LES SYSTEMES COLONIAUX EN AFRIQUE ENTRE LES DEUX GUERRES
24 février 2014
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française et Saint-Pierre-et-Miquelon. Quelles formes la domination française a-t-elle prises
dans ses colonies en général et africaines en particulier?
I- L'ADMINISTRATION DES COLONIES PAR LA FRANCE
Débat : Comment administrer efficacement et " à bon compte " les colonies ?
L’administration est à la base de l’hégémonie impériale des différentes puissances coloniales.
La mise en place de structures administratives répond à un objectif principal : le maintien de
l’ordre colonial. En ce sens, l’administration civile et militaire assure les liens entre l’État
colonial, les colons et les indigènes. Pour cela, l’administration coloniale française en Afrique
noire a fonctionné selon un système pyramidal et une centralisation fédérale. Aussi, la
France a essentiellement opté pour l’administration directe et l’assimilation, même si ses
colonies ne rentraient pas toutes dans la même catégorie.
1- Les types de colonies : colonies d’exploitation et colonies de peuplement
Il faut distinguer les colonies d’exploitation (le but est d’exploiter les richesses des colonies
et le peuplement européen est très faible) des colonies de peuplement : comme l’Algérie :
l’immigration européenne est encouragée (espagnols, italiens, français : ils formeront ce
qu’on appellera les « pieds –noirs »).
Les colonies de peuplement françaises sont aussi marquées par une présence plus forte des
colons : on compte 850 000 français en Algérie, 180 000 au Maroc, 110 000 en Tunisie. Par
contre, dans les colonies d’exploitation, situées dans les zones tropicales, le nombre des
colons est plus faible (cette petite minorité est le plus souvent constituée par des
fonctionnaires, des techniciens, des commerçants et des missionnaires).
2- Un système d’administration pyramidal et une centralisation fédérale
En 1902-1904, la capitale de l'AOF (Afrique occidentale française)
fut Dakar. Sous les
ordres du Gouverneur Général, pouvant seul correspondre avec le Ministre des Colonies,
se trouvaient placés les lieutenants - gouverneurs (plus tard gouverneurs) des 5 colonies :
Sénégal, Guinée, Côte d'Ivoire, Dahomey, et un vaste ensemble appelé d'abord Sénégambie et
Niger, puis Haut - Sénégal et Niger, d'où se détachèrent deux colonies nouvelles : en 1911 le
Niger, en 1918 la Haute-Volta. La Mauritanie devint colonie en 1920. Les budgets locaux
étaient alimentés par des impôts directs. Chaque colonie était divisée en cercles, et ceux-ci en
subdivisions, commandés les uns et les autres par des administrateurs des colonies, dotés de
tous les pouvoirs et de toutes les responsabilités (administration, police, développement
économique...). Au début, ces administrateurs sont souvent des anciens officiers puis, de plus
en plus, des élèves de l'Ecole Coloniale, voués à l'Afrique.
Sous leurs ordres sont placés les chefs indigènes, chefs de villages, de cantons, parfois
coiffés de chefs supérieurs (l'empereur du Mossi..).
Concernant les liens entre les notabilités locales et les autorités coloniales, la
domination de l’État colonial peut susciter des résistances locales ou se heurter à des «forces»
L’AOF correspond à un autre gouvernement colonial créé en 1895 et groupant en une fédération les territoires
du Sénégal, de la Mauritanie, du Soudan français (aujourd'hui Mali), de la Haute-Volta (aujourd'hui Burkina), de
la Guinée française, du Niger, de la Côte-d'Ivoire et du Dahomey (aujourd'hui Bénin).