CENTRE NATIONAL
DE LA RECHERCHE
SCIENTIFIQUE
dossier de presse
Michel Champenois : Chargé de communication CRPG/CNRS.
tél : 03 83 59 42 36/06. fax : 03 83 51 17 98
jeudi 20 octobre 2005
Depuis de nombreuses années, les astrophysiciens sont à la recherche, dans
les environnements extra-solaires, de signatures spectrales caractéristiques de
minéraux formés en milieu aqueux, comme par exemple les carbonates, pour
tester l’éventualité de la présence d’eau liquide à l’extérieur de notre Système
Solaire. Récemment, les résultats acquis à partir du télescope ISO (Infrared
Space Observatory) ont suggéré la présence de tels minéraux autour de restes
d’étoiles mortes et autour de jeunes systèmes solaires en cours de formation
(également appelés proto-étoiles). Ces observations semblent remettre en cause
l’association selon laquelle la présence de carbonates dans un milieu naturel
traduirait nécessairement la présence d’eau liquide dans ce milieu. En effet, il
semble difcile d’admettre la présence d’eau liquide dans des environnements
où il n’existe pas de corps planétaires et où seule de la poussière nement
divisée est observée. Pour expliquer ces observations, il a été proposé que les
carbonates pourraient se former par réaction entre les manteaux glacés et les
noyaux silicatés des poussières cosmiques ou par altération aqueuse des grains
silicatés. Ces deux mécanismes semblent hautement improbables, le premier
nécessitant des diffusions et des réarrangements intramoléculaires complexes
au sein de solides très froids, le second semblant totalement hors de question
compte tenu des températures et pressions très basses du milieu dans lequel ces
grains silicatés évoluent. Il est donc essentiel de comprendre les mécanismes
de formation de ces carbonates dans ces objets astrophysiques an de pouvoir
inrmer ou conrmer ces observations et, le cas échéant, de vérier si la pré-
sence de carbonates dans des observations astronomiques peut apporter ou non
un diagnostic able de la présence d’eau liquide dans ces objets et donc «
in ne « dans notre Galaxie. Un tel diagnostic constituerait un des éléments
importants à la réponse concernant la possibilité de présence de vie hors du
Système Solaire.
Que ce soit dans les environnements d’étoiles en n de vie ou de proto-étoi-
les, les processus de condensation, c’est-à-dire de passage de la phase gazeuse
à la phase solide, mènent à la formation de poussières, dites poussières cosmi-
ques. Dans le cas des étoiles en n de vie, ces grains se forment lorsque l’étoile
expulse sa matière gazeuse dans l’espace interstellaire. Ces grains voyagent
ensuite dans le milieu interstellaire et viennent se concentrer au niveau de
nuages de poussières et de gaz (appelés nuages moléculaires denses) où ils par-
formation des poussières cosmiques par condensation
découverte de carbonates à l’extérieur de notre Système Solaire et
implications sur la présence d’eau liquide dans notre Galaxie.
quelques détails supplémentaires