Engorgement dans les bureaux de passeports

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LA PRESSE MONTRÉAL SAMEDI 6 JANVIER 2007
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ACTUALITÉS
L’attente peut aller jusqu’à quatre heures
Engorgement dans les bureaux de passeports
M AT H I E U P E R R E AU LT
Ces jours-ci, pour demander un passeport au complexe Guy-Favreau,
boulevard René-Lévesque, il vaut
mieux arriver sur les lieux avant
l’aube. Sinon, l’attente peut atteindre quatre heures.
Partout au pays, les bureaux
de passeports sont pris d’assaut.
À partir du 23 janvier, un passeport sera en effet nécessaire
pour prendre l’avion vers les
États-Unis. Même si elle est
connue depuis plusieurs mois,
cette nouvelle politique a obligé
Passeport Canada à multiplier
les heures supplémentaires, à
engager des retraités et à faire
rouler son imprimerie 24 heures
par jour.
« Depuis novembre, l’achala ndage a augmenté énormément », con f i r me F ra nc i ne
Charbonneau, porte-parole de
Passeport Canada. « Le nombre
de dema ndes en décembre a
augmenté de 31 % par rapport à
l’an dernier. L’attente est presque
partout de deux heures, et atteint
quatre heures dans les bureaux
les plus achalandés. Il faut dire
que l’hiver est déjà notre période
de pointe. »
Le bureau de Montréal, au
complexe Guy-Favreau, est justement l’un des plus achalandés au
pays. Il fonctionnait déjà à pleine
capacité. Même si le nombre de
demandes n’a augmenté que de
12 %, l’achalandage est tel que
des gens doivent attendre dans
les couloirs voisins de la salle
d’attente, et parfois au rez-dechaussée quand les couloirs sont
pleins (le bureau des passeports
est au huitième étage).
Lors du passage de La Presse,
hier, un préposé a suggéré d’arriver à 6 h 15 le matin pour être
parmi les premiers lors de l’ouverture des bureaux, à 7 h 30. En
d’autres mots, on attend au mini-
PHOTO RIC FRANCIS, ARCHIVES AP
À partir du 23 janvier, il faudra présenter son passeport au douanier avant de prendre l’avion vers les États-Unis. Même si elle est connue depuis plusieurs mois,
cette nouvelle politique a récemment suscité une ruée vers les bureaux de Passeport Canada.
mum 1 h 15, et seulement si on est
prêt à se lever avant l’aube.
Les bureaux situés en banlieue,
à Laval et Saint-Laurent, ont aussi
connu des augmentations importantes de l’achalandage, avec des hausses respectives de 28 % et 29 %.
Délais respectés
L e s déla i s s t a nd a rd s – 10
jours – sont toutefois respectés,
dit M me Charbonneau. Et il est
toujours possible de payer un
supplément pour avoir son passeport plus rapidement.
Cette affluence se maintiend ra au cou rs des procha ines
années. Les États-Unis exigeront bientôt – entre janvier 2008
et juin 2009 – un passeport pour
les automobilistes qui s’y rendent. À terme, la proportion des
Canadiens qui détiennent un
passeport augmentera de 40 % à
50 %, selon M me Charbonneau.
« C’est une augmentation beaucoup plus rapide que ce que
nous avons vu dans les dernières années. »
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Des patients traités en médecine nucléaire
font sonner les alarmes des aéroports
M AT H I E U P E R R E AU LT
La médecine nucléaire peut causer des problèmes aux patients
qui voyagent en avion, selon une
récente étude du British Medical
Journal. Les traitements et les diagnostics utilisant des molécules
radioactives peuvent faire sonner
les alarmes des aéroports.
Dans la revue savante britannique, des radiologues d’un hôpital
de Birmingham décrivent le cas
d’un patient qui a été arrêté et
fouillé à nu, à l’aéroport d’Orlando, alors qu’il s’en allait passer ses vacances en Floride. Les
détecteurs de radioactivité avaient
détecté l’iode 131 qui avait été
utilisé, six semaines auparavant,
dans un traitement contre son
hyperthyroïdie. Heureusement,
le patient avait avec lui la carte
de recommandations de l’hôpital, et a pu convaincre les agents
de sécurité de l’aéroport américain qu’il ne transportait pas de
bombe. Cette carte mentionnait
notamment qu’il faut éviter les
transports en commun pendant
les deux semaines suivant le traitement à l’iode 131, pour ne pas
contaminer les autres passagers.
L’étude recense quatre autres cas
similaires, dont un à la MaisonBlanche et un autre dans une banque. Dans ce dernier cas, le patient
a déclenché le détecteur situé dans
le caveau de la banque à plusieurs
reprises pendant 10 jours, parce
qu’il devait faire plusieurs opérations à son coffret de sûreté.
Selon les radiologues britanniques, les détecteurs de radioactivité des aéroports sont de plus
en plus sensibles, à cause de la
menace terroriste. En éditorial, la
revue suggère que les radiologues
préviennent tous leurs patients de
la possibilité de déclencher des
détecteurs de radioactivité.
À l’Institut de cardiologie de
Montréal, François Harel, spécialiste en médecine nucléaire,
confirme que le risque existe.
« Oui, on a eu des cas de patients
qui ont fait sonner les alarmes
des aéroports, dit le D r Harel.
Mais c ’est très rare. Nous ne
pouvons pas nous permettre de
demander à tous les patients s’ils
prévoient prendre l’avion dans les
prochains jours. Mais si le patient
nous confie qu’il était pressé
d’avoir son test parce qu’il part
sous peu en voyage, nous allons
l’informer du problème. »
Les autorités aéroportuaires
sont au courant de cet effet de
la médecine nucléaire, et acceptent habituellement de laisser les
passagers prendre leur avion s’ils
ont une preuve qu’ils ont subi
un traitement ou un test, selon
le D r Harel. « Il suffit de garder une copie de la prescription
de l’examen. Dans les cas où le
patient nous dit qu’il va prendre l’avion, nous lui faisons une
photocopie. »
Les indicateurs radioactifs les
plus utilisés disparaissent dans
la journée, selon le Dr Harel. Le
technicium, l’un des éléments les
plus utilisés, n’a qu’une demi-vie
de six heures (c’est-à-dire qu’il
perd la moitié de sa radioactivité en six heures). À moins de
prendre l’avion le jour même ou
le lendemain, la personne n’aura
pas de problèmes. Rares sont les
traces qui subsistent plus d’une
semaine, notamment parce que les
indicateurs radioactifs se retrouvent rapidement dans l’urine, où
ils sont évacués, explique le Dr
Harel. L’iode 131, le même élément que celui du cas du British
Medical Journal, pose cependant
problème, selon lui : « Avec l’iode
131, on va prévenir les patients à
propos des aéroports. »
La médecine nucléaire sert
beaucoup en cardiologie, particulièrement en matière de diagnostic.
Des dizaines de milliers de Canadiens y ont recours. Seulement
pour le traitement de l’hyperthyroïdie, environ 5000 patients
reçoivent de l’iode 131 chaque
année au pays. Cet élément peut
activer les détecteurs des aéroports
pendant près de trois mois, selon
le British Medical Journal.
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Brigitte Bardot
relance
Stephen Harper
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AG EN C E F R A N C E- P R E S S E
PARIS — L’ancienne actrice française Brigitte Bardot a lancé un
nouvel appel au premier ministre
canadien, Stephen Harper, contre
la chasse aux phoques, a-t-on
appris hier auprès de sa fondation
de défense des animaux.
« J ’aimerais pouvoir encore
croire en vous, en votre volonté de
" gérer " humainement les populations animales en mettant un
terme à ce massacre de phoques qui
écœure et scandalise le monde», a
écrit M me Bardot dans une lettre
ouverte au premier ministre.
«J’espère ne plus être confrontée
en 2007 à votre mépris», a-t-elle
indiqué, évoquant sa déception de
ne pas avoir été reçue par Stephen
Harper lorsqu’elle s’était rendue à
Ottawa, en mars 2006, et déplorant ce «refus total de dialogue».
«Monsieur le premier ministre,
vous qui encouragez cette extermination massive, comment vivez-vous
avec la mort de toutes ces innocentes victimes sauvagement abattues,
tous ces phoques dépouillés de
leur fourrure alors qu’ils sont toujours en vie, comment vivez-vous
avec tout ce sang sur les mains et
sur le cœur?» demande celle qui
dénonce, depuis près de 30 ans, le
massacre des bébés phoques.
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