Les entreprises canadiennes qui vendaient aux entreprises américaines avaient le gros bout du bâton, car elles
pouvaient leur dire : « payer vos factures avec diligence, sinon nous pouvons déposer une demande de
remboursement en vertu de la loi sur les produits agricoles périssables, ce qui mettrait en péril votre permis
d’exercice et, par ricochet, votre entreprise ». Grâce à cette protection, le commerce canadien aux États-Unis a
connu un bel essor. Sans cette protection, un nombre croissant d’entreprises canadiennes ne seront pas payées,
et il sera difficile de prendre des mesures pour récupérer les sommes dues.
Le retrait de l’accès privilégié à la loi américaine aura un effet sur le volume et le prix des importations et des
exportations et se traduira pour le Canada par une perte d’emplois et la perte de fermes et d’autres entreprises
de la chaîne d’approvisionnement maraîcher.
Selon les données d’Agriculture Canada, les entreprises canadiennes et américaines opérant au Canada perdent
en moyenne de 19 millions de dollars par année grâce à l'insolvabilité des acheteurs canadiens. Selon un
sondage mené auprès des titulaires de permis de l’USDA, les expéditeurs américains augmentent déjà leurs prix
de 5 à 15 pour cent pour leurs importations au Canada comme mesure d’atténuation des risques. De plus les
producteurs de notre pays préfèrent souvent faire affaire avec les États-Unis en raison des protections
supérieures dont ils peuvent ainsi profiter. Pour que nous puissions nous débarrasser de notre réputation de
marché secondaire, voire de marché inférieur, nous devons offrir une protection-paiement semblable à celle
que l’on retrouve chez nos voisins du sud.
Il serait impossible d’offrir un approvisionnement en fruits et légumes frais et abordables à longueur d’année au
Canada sans les chaînes d’approvisionnement intégrées avec les États-Unis. En 2012, le Canada a vendu environ
40 % de sa production de fruits et légumes aux États-Unis, soit environ 1,5 milliard de dollars en ventes. La
même année, il importait pour près de 3,5 milliards de dollars des Américains.
Le grand perdant de cette inaction du gouvernement sera le consommateur canadien, qui verra une hausse des
prix, une baisse de la qualité et une diminution du choix et de la variété des produits frais.
EXAMEN DU GOUVERNEMENT EN COURS
Même si, conformément au CCR, Agriculture et Agroalimentaire Canada et le secteur des fruits et légumes ont
examiné et commandé des études sur les outils traditionnels et actuels, y compris un modèle d’assurance
moderne pour atténuer les risques financiers, aucun n’était viable. Industrie Canada mène actuellement un
examen législatif de la Loi sur la faillite et l’insolvabilité (LFI) et de la Loi sur les arrangements avec les créanciers
des compagnies, et étudie notamment les protections spécifiques dont bénéficient les fournisseurs de fruits et
légumes ainsi que ce qui pourrait être modifié en vue de respecter les engagements du CCR. L’Alliance pour les
fruits et les légumes frais (AFLF) a soumis un mémoire à l’étude demandant l’établissement d’un mécanisme de
fiducie comparable à celui de la PACA au Canada. Cette proposition était aussi soutenue dans les soumissions à
Industrie Canada de la part de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante, de la Fédération
canadienne de l’agriculture, et de douzaines d’autres entreprises canadiennes et américaines qui font affaire au
Canada.
L’IMPORTANCE DU MARCHÉ
En plus d’offrir une source diversifiée d’aliments nutritifs aux consommateurs du pays, le secteur des fruits et
légumes frais du Canada contribue considérablement à la production et à l’emploi à l’échelle nationale. En 2013,