Les douleurs périnéales M1 - sifud-pp

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Les douleurs ont longtemps été le parent pauvre de la périnéologie. Cela est expliqué
par la grande confusion qui règne autour de ces douleurs. A titre d’exemple, on a
longtemps confondu douleur périnéale et douleur pelvienne, pourtant les douleurs
du périnées ne concerne que l’espace sous lévatorien , les douleurs pelviennes elles
sont sus lévatoriennes. Aujourd’hui, , les rééducateurs ont une place de plus en plus
importante dans la prise en charge de ces douleurs périnéales, pour peu qu’on
élargisse sa vision du sujet.
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Nous aborderons donc
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Douleurs méconnues oui quant à leur physiopathologie, négligées certes et à tord
quand on voit les résultats des études de prévalence dans la population américaine
avec des taux de 10% pour les prostatites chroniques ou les syndrome de l’intestin
irritable et encore plus importants pour les douleurs testiculaires ou les douleurs
pelviennes de la femme. Négligées malgré des coûts de prise en charge par patient,
majeurs identiques à ceux des douleurs neuropathiques ou des lombalgies.Il est clair
que cet impact médico économique n’a jamais été évaluée chez nous alors qu’il s’agit
d’un problème sanitaire majeur.
Pour être chronique, une douleur doit évoluer depuis plus de 6 mois et intègre dans sa
définition
1/ la nociception: ce qui est à l’origine de la douleur: ex tumeur, infection, accident,
chirurgie, traumatisme nerveux…, c’est un événement de vie indiscutable, souvent
visualisable, qui marquera de façon irréversible la vie du patient, mais parfois la
lésion tissulaire n’a pas été identifiée, elle est potentielle.
Comparons de façon métaphorique la nociception au deuil: événement instantané qui
restera ineffaçable tout au long de la vie
2/ la douleur ressentie est la conséquence de la lésion nociceptive, elle est définie
comme une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable
La métaphore en est le chagrin: conséquence émotionnelle du deuil, émotion légitime
mais non visible, éminemment variable d’une personne à l’autre, d’un moment à
l’autre chez la même personne, pouvant se réactiver des années plus tard à l’occasion
de certaines fragilités, émotionnelles notamment
3/ la douleur chronique entraine des modifications comportementales, qui sont aussi
fonction de la personnalité antérieure de chacun, de son passé, de ses expériences
antérieurs, de ses fragilités physiques ou psychologiques, de son entourage familiale,
des conséquences sociales ou professionnelles qui en découlent…, l’exemple en est
l’éventuelle dépression réactionnelle
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Ainsi dans l’histoire du douloureux chronique on cherchera à retrouver:
1/ Un éventuel élément déclenchant présent mais qui a pu disparaître (une infection ou
un traumatisme par exemple),
C’est l’allumette.
2/ cette allumette n’aura pas les mêmes conséquences selon le terrain sur lequel elle
survient, sur un bois sec c’est l’incendie (terrain d’hypersensibilisation) ou sur un
champs de neige par exemple. C’est la notion de terrain ou de vulnérabilité qui fait
qu’il y a des patients à risques : ex la fibromyalgie, la migraine, les antécédents
d’abus sexuels, les antécédents d’algodystrophie…)
3/quand l’allumette a déclenché le feu, il est illusoire de penser qu’il suffit de
l’éteindre pour arrêter l’incendie et même plus, vouloir éteindre l’allumette
(souffler) , fait prendre le risque de majorer le feu (on évite de souffler sur le feu), de
la même façon répéter des stimulations qui se voudraient diagnostiques ou
thérapeutiques peut être dangereux pour peu qu’elles soient un tant soit peu
agressives et répétées sur un terrain d’hypersensibilisation, la répétition des
stimulations majore l’hypersensibilisation
4/ la douleur n’est pas stable et la même cause de douleur peut entrainer des
sensations douloureuses très variables d’un moment à l’autre, c’est un problème de
seuil fluctuant, de la même façon la marée n’a pas les mêmes conséquences qu’elle
soit haute ou basse. Nous fonctionnons avec des filtres (le fakir) et des amplificateurs
(le stress), il faut apprendre à découvrir ses propres aptitudes à lutter contre la douleur
(utiliser les systèmes inhibiteurs).
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5/ ainsi ce n’est pas parce qu’elle n’est pas visible que la douleur n’existe pas,
qu’elle serait illégitime. Cette reconnaissance est indispensable à l’évolution vers
l’amélioration. Il faut supprimer cette dichotomie entre douleur du corps et douleur
psychologique, il est aussi absurde de considérer que la douleur ce n’est que la lésion
ou que quand il n’y a pas de lésion visible il ne peut y avoir de douleur et que celle ci
est imaginaire . Les études montrent que dans les unités de douleur chronique il n’y a
pas plus de 2% de patients dont la douleur serait uniquement d’origine psychogène….
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Le terme de prostatite chronique est très utilisés et pourtant on ne peut que douter
de sa réalité. Que sait on avec certitude: d’abord que c’est un problème fréquent:
avec uen prévalence de 2 à 10% dans la population générale, aux USA on considère
que c’est 8% des consultations d’urologie et 1% des consultations des généralistes
soit 2 millions de consultations par an. Une telle fréquence impose une vision très
large de la maladie. Le terme de prostatie chronique regroupe à la fois des prostatite
infectieuses bactériennes et des prostatites hroniques abactériennes, c’est à dire
sans aucune preuve infectieuse lors des différents prélèvements. Parmi celles- ci on a
distingué des formes inflammatoires ou non selon la découverte de leucocytes sans
germe, mais sans aucune différence d’expression clinique entre les deux formes
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