des canaux ioniques contrôlés par des protéines sensibles à la tension dans des cellules
excitables électriquement. Ceci peut stimuler le nerf en suscitant des impulsions nerveuses
(potentiels d’action). Les cellules des longs nerfs myélinisés du système nerveux
périphérique (SNP) sont les plus sensibles à la stimulation. La stimulation électrique est
critique car la marge par rapport à des effets plus dangereux, telle qu’une influence sur la
fonction cardiaque, n’est pas grande. Au dessus de 10 MHz jusqu’à 300 GHz, la stimulation
nerveuse n’est plus un effet critique car le champ électrique interne et le courant pénètrent
capacitivement à travers les membranes cellulaires et le champ électrique et la tension
induits sur les membranes restent trop bas pour causer une stimulation dans des
circonstances d’exposition les plus réalistes. De plus, la polarisation du champ change si
rapidement que les récepteurs des protéines n’ont pas le temps de réagir à la stimulation.
Il a été montré que le réseau des cellules nerveuses dans la rétine est plus sensible aux
effets des champs électriques qu’une simple cellule nerveuse seule. Les champs électriques
induits magnétiquement procurent des sensations de flashes appelés magnétophosphènes à
un niveau d’exposition significativement en dessous de la stimulation des cellules nerveuses
périphériques. Du fait que la rétine fait partie du système nerveux central (SNC), le
dépassement du seuil de magnétophosphènes peut indiquer d’autres effets subtils dans le
SNC. De tels effets n’indiquent pas des effets pathologiques sur la santé mais peuvent
perturber le travail. Par conséquent, l’ICNIRP considère qu’il y a des circonstances
professionnelles où, avec des conseils et une formation appropriés, il peut être possible de
dépasser le seuil des effets SNC. L’ICNIRP fournit des lignes directrices séparées pour la
stimulation du SNP et les effets sur le SNC.
A des fréquences très basses, un champ magnétique très élevé peut perturber la sensation
d’équilibre par un effet direct de la force magnétique sur les courants cellulaires dans le
l’organe vestibulaire (oreille interne) qui sert d’indicateur d’équilibre du corps. Il est aussi
évident que les champs magnétiques statiques et variant suivant le temps ont un effet direct
sur le spin chimique (radical pair mechanism). La signification biologique de ce mécanisme
n’est pas connue.
Au dessus de 10 MHz, l’exposition à des champs électromagnétiques conduit à l’absorption
d’énergie et à l’élévation de la température du tissu. Une élévation de 1°C peut être
douloureuse, conduisant à la surcharge du système de régulation de la température du corps
et à un dégât thermique possible du tissu. Ceux-ci sont les effets critiques majeurs qui se
limitent au dessus de 10 MHz. La gamme de fréquence entre 0,1 et 10 MHz est une gamme
de transition où à la fois la stimulation du SNP et des effets thermiques sont possibles.
L’élévation de la température est déterminée par le débit d’absorption spécifique (DAS)
moyenné sur le corps entier et 10 grammes de tissu local. La relation du DAS corps entier et
du DAS local avec l’élévation de température dépend de la capacité du corps à supprimer la
chaleur excessive par convection, conduction et transpiration. Le refroidissement des points
chauds du DAS local par la circulation sanguine, i.e. la convection de chaleur, est un
mécanisme efficace pour atténuer les pics de température locale survenant à partir d’une
distribution du DAS très inégale due à la forme complexe du corps et à la non-uniformité des
tissus. A l’échelle microscopique et moléculaire, la conduction, i.e. le flux d’énergie
calorifique pour refroidir les tissus, est le mécanisme de refroidissement le plus efficace. Des
calculs simples montrent qu’un point chaud sphérique de 10 W/kg (limite pour le DAS local)
accroit la température de 1°C quand le rayon du volume chauffé est de 1 cm mais en mode
décroissant, la température décroit en proportion directe avec le carré du rayon. En
conséquence, à l’échelle d’un rayon de 1 µm, l’élévation de température maximum est
seulement de 1x10-8 °C. L’hypothèse est que les protéines pourraient être vulnérables à des
points chauds à l’échelle macromoléculaire, i.e. accumulation d’énergie de vibration
cinétique à partir du champ électrique oscillant à travers les charges liées à la protéine. Des
considérations biophysiques n’ont pas validé cette hypothèse. L’accumulation d’énergie de