
La robotique chirurgicale participe à la mise en place et à la fiabilisation
des techniques neurochirurgicales mini-invasives.
DU CHIRURGIEN AUGMENTÉ AU ROBOT CHIRURGIEN ?
Vers des robots chirurgiens ? Si l’idée fait fantasmer, elle n’a pas aujourd’hui véritablement raison
d’être. Pour l’heure, l’objet n’est pas de créer des robots chirurgiens mais d’augmenter les capacités
des chirurgiens et d’inaugurer de nouveaux traitements chirurgicaux, plus efficients et moins invasifs.
Comme il a été dit plus haut, même assisté d’un robot, le chirurgien demeure le stratège de
l’intervention.
L’intelligence humaine reste au cœur de l’acte chirurgical, et c’est sans doute de ce point de vue
qu’il faut examiner l’évolution de la discipline chirurgicale. Quel est, en la matière, l’intérêt de
l’innovation technologique à court et moyen terme sinon d’être mise à disposition du plus grand
nombre – soigner le plus de patients possible de la manière la plus efficace possible ? Une opération
chirurgicale ne se résume pas en une affaire de robots, c’est l’affaire de tout un environnement :
technique, humain et organisationnel.
Par ailleurs, les concepteurs et fabricants de robotique chirurgicale sont des ingénieurs, il ne leur
appartient pas de réinventer la chirurgie. Leur rôle est de travailler aux côtés des équipes
chirurgicales, de comprendre les problématiques auxquelles elles sont confrontées et de proposer
des solutions technologiques adaptées – parmi lesquels effectivement des robots.
Innover, c’est d’abord transgresser. Le milieu médical est relativement conservateur. Aussi, l’arrivée
des robots dans les blocs a été le fait de quelques chirurgiens précurseurs, peut-être dans l’usage des
nouvelles technologies mais surtout dans la mise au point de nouveaux traitements chirurgicaux : le
Pr Marescaux, déjà cité pour la première opération de téléchirurgie, et qui a également été le
premier chirurgien au monde à opérer une personne sans laisser de cicatrice, en ôtant la vésicule
biliaire d'une patiente âgée de 30 ans sans faire d'incision de la peau, en effectuant une
cholécystectomie transvaginale ; le Dr Delalande, neurochirurgien à la Fondation Rothschild, reconnu
pour l’évaluation et le traitement chirurgical des épilepsies rebelles du nourrisson et de l’enfant ;
enfin, le Dr Benabib, neurochirurgien au CHU de Grenoble, et inventeur de la stimulation cérébrale
profonde qui est devenue le traitement chirurgical de référence pour la maladie de Parkinson.
Associée au laboratoire Clinatec (aux côtés du CEA, de l’Inserm et de l'université Joseph Fourier), son
équipe travaille dorénavant sur la prévention de la maladie.