espèce particulière, qui se nourrissaient majoritairement de son pollen, et qui faute de
nourriture en quantité suffisante, vont voir leur population décroitre.
Or ces insectes constituaient l’essentiel de la nourriture d’un petit rongeur ; lequel va
exercer sur la population décroissante d’insectes une pression trop forte, pour assurer la
survie de sa propre espèce.
Résultat : le rongeur va accélérer la disparition des insectes et provoquer la fragilisation
de sa propre espèce par manque de nourriture.
Donc, soit le rongeur va migrer vers une nouvelle source de subsistance et quitter son
biotope d’origine, soit il va s’adapter à un autre mode d’alimentation (mais le phénomène
d’adaptation des espèces est très lent, donc il y aura d’abord diminution du nombre
d’individus de l’espèce, puis augmentation de ceux qui auront su s’adapter), soit sa
population va décroitre et s’éteindre par manque de nourriture et/ou par appauvrissement
de son patrimoine génétique si sa population est isolée.
Enfin, dans notre exemple volontairement très simplifié, la raréfaction de notre rongeur
va provoquer un déséquilibre des prédateurs supérieurs dont il constituait la nourriture …
Ainsi, en simplifiant au maximum le fonctionnement d’une chaine trophique, nous
constatons que la disparition d’une espèce va provoquer d’autres disparitions par ricochet
et bouleverser les équilibres de l’intégralité de la chaine.
C’est pour cela que la perte de biodiversité est grave, et en même temps difficile à
mesurer et à suivre.
On a remarqué que les capacités de remplacement d’espèces dans un milieu sont
étonnantes, mais en même temps elles vont provoquer des modifications d’interactions et
d’équilibres. Et plus le nombre d’espèces dans un écosystème est important, plus il sera
dynamique, car il sera moins « sensible » aux variations quantitatives d’une espèce
donnée.
Nécessité de protéger.
Il est devenu impératif de mettre en place des politiques de protection de la biodiversité.
Mais la mise en place de tels outils se heurte à notre vision des espèces : les considérons
nous comme utiles, sans intérêt ou nuisibles ?
Ainsi nous avons tendance à considérer la biodiversité sous l’angle de notre interprétation
de la pertinence ou non de la présence de certaines espèces individualisées, oubliant le
principe d’écosystèmes complexes et en interconnections.
Une personne de l’assistance a du reste posé cette question bien dérangeante à Jean-
Marie Pelt : si l’on parvient aisément à comprendre le rôle de chaque espèce et les
interactions qu’elle entretient au sein de son écosystème avec les autres, où se situe
l’homme dans cette chaine ? Quel rôle la nature lui a-t-elle assigné, qu’il a à ce point
détourné à son seul profit ?
Difficile question en vérité … Même s’il peut nous sembler évident, en regard de la
dégradation de l’Environnement et du climat que les activités humaines ont provoqué
essentiellement depuis ces 150 dernières années, que si l’homme n’était pas là … la
Nature ne s’en porterait que mieux !