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Il n'est pas cécessaire de faire la critique des idées de
Delbrück sur le Gène. Il suffit de dire que la base même
partir
de laquelle ces idées etaient construites, la "théorie dé la cible"
n'a pas résisté à la vérification expérimentale. Il existe actuel-
lement nombre de données contredisant cette tentative d'interpré-
tation du processus de mutation basée sur les principes physiques
élémentaires.
Citons quelques exemples. Stone et ses collaborateurs
(1947
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et Wagner (1950) ont montré qu'une irradiation du milieu nutritif
avant son encemencement par les bactéries provoque des mutations
Chez celles-ci. Il y a toute une série de données témoignantdé ce
qu'une modification des conditions du milieu ou la présence de
différentes substances modifient la cadence de la mutation. L'oxy-
gène et les peroxydes ont une grande influence sur ce taux de muta-
tions (Hollaender et autres, 1951. Giles et autres, 1952, Nilan,
1956). On peut estimer qu'il est actuellement démontré que les mu-
tations ne se font pas immédiatement sous l'influence de l'irra-
diation, mais
la suite d'une réaetion chimique intermédiaire.
nelà
est souligné par Müller (1950), Haldane (1954), Hollaender et
Kimball (1956) et par d'autres auteurs. Les données sur l'allonge-
ment dans le temps du processus de mutation après irradiation, sont
particulièrement intéressantes sous ce rapport. Comme l'a montré
Clark (1956), le processus de mutation chez la Drosophile s'end
après l'irradiation jusqu'à la Anie génération. Il s'ensuit que le
processus qui a débuté sous l'influence d'une radiation ionisante
et qui a conduit aux variE-tions héréditaires n'est pas épuisé au mo-
ment de l'irradiation, mais continue aussi se produire chez les
générations suivantes.
Deux des trois principes que nous avons cités qui, en leur
temps étaient considérés comme des preuves de'la théorie du gène se
sont ainsi avérés absolument inexistants. Le troisième est inconsise
au même dégrè. Il suffit de rappeler que le phénomène de disjonc-
tion est observé non seulement dans la descendance des hybrides
sexuels mais aussi chez les hybrides eégétatifs, voire dans la descee
dance des plantes modifiées sous la seule influence des variations
du .milieu et enfin cnez les'organismes qui n'ont pas de chromosomes,
virus, phages.
Tout ce qui précède ne veut pas dire que les faits gar lesquell
se basait la théorie du gène sont erronnés. Pas
tout. Mais ils
étaient mal interpétés et utilisés pour des constructions d'hypo-
thèses qu'ils ne pouvaient pas justifier. Le résultat aurait de
être l'abandon de la théorie du gène.
Je voudrais souligner spécialement que Goldschmidt fut le
premier à remarquer la non-concordance des faits accumulés par la
génétique formelle avec la conception de gène comme unité d'héré-
dité. Il a publié en 1958 une critique de la théorie du gène et
exigé l'abandon du gène en tant qu'unité d'hérédité. Il est vrai.
que dans sa critique Goldschmidt n'était pas allé très loin. Il
tentait seulement de substituer le chromosome au gène en tant
qu'unité d'héréditä et malgrè eelà comme l'a dit Dobzhansky (1953)
" il étonna ses collègues par sa négation du gène.° Il y avait de