La revue canadienne de la maladie d’Alzheimer • Septembre 1999 • 21
les jours où ils recevaient la photothérapie. Il est intéressant de
souligner que ce sont les patients les plus agités au début de
l’étude qui ont présenté la plus grande amélioration. Cependant,
tous les patients, sauf un, ont de nouveau manifesté de l’agitation
moins de deux jours après l’arrêt du traitement.
D’autres chercheurs ont mené une étude auprès de 20 patients
d’un CSLD en leur faisant écouter de la musique classique
apaisante à deux reprises pendant 15 minutes. À une semaine
d’intervalle, ils ont évalué le degré d’agitation des patients durant
les 15 minutes précédant l’écoute de la musique, celles pendant
l’écoute et celles suivant l’intervention musicale. Les chercheurs
ont constaté que l’agitation avait diminué aussi bien pendant
qu’après l’écoute de la musique.4Dans une étude semblable,
l’écoute de musique classique et d’airs favoris a diminué le nom-
bre de manifestations vocales répétées chez deux des trois
patients atteints de la MA et vivant dans un CSLD. Chez le
troisième patient, la musicothérapie n’a pas influé de façon
notable sur son agitation puisqu’il jugeait la musique classique
non apaisante.5
Un autre projet de recherche évaluait divers moyens d’atténuer les
épisodes de questions ou d’énoncés répétitifs chez des patients âgés
atteints de la MA. Parmi toutes les études incluses dans la synthèse,
celle-ci était la seule à apprécier l’efficacité d’une intervention à
domicile. Cette étude comparait la situation de sept aidants ayant reçu
des recommandations concernant leur intervention pour maîtriser ce
type de comportement à sept autres aidants témoins. Dans le groupe
d’intervention, les aidants devaient utiliser des cartons aide-mémoire.
Ces cartons présentaient des phrases simples pour répondre à des
questions ou à des énoncés répétitifs. Les résultats de l’étude mon-
trent que leur utilisation a été efficace pour diminuer les questions et
les énoncés répétitifs.6Des recherches sur cette question doivent être
entreprises parce que les aidants ont désespérément besoin de
recevoir des recommandations qui atténueraient le stress causé par le
fait de prendre soin d’un proche à la maison.
Les limites des études
Il était impossible de contrôler les effets de l’attention con-
sacrée aux patients sur les résultats observés parce qu’un grand
nombre d’études n’ont pas été menées avec répartition aléatoire
des sujets. Par conséquent, les effets favorables décrits dans
plusieurs rapports d’études pourraient s’expliquer, en partie du
moins, par le degré d’attention consacré aux patients lors des
interventions. Ainsi, les conclusions de la présente synthèse
doivent être évaluées à la lumière des limites méthodologiques
constatées dans toutes les études incluses dans l’analyse.
L’application sur le terrain
Bien que la rigueur méthodologique n’ait pas été uniforme dans
ces études, toutes les stratégies décrites valent la peine d’être
essayées. L’analyse de synthèse a mis en évidence les meilleurs
résultats de la recherche actuelle sur les stratégies utiles dans le
traitement des troubles du comportement chez les personnes
atteintes de la MA. Ces interventions sont sans danger sur le
plan clinique et la plupart d’entre elles peuvent être facilement
appliquées dans divers contextes : centres de soins de courte
durée, CSLD, centres de jour pour adultes et soins à domicile.
Malgré que les interventions aient été faites, à l’occasion, par le
chercheur ou par des personnes ayant reçu une formation spé-
cialisée, la plupart des aidants seraient capables d’appliquer ces
stratégies pour prendre soin d’une personne atteinte de la MA.
L’importance sur le plan de la recherche
Il est conseillé de mener d’autres études pour reproduire les résul-
tats des recherches auprès de personnes atteintes de diverses
formes de démence et présentant des déficits cognitifs de gravité
diverse. De telles études seront utiles pour déterminer les stratégies
qui conviennent aux divers degrés de démence et de déficit cogni-
tif. Il faudrait aussi mener des études longitudinales pour évaluer
l’efficacité des interventions à longue échéance pour prévenir ou
pour retarder la progression de la maladie et le stress des aidants.
En outre, il est important d’évaluer le rapport coût-efficacité de
l’application de ces interventions, un aspect particulièrement
important pour les décideurs et pour les administrateurs.
Références
1. Holmberg SK: Evaluation of a clinical intervention for wan-
derers on a geriatric nursing unit. Arch Psychiatr Nurs, 1997
11(1), 21-8.
2. Woods P, Ashley J: Simulated presence therapy: Using select-
ed memories to manage problem behaviors in Alzheimer’s
disease patients. Geriatric Nursing, 1995, 16(1), 9-14.
3. Lovell BB, Ancoli-Israel S, Gevirtz R: Effect of bright light
treatment on agitated behavior in institutionalized elderly
subjects. Psychiatry Res, 1995, 57, 7-12.
4. Tabloski PA, McKinnon-Howe L, Remington R: Effects of
calming music on the level of agitation in cognitively
impaired nursing home residents. Am J Alzheimer’s Care and
Related Disorders & Research, 1995, 10-15.
5. Casby LA, Holm MB. The effects of music on repetitive dis-
ruptive vocalizations of persons with dementia. Am J Occup
Ther, 1994, 48, 883-9.
6. Bourgeois MS, Burgio LD, Schulz R, et coll. : Modifying
repetitive verbalizations of community-dwelling patients
with AD. Gerontologist, 1997, 37(1), 30-9.
Remerciements
Ce texte est tiré de la conférence présentée par Dorothy
Forbes lors de la 21eConférence annuelle de la Société
Alzheimer du Canada, tenue en 1999, à Ottawa, en Ontario.
Son exposé était fondé sur son étude intitulée : Strategies to
Manage the Behavioral Symptomatology Associated with
SDAT : A Systematic overview (Canadian Journal of Nursing
Research, vol. 30, no2, 67-86). Ce projet de recherche a été
financé par l’Alberta Association of Registered Nurses, par
l’Alberta Heritage Foundation for Medical Research et par la
Faculté des sciences infirmières de l’Université de l’Alberta.
Pour plus d’information sur la maladie d’Alzheimer, s’il
vous plaît veuillez contacter votre Société d’Alzheimer locale,
regarder sur le site Internet au www.alzheimer.ca ou appeler,
sans frais, au 1 (800) 616-8816.