistémologie générale des sciences sociales. On se demandera ensuite si les innovations méthodologiques récentes de la science économique (par exemple l’économie comportementale et l’économie expérimentale) modifient substantiellement le positionnement épistémologique de l’économie : l’hypothèse d’un homo œconomicus rationnel et opportuniste privé d'encastrement social joue-­‐t-­‐elle toujours le même rôle dans l’économie moderne ? 14 mai 2012 Séance doctorants Cette séance permettra à des doctorants de l’université de Toulouse de présenter leurs travaux et leur approche interdisciplinaire, en insistant sur leurs usages des différentes sciences sociales. Les doctorants désireux de prendre part à cette séance sont invités à prendre contact avec les organisateurs de façon à établir le programme définitif. Contact : pour toute information supplémentaire, et pour la séance doctorants Claire Judde ([email protected]). 
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