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4 Réso édition juillet 2012 Réso édition juillet 2012 1
Rés
n°9
CONTACT
François Desmazière
Tel : [phone]
Rédacteur en chef :
François Desmazière, Directeur des Aaires
Publiques de RTE dans le Nord-Est
Rédaction : Jean-Louis Carlier, Vanessa Chouquet,
Laurine Crichton, Daniel Deghilage, Anne-Marie
Reynard
Crédits Photos : Médiathèque RTE, Dreamstime
www.rte-france.com
ISSBN 2109-3970
Imprimé sur papier issu de forêt gérée
en développement durable
Directeur de la publication :
Christian Aucourt,
Directeur de RTE
dans le Nord-Est
[email protected]
Le 5 mars dernier, le Nord-Pas-de-Ca-
lais a été victime d’un des phénomènes
météorologiques les plus redoutés par les
exploitants d’infrastructures électriques.
En quelques heures, de la neige collante,
lourde et mouillée, s’est accumulée sur les
câbles des lignes électriques, formant par
endroits des « gaines de glace ». Par sécuri-
té, de nombreuses lignes se sont automa-
tiquement mises hors service pour éviter
tout risque d’accident en cas de rupture
du câble. Au total, dix-huit ouvrages,
dont deux lignes stratégiques à 400 000
volts et douze autres à 225 000 volts, se
sont automatiquement arrêtés, entraînant
de nombreuses coupures d’alimentation.
Dès les premières heures, 500 agents
d’ERDF (réseau de distribution électrique)
et de RTE (réseau de transport d’électricité)
ont été mobilisés pour inspecter le réseau et
le remettre en service. Grâce à leur réactivité
et leur expérience, le retour à la normale a
été rapide pour la plupart des 140 000
foyers et entreprises touchés par des cou-
pures de courant. Vingt-quatre heures après
les chutes de neige, ne demeurait qu’un
point noir la zone de Seclin, au sud de Lille,
où sous le poids de la neige et le mouveme-
ment très rare de galloping de la ligne dû au
vent, une tête de pylône s’était rompue, en-
traînant la chute du câble électrique sur les
caténaires de la ligne TGV Lille-Arras. Pour
remettre en service cette ligne à 225 000
volts, une véritable course contre la montre
s’est engagée. Elle a nécessité le déploiement
de moyens exceptionnels an d’installer au
plus vite une ligne provisoire.
Venus de la région Nord-Pas-de-Calais
mais aussi de Rouen et de Reims, quatre
Groupes d’Interventions Prioritaires
de RTE se sont rapidement rendus sur
Nord-Est
place. Créées après la tempête de 1999,
ces équipes de techniciens aguerris sont
spécialement entraînées aux interventions
d’urgence pour rétablir l’alimentation élec-
trique en moins de cinq jours en cas d’ava-
rie grave. Ils ont travaillé de jour comme de
nuit pour accélérer la remise en service de
la ligne. Deux hélicoptères Super Puma et
Écureuil les ont rejoints pour installer les
pylônes provisoires, arrivés en «kit». Les
contraintes liées à l’exploitation de la ligne
TGV voisine ont compliqué l’organisation
du chantier. An de ne pas perturber le
trac ferroviaire, les équipes ne disposaient
que d’une fenêtre de quelques heures la
nuit pour installer le «passe-câble», une
sorte de pont métallique nécessaire au
franchissement des voies en toute sécurité.
Pendant plus d’un mois après le ré-
tablissement du courant, les travaux se
sont poursuivis pour installer un nou-
veau pylône renforcé à la place de l’ins-
tallation de secours provisoire. Au total,
ce chantier exceptionnel aura coûté près
de deux millions d’euros à RTE.
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400 000 volts
63 000 volts
< 50 000 volts ≥ 50 000 volts
DISTRIBUTEURS RTE
20 000 volts220-400 volts
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Les isolateurs et la plaque sur les
pylônes ; un moyen facile d’identifier
les lignes aériennes
Les lignes électriques aériennes, dont RTE est le gestionnaire,
traversent le territoire de près de 18 000 communes. Comment
les reconnaître? Explication en images.
La haute tension en un coup d’œil déployé généralement sur des poteaux en
bois ou en béton d’une hauteur de 10 à 14
mètres, distants d’une centaine de mètres.
Comment les distinguer facilement ?
Sur chaque pylône, les câbles électriques
sont accrochés à des chaînes d’isolateurs, qui
permettent de soutenir le conducteur et de
l’isoler de la charpente métallique. Le nombre
de ces isolateurs, généralement des galettes de
verre ou de porcelaine, varie en fonction de
la tension de la ligne. Les lignes de plus de
50 000 volts, exploitées par RTE, comptent
au moins quatre isolateurs par chaîne. Les
lignes des distributeurs (tension inférieure à
50000 volts) en possèdent trois ou moins.
Enn, chaque pylône RTE est identié par
une plaque qui permet de le localiser avec pré-
cision. Cette inscription comporte toujours
le numéro du pylône, le nom de la ligne (gé-
néralement son point de départ et son point
d’arrivée) et le niveau de tension.
Pourquoi est-il important de diéren-
cier les lignes électriques?
Le réseau électrique français, qui ache-
mine l’énergie depuis les sites de pro-
duction jusqu’aux consommateurs, est
composé du réseau de transport et du
réseau de distribution. Le premier est la
propriété de RTE. Par analogie avec le ré-
seau routier, ce sont les autoroutes et les
nationales de l’énergie. Le second est le
réseau exploité par ERDF ou une des 26
autres entreprises locales de distribution
qui va jusqu’au compteur des clients. En
cas d’incident sur un ouvrage ou de pro-
jet d’urbanisation à proximité d’une ligne
électrique, il est important de connaître le
gestionnaire de l’infrastructure. Lors d’un
chantier, par exemple, une Déclaration
d’Intention de Commencement de Tra-
vaux (DICT) doit être adressée à l’exploi-
tant du réseau concerné (ces obligations
sont légales).
Quelles sont les diérences entre les
lignes?
Les lignes à haute et très haute tension
de RTE sont soutenues par des pylônes,
généralement métalliques, d’une hauteur
de 10 à 90 mètres et espacés de plusieurs
centaines de mètres. Plus ils sont hauts,
plus la tension est élevée. Le réseau basse et
moyenne tension des distributeurs est, lui,
Des moyens exceptionnels ont été déployés dans le Nord-Pas-
de-Calais pour remettre en état le réseau électrique endommagé
par d’importantes chutes de neige.
SECURITE
Mobilisation de
grande ampleur
face à la neige

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Sous les lignes, le naturel revient au galop
SECURITE
Lors de la Fête de la nature, les promeneurs ont découvert les
nombreux aménagements écologiques, réalisés par RTE avec
le soutien de la commune d’Hargnies.
ENVIRONNEMENT
Les lignes à haute tension, souvent ac-
cusées de dégurer les paysages qu’elles tra-
versent, sont aussi des lieux d’intérêt écolo-
gique. A l’occasion de la Fête de la Nature
en mai, les promeneurs invités à découvrir
la forêt d’Hargnies, au cœur du Parc na-
turel régional des Ardennes, ont pu s’en
rendre compte. Accompagnés par deux
animateurs environnement, ils ont parcou-
ru un circuit de 7 kilomètres qui emprunte
en partie une tranchée forestière créée pour
le passage d’une ligne à 400 000 volts.
Sous les câbles électriques, RTE a réa-
lisé, en partenariat avec la mairie d’Har-
gnies, de nombreux aménagements en-
vironnementaux. Ici, des arbres fruitiers,
dont la taille relativement modeste leur
permet de pousser sans risque de créer un
arc électrique, ont été plantés. Là, ce sont
des sapins de Noël destinés à satisfaire les
besoins annuels de la municipalité. Plus
loin, du miscanthus, une graminée qui
possède un très bon rendement en matière
sèche, est cultivé pour alimenter en com-
bustible écologique les chaudières commu-
nales et certaines installations privées. Tous
ces aménagements témoignent des très
nombreuses possibilités de valoriser écolo-
giquement et économiquement les espaces
situés sous les lignes électriques. C’est un
axe fort de la politique de développement
durable de RTE.
En forêt d’Hargnies, plusieurs installations,
qu’ont pu découvrir les visiteurs parmi les-
quels une classe de CE1-CM1-CM2, visent
à protéger la faune et la ore. Des jardins
expérimentaux pour observer le comporte-
ment de certaines plantes ont été créés. Des
ruchers, destinés à soutenir la réintroduction
de l’abeille noire, sont également visibles. Et
pour le gibier des parcelles sont ensemencées
avec des céréales et des graminées.
La signature du partenariat avec le Parc
Naturel des Ardennes, dont le suivi a été
coné à un comité de pilotage, prévoit de
mener des études sur la biodiversité pour
dénir les aménagements les plus intéres-
sants ainsi que les sites pilotes qui les ac-
cueilleront. Une étude sur l’inuence des
tranchées forestières sur le comportement
de certaines espèces, comme la martre, le
chat forestier ou le renard, est prévue grâce
au suivi GPS d’animaux bagués. Pour RTE
comme pour le Parc Naturel des Ardennes,
et les 91 communes qui le composent,
l’aventure ne fait que commencer.
En ce sens, une convention a été signée
en décembre 2011 avec le Parc Naturel des
Ardennes, dont le territoire est traversé par
273 kilomètres de lignes à haute et très haute
tension, pour identier les potentialités des
emprises électriques. Développement de la
lière bois-énergie et protection de la bio-
diversité sont les deux objectifs principaux.
Ces aménagements témoignent
des très nombreuses possibilités
de valoriser écologiquement
et économiquement les espaces
situés sous les lignes électriques
ARTOIS : Christophe Roj Tél : [phone]
673, avenue du Président Kennedy
62400 BETHUNE
CHAMPAGNE ARDENNE : Philippe Brutel Tél : [phone]
Impasse de La Chauerie
51100 REIMS
FLANDRE HAINAUT : Daniel Deghilage Tél : [phone]
41, rue Ernest Macarez
59600 VALENCIENNES
Pour tout projet de construction à proximité d’une ligne
à haute tension, une étude de compatibilité est vivement
conseillée. Une démarche utile et gratuite.
Construire aux abords d’une ligne élec-
trique n’est pas anodin. Même si dans le
cadre des procédures d’instruction des permis
d’aménager ou de construire la consultation
des services de RTE n’est pas une obligation
légale, elle est vivement conseillée. Les lignes
à haute et très haute tension imposent, en ef-
fet, de respecter des distances de sécurité qu’il
est préférable de prendre en compte dès la
conception du projet. Le code du travail pré-
cise notamment qu’il est strictement interdit
à toute personne de s’approcher elle-même
ou d’approcher les outils, matériels ou engins
de chantier qu’elle utilise à une distance infé-
rieure à 5 mètres des pièces conductrices nues
normalement sous tension.
La proximité d’une ligne électrique aé-
rienne peut ainsi entraîner à revoir la locali-
sation d’une grue de chantier. Elle peut aussi
nécessiter de modier l’emplacement d’un
bâtiment pour pouvoir eectuer des travaux
de maintenance en toiture ou plus simple-
ment procéder au nettoyage des façades sans
risquer de créer un arc électrique. La proximité
électrique des constructions aux abords des
pylones d’une ligne électrique (zones d’équi-
potentialité) est également une donnée à in-
tégrer dans certains projets mettant en œuvre
des structures ou canalisations conductrices.
Mieux vaut intégrer ces contraintes au plus
tôt en s’appuyant sur l’expertise des équipes
de RTE. L’étude de compatibilité qu’elles mè-
neront permettra de vérier que les construc-
tions ou les aménagements envisagés peuvent
cohabiter en toute sécurité à proximité des
ouvrages électriques existants.
Ces études sont réalisées localement par
les Pôles Patrimoines Environnement (PPE)
de l’unité régionale. Il est conseillé d’en faire
la demande dès l’élaboration du projet par le
maître d’ouvrage ou le maître d’œuvre. Réali-
sée avant la demande de permis de construire
à partir du plan masse, cette expertise permet,
en cas d’incompatibilité avec la présence des
lignes électriques, d’étudier et de dénir en
commun les solutions à mettre en œuvre.
Tout l’intérêt de cette démarche est d’éviter
l’allongement des délais d’instruction et, ce
qui n’est pas négligeable, d’éventuels surcoûts
liés à une prise en compte trop tardive de la
proximité de la ligne électrique.
Le bien fondé est d’autant plus évi-
dent que cette expertise est réalisée à ses
frais par RTE dans un souci d’équité de
traitement et de maîtrise des coûts de
construction. Pour plus d’information,
les équipes de RTE se tiennent à votre
disposition.
Travaux : prévenir pour mieux construire
N’hésitez pas à contacter les Pôles Patrimoines Environnement si un
projet se situe à proximité d’un ouvrage exploité par RTE
Les lignes haute et très haute tension
imposent de respecter des distances
de sécurité qu’il est préférable de
prendre en compte dès la conception
du projet.
Visite pédagogique en forêt d’Hargnies
en compagnie du maire, André Vincent