Georges CLEMENCEAU
Le Père la Victoire Page 4
commandant du 169e bataillon, alors que le siège de Paris commence le 19 septembre
1870.
Fin octobre, les Parisiens se révoltent en apprenant la reddition du maréchal
BAZAINE à Metz et l'envoi par le gouvernement provisoire conservateur d'Adolphe THIERS
à Versailles, pour négocier l'armistice avec BISMARK. Pour le républicain farouchement
antimonarchiste qu'est CLEMENCEAU, c'est une provocation : il fait placarder des affiches
annonçant son refus d'une telle « trahison ». Le jour même, la Garde nationale des
quartiers populaires organise un soulèvement afin de prendre l'Hôtel de Ville. La Garde
nationale des quartiers bourgeois, emmenée par Jules FERRY, s'y oppose et empêche le
coup de force. L'épisode fait de CLEMENCEAU et FERRY des rivaux acharnés.
Désavoués pour leur complicité avec les révolutionnaires, ARAGO démissionne, suivi
de CLEMENCEAU. Le gouvernement obtient la confiance des Parisiens par le plébiscite du 3
novembre, et organise des élections municipales le 5 novembre. CLEMENCEAU est élu dans
le 18e arrondissement. Il est cependant destitué le 22 janvier 1871, jour d'une
manifestation à l'Hôtel de Ville, pour avoir demandé, avec d'autres maires
d'arrondissement réunis par Jules FAVRE, la démission du général TROCHU. L'armistice,
refusé par CLEMENCEAU et le peuple parisien, est signé six jours plus tard.
Le 8 février, ayant refusé l'offre de GAMBETTA de devenir préfet du Rhône, il est élu
député de la Seine (en 27e position) au sein de la nouvelle Assemblée nationale. Il figure
alors sur les listes électorales de l'Union républicaine, s'opposant à la paix léonine avec
BISMARK, aux côtés de Victor HUGO, GARIBALDI, GAMBETTA, COURBET, Louis BLANC, etc.
De la Commune au conseil municipal de Paris
Début mars 1871, CLEMENCEAU est à Paris. Le 1er mars 1871, il appelle ses
concitoyens à s'abstenir de toute violence lors de l'entrée des Prussiens dans la ville. Lors du
soulèvement du 18 mars 1871, accompagné des capitaines MAYER et SABOURDY, il tente de
sauver de la foule les généraux THOMAS et LECOMTE. Le soir, le Comité central de la
garde nationale a pris le pouvoir à Paris, et décide l'organisation d'élections municipales.
Deux jours plus tard, à l'Assemblée réunie à Versailles, CLEMENCEAU dépose, avec
18 députés républicains, un projet de loi afin d'organiser l'élection d'un conseil municipal de
80 membres à Paris, « qui aura le titre et exercera les fonctions de maire de Paris ». Il
navigue ainsi entre le gouvernement de THIERS et la Commune de Paris, tentant de concilier
les camps ennemis, ce qui lui attire l'inimitié des deux parties. Les communards à qui il
reproche d'être sortis de la légalité, le font ainsi démissionner de sa fonction de maire le 22
mars, le remplaçant par un délégué du Comité central. Ce dernier organise des élections
municipales le 26 mars 1871, au cours desquelles CLEMENCEAU n'obtient que 752 voix.
Minoritaire, il démissionne de son poste de conseiller municipal et de député la veille
de la proclamation de la Commune, et fonde avec d'anciens maires la Ligue d'union
républicaine des droits de Paris, qui tente de négocier avec les deux camps. Il quitte Paris le
10 mai 1871 afin de rejoindre le congrès des municipalités à Bordeaux, interdit par le
gouvernement THIERS. Devant cet échec, il tente de revenir à Paris, mais ne peut entrer dans
la ville, soumise à l'attaque sanglante du gouvernement THIERS.