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PROGRAMME
Mardi 16 décembre 2014
09h30 – 10h15
Accueil des participants (Hall MSH)
10h15 – 10h45
Ouverture du colloque (Amphi Germaine TILLION – MSH)
Christian PIHET, Vice-Président de la Commission Recherche, Université
d’Angers
Christophe BECHU ou son représentant, Président d’Angers Loire
Métropole et Maire d’Angers
Christine BARD, Directrice de la SFR Confluences d’Angers et Professeure
des universités en histoire - CERHIO
Philippe DUHAMEL, Directeur du laboratoire ESO-Angers et Professeur des
universités en géographie, UFR ESTHUA Tourisme et Culture
Stéphane LEROY et Emmanuel JAURAND, Professeurs, géographes, UMR
CNRS 6590 ESO, Angers, responsables scientifiques de la Biennale
10h45 – 11h30
1ère Plénière
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Line CHAMBERLAND, Professeur, sociologue, Université du Québec à
Montréal
Des sexualités et des genres
11h30 – 12h45
Atelier 1 : DésirS
(Salle de conférence – La Passerelle)
Animateur : Emmanuel JAURAND, Professeur en géographie,
Université d’Angers, UMR ESO, responsable scientifique de la Biennale
Arnaud ALESSANDRIN – Université de Bordeaux, Centre Emile Durkheim ;
Marielle TOULZE, Université de Saint-Etienne, Centre Max Weber
BDSM Public Event : plaisir ; pouvoir et domination
Nathanaël WADBLED – Université de Lorraine, Université du Québec à
Montréal
La cité des désirs. Topographie des pratiques sadomasochistes dans « The
Duchess of LA » de Jane Delynn
Brieuc BISSON – Université Rennes 2, UMR ESO
Venise ville des amoureux : construction et entretien d’un mythe
contemporain vu du point de vue français
Atelier 2 : Faire avec la distance.
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Animateur : Dominique ROYOUX, Professeur associé, Icotem –
Ruralités, Poitiers
Gérard CREUX – IRTS Franche-Comté, C3S ; Sabrina PRESSE, Université Lille 3
La vie affective et sexuelle à l’épreuve de la distance
Antony CHAUFTON – CAARUD Montaraire
« Ici et ailleurs » : le double exil
Pierre BRASSEUR – Université Lille 1, CLERSE
Handicapé-ch-conjointe.fr : les migrations de l’amour
12h45 – 14h30
14h30 – 16h00
Déjeuner (Caféteria)
Visite de l’exposition « Nanamorphoses » à la BU Belle-Beille
Atelier 3 : Peur et harcèlement dans l’espace public
(Salle de conférence – La Passerelle)
Animatrice : Chadia ARAB, Chargée de Recherche en géographie, UMR
ESO, Université d’Angers
Yves RAIBAUD – Université Bordeaux Montaigne, UMR ADES
Désirs de ville, peurs urbaines
Marion TILLOUS – Université Paris 8, UMR LADYSS ; Perrine LACHENAL,
Université Aix-Marseille, IDEMEC
Harcèlement sexuel et consubstantialité des rapports de domination
Maaike VOORHOEVE – Wissenschaftskollegzu, Berlin
Controlling bodies, controlling space : the case of the law prohibiting sexual
harassment in Tunisia
Laura VAN PUYMBROECK ; Yves RAIBAUD – Université Bordeaux
Montaigne, UMR ADES
Le harcèlement de rue des étudiantes à Bordeaux
Atelier 4 : Identité de genre et droit à la ville ?
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Animatrice : Sophie LOUARGANT, Maîtresse de conférences,
géographie et aménagement du territoire, Université Grenoble 2,
UMR PACTE
Catherine DESCHAMPS – Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris
Val-de-Seine, EA SOPHIAPOL-LASCO
Genre et séduction dans l’espace public parisien
Charlotte PRIEUR – Université Paris 4, UMR ENeC
De la sécurité à la bienveillance : questionner la construction des lieux
queers radicaux parisiens et montréalais
16h00 – 16h30
Pause (Hall MSH)
16h30 – 17h15
2ème Plénière
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Didier ERIBON, Professeur de Sociologie, Université de Picardie-Jules Verne
Système du genre et verdicts sexuels: "La Domination masculine" revisitée
17h15 – 18h15
Table ronde / Débat : Harcèlement sexuel et université
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Animatrice : Christine BARD, Directrice de la SFR Confluences d’Angers
et Professeure d’Histoire – UMR CERHIO
Participants : Yves RAIBAUD, Sabrina SEBTI, Perrine LACHENAL, Marion
TILLOUS,
18h15
Fin de journée
18h30
Départ du bus pour le centre-ville
20h00
Dîner (Restaurant Mets et Vins Plaisirs – 44 bd Ayrault – 49100 ANGERS))
Mercredi 17 décembre 2014
09h00 – 09h15
Accueil des participants (Hall MSH)
09h15 – 10h00
3ème Plénière
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Isabelle CLAIR, Chargée de Recherche en sociologie, UMR CRESPPA-GTM
10h00 – 10h45
4ème Plénière
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Guy DI MEO, Professeur émérite de géographie, Université de Bordeaux
Montaigne
Le genre et les lieux, une approche de géographie sociale
10h45 – 11h15
Pause (Hall MSH)
11h15 – 12h45
Atelier 5 : Homosexualiser l’espace public
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Animateur : Yves RAIBAUD, Maître de Conférences – HDR,
géographie, Université Bordeaux Montaigne, UMR ADES
Jean-Marc FOURNIER – Université de Caen, UMR ESO
Lecture géographique du film « L’inconnu du lac » d’Alain Guiraudie (2013) à
travers les notions d’effet de lieu, de frontières et de territoires.
Ulysse LASSAUBE – Université Paris 1, UMR Géographie-cités
L’espace public urbain et le plaisir homosexuel illicite
Emmanuel JAURAND – Université d’Angers, UMR ESO
La sexualisation de l’espace public : construire un entre-soi masculin à la
plage
Denis TRAUCHESSEC – Université d’Angers, UMR ESO
« Tu sais où ça baise ? » Acquérir des savoirs spatiaux pour pratiquer les
lieux de drague homosexuelle
Atelier 6 : Discrimination : faire et défaire la norme
(Salle de conférence – La Passerelle)
Animateur : Erika FLAHAULT, Maîtresse de Conférences en sociologie,
Université du Maine, UMR ESO
Pierre VERDRAGER – Université Paris Descartes, CERLIS
Le mariage et le placard
Line CHAMBERLAND, Université du Québec à Montréal
Adéquation des services sociaux et de santé avec les besoins des minorités
sexuelles au Québec
Raquel Lage TUMA – Université Fédérale de Goias
Mariage Homosexuel : légalisation, rituel et tradition
Alain LEOBON – Université d’Angers, UMR ESO
Discriminatios et attitudes négatives rapportées par les répondants du Net
Gay Baromètre 2013 : une approche exploratoire à l’intersection de diverses
catégories d’oppression
12h45 – 14h15
Déjeuner (Caféteria)
14H15 – 15H45
Atelier 7 : Corporéité et rapport de domination
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Animatrice : Francine BARTHE-DELOIZY, Maîtresse de Conférences –
HDR en géographie, Université de Picardie-Jules Verne,
UMR ENeC
Colette LE PETITCORPS – Université de Poitiers, UMR MIGRINTER
Désexualisées et objets du désir sexuel. Femmes noires domestiques à l’île
Maurice
Sibylla MAYER – Université Catholique de Louvain, Chaire Hoover, CIRFACE
L’ordre négocié des lieux de prostitution
Gaëlle SEMPÉ – Université Rennes 2, UFRAPS
Espace carcéral et homosexualité : Etude sur les rapports sociaux de sexe et
la domination masculine dans le sport en prison hommes
Hélène MARTIN – Haute Ecole de Travail Social et de Santé de Lausanne,
EESP
Le corps comme espace de pratiques et de discours sexuant. L’exemple de la
chirurgie sexuelle cosmétique
Atelier 8 : Fiertés et Festivités LGBT
(Salle de conférence – La Passerelle)
Animateur : Colin GIRAUD, Maître de conférences en sociologie,
Université Paris-Ouest, EA SOPHIAPOL
Carlos Eduardo MAIA – Université Fédérale de Juiz de Fora
Colorier le paysage : les parades LGBT à Sao Paulo, Anvers et Amsterdam
Antoine LE BLANC – Université du Littoral, TVES
Pratique spatiales du sport LGBT : de la gestion du risque à la création
d’espaces et de réseaux sportifs parallèles
Julie PODMORE – Université Concordia de Montréal
Le droit à la ville « gouine » : la géographie politique des marches « dyke » à
Montréal en 2012
Line CHAMBERLAND ; Joseph Josy LEVY – Université du Québec à Montréal
La mémoire spatiale dans les récits de témoins-acteurs du mouvement LGBT
au Québec
15h45 – 16h15
Pause
16h15 – 17h15
Table ronde : Où vont les recherches sur les sexualités et l’espace ?
(Amphi Germaine TILLION – MSH)
Animateur : Stéphane LEROY, Professeur en géographie, Université
d’Angers, UMR ESO, responsable scientifique de la
Biennale
Participants : Rachele BORGHI, Nadine CATTAN, Colin GIRAUD, Alain
LEOBON, Carlos Eduardo MAIA, Raymonde SECHET
17h15
Clôture du colloque (Amphi Germaine TILLION – MSH)
17h30
Départ du bus en direction de la Gare
RÉSUMÉS
BDSM PUBLIC EVENT : plaisir ; pouvoir et domination
ALESSANDRIN Arnaud
Centre Emile Durkheim, Bordeaux
[email protected]
TOULZE Marielle
Centre Max Weber, St Etienne
[email protected]
RÉSUMÉ
Lors de cette communication, notre analyse portera sur ce que les évènements publics du BDSM font à
l’urbain. Il existe, en effet, dans l’espace contemporain, une connivence entre le dedans et le dehors. En
prenant appui sur ces mises en scènes de l’intime dans l’espace social, il s’agit d’observer comment le réel, qu’il
soit d’ordre privé, intime ou public s’entremêle, se croise, se superpose de manière désordonnée dans le
monde urbain. Les FOLSOM de Berlin et de San Francisco sont des évènements symptomatiques de cette
porosité en acte dans le monde urbain. Les FOLSOM sont des rencontres et des instants de pratiques BDSM
(Bondage, Domination, Sado-Masochisme) annuelles, qui se déroulent aussi bien dans des lieux publics (rues,
parcs) que privés (bars, clubs) et semi-privés (appartements ouverts sur l’extérieur). Ainsi l’idée de ce qui tenait
d’une frontière imperméable et concrète entre ce qui était de l’ordre du public et du privé – si tant est que
1
cette frontière ait vraiment existé – se relève à présent indistincte, confuse, effritée et poreuse. Dans un
premier temps, nous reviendrons sur une géographie du DBSM, telle qu’elle est notamment produite par la
géographie nord-américaine. Une fois cet état des lieux esquissé, nous poserons deux questions :
De quelle manière le consentement privé peut-il servir de base à un consentement plus large ou, pour
le dire autrement, jusqu’où ce qui relève de la philosophie morale permet-il d’épouser les contours
d’une philosophie politique ?
-
En prenant appui sur la territorialisation du contrat BDSM nous montrerons en quoi, la pratique BDSM
et le consentement qu’elle convoque participent d’une contractualisation éphémère (et sélective) de
l’espace public.
Pour répondre à ces interrogations, nous prendrons appui sur de vidéos (professionnelles ou amatrices)
recueillies sur Internet, d’une analyse des supports de communication des FOLSOM (sites internet, affiches)
ainsi que de témoignages. A la suite de quoi nous nous pencherons sur ces nouvelles formes d’agencement de
l’espace urbain, produisant des effets de brouillage caractéristique d’une indistinction des lieux, des formes du
visible et des pratiques. La ville contemporaine offre ainsi un large champ d’expériences de l’ordre du
troublant, de l’évanescent ou encore du tournoyant. Ce sont ces formes du sensible que nous souhaitons
rendre compte dans les mises en corps qui sont expérimentés lors des manifestations BDSM. Par ailleurs, ces
dernières suggèrent que les interactions qui s’y jouent, ne renvoient pas seulement à des jeux triviaux de
domination, mais sont à considérés aussi comme des renversements possibles des représentations du corps
politique dans l’espace social ou les logiques de dominations se jumèleraient avec d’autres logiques d’actions
comme celles du consentement, du plaisir, ou encore du subversif. Cet exercice s’inscrit donc pleinement dans
une géographie des plaisirs et des tabous.
BROWNE Kate et al. (dir.), Geographies of sexualities, Ashgate, 2009.
DOWNING Lisa, « Power for pleasure », New Informations, vol.80-81, pp : 218-220, 2013.
FOUCAULT Michel, «Sexe, pouvoir et la politique de l'identité », dits et écrits, Tome IV, 1994.
POUTRAIN Véronique, Sexe et pouvoir. Enquête sur le sadomasochisme, Paris, Belin, 2003.
WEISS Margot, “BDSM sexuality in the San Francisco bay area”, Anthropologica, n°48, pp: 229-244, 2006.
La cité des désirs. Topographie des pratiques sadomasochistes dans « The
Duchess of LA » de Jane Delynn
WADBLED Nathanaël
Université de Lorraine (CREM), Université du Québec à Montréal, Université Paris 8
[email protected]
RÉSUMÉ
Dans la nouvelle « The duchess of LA », l’écrivaine américaine Jane Delynn propose une
topographie des lieux de désirs et de plaisirs sadomasochistes. L’évolution du rapport de la
narratrice aux pratiques SM, passant de voyeur d’une séance hétéronormative à actrice
d’une pratique queer puis au renoncement à ces fantasmes, correspond à une circulation
entre différents espaces associés à chaque forme que prend son désir. Elle passe de l’espace
privé intime d’une maison à l’espace communautaire d’un bar lesbienne cuir à l’espace
public. À chaque fois un rituel spécifique introduit en même temps dans le nouvel espace et
dans un certain mode de circulation des désirs. La narratrice est mise dans une certaine
disposition à adopter certains codes et comportements à la fois sociaux et fantasmatiques
associés à ces lieux. S’opposent ainsi respectivement les formes sociales de l’intimité
coupées de l’extérieure où se reproduisent les normes ou les habitudes malgré l’apparence
d’une certaine libération autoproclamée, des communautés ou subcultures sexuelles où
peut se jouer la production d’identités ou de pratiques en décalage, et de la publicité où les
sujets sont contraints de correspondre à des normes sociales reconnues pour établir des
relations avec les autres.
Cette communication se propose d’analyser la manière dont
ces déplacements sont indissociablement physiques et symboliques, et comment en les
décrivant Jane Delynn propose une géographie urbaine du sadomasochisme.
Venise ville des amoureux : construction et entretien d’un mythe
contemporain vu du point de vue français
BISSON Brieuc
Université Rennes 2
[email protected]
RÉSUMÉ
Venise est aujourd’hui une ville connue mondialement, pour laquelle le rôle des
représentations dans sa perception est, peut-être plus que dans d’autres villes, primordial.
Une des représentations les plus remarquables associée Venise est celle de ville des
amoureux, qui tend à en faire la ville romantique par excellence dans une approche
particulièrement hétéro normée. Or ce qui s’apparente aujourd’hui à un mythe est une
construction du XIXe siècle. On constate en effet que l’image de Venise qui primait au XVIIIe
siècle était non l’image d’une ville romantique mais celle d’une ville des plaisirs interdits et
du jeu. Il s’agit donc de chercher à comprendre comment on a pu passer de la Venise des
plaisirs à la Venise romantique dans le cadre conventionnel du voyage en amoureux. On
aborde ici ce glissement au prisme d’une approche croisée de la vie et des œuvres
« vénitiennes » de Casanova, Byron et Musset. Trois figures qui accompagnent cette
évolution entre ces deux images bien distinctes de Venise. L’aventure de Alfred de Musset et
de Georges Sand dans la ville lagunaire en 1834 marque, notamment du point de vue
français, un tournant important dans la construction de cette image romantique de la ville. Il
est également intéressant de se demander comment ce mythe est entretenu aujourd’hui,
par qui, et dans quel but. Les médias culturels, cinéma ou romans d’amour, comme les
acteurs du monde du tourisme sont ici particulièrement interrogés. Il s’agit donc d’une
approche géo littéraire d’un objet urbain et des représentations qui le fondent.
La vie affective et sexuelle à l'épreuve de la distance
CREUX Gérard
Université de Franche-Comté
IRTS de Franche-Comté
[email protected]
PRESSE Sabrina
[email protected]
RÉSUMÉ
Si la distance ne semble plus faire obstacle à la rencontre, la construction du couple, dans sa
dimension affective et sexuelle, peut être considérée de différentes manières. Michel Bozon
parle ainsi de scénarios de la vie sexuelle envisagés par la société et note que « les limites
même du sexuel sont changeantes historiquement, culturellement et socialement »2.
Autrement dit, nous proposons d’interroger ce qu’engendre la mise à distance des corps
dans une perspective amoureuse.
Quand bien même les premiers échanges épistolaires remontent au 1er siècle av. J.-C., ce
qui caractérise ceux de notre ère numérique, c’est leur simultanéité et leur rapidité. Or la
simultanéité des échanges apporte aussi la possibilité aux « partenaires amoureux » d'être
réunis dans un espace numérique susceptible d’apaiser l'attente de la prochaine rencontre.
Ainsi les espaces virtuels, mais également cette communication numérique, amèneraient les
partenaires à développer ce que nous appellerons leur « géo-imaginaire », ce qui correspond
au fait d’imaginer son partenaire amoureux dans son espace réel à partir d’éléments
authentiques (plans, photographies).
Nous pouvons ainsi repérer dans ces nouveaux comportements une part d’innovation et de
créativité de ces couples en « pointillé » amenant à une forme de reliance. Le face à face
virtuel semble remplacer le face à face physique et les premières scènes amoureuses se
réalisent virtuellement, quand bien même en direct, avant de devenir réelles, les partenaires
se dévoilant spirituellement avant de se dévoiler physiquement amenant à penser à une
forme d’apprentissage amoureux.
C’est à partir d’un travail de terrain qualitatif original auprès de personnes vivant une
relation à distance que sera construite notre réflexion. Dans un premier temps, nous
analyserons les conditions sociales de production d’une relation à distance et dans un
second temps, les effets de la distance spatiale dans la fabrication du couple à travers à
travers, entre autre, du rapport au corps.
2 Michel Bozon (2006), La séxualité, in Dictionnaire des sciences humaines et sociales, Sylvie Mesure et
Patrick Savidan (dir.), Paris, Editions PUF, pp. 1078-1081
« Ici et ailleurs » : le double exil
CHAUFTON Antony
[email protected]
RÉSUMÉ
Scènes de vie quotidienne dans les départements de l’Oise et de l’Aisne qui convoquent des
femmes qui s’exposent et se drapent de discrétion, à l’intérieur de leur camionnette, mais
aussi d’autres se montrant plus volontiers, marchant toute la journée, prêtes à s’engouffrer
dans un véhicule. Toutes partagent le fait de se livrer à la prostitution, dans un espace qui se
dessine à la périphérie de villes, aux abords des forêts, le long d’axes routiers, dans la
campagne. Mais au-delà, toutes dessinent leur vie en trois lieux majeurs que sont la zone
prostitutionnelle, leur logement et leur vie à l’extérieur de nos frontières. Cela en fait des
migrantes et, plus volontiers encore, des femmes d’exil pour lesquelles tous ces lieux, aussi
distants et distincts soient-ils, viennent pourtant se confondre.
Mots-clés : prostitution, exil, intime, jeu, hétérotopies, aventure, corps migrant
"Here and elsewhere": the double exile
Scenes of daily life in the departments of Oise and Aisne convening women who expose
themselves and drape of discretion within their van, but also others more willingly walking
all day, ready to step into a vehicle. All of them share the fact of prostitution, in a space that
is emerging on the outskirts of cities, near forests, along roads, in the countryside. But
beyond they all draw their life in three major places such as the prostitution area, their
housing and their life outside our borders. Thus they become migrants and even more
willingly women of exile, for whom all these places, as distant and distinct as they are, are
nevertheless confused.
Keywords : prostitution, exile, intimate, play, heterotopias, adventure, migrant body
Ben Slama, F., 2009, « Exil et transmission ou mémoire en devenir », Le français aujourd’hui,
n°166, p. 33-41
Boyer, A., 2006, « Le lieu et le lien », Cahiers critiques de thérapie familiale et de pratiques de
réseaux, n°37, p. 9-16
Ferenczi, S., 1932, « Confusion de langues entre les adultes et l’enfant », Psychanalyse IV,
Œuvres Complètes, Tome IV : 1927-1933, Paris, Payot, 335 p., 2004
Foucault, M., 1984, « Des espaces autres », Dits et écrits : 1954-1988, Tome IV : 1980-1988,
Paris, Gallimard, 912 p., 1994
Handman, M.-E., Mossuz-Lavau, J., 2005, La prostitution à Paris, Paris, Ed. de La Martinière.
Jankélévitch, W., 1963, « L’aventure, l’ennui, le sérieux », Philosophie morale, Paris,
Flammarion, 1173 p., 1998
Musso, S., 2007, « Les paradoxes de l’invisibilité. Le travail de rue d’une association
marseillaise auprès de prostituées maghrébines », ethnographiques.org, n°12
Sayad, A., 1999, La double absence. Des illusions de l’émigré aux souffrances de l’immigré,
Paris, Editions du Seuil, 537 p.
Tabet, P., 2004, La grande arnaque. Sexualité des femmes et échange économico-sexuel,
Paris, L’Harmattan, Bibliothèque du féminisme, 207 p.
Winnicott, D., 1975, Jeu et réalité. L’espace potentiel, Paris, Editions Gallimard, 240 p.
Handicapé-ch-conjointe.fr : les migrations de l'amour
BRASSEUR Pierre
Université de Lille1 - Cité scientifique
[email protected]
RÉSUMÉ
Internet est devenu un médium courant pour la rencontre de partenaires occasionnels ou
réguliers. On sait davantage de choses sur les usages de ces sites quand les utilisateurs sont
des hommes et femmes hétérosexuels, valides et occidentaux. Ces sites généralistes, pour
reprendre la typologie établie par Marie Bersgtröm, sont la partie immergée d’un ensemble
de sites plus spécialisés réunissant des individus sur la base de leur préférence sexuelle ou
en fonction de leur confession ou de leur niveau social. Parmi ceux-ci, on en compte un type
sur lequel mon propos va porter : les sites de rencontres spécialisés dans le handicap. Il en
existe une petite dizaine en France, plus ou moins actifs, parmi les plus connus :
http://www.handinetwork.com/; http://www.handiclub.com.
Dans cet article je mobiliserai l’ethnographie de deux de ces sites de rencontres «
spécialisés». Je présenterai les résultats de l’analyse systématique de deux cents petites
annonces publiées sur ces sites. Je mettrai un accent tout particulier sur la place des valides
sur ces sites. En effet, on y constate la présence d’un nombre important de profils rédigés
par des femmes valides originaires du Cameroun, du Gabon et du Madagascar recherchant
explicitement des conjoints en situation de handicap français. Elles mettent en avant dans
leurs annonces à la fois leur capacité de soin à la personne handicapée, mais aussi dans un
ensemble de stéréotypes sexuels racialisés leur capacité à être de bonnes maîtresses (la
sexualité devenant ici une ressource migratoire pour reprendre les mots de Florence Lévy et
Maryléne Lieber). Ce constat sera alors l’occasion de mener une réflexion sur ce qui pourrait
être interprété comme une « mondialisation du care, de l’amour et de la sexualité ».
Désirs de ville, peurs urbaines
RAIBAUD Yves
Université Bordeaux Montaigne
[email protected]
RÉSUMÉ
Dans cette communication je chercherai à explorer de nouvelles possibilités de description
de la ville. L’humain y apparaît à la fois comme usager et constructeur des espaces qu’il
occupe. Assigné à des lieux fonctionnels pour résider, travailler, se distraire, il se trouve
aussi, le plus souvent, dans des situations de mobilité au sein de ces espaces où se déroulent
des interactions complexes. A la fois prévisible et imprévisible, cette occupation de l’espace
par des femmes et des hommes est indissociable des émotions qu’elles-ils ressentent,
émotions dont l’expérience répétée construit la spatialité des acteurs : désirs de rencontre,
peur de la nuit, attrait des larges espaces ouverts, recherche de lieux confinés, mais aussi
bruits hostiles ou complices, odeurs fortes ou sensations subtiles qui accompagnent le
frottement des corps avec les « choses de la ville ».
Les flâneurs urbains, poètes de la ville et psychogéographes ont rendus mythiques les
dérives urbaines, l’attrait de la ville inconnue, le désir qui court au long des rues tel que le
décrivent André Breton, Philippe Soupault ou Walter Benjamin. Cette mythologie s’oppose
aux peurs urbaines quotidiennes, et notamment celles des femmes qui précisément excitent
le désir des hommes qui les suivent, les hèlent ou les agressent.
A partir de travaux de recherche sur l’agglomération urbaine de Bordeaux, je tenterai de
décrire ce que pourraient être des territoires idéaltypiques érotiques et anxiogènes en
définissant leurs articulations comme des indicateurs de flux, de frontières et de passages
entre espaces de la ville et non comme des catégories structurant les territoires. D’une part
l’érotisation des espaces est aussi diverse que ne l’est la sexualité des individus. D’autre part
les mêmes lieux peuvent être érotiques ou anxiogènes selon les individus qui les fréquentent
: des quartiers de ville spécialisés dans le plaisir sont peu accessibles aux femmes, un
quartier gay peut être stressant pour un homme hétérosexuel, un lieu échangiste peut
paraître érotique pour un individu d’un couple et anxiogène pour l’autre, l’ethnicité peut
être vécue comme érotique ou anxiogène. L’infinie variation des désirs et des peurs nous
parle simultanément des villes et de la manière dont les « individus spatiaux » s’orientent
sexuellement dans celles-ci.
Baudry P., La ville, une impression sociale, Belval, Circé, 2012
Cattan N., Leroy S., Atlas mondial des sexualités, revue Autrement, 2013
Di Méo G., Les murs invisibles, Armand Colin, 2010.
Raibaud Y., Géographie socioculturelle, Logiques sociales, L'Harmattan, 2011
Harcèlement sexuel et consubstantialité des rapports de domination
TIILLOUS Marion
Université Paris 8 Vincennes – Saint-Denis
[email protected]
LACHENAL Perrine
Université Aix-Marseille
[email protected]
RÉSUMÉ
Notre objectif est de nourrir une réflexion sur l’intersectionnalité et la consubstantialité des
rapports de domination à partir du cas du Caire où le harcèlement sexuel est devenu un
problème public au cours des années 2000 (Kreil, 2012). La proposition s’appuie sur l’étude
de deux lieux dans lesquels des réponses à ce problème sont formulées : les cours d’autodéfense féminine et les voitures de métro réservées aux femmes. Dans les deux cas, nos
observations montrent que derrière les questions de domination sexuelle se nouent des
dominations de classe, les hommes des classes populaires étant très fréquemment désignés
comme les responsables des actes de harcèlement. Elles rejoignent les résultats obtenus par
les recherches sur la classe moyenne supérieure émergente en Egypte (de Koning, 2009).
Si l’imbrication entre différentes appartenances (femme + noire ou femme + ouvrière) est
bien documentée, la confrontation de groupes concernés par une seule des dominations
(homme + ouvrier ou femme + classe supérieure) le semble moins. Celle-ci nous invite à
examiner de plus près les ressorts de la consubstantialité des rapports de domination : si les
dominations sont consubstantielles, pourquoi n’y aurait-il pas en effet de solidarité entre
groupes dominés contre les groupes dominants ? Les interactions et les rôles de ces groupes,
que nous pourrions qualifier d’"intermédiaires" - dans les processus de domination - sont à
étudier en tant que tels : c’est parce qu'ils ont un pied du côté des dominants - homme ou
classes supérieures dans notre cas - qu’ils peuvent, semble-t-il, être instrumentalisés contre
les autres groupes dominés.
Mais envisager le harcèlement sexuel sous l’angle des rapports de domination de classe
oblige le chercheur à examiner de plus près la nature même du harcèlement sexuel.
Comment dire que le harcèlement sexuel ait « stabilisé » les femmes des classes moyennes
et supérieures, à l’encontre des hommes des classes populaires, sans nier la dimension
violente que comporte l’expérience même du harcèlement sexuel ? Menée à deux voix, celle
d’une géographe et d’une ethnologue, notre communication se nourrit de nos approches
disciplinaires complémentaires, et de nos terrains respectifs et communs comme celui mené
ensemble au printemps 2012 dans le métro du Caire.
Controlling bodies, controlling space: the case of the law prohibiting sexual
harassment in Tunisia
VOORHOEVE Maaike
Ecole des Hautes Études en Sciences Sociales Paris
[email protected]
RÉSUMÉ
Tunisia is known as a ‘feminist’ country, a reputation that it owes to laws such as the Personal
Status Code of 1956. Such laws were the result of a ‘state feminism’, serving the government’s
project to modernize society (Ben Achour 2001). Moreover, the women’s rights discourse served
to legitimate an authoritarian government (Geisser and Gobe 2007). One of these ‘feminists’
laws is the one of 2004 criminalizing sexual harassment. At first sight a next step in the
enhancement for women’s rights, the law turned out to be just another means to control both
bodies and space. This paper revolves around two axes: (1) the genealogy of the sexual
harassment law and (2) its application in the years before the Tunisian revolution. It argues that,
while issued in response to a lobby of the secularist women’s rights organizations, this law is a
product par excellence of Tunisian authoritarianism.
(1) Genealogy
The law on sexual harassment was in fact the result of ‘women’s collective claim for equality and
social change’ (Ben Achour 2001) and as such, it was not part of the pragmatic state feminism
that lay at the basis of the other feminist laws. After a long lobby from the Tunisian women’s
rights organizations, the ruling party decided to penalize sexual harassment. Dominated by an
urban, Westernized, francophone intellectual elite (Marzouki 1993), the question arises as to
what the intentions of these organizations were and to what extent they realised how their
claim would be instrumentalized by the regime.
The project addresses these and other questions building on the Marxist idea that law is a tool of
the political system to further the interests of the ruling classes. This is not only true for property
laws; all laws in his view aim to dominate the working classes, and as such, the ruling classes use
law for non-legal ends (Milovanovic 2004).
(2) Practice
At first sight, the article on sexual harassment seems a measure to protect the access of women
to public space. In Foucault’s terms: it is a ‘disciplinary technique’ (a law) aiming at ‘normalizing’
female presence in public space while rendering the behaviour that makes such presence
uncomfortable ‘abnormal’ (Foucault 1975, Link 2004). As such, undisturbed female presence in
public space becomes the ‘norm’, while disturbing such presence becomes a deviation of a
norm. In practice, however, the various disciplinary institutions (police, judiciary) employ the law
to different ends. As a consequence, one might say that the institutions are in fact applying a
different norm than the one issued by the legislature. Their norm is to render the presence of
the young and urban poor in certain public spaces ‘abnormal’, regardless of their behaviour. This
is an instance of legal pluralism: institutions applying a norm that is not state law as it is in the
books (Griffiths 1986, Fuller 1994).
Le harcèlement de rue des étudiantes à Bordeaux
VAN PUYMBROECK Laura, RAIBAUD Yves
Université Bordeaux Montaigne
[email protected]
RÉSUMÉ
La communication présente d’abord un travail de recherche sur le harcèlement de rue des
étudiantes à Bordeaux (ADESS, Agence d’Urbanisme d’Aquitaine 2011, Communauté
Urbaine de Bordeaux, 2014). L’enquête réalisée par questionnaires, entretiens et groupes
focus montrent les conditions dans laquelle les étudiantes de Bordeaux vivent la ville,
partagées entre sentiment de liberté, désir de fête et anxiété. Elle décrit la graduation des
agressions, de la « drague lourde » au viol, les lieux et les circonstances des ces situations, la
façon dont les étudiantes réagissent. Elle précise ensuite les contraintes que s’imposent les
étudiantes à Bordeaux : avant de sortir, dans la rue, dans les transports en communs, dans
les lieux de fêtes, la nuit.
La communication considère ensuite la place des étudiantes dans les villes universitaires :
participant à « l’ambiance urbaine » des villes, les étudiantes restent des proies potentielles
pour des prédateurs de toutes catégories, du dragueur de banlieue au harceleur sexuel à
haut niveau d’études. La présence visible de nombreuses étudiantes étrangères possédant
un faible capital social et peu de réseaux locaux, met en scène dans la ville les images
érotiques qui participent aux imaginaires sexuels mondialisés. Des étudiantes, venues des «
pays de l’Est », issues des anciennes colonies africaines ou de Chine, habitant sur un campus
excentré au milieu d’immenses espaces verts, sont les cibles particulièrement vulnérables et
remarquablement peu protégées des agresseurs.
Ainsi, bien qu’elles plébiscitent les quartiers de fêtes et revendiquent leur place dans la vie
sociale des centres ville, les étudiantes participent à leur dépend à l’érotisation d’une ville
faite par et pour le désir des hommes.
Genre et séduction dans l’espace public parisien
DESCHAMPS Catherine
Ecole Nationale Supérieure d’Architecture de Paris
RÉSUMÉ
Deux ethnographies successives servent de matrice de départ à cet exposé.
La première, conduite dans la première partie des années 2000, porte sur la prostitution de
rue en Ile-de-France. Les femmes, les hommes et les transgenres qui vendent des services
sexuels rencontrés à cette occasion ont un rapport assez contrasté à leur territoire de
racolage, allant d'un espace représenté comme une sorte d'adresse à une vision beaucoup
plus expansive.
La seconde recherche, menée à partir de 2007, interroge la séduction de femmes
hétérosexuelles et multipartenaires (plus d'un partenaire sexuel par an) dans l'espace public
et semi-public parisien, notamment la nuit. Or il apparaît qu'un multipartenariat conséquent
s'accompagne d'un développement de compétences singulières, qui éloignent
progressivement les représentations de dangerosité de la ville nocturne et augmentent en
conséquence ses possibilités d'usage.
Au delà de ces deux terrains, dont l'intérêt est de mettre côte-à-côte des « populations »
construites comme spectaculaires avec d'autres qui le sont nettement moins, il s'agit de
questionner la possible existence d'un dispositif serré de gestion des femmes et des hommes
dans les espaces publics et domestiques. Le mode de sélection des faits divers donnant lieu à
médiatisation, les procès dont ils font l'objet, les représentations des femmes et des
hommes enquêtés ainsi que les libertés qu'elles et ils se donnent, leurs faits et gestes
encore, tout semble s'articuler pour renforcer un partage en termes de genre du dedans et
du dehors – partage, il est intéressant de le noter, qui entre en contradiction avec les
connaissances statistiques que nous avons des lieux du danger selon le sexe.
De la sécurité à la bienveillance : questionner la construction des lieux queers
radicaux parisiens et montréalais
PRIEUR Charlotte
Université Paris-Sorbonne
[email protected]
RÉSUMÉ
Les lieux queers sont des espaces de résistance contre l'hétéronormativité de la société et
contre l'homonormativité des quartiers gay mais ils ne sont pas délivrés des rapports de
domination structurant la société ni de violences physiques et symboliques. Le but de cette
communication est de montrer comment ces lieux queers sont des havres pour se protéger
de la vision normative de la sexualité et des genres mais aussi des lieux de résistances
devant s'adapter aux conditions matérielles de l'espace; aux rapports de domination
traversant la société et aux rapports de pouvoir interpersonnels.
Les communautés queer de Paris et Montréal ne se sont pas développées dans les mêmes
contextes sociaux, culturels et politiques. À Montréal, les queers, lesbiennes et queer of
color partagent des lieux queers et travaillent ensemble sur plusieurs projets politiques
collectifs (Radical Queer Semaine, PerversCité, Queer Bookfair, PinkBloc, Dyke March…). A
l'inverse, à Paris, les lesbiennes radicales et les communautés queers et transpédégouines
travaillent difficilement ensemble, socialisent peu, voire se détestent alors même que leurs
buts se rejoignent.
Pour étudier ces deux communautés, je me focaliserai plus précisément sur leurs rapports
au concept d'espace safe, importé de l'univers anglo-américain (safe space, safer space).
Cette notion donne matière à beaucoup de discussions dans les milieux militants : comment
sécuriser les espaces et par rapport à quoi, à qui ? Est-ce nécessaire ? Comment différencier
sécurité et confort ? Quel nouveau sens peut-on donner à ces lieux ? Dans cette
communication, je montrerai comment les notions de "sécurité" et de "sécurisation" sont
remises en cause. Souvent, l'argument de la sécurisation est utilisé par les personnes ayant
le plus de privilèges pour invisibiliser les plus précaires. Je montrerai ensuite comment les
espaces queers peuvent être repensés au-delà de cette idée de "sécurisation des espaces".
Dans une perspective queer matérialiste, les méthodes utilisées sont principalement
ethnographiques (de l'observation participante à la participation observante) mais aussi
quantitatives (réalisation d'un questionnaire).
Ainsi, je présenterai dans un premier temps les milieux queers montréalais et
transpédégouines parisiens. Puis, je m'intéresserai au sens que la notion de safe space prend
dans ces deux espaces géographiques et culturels. Enfin, je montrerai les alternatives mises
en place (brave space).
Lecture géographique du film « L’inconnu du lac » d’Alain Guiraudie (2013) à
travers les notions d’effet de lieu, de frontières et de territoires.
FOURNIER Jean-Marc, Université de Caen Basse-Normandie
[email protected]
RÉSUMÉ
Cette communication analyse un film cinématographique qui montre la vie quotidienne d’un
lieu de drague pour hommes isolé dans le Sud de la France. Elle soulève plusieurs questions.
Un lieu de drague constitue-t-il un territoire dans le sens d’espace approprié, vécu et
représenté ? Comprend-il des frontières explicites ou implicites en fonction des codes des
usagers en présence ? Observe-t-on des effets de lieu dans le sens où l’espace peut
intervenir en tant que facteur explicatif et isolable des interactions sociales et sexuelles
observées ? L’analyse de l’espace autorise-t-elle à saisir des enjeux sociaux, des inégalités
sociales, des enjeux de pouvoir et de domination sociale ? Enfin, plus fondamentalement,
l’étude d’un lieu de drague pour hommes peut-elle apporter des éléments novateurs dans
l’analyse des liens entre sociétés et espaces ? Dit d’une autre manière, ce travail permet-il
simplement d’illustrer les notions d’effet de lieu, de frontière et de territoire ou permettraitil, du fait de la nature atypique des espaces en présence, d’approfondir ces notions ?
Pour cela, l’étude effectue un découpage du film en séquences afin de dégager une
typologie des acteurs et une typologie des espaces (parking, sentier d’accès, plage, lac,
buissons, collines, forêt, etc.). Une attention est portée à la dynamique de transformation
des espaces : comment un espace proche du paradis (territoire de liberté et ouvert) se
transforme-t-il en espace de l’enfer et du crime (territoire de prison et fermé) ? Comment le
lieu communautaire, permissif, et même parfois solidaire, se transforme-t-il au cours de la
journée en lieu de solitude, d’anonymat et d’individualisme ? Comment le seul fait d’être sur
ce lieu peut-il influencer, changer et même conditionner certaines personnes ? Au bout du
compte, ce travail cherche à montrer que les lieux de sexualité impliquant une transgression
peuvent soulever des questions géographiques plus générales et concernant l’ensemble de
la société.
Bibliographie
Bell D., Valentine G., dir., 2000, Mapping Desire, geographies of sexualities, London, New York,
Routledge, 370 p.
Gaissad L., Audouit C., 2014, Lieux de drague dans l’espace « naturel » : un patrimoine au-dessus de
tout soupçon, Espaces et Sociétés, 2014/1, n°156-157, p. 161-176.
Ingram G. B., Bouthillette M.A., Retter Y., 1997, Queers in space, Communities, Public Places, Sites of
Resistance, Seattle, Bay Press, 530 p.
Jaurand E, 2011, Territorialités gay, ESO Travaux et documents, n°32, UMR ESO CNRS, p. 7-13.
Johnston L., Longhurst R., 2009, Space, Place and Sex : Geographies of Sexualities, Lanham, Rowman
& Littlefield Publishers, 194 p.
Ingram G. B., Bouthillette, Retter Y., 1997, Queers in space, Communities, Public Places, Sites of
Resistance, Bay Press, Seattle, 530 p.
Leroy S., 2012, D’une ville l’autre. Approche géographique des homosexualités masculines, Université
de Paris 1, Dossier d’HDR.
L'espace public urbain et le plaisir homosexuel illicite
LASSAUBE Ulysse
Université Paris 1
[email protected]
RESUME
Notre proposition de communication se consacre à un usage hors norme de l’espace public :
la drague homosexuelle. Elle est considérée comme une pratique illégale (vis-à-vis de la loi),
et déviante (vis-à-vis de la norme sociale). Par le terme de «drague homosexuelle», nous
souhaitons définir la pratique d’actes sexuels non tarifés entre hommes, ou sexe récréatif,
dans des angles morts de la ville (bâtiments désaffectés, chantiers...) ou dans des lieux dont
les usages premiers sont détournés par les dragueurs (parcs, toilettes publiques...).
Indépendants des lieux institutionnels gays et des établissements commerciaux
communautaires, ces lieux sont discrets et invisibles, moins ouverts aux yeux de tous. Ils se
trouvent hors Marais, en dehors de tout endroit ayant une quelconque identité gay.
Notre communication a pour but de soulever les questions qui ressortent de l’aménagement
des espaces publics, que cette pratique illégale peut engendrer : Quel est l’impact de cette
pratique sur l’espace ? Comment réagissent les pouvoirs publics ?
• Les transformations de l’espace par la pratique :
Des hommes viennent se draguer entre eux dans certains lieux publics bien spécifiques. La
redondance de leurs usages a un impact direct sur l’aménagement et sur le paysage de ces
lieux. En effet, marcher, s’allonger, avoir des rapports sexuels, aménager, sont autant
d’actions qui transforment le paysage.
• Le positionnement des politiques publiques :
Le comportement illégal lié aux transformations de l’espace que nous aurons vues
précédemment, ainsi que le délit «d’exhibition sexuelle imposée à la vue d’autrui» peuvent
représenter matières à réaction de la part des politiques publiques. La prise sur le fait et la
répression policière, l’entrave via l’aménagement et l’institutionnalisation de ces lieux de
drague sont autant de tentatives d’actions dont nous parlerons.
La sexualisation de l’espace public : construire un entre-soi masculin à la
plage.
JAURAND Emmanuel
Université d’Angers
[email protected]
RÉSUMÉ
Avoir des relations sexuelles dans l’espace public constitue un défi à la loi et aux bonnes
mœurs. Lorsque de surcroît ces pratiques revêtent un caractère collectif et régulier en un
même lieu, elles interrogent une géographie sociale soucieuse des liens que les individus et
les groupes entretiennent avec l’espace qu’ils contribuent à construire. La mise à jour des
logiques et du sens de ces formes d’appropriation de l’espace à la fois furtives et durables
réclame l’adoption d’une méthodologie particulière, fondée notamment sur l’observation
participante.
Nous nous proposons ici de comprendre comment se construit un entre-soi masculin à des
fins sexuelles sur nombre de plages publiques, selon des configurations remarquablement
répétitives, comme nous avons pu l’observer sur de multiples cas dans des pays européens
ou nord-américains principalement.
Une première question est celle des contours, de l’identité et de la fabrique du groupe
responsable de l’appropriation de marges de l’espace balnéaire. Le choix de mettre en avant
le masculin plutôt que l’identité gay renvoie au plus petit dénominateur commun et aussi à
la condition indispensable pour pouvoir participer à l’ensemble des actions qui se déroulent
dans ces micro-territoires. Les processus de fabrique du groupe via une logique de réseau
permettent la circulation de l’information sur l’espace et assurent le filtrage du public :
toutes conditions nécessaires à une construction territoriale communautaire.
Une seconde question porte sur les codes qui régissent les relations entre les acteurs
masculins de la scène qui se (re)joue sur ces plages et qui s’inscrivent dans le jeu des corps et
de l’espace. Les modes d’installation, les signes envoyés par les corps et leurs déplacements
dans l’espace construisent celui-ci et permettent de le segmenter en plusieurs sousensembles aux fonctions complémentaires. L’existence d’un espace dévolu aux relations
sexuelles, dont les limites peuvent fluctuer avec le temps, est une constante de base et une
clé de l’organisation de ces plages, quels que soient leurs dispositifs physiques particuliers.
Cet espace de sexualité qui repose sur des règles de fonctionnement précises fournit ainsi la
clé d’interprétation du micro-territoire que constitue la plage : à savoir un détournement
général de l’usage du lieu balnéaire à des fins de séduction ou de relations (homo-)sexuelles.
Enfin, une comparaison avec les pratiques et le degré de visibilité des lesbiennes à la plage
permet de poser la question de la place de la sexualité dans le rapport à l’espace public
d’hommes ou de femmes partageant des pratiques et éventuellement une identité
homosexuelles. Existe-t-il une spécificité homosexuelle dans le rapport à l’espace public ou
l’effet d’identification de genre est-il plus important en terme de sexualisation de l’espace ?
« Tu sais où ça baise ? » Acquérir des savoirs spatiaux pour pratiquer les lieux
de drague homosexuelle
Denis TRAUCHESSEC
Université d’Angers
[email protected]
RÉSUMÉ
Fruit d’une force créatrice subversive (Eribon, 1999), les lieux de drague entre hommes dans
l’espace public sont le moyen de cultiver une forme d’entre soi masculin clandestin (Jaurand,
Leroy, 2011) et de questionner l’hétéronorme de cet espace. Tandis que l’Atlas mondial des
sexualités (Cattan, Leroy, 2013) propose une approche quantitative des sexualités à
différentes échelles, notre approche spatiale des sexualités a davantage à voir avec une
géographie des émotions encore balbutiante et avec les non-representational theories
(Thrift, 2000) qui s’intéressent aux perceptions et aux sensations, en particulier à l’échelle du
lieu.
Lorsqu’il s’intéresse aux hauts-lieux, Mario Bédard (2002) différencie les lieux exemplaires,
les lieux de mémoire, les lieux du cœur, les lieux parlant ou dormant. Ne pourrions-nous pas
ajouter les lieux amènes ? Autrefois incarnés par les nymphes, ces lieux ont toujours été une
source de fantasmagorie. Le lieu de drague peut être alors perçu comme une hétérotopie,
un réceptacle et un outil du désir que des hommes ont d’avoir des interactions sexuelles
anonymes avec d’autres hommes.
Après avoir réalisé des observations et enquêtes dans les jardins du Carrousel du Louvre à
Paris, haut-lieu de la drague homosexuelle, il nous apparait clairement que le capital spatial
(Levy, 1993) mobilisé par ces acteurs requiert un savoir à acquérir.
Un usager novice va procéder par mimétisme et développer ses connaissances par
l’empirisme : chaque rencontre est une expérience. Il va progressivement apprendre un
savoir-faire, un savoir-être mais surtout un savoir-voir. Le « faire » consiste à pratiquer
l’espace, élaborer des dispositifs ou des techniques. L’« Être » revient à positionner son
corps dans l’espace et par rapport à l’autre, à adapter son attitude et ses expressions
corporelles . Le « voir » consiste à appréhender et à décrypter l’espace. Il va s’agir de lire
l’espace pour décoder ses dispositifs mais aussi d’être attentif aux mobilités. Enfin le savoirvoir est essentiel pour comprendre le langage non-verbal entre les usagers.
Nous nous proposons ici d’analyser ces techniques et ces connaissances afin de comprendre
comment une telle activité peut se maintenir à proximité d’un très important espace de
passage de touristes. Nous montrons que l’acquisition de ces savoirs, qui constituent un
capital spatial en continuelle évolution, est nécessaire pour comprendre et pratiquer le lieu
de drague. Ils assurent la possibilité et la clandestinité de cette pratique.
Le mariage et le placard
VERDRAGER Pierre
Université Paris Descartes - CNRS - Université Paris 3
[email protected]
RÉSUMÉ
En prenant appui sur une enquête de terrain qualitative réalisée au cours de l’année 2013
qui prenait pour objet des personnes de même sexe ayant un projet de mariage (cf. Pierre
Verdrager, La France sur son 31, Éditions Calisto, 2015), on tentera ici de mettre au jour les
enjeux spatiaux de l’accès des homosexuel.le.s au mariage civil. Les enquêté.e.s ont eu à
gérer la question de l’annonce de leur mariage au sein de différents espaces géographique
et social, qu’il s’agisse de l’espace familial, de l’espace professionnel ou, plus généralement,
de l’espace public. L’enquête montre que la gestion de la révélation du mariage est d’autant
plus aisée que les espaces sont homogènes : on annonce d’autant plus facilement son
mariage que l’homosexualité des candidats au mariage est connue dans tous les espaces.
BIOGRAPHIE
Pierre Verdrager est sociologue. Il est notamment l’auteur de L’Homosexualité dans tous ses
états (Seuil/Les Empêcheurs de penser en rond), de Ce que les savants pensent de nous et
pourquoi ils ont tort (La Découverte/Les Empêcheurs de penser en rond) et de L’Enfant
interdit (Armand Colin).
LE MARIAGE HOMOSEXUEL: Légalisation, rituel et traditon
TUMA-LAGE Raquel
Paris IV Sorbonne
[email protected]
RÉSUMÉ
Le mariage est la représentation de l'union entre deux personnes qui se concrétise par un
acte civil, religieux et/ou familial. Le mariage homosexuel, ou « mariage égalité », a été
diffusé et légalisé dans certains pays. La Hollande a été le premier pays à reconnaître ce droit
aux couples homosexuels, par l'approbation de la loi qui est entrée en vigueur en avril 2001.
Ensuite, lentement, ont été approuvées des lois permettant ce même droit dans d’autres
pays. Actuellement, Il y a plus de vingt pays, principalement européens, qui garantissent
l'union civile entre personnes de même sexe, comme la Belgique, l'Espagne, le Canada,
l'Afrique du Sud, la Norvège, la Suède, le Portugal, l'Islande, l'Argentine , l'Uruguay, la
Nouvelle-Zélande, la France, le Brésil, Le Royanne Uni et dans certains États des États-Unis.
Ainsi, le couple homosexuel, qui souhaite enregistrer par une cérémonie ce moment spécial,
peux obtenir ce droit. Dans les photographies et reportages sur la célébration du mariage
homosexuel on observe un rituel similaire à un mariage hétérosexuel, ainsi que certaines
traditions qui ont été conservées. En ce qui concerne les rituels, on constate certaines
similitudes : porter un toast, les «entrées» de chaque personne et le positionnement des
personnages pendant la cérémonie comme par exemple les mariés dans le centre et vers
l'avant, ainsi que le célébrant, et et derrière eux le public, les parrains dans la première
rangée, avec les parents et les invités dans le cadre du «public». Dans les traditions, il y a
l'utilisation de vêtements traditionnels, tels que : des costumes (blanc, noir ou gris) et des
robes blanches, ainsi que les symboles: les alliances et le gâteau. Comme procédure
méthodologique, nous utilisons notre étude exploratoire au Brésil par la recherche de
reférences sur le rituel et la tradition, et des recherches d'internet, des magazines et des
journaux sur la légalisation et le mariage homosexuel. Donc, nous cherchons à analyser
comment le mariage homosexuel est présenté dans les formes rituelles des couples
hétérosexuels.
Discriminations et attitudes négatives rapportées par les répondants du Net
Gay Baromètre 2013 : une approche exploratoire à l’intersection de diverses
catégories d’oppression
LEOBON Alain-2, Yannick Chicoine Brathwaite3, Joanne Otis2
Université d’Angers,
Université du Québec à Montréal
[email protected]
RÉSUMÉ
Le « mariage pour tous » a ravivé en France les propos et comportements homophobes et
nous rappelle que l’orientation sexuelle reste bien au cœur de la matrice de domination des
minorités sexuelles. Or, particulièrement pour les HSH3, le sentiment de discrimination peut
se construire de manière additive ou intersectionnelle et concerner d’autres catégories
d’oppression : les origines ethnoculturelles ou l’identité de genre, être porteur du VIH, le
travail du sexe, mais aussi l’image corporelle ou certaines « attitudes » faisant l’objet des
pressions normatives.
Objectif
Pour mieux comprendre ce phénomène et ses conséquences psychosociales et sur la santé
mentale ou le bien-être de ces hommes, le Net Gay Baromètre4, a questionné, dans son
édition 2013, le sentiment de discrimination ressenti par catégories d’oppression (ou de
stigmatisation) en regardant les espaces où elles opèrent : l’école, le travail, le « milieu gay »,
Internet, etc.
Méthodes et Résultats
Sur la base d’un échantillon de 17 384 questionnaires entièrement complétés, des analyses
bivariées (χ2, t test) furent réalisées montrant que les répondants qui ont déclaré avoir
souffert « au moins une fois » de discrimination dans « au moins un contexte spatial »
représente 42.6 % de l’échantillon et sont 26,5 % à le faire que la base de l’orientation
sexuelle (homophobie/biphobie), 16.4 % sur celle de l’image corporelle (surpoids), 11,6 % à
propos de ses attitudes (ex : « paraître efféminé »), 5,1 % au regard de leur statut VIH
(sérophobie), 4,7 % sur la base de ses origines ethnoculturelles, 2,2 % en tant que
« travailleur du sexe » et enfin 2,2 % au regard de leur identité de genre (transphobie). Ces
résultats confirment que notre échantillon est composé de sous-populations, aux profils plus
vulnérables ou plus marginalisés, qui subissent de manière concomitante une ou plusieurs
catégories d’oppressions dans des contextes spatiaux parfois généralisés (30.9%) et parfois
distincts et circonscrits à l’école (15.3%), au milieu de travail (15.2%), au milieu gay (18.7%)
ou aux échanges sur Internet (19.1%). Les facteurs associés au fait de se sentir discriminés
varient selon les sous-population (ex : les jeunes HSH, les HSH Séropositifs, travailleurs du
3
Hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes ;
4
Enquête en ligne questionnant les HSH sur leur parcours identitaire, leurs modes de vie, leur relation de couple
et leurs aventures sexuelles tous les trois ans en France et au Québec ; http://www.netgaybarometre.net
sexe, de la Diversité, etc.) mais aussi en leur sein par type/continuum d’oppression ou de
victimisation, et révèlent des problématiques psychosociales et de santé mentale : par
exemple se sentir déprimé, affectant plus souvent les plus « multidiscriminés » que les « unidiscriminés » (54.8% vs 43.5%; p≤0.001) ou que les non-discriminés (54.8% vs 28.6%;
p≤0.001).
Discussion :
Ce travail exploratoire souligne que l’addition de sources de discriminations est construite,
pour un individu, par le fait de posséder une catégorie de discrimination « principale » puis
une ou des catégories d’oppression secondaires, les sous-groupes populationnels (que nous
citions en exemple) n’étant pas exclusifs : par exemple les « travailleurs du sexe » sont plus
nombreux à avoir moins de 25 ans, à appartenir à la « diversité », à avoir de faibles revenus,
à être séropositifs ou à consommer des substances psychoactives, partageant les objets de
discriminations d’autres catégories populationnelles, même s’ils rapportent le « travail du
sexe » comme premier objet de discrimination. Ainsi les organismes ou les associations
s’adressant à ces hommes devront intégrer dans leur modèle d’intervention le fait que leur
santé mentale peut se trouver affectée à l’intersection de plusieurs objets d’oppressions
auxquels ils se confrontent.
DESEXUALISEES ET OBJETS DU DESIR SEXUEL. FEMMES NOIRES DOMESTIQUES
A L’ILE MAURICE
LE PETITCORPS Colette
Université de Poitiers
[email protected]
RÉSUMÉ
La proposition de ma communication part des premiers résultats empiriques d’une enquête
de terrain menée sur un sujet tabou. Il s’agit des rapports sexuels entre des employées
domestiques et leurs employeurs, masculins principalement. Une première enquête de
terrain a été effectuée à l’île Maurice, dont le système de la domesticité s’inscrit dans
l’histoire longue de l’esclavage et de la colonisation. Au regard de la littérature sur la
question de l’esclavage et de la domesticité coloniale, ainsi qu’à partir des entretiens menés
avec des employeur-se-s blancs mauriciens et des employées domestiques, une
contradiction apparaît. Du point de vue des employeurs domestiques, la différence de sexe
entre les travailleurs domestiques a peu d’importance concernant le travail qu’ils doivent
effectuer. La féminisation de la domesticité et la répartition sexuée des tâches effectuées
par des « serviteurs » dans les maisons sont d’ailleurs relativement tardives dans l’île. Les
représentations plutôt asexuées des domestiques par leurs employeurs s’accompagnent
pourtant d’une pratique constante, celle de rapports sexuels entre un homme de la famille
employeuse et la « bonne », rapports aussi tabous dans les familles blanches que dans les
familles domestiques noires. Désexualisées lorsqu’il s’agit de leur force de travail, les
femmes domestiques noires sont toutefois objet de désir sexuel de la part des hommes
blancs.
Il sera donc question de traiter, à partir de paroles rapportées sur des rapports sexuels entre
employeurs et employées domestiques à l’île Maurice, de sujets parfois mis en marge de
l’étude des relations dans la domesticité : la présence des hommes dans cette relation et la
frontière raciale qui constitue ce rapport dans l’intimité, que de façon paradoxale, la
sexualité ancillaire patron-bonne perpétue.
L’ordre négocié des lieux de prostitution
MAYER Sibylla
FSR-Marie Curie Fellow / Cirfase & Chaire Hoover, UCL
[email protected]
RÉSUMÉ
Cette présentation prend pour objet les lieux de prostitution et leur place dans la ville.
Certes, la question n’est pas nouvelle et, depuis deux décennies, la géographie (anglophone
notamment) ainsi que la sociologie s’intéressent aux pratiques et représentations spatiales
de trois catégories d’acteurs : les prostitué.e.s qui investissent les espaces publics de la ville,
les habitants et riverains de ces espaces et les faiseurs de politiques. Montrant comment
l’exclusion spatiale et sociale des prostitué.e.s est liée à un processus de sexualisation et
souvent de racialisation de l’autre, ces analyses permettent d’interroger la manière dont les
représentations de la sexualité contribuent à ordonner l’espace et les relations sociales qui
s’y tissent. Cependant, en accordant la prééminence à une territorialisation par le haut, ces
approches tendent souvent à focaliser l’attention sur des logiques d’exclusion et de zonage,
sur le nettoyage urbain (au sens propre comme au sens métaphorique) et sur la moralisation
des espaces centraux gentrifiés.
Or, Phil Hubbard et Teela Sanders (2003) montrent que la déterritorialisation n’est pas
passivement subie par les travailleuses du sexe, et que ces dernières y répondent par des
tactiques spatiales d’appropriation et de reterritorialisation. L’agir des prostitué.e.s (et ses
contraintes) dans la production d’un ordre à la fois spatial, social et moral reste toutefois
peu interrogé. Partant de ce constat, je propose d’analyser la fabrique des lieux de
prostitution sous l’angle des mobilisations sociales et des ressources territoriales engagées
par les prostitué.e.s pour négocier leur place dans la ville. Cela m’amène à mettre en
évidence les rapports de force entre prostitué.e.s, riverains et faiseurs de politiques qui
produisent les configurations mouvantes des lieux de prostitution.
Bibliographie sélective
CHIMIENTI Milena, FÖLDHÀZI Àgi, « Géographies du marché du sexe : entre dynamiques urbaines,
économiques et politiques », Sociétés, 2008, vol.1, n°99, pp. 79-90.
DESCHAMPS Catherine, « Ville et prostitution : rivales ou riveraines ? », Recherches sociologiques et
anthropologiques, 2008, vol. XXXIX, n°1, pp. 101-115.
HUBBARD Phil, « Red-Light Districts and Toleration Zones: Geographies of Female Street Prostitution in
England and Wales », Area, 1997, vol. 29, n° 2, pp. 129-140.
HUBBARD Phil « Cleansing the Metropolis: Sex Work and the Politics of Zero Tolerance », Urban
Studies, vol. 41, n°9, 2004, pp. 1687-1702.
HUBBARD Phil, SANDERS Teela, « Making Space for Sex Work: Female Street prostitution and the
production of Urban Space », International Journal of Urban and Regional Research, 2003, Vol.27,
n°1, pp. 75-89.
MATHIEU Lilian, La fin du tapin. Sociologie de la croisade pour l’abolition de la prostitution, Lormont,
Les Editions Nouvelles François Bourin, 2013.
MAYER Sibylla, Lieux de prostitution. Une analyse sociologique de la prostitution de rue à Luxembourg,
Thèse de doctorat, Université Paris Ouest/ Université du Luxembourg, 2012.
REDOUTEY Emmanuel « Trottoirs et territoires, les lieux de prostitution à Paris », in Handman MarieElisabeth et Mossuz-Lavau Janine (dir.), La prostitution à Paris, Paris, La Marknière, 2005, pp. 39-90.
Espace carcéral et homosexualité: Etude sur les rapports sociaux de sexe et la
domination masculine dans le sport en prison hommes
SEMPÉ Gaëlle
Université de Rennes 2
[email protected]
RÉSUMÉ
Cette communication présente les résultats d’une étude sociologique menée en prisons
pour hommes dont l’objet porte sur les usages sociaux du corps et du sport. Notre travail
s’attache plus précisément dans cette présentation à comprendre la construction et la
naturalisation des rapports sociaux de sexes, leurs mécanismes, leur distribution, leur
hiérarchie et leurs violences dans l’espace carcéral.
Condamnés à vivre l’isolement, contraints à développer principalement des rapports
d’homo-sociabilité, privés de leur liberté notamment sexuelle, et finalement plus « inutiles
au monde » et désaffiliés que jamais (Castel, 1995), les détenus cherchent en référence au
milieu ouvert des espaces et des pratiques utiles à minimiser les effets de leur enfermement
et à lutter contre leur dévalorisation sociale.
Dans cette perspective, à travers leur rapport au corps et leurs usages des pratiques
sportives, la plupart des hommes détenus rencontrés semblent légitimer des valeurs
masculines traditionnelles à la recherche d’une identité sexuée « normâle » (ChabaudRychte, 2010), historiquement construite comme dominante dans les rapports sociaux de
sexe.
Ayant incorporé l’équation commune et populaire d’un sport construit autour de l’effort, la
virilité et l’hétérosexualité (Messner, 1992 ; Wacquant, 1994), beaucoup de ces détenus
perçoivent dans cet espace de pratique une possibilité de s’affirmer et de se valoriser
comme de « véritables hommes » pour mieux dissimuler leur condition.
Or, derrière un discours en apparence homogène autour de prétendues vertus identitaires
du sport en prison, l’analyse révèle des formes de domination, notamment masculine,
susceptible d’expliquer un accès et une appropriation relativement différenciés de la
pratique sportive. L’étude du traitement de l’homosexualité dévoile ainsi au fil de l’enquête
la condamnation du détenu homosexuel à s’ajuster aux normes dominantes de
l’hétérosexualité principalement et régulièrement par une (auto)exclusion de l’espace
sportif, et/ou par l’expérience de la violence sous toutes ses formes. Autour de l’imposition
d’un modèle sportif androcentré, ce rapport discriminant à une homosexualité représentée
à la fois comme dangereuse et vulnérable (Bourdieu, 1998) révèle une véritable lutte
identitaire au cœur de l’espace carcéral. A partir de ce constat se dessine finalement dans la
prison un espace sportif hiérarchisé, inégalitaire et violent.
Le corps comme espace de pratiques et de discours sexuant. L'exemple de la
chirurgie sexuelle cosmétique
MARTIN Hélène
Haute école de spécialisée de Suisse occidentale, EESP
[email protected]
RÉSUMÉ
Depuis quelques années, la presse helvétique et des sites internet signalent la possibilité pour les
individus d’améliorer la morphologie de leurs organes génitaux par des « chirurgies sexuelles
cosmétiques » (Zwang, 2011, 106) qui comprennent, pour les plus connues, la labioplastie, la
vaginoplastie, la stimulation du « point G », l’allongement et l’élargissement du pénis. Ma
proposition de communication s’appuie sur une recherche en cours, menée dans une
perspective sociologique et de genre, portant sur cette chirurgie sexuelle cosmétique5. Je
propose considérer le corps comme un espace de pratiques et de discours sexuant. Pour cette
communication, je voudrais amener quelques pistes de réflexions à partir de l’analyse de sites
internet qui présentent la chirurgie sexuelle cosmétique en se référant à des arguments
médicaux et d’entretiens menés auprès de médecins (chirurgien·e·s, sexologues, gynécologues).
Dans un premier temps, je montrerai que la chirurgie sexuelle cosmétique, en tant que chirurgie
« cosmétique » précisément, est légitimée dans le cadre d’un discours qui met en avant l’idée
d’une diversité morphologique génitale des individus et qui, en conséquence, promeut moins
une conformité à des modèles morphologiques que l’amélioration du bien être psychologique et
relationnel des individus.
Dans un second temps, j’explorerai quelques arguments médicaux permettant de légitimer la
chirurgie sexuelle cosmétique et je montrerai que ces arguments sont sexués : la chirurgie
sexuelle cosmétique reproduit en effet différentes oppositions associées au couple
féminin/masculin tels que corps/esprit, malsain/sain, nécessité fonctionnelle/surcroît
symbolique, corruption continue sur le parcours de vie/relative stabilité sur la plus grande partie
du parcours de vie, etc.
En conclusion, à partir de cette double démonstration basée sur une étude de cas, j’en
reviendrai à la théorie. La littérature féministe qui a étudié la chirurgie sexuelle cosmétique la
définit le plus souvent comme l’une des expressions de la domination masculine : avec les autres
pratiques de modification du sexe (l’excision par exemple), elle serait l’un des moyens
patriarcaux de renforcement de la sexuation des corps ; elle reposerait sur des constructions
socioculturelles négatives du sexe féminin et de la sexualité féminine ; enfin, elle construirait des
corps en fonction d’une norme hétérocentrée et androcentrique de la sexualité. En me basant
plus largement sur la littérature concernant d’autres pratiques médicales historiques de
production du sexe et sur les variations du modèle du dimorphisme sexuel dans lequel elles se
sont inscrites, je proposerai pour ma part de considérer que la chirurgie sexuelle cosmétique
contemporaine véhicule une mise en question (plus ou moins explicite) de l’argument naturaliste
dans la détermination du sexe qui, toutefois, s’accommode fort bien d’une reproduction de
l’asymétrie de genre.
5
Financée par le Fonds national de recherche scientifique suisse (Div. 1) : Chirurgie sexuelle cosmétique :
quelles représentations du corps sexué ? Une approche en études genre. Requérante : Prof. Hélène Martin,
Chargées de recherche : Rebecca Bendjama, Raphaëlle Bessette-Viens.
Quand l’arc ciel teinte le paysage : compositions spatiales et temporelles des
parades LGBT à Sao Paulo, Anvers et Amsterdam
SANTOS MARIA Carlos Eduardo
Universidade Federal De Juiz de Fora.
[email protected]
RÉSUMÉ
Notre proposition dans ce travail est d’établir une étude comparative des fêtes LGBT avec
comme objectif de montrer comment les représentations générales à propos de
l’homosexualité se singularisent dans des villes de tailles différentes et sur des scènes
urbaines distinctes. Comment l'espace-temps des parades LGBTs se singularise-t-il ?
Comment dans le paysage festif se reflète-t-il dans un jeu dialectique du paysage en tant
que empreinte et matrice ? Le choix des fêtes LGBTS se justifie en ce qu'elles expriment des
visions du monde liées à des conceptions d'ordre et de désordre, de légal et d’illégal, de
moral et d’immoral, des valeurs qui la plupart du temps balisent la lecture des éléments
constitutifs du paysage des fêtes LGBT.
En termes théoriques, dans la littérature classique sur la fête, celle-ci se définit comme un
moment d'excès, de transgression et de rupture avec l'ordre en place, ou encore d'empire
du Id. Dans les fêtes LGBT, les rues des villes sont envahies par la culture gay dans tous ses
excès indéfectibles, c’est ce que reflètent la musique électronique et dance, les tenues
extravagantes des drags, l'exhibition de corps en sous-vêtements, etc. Pendant ce bref
moment, les minorités LGBT réunies se donnent le droit de faire ce qui est quotidiennement
censuré : s'embrasser en public, démontrer sa relation homo-affective et même son homoérotisme, illustrant ainsi la transgression rituelle. Parallèlement, est démontrée la rupture
d'avec l'ordre/la culture régnante avec la participation de couples et familles gays, lesbiens
et bisexuels qui ne se contentent pas de sortir du placard, mais veulent être traités comme
des citoyens.
Ainsi, les fêtes LGBT sont un espace-temps momentané, entre autres aspects, de
manifestation publique contre les conventions hétéronormatives. Parallèlement, on
remarque dans ces fêtes la rupture par rapport à certains tabous et normativités existantes
au sein même de la communauté LGBT, et cela peut laisser des traces sur le paysage
momentané de la fête.
La méthodologie consiste en une revue de la littérature, des observations systématiques et
des entrevues semi-dirigées avec les participants de ces fêtes. L'observation sera privilégiée,
avec prise de notes sur le terrain, afin de mettre en évidence les points importants du
contact entre le chercheur, les sujets et les situations. Nous allons également analyser les
photos prises lors des événements afin d'interpréter les changements dans les paysages.
Pratiques spatiales du sport LGBT : de la gestion du risque à la création
d’espaces et de réseaux sportifs parallèles
LE BLANC Antoine
Université du Littoral Côté d’Opale
[email protected]
RÉSUMÉ
L’étude des associations sportives estampillées LGBT révèle des pratiques spatiales
spécifiques, intéressantes, et rarement – si ce n’est pas du tout – analysées, du moins en
France. Ces groupes ayant fait le choix d’un affichage public LGBT, cela constitue un
marqueur identitaire mais également territorial (Lefebvre, Roult et Augustin, 2013). On se
propose de lire ces pratiques spatiales par le prisme de la gestion du risque à laquelle est
associée l’inscription d’individus dans des espaces identitaires bien définis. Ces pratiques et
ces lieux reflètent une dimension classique de l’étude des territoires du risque, à savoir le
paradoxe d’une marginalisation choisie par un groupe social dans un objectif de sécurité,
combinée à un objectif de dé-marginalisation – objectif non partagé par tous les membres
du groupe.
Ces pratiques spatiales sont associées à des caractéristiques socio-économiques et à des
processus qui rappellent les diasporas, ainsi que des processus de gestion des risques
analysés dans d’autres contextes et pour d’autres types de groupes sociaux. Les pratiques
spatiales en question sont diverses : allongement des parcours entre lieu de résidence et lieu
de pratique sportive, création d’isolats territoriaux temporaires, forte structuration
réticulaire, hyperconcentration à différentes échelles, articulation caractéristique entre
espace intime et espace public, mise en place de marqueurs territoriaux symboliques…
A titre d’exemple, l’allongement moyen des parcours entre domicile et lieu de pratique
sportive, qui dérive d’une offre limitée de clubs LGBT, indique un choix conscient et
signifiant, et entraine une mixité socio-économique plus importante que dans des clubs
sportifs de voisinage ; ce qui aboutit, peut-être paradoxalement, à faire de ces lieux clos et
marqués par une revendication identitaire, des espaces d’expression de la diversité (Ferez et
Beukenkamp, 2009).
Ces caractéristiques se retrouvent à différentes échelles, de l’échelle mondiale (avec des
compétitions telles que les Gay Games) à l’échelle nationale (avec des systèmes de tournois),
de l’échelle locale (les réseaux de convivialité) à l’échelle du gymnase (lors des
entrainements), voire du corps, expression à la fois de diversité et de revendication (Liotard
et Ferez, 2007).
Références
Sylvain Ferez et Kirsten Beukenkamp, « Le « sport homosexuel », une pratique communautaire ou
contre-communautaire ? », Movement and Sport Sciences, 2009-3, n°68, p.39-50.
Philippe Liotard et Sylvain Ferez, « Lesbiens, gays, bis et trans : des corps et des jeux », Corps, 2007-1,
n°2, p.61-66.
Sylvain Lefebvre, Romain Roult, Jean-Pierre Augustin, Les nouvelles territorialités du sport dans la
ville, Québec, 2013.
Le droit à la ville « gouine » : la géographie politique des marches « dyke » à
Montréal en 2012
PODMORE Julie
Université Concordia
[email protected]
RÉSUMÉ
En août 2012, Montréal a témoigné deux marches « dyke », les premières dans l’histoire de
cette ville. La première était « la marche des gouines radicales » qui a été organisée par les
jeunes militantes des mouvements populaires, surtout les queers anticapitalistes, les queers
radicaux et les « queers of color ». La deuxième, étant « la marche des femmes LGBT », a été
proposée par Fierté Montréal, l’organisme qui présente le défilé de la « gay pride » chaque
année. Ces premières marches dykes de Montréal, qui ont émergé vingt ans après celles des
autres grandes métropoles de l’Amérique du Nord, ont soulevé des questions de la politique
spatiale LGBTQ en ville et les politiques de genre dans le mouvement de la fierté LGBTQ.
Pourquoi, après vingt ans, les jeunes lesbiennes ont-elles trouvé nécessaires la repolitisation
de l’espace urbain et de l’identité lesbienne ? L’autre question concerne le fait qu’il y avait
deux marches : pourquoi deux marches ? Quelles sont les différences entre ces deux
marches au regard de la politique et de l’espace ? L’objectif de cette analyse est de
comparer les moyens que ces deux groupes de militantes ont employés en demandant le
droit à la ville « dyke ». Cette approche comparative est basée sur les rapports des médias
ainsi que sur des observations participantes. Ainsi, nous procédons en comparant les
différentes manières dont ces deux groupes d’activistes ont défini leur propre mouvement,
ont réalisé la marche dyke et ont occupé les espaces publics de la ville. Conséquemment, la
pratique spatiale de chaque marche semble souligner que les politiques lesbiennes
montréalaises actuelles sont multiples et qu’elles ont un rapport complexe avec les
mouvements et les espaces LGBTQ de la ville.
COMITÉ
SCIENTIFIQUE ET
D’ORGANISATION
COMPOSITION DU COMITE SCIENTIFIQUE
Chadia ARAB, Chargée de Recherche, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Angers
Christine BARD, Professeure, histoire contemporaine, UMR CNRS 6258 CERHIO, Angers
Francine BARTHE-DELOISY, Maîtresse de Conférences – HDR, géographie, UMR CNRS 8185
Espaces, Nature et Culture, Paris 4
Marianne BLIDON, Maîtresse de Conférences, géographie, UMR CNRS 8504 Géographie–
cités, IDUP, Paris 1
Nadine CATTAN, Directrice de Recherche, géographie, UMR CNRS 8504 Géographie–cités
Sébastien CHAUVIN, Maître de Conférences, sociologie, Amsterdam Research Center for
Gender and Sexuality, Amsterdam
Jean-Michel DECROLY, Professeur, géographie, IGEAT, Laboratoire Interdisciplinaire
Tourisme Territoires Sociétés, Bruxelles
Sylvette DENÈFLE, Professeure, sociologie, UMR CNRS 7324 CITERES, Tours
Erika FLAHAULT, Maîtresse de Conférences, sociologie, UMR CNRS 6590 ESO, Le Mans
Colin GIRAUD, Maître de Conférences, sociologie, EA 3932 Sophiapol, Paris-Ouest Nanterre
La Défense
Hélène GUETAT-BERNARD, Professeure, sociologie, UMR MA CNRS 104 Dynamiques rurales,
ENFA, Toulouse
Emmanuel JAURAND, Professeur, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Angers
Alain LÉOBON, Chargé de Recherche, psychologie de l’espace, SIC, UMR CNRS 6590 ESO,
Angers
Stéphane LEROY, Professeur, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Angers, responsable
scientifique de la biennale
Sophie LOUARGANT, Maîtresse de Conférences, géographie et aménagement du territoire,
UMR CNRS 5194 PACTE, Grenoble 2
Kamal MARIUS, Maîtresse de Conférences – HDR, géographie, UMR CNRS 5185 ADESS,
Bordeaux Montaigne
J. Carlos MONTERRUBIO, Maître de Conférences, tourisme, Universidad Autónoma del
Estado de México
Yves RAIBAUD, Maître de Conférences – HDR, géographie, UMR CNRS 5185 ADESS,
Bordeaux Montaigne
Dominique ROYOUX, Professeur associé, Icotem - Ruralités, Poitiers
Raymonde SÉCHET, Professeure, géographie, CNRS UMR 6590 ESO, Rennes
Jean-François STASZAK, Professeur, géographie, Groupe de Recherche sur l’Ailleurs, l’Autre
et le Lointain, Genève
Dina VAIOU, Professeure, analyse urbaine et études sur le genre, Department of Urban and
Regional Planning, National Technical University, Athènes
COMPOSITION DU COMITE D’ORGANISATION
Chadia ARAB, Chargée de Recherche, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Université d'Angers
Philippe DUHAMEL, Professeur, géographie, Directeur du Laboratoire ESO Angers, UMR
CNRS 6590 ESO, Université d'Angers
Emmanuel JAURAND, Professeur, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Université d'Angers
Noémie LEBRUN, Gestionnaire du laboratoire ESO-Angers, UMR CNRS 6590 ESO, Université
d'Angers
Stéphane LEROY, Professeur, géographie, UMR CNRS 6590 ESO, Université d'Angers
Amélie PUZENAT, Maître de conférences, sociologie, UMR CNRS 6590 ESO, Université
Catholique de l'Ouest
PLANS
Accès à la Maison des Sciences Humaines
5 bis Bd Lavoisier Angers
Université d’Angers
Campus de Belle-Beille
Faculté des Lettres
Bus n° 4,
direction Belle-Beille,
arrêt IUT
La Maison des sciences
humaines est située derrière
le bâtiment de la Faculté des
lettres, entre la Bibliothèque
et le Restaurant universitaire
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