les systemes coloniaux en afrique entre les deux guerres

LES SYSTEMES COLONIAUX EN AFRIQUE ENTRE LES DEUX GUERRES
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INTRODUCTION A LA PARTIE
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En 1914, l’Europe contrôle les deux tiers de l’espace mondial et 60% de la population de la
planète. A eux seuls, l’Empire britannique et l’Empire français représentent le tiers de la
surface du globe. Les Britanniques possèdent l’empire le plus étendu : ils sont présents en
Asie (Inde) et en Océanie, mais également en Afrique (Egypte, Afrique orientale et Afrique
occidentale anglaises, Union Sud-Africaine), en Méditerranée (Gibraltar, Malte, Chypre) et
en Amérique (Guyane anglaise). Aux colonies au sens propre du terme, il convient d’ajouter
les dominions, comme la Nouvelle-Zélande et le Canada.
Pour les autres pays colonisateurs, on ne peut guère parler d’empire : l’Allemagne (qui
possède le Togo, le Cameroun une partie du Sud-Ouest et de l’Est africains), l’Italie (présente
en Erythrée, en Somalie et en Tripolitaine), la Russie, la Belgique (le Congo), les Pays-Bas, la
Belgique, l’Espagne (Maroc septentrional), le Portugal (Angola et Mozambique), les Etats-
Unis (Les Philippines) et le Japon possèdent des territoires restreints, morcelés ou minuscules.
En 1914, le tiers des terres émergées est sous la domination des grandes puissances
européennes. Comment sont organisées les colonies ? Autrement dit comment va se mettre en
place la domination politique, économique et culturelle des puissances européennes sur les
territoires conquis ? Le système colonial, c’est-à-dire les modalités de la présence et de
l’influence européenne dans les colonies
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, n’était pas identique : les formes de domination
coloniale variaient d’une puissance coloniale à une autre. C’est ainsi qu’on a distingué le
système colonial français de celui britannique. Chacun de ces systèmes concernait l'économie,
la culture et l’administration.
CHAP. 18
LE SYSTEME COLONIAL FRANCAIS
- Présenter le mode d’administration que les Français ont appliqué à leurs colonies ;
- Dire comment s’est faite l’exploitation économique des colonies ou leur mise en valeur par
la France ;
- Dire comment s’est faite la domination culturelle de ses possessions par la France ;
INTRODUCTION
En 1914, la France possède le second empire colonial du monde. L’empire français est
principalement étendu sur le continent africain : Afrique du Nord (Algérie, Tunisie, Maroc),
Afrique occidentale française (AOF), Afrique équatoriale française (AEF), la Réunion, les
Comores, Madagascar. En Asie, la France domine l’ensemble de la péninsule indochinoise
(Cochinchine, Cambodge, Annam, Tonkin, Laos) et possède cinq comptoirs en Inde
(Pondichéry, Chandernagor…). A ces territoires, il faut ajouter des possessions telles que
Tahiti ou la Nouvelle Calédonie et, en Amérique, la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane
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Les formes de domination coloniale
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française et Saint-Pierre-et-Miquelon. Quelles formes la domination française a-t-elle prises
dans ses colonies en général et africaines en particulier?
I- L'ADMINISTRATION DES COLONIES PAR LA FRANCE
Débat : Comment administrer efficacement et " à bon compte " les colonies ?
L’administration est à la base de l’hégémonie impériale des différentes puissances coloniales.
La mise en place de structures administratives répond à un objectif principal : le maintien de
l’ordre colonial. En ce sens, l’administration civile et militaire assure les liens entre l’État
colonial, les colons et les indigènes. Pour cela, l’administration coloniale française en Afrique
noire a fonctionné selon un système pyramidal et une centralisation fédérale. Aussi, la
France a essentiellement opté pour l’administration directe et l’assimilation, même si ses
colonies ne rentraient pas toutes dans la même catégorie.
1- Les types de colonies : colonies d’exploitation et colonies de peuplement
Il faut distinguer les colonies d’exploitation (le but est d’exploiter les richesses des colonies
et le peuplement européen est très faible) des colonies de peuplement : comme l’Algérie :
l’immigration européenne est encouragée (espagnols, italiens, français : ils formeront ce
qu’on appellera les « pieds noirs »).
Les colonies de peuplement françaises sont aussi marquées par une présence plus forte des
colons : on compte 850 000 français en Algérie, 180 000 au Maroc, 110 000 en Tunisie. Par
contre, dans les colonies d’exploitation, situées dans les zones tropicales, le nombre des
colons est plus faible (cette petite minorité est le plus souvent constituée par des
fonctionnaires, des techniciens, des commerçants et des missionnaires).
2- Un système d’administration pyramidal et une centralisation fédérale
En 1902-1904, la capitale de l'AOF (Afrique occidentale française)
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fut Dakar. Sous les
ordres du Gouverneur Général, pouvant seul correspondre avec le Ministre des Colonies,
se trouvaient placés les lieutenants - gouverneurs (plus tard gouverneurs) des 5 colonies :
Sénégal, Guinée, Côte d'Ivoire, Dahomey, et un vaste ensemble appelé d'abord Sénégambie et
Niger, puis Haut - Sénégal et Niger, d'où se détachèrent deux colonies nouvelles : en 1911 le
Niger, en 1918 la Haute-Volta. La Mauritanie devint colonie en 1920. Les budgets locaux
étaient alimentés par des impôts directs. Chaque colonie était divisée en cercles, et ceux-ci en
subdivisions, commandés les uns et les autres par des administrateurs des colonies, dotés de
tous les pouvoirs et de toutes les responsabilités (administration, police, développement
économique...). Au début, ces administrateurs sont souvent des anciens officiers puis, de plus
en plus, des élèves de l'Ecole Coloniale, voués à l'Afrique.
Sous leurs ordres sont placés les chefs indigènes, chefs de villages, de cantons, parfois
coiffés de chefs supérieurs (l'empereur du Mossi..).
Concernant les liens entre les notabilités locales et les autorités coloniales, la
domination de l’État colonial peut susciter des résistances locales ou se heurter à des «forces»
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L’AOF correspond à un autre gouvernement colonial créé en 1895 et groupant en une fédération les territoires
du Sénégal, de la Mauritanie, du Soudan français (aujourd'hui Mali), de la Haute-Volta (aujourd'hui Burkina), de
la Guinée française, du Niger, de la Côte-d'Ivoire et du Dahomey (aujourd'hui Bénin).
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concurrentes, comme les notables citadins et ruraux, religieux et lettrés. L’administration
coloniale contribue à consolider ou affaiblir les élites indigènes, dont les rapports avec les
populations ont pu ainsi être modifiés par la colonisation.
Mais l’Empire français, comme son « homologue » britannique d’ailleurs, souffre dès les
débuts d’une grande pénurie de personnels administratifs (en 1900 en AOF, on compte
seulement 256 Européens dans les services administratifs) ; il n’a donc d’autre choix d’avoir
recours aux autorités établies afin d’administrer les colonies. On se sert ainsi du pouvoir
traditionnel chaque fois que les structures locales s’y prêtent.
Ainsi le roi Agoliagbo du Dahomey est conservé jusqu’en 1900 ; dans le Haut Oubangui, les
pouvoirs des sultans sont maintenus dans leur prérogative.
Certains chefs ont pris sur eux d’entrer dans le jeu de la colonisation pour leur
profit : c’est le cas du zarmakoy de Dasso (le royaume de Dasso est un état précolonial dans
ce qui est maintenant le Niger), Aouta. A l’arrivée des Français à Dasso en 1898, le zarmakoy
en fonction refuse de se soumettre. Aouta joue alors le rôle d’intermédiaire dans les
négociations et s’impose naturellement comme successeur aux yeux des Français.
En terre d’islam, les lettrés sont volontiers utilisés comme intermédiaires (interprètes,
enseignants, chefs).
En pays animiste, on tente d’abord d’éliminer les chefs récalcitrants avant de s’en servir
comme chefs administratifs de canton ou de village. Leur pouvoir est cependant bien
différent de ce qu’il était avant la colonisation : ils sont de fait transformés en petits
fonctionnaires mal payés et se contentent de transmettre les ordres. Cette fonction
d’intermédiaire avec les Blancs provoque partout le mépris et la haine des populations
indigènes.
L’armée coloniale recrute quant à elle sur place dès les débuts de la colonisation : la
première compagnie de tirailleurs sénégalais est créée en 1823 et en 1857 un décret met en
place le premier bataillon.
Quelle que soit la nature de la collaboration, les tâches délivrées aux Africains restent
subalternes et exigent peu de qualification
Quant à l’AEF, il s’agit d’un gouvernement général créé en 1910 et regroupant en une
fédération les quatre territoires français de l'Afrique équatoriale: le Gabon, le Moyen-Congo
(aujourd'hui Congo-Brazzaville), l’Oubangui-Chari (aujourd'hui Centrafrique) et le Tchad.
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3- L’administration directe et assimilation
La France, l’Espagne, le Portugal et l’Italie ont le plus souvent recours à l’administration
directe des territoires qu’ils occupent. Dans ce cas, l'action administrative à tous les degrés
est uniquement aux mains de fonctionnaires blancs. Cette situation s’explique par la volonté
d’ « assimilation
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» de ces métropoles. En effet, fidèles aux principes universalistes de 1789,
les Français mènent une politique d'assimilation. Ils souhaitent transformer (sans les
consulter) les indigènes en Français à part entière, au détriment de leurs cultures
traditionnelles.
Dans le domaine politique, l’assimilation est la volonté de donner à terme aux peuples
colonisés le même statut que les citoyens français.
Mais, loin de bénéficier aux indigènes qui demeurent à de rares exceptions près de simples
sujets, cette politique satisfait surtout les colons qui sont les seuls à recevoir les mêmes droits
que les citoyens métropolitains. Le pouvoir appartient à des fonctionnaires civils et militaires
européens, qui s’appuient parfois sur les autorités traditionnelles indigènes, comme les chefs
de tribus, les caïds, les mandarins. Ainsi, les Français ont tendance à administrer leurs
protectorats (Tunisie, Maroc, Indochine) comme de simples colonies. Au Sénégal, seuls les «
habitants » de quatre communes
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du Sénégal jouissent réellement de ces droits. Depuis 1848,
ils élisent un député à l’Assemblée française, possèdent des institutions municipales comme
en France et ont la faculté d’acquérir la nationalité française à condition de se soumettre à ses
lois. Mais cette dernière mesure est assez mal reçue par les colons et par les Africains qui
refusent de renoncer à l’islam (ce n’est qu’en 1916 que les « habitants » sont naturalisés
collectivement sans avoir à répudier l’islam). Pour les autres territoires, tous les indigènes
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La France est presque la seule nation qui se soit approchée de la solution du problème de l'administration des
races étrangères, elle ne les détruit pas comme ont trop souvent fait les autres peuples ; elle sait mieux que
personne se les assimiler. Elle seule, jusqu'à présent, a osé concevoir la métropole et les colonies comme formant
une seule patrie et un seul Etat. Français de France et Français d'Afrique, des Antilles, de l'Océan Indien, de
l'Indochine et, aussi bien ceux des Hindous, négalais, Océaniens, Kabyles ou Arabes qui ont été élevés à la
cité française, tous, sous les lois délibérées en commun, ont les mêmes devoirs et les mêmes lois.
4
(Saint-Louis, Dakar, Rufisque, Gorée)
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